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L'Atelier d'écriture de Villejean

10 novembre 2020

Dédé Rha-Siné. - Les Pissenlits par la racine / Raymonde

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4ème de couverture :

Qui vient chaque nuit saboter les pousses de pissenlits de Violette ?

Qui lui en veut à ce point pour saborder ses recherches ?

Elle fait appel à la police pour résoudre cette bien fâcheuse affaire et l'enquête va nous amener à découvrir de bien étranges pratiques scientifiques.


Début de l'histoire :

PhotoFunia-1605473769Nom : Pâquerette
Prénom : Violette
Née le : 31 mai 1959 à Tournus.

- C'est votre vrai nom, Pâquerette ?

- Oui, Monsieur le commissaire.

- Profession ?

- Chercheuse en légumes atypiques.

- Mais encore ?

- Eh bien, c'est moi qui ai mis au point les petits pois carrés, le potifleur, le chouron…

- ???

- Pour mettre de la poésie dans nos assiettes. Pour faire chanter la popote !

- D'accord, d' accord ! dit-il en levant les yeux au ciel et en pensant très fort «On a à faire à une foldingue !» Bon , quel est votre motif de mécontentement ? Pourquoi voulez-vous porter plainte ?

- On me sabote ma recherche sur les pissenlits sans racine !

- ?????

- Oui, je veux à tout jamais supprimer cette sinistre expression : "manger les pissenlits par la racine" alors je me suis lancé ce défi de créer des pissenlits sans racine et "on" me détruit mes plants, piétine mes semis ! Il faut que cela cesse, vous comprenez, Monsieur le commissaire !

Il n’en croit pas ses oreilles mais pour évincer la foldingue, il fait appel aux deux désoeuvrés.

- Inspecteur Harry Cossec et Sergent Oscar Ottrapé, je vous mets sur le coup.

Et voilà nos deux compères chargés de l'enquête.

Ils ne s'attendaient pas à une plongée au coeur d'un monde scientifique aussi déjanté.

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10 novembre 2020

La Chouette aux yeux dorés. - Le Livre du confinement / Anne J.

AEV 2021-07 Livre Anne J

4EME DE COUVERTURE

AEV 2021-07 Anne - Chouette

Ce livre de « La chouette aux yeux dorés », alias Anne Jezequel, présente des photographies prises au fil des jours et des semaines et sous différents éclairages d’un même endroit, ce que l’auteure voit de sa fenêtre pendant cette période de confinement.

Quelques textes accompagnent cette vision du temps qui passe, cette contemplation des saisons et des couleurs, moment paisible pour le repos des yeux. 


PAGE 1 

AEV 2021-07 Anne - bois 2

Au printemps dernier
j'ai vu le bois mort
devenir vert tendre.

Quand revient l'automne
assise devant ma fenêtre
je vois les feuilles rousses
disparaître
et le bois gris
revenir en force

Au printemps dernier
germait l'espoir
d'un été libéré.

Quand revient l'automne
derrière la fenêtre
pointe un hiver
sans horizon.


AEV 2021-07 Anne - bois 1Au printemps dernier
on espérait le retour
des balades à la plage
et des longues baignades.

Quand revient l'automne
on se blottira
près de la cheminée
avec un bon livre
pour rêver
qu’un jour reviendra
le printemps.

10 novembre 2020

Mataharyvonne. - Les Huit petits nègres / Maryvonne

Maryvonne - livre 8 petits nègresjpg

Quatrième de couverture

L'auteure a beaucoup hésité à écrire ses souvenirs d'enfance sous prétexte qu'elle n'arrivait pas à produire un texte assez long. L'âge et la maturité venus, elle se lance avec délice dans les textes courts au sein d'un groupe qui se réunit chaque mardi.

Avec des personnalités diverses et variées ces huit petits nègres (seulement huit, distanciation oblige) vont écrire une symphonie fantastique pour plumes et crayons avec des accents toniques, des envolées lyriques, comiques, héroïques, tristes ou joyeuses. C'est un aperçu de cette musique qu'elle vous fredonne dans ce livre.


Début du roman (roman vraiment ?)

Pendant les longues heures d'étude au pensionnat certaines étaient dévolues à la chasse aux pores encombrés et à la traque des boutons d’acné devant un petit miroir de poche. Ces fleurs de l'adolescence me rendaient folle et je ne cessais de seriner à ma voisine que j'étais vraiment trop moche. Ma pauvre Jojo en avait les oreilles rebattues si bien qu'un jour, excédée, elle finit par me dire :

- C'est vrai, t'es moche mais ça te va bien ! ». Une sorte de « non-recevoir » amical.

Je décidai alors que si un jour je me lançais dans l'écriture mon premier livre s’appellerait :
« Je suis moche mais ça me va bien ». Le récit est resté dans l'oeuf.

Quelques 50 ans plus tard ce titre n'a plus de sens. « Moche » prend pourtant cette fois une réalité plus objective. Notons tout de même que, sous les rides, l'acné a disparu et les comédons se font rares.

Je me lançai donc dans un autre genre d'écriture : le texte court sous la consigne d'un maître.

Une aventure collective au service d'un auteur connu : Monsieur Blogue qui publie à la NRF, avec la devise : Ne Rien Faire (et laisser dire). Afin d'avoir de la matière il utilise pour cela des nègres, en fait un nègre en chef et 7 négresses.

Voilà que je lâche deux mots maudits car si nègre est un mot qui a déjà du plomb dans l'aile, négresse n'a jamais eu droit de cité en littérature. Aujourd'hui nous parlons de « prête-plume » voire d'auteur « plume cachée » ou « plume de l'ombre ». Au Canada un professeur vient de se faire renvoyer pour avoir utilisé en cours le mot qui ne se dit plus maintenant que sous la forme hypocrite suivante : le mot en « N ».

AEV 2021-07 Maryvonne photographe

Mais revenons à notre formation orchestrale. Chacun, chacune joue sa partition avec sa tonalité préférée. Quelques-uns ont, comme dans les grandes œuvres, des leitmotive, voire des idées fixes. Nous retrouvons ainsi pêle-mêle Isaure Chassériau, Laure Manaudou, Jean-Claude Van Damme et l'ami Félix dans des situations rocambolesques. De la poésie, des fables et des romances, des dragonnades, des haïkus, des devinettes, des discours et bien d'autres formes de productions.

Mais vous vous dites « Quelle cacophonie ! Comment cela peut-il faire une œuvre et comment Monsieur Blogue en fait-il bon usage ? ».

C'est tout comme dans le chapeau de magicien, un peu de ci, un peu de ça, de la poudre de perlimpinpin et il en sort un lapin blanc.

Les huit « plumes cachées » œuvrent et monsieur Blogue en fait un oiseau coloré qui vole gracieusement.

Ça ne choque personne que Philippe Delerm passe de : « Je vais passer pour un vieux con » à « Et vous avez eu beau temps ? ». Les chroniques finissent par faire un tout. Voilà : nous avons droit au cousu-décousu comme au coiffé-décoiffé pour faire notre tout à nous.

Zut ! Monsieur Blogue avait dit "Roman" ! Je crois que je me suis encore plantée. C'est moche.

10 novembre 2020

Mary Vaudage. - Le Chant du coq / Marie-Thé

Marie-Thé - mary vaudage

4ème de couverture

Que s’est-il passé à Tourneboule, une bourgade de Savoie, le premier dimanche de septembre ?

Au milieu de la matinée, les rues, désertes et silencieuses, faisaient penser à un village fantôme. Les persiennes étaient closes depuis la veille à la tombée de la nuit.

Et pourtant le soleil brillait et chauffait déjà à cette heure où les abords des maisons embaument habituellement le café au lait et le chocolat chaud.

Chaque jour le cocorico, entendu dans tout le village depuis la ferme des neiges éternelles, sert à tous de réveille-matin. Mais ce dimanche-là, rien, pas un seul cocorico. Le coq aurait-il disparu ? Le père Julien et sa femme Pauline l’auraient-ils préparé pour cuisiner un coq au vin ?

Une bien étrange histoire que Mary Vaudage, l’auteure de "Krapoveries" nous conte avec humour et poésie.


Chapitre 1

Un dimanche matin du mois de septembre à Tourneboule, lorsque le boulanger entre dans le village pour installer son camion sur la place de l’église, il se demande s’il n’est pas tombé dans un village fantôme. Seuls quelques chats errent dans les rues désertes et silencieuses.

- Eh ! Ils ont de l’humour ces montagnards ! se dit-il en klaxonnant trois longs coups avant d’installer sa boutique.

Dans les maisons chacun traîne dans son lit, attendant le cocorico de Casanova, le coq de Pauline et Julien, seuls fermiers de ce village champêtre. Les bébés gazouillent pendant que leurs parents badinent. Des ados traînent paresseusement au fond de leur lit. Les plus anciens dorment encore à poings fermés.

En entendant retentir le klaxon, les habitants du village se préparent à la hâte et se retrouvent sur la seule place de la petite commune devant le camion du boulanger. Celui-ci découvre l’histoire de Casanova, le coq réveille-matin de Tourneboule. Les effluves de brioche et de pain frais mettent les clients de bonne humeur. Chacun commente l’événement. Josette, des bigoudis recouverts d’un foulard jaune, est persuadée que le coq a été volé. Les enfants, en pyjama, courent partout et lancent des cocoricos à qui mieux mieux. Des méchantes langues sont persuadées que le coq est déjà dans une marmite.

A la ferme des neiges éternelles, Pauline et Julien se lèvent précipitamment en se rendant compte qu’il est tard et que Casanova n’a pas chanté. Que lui est-il arrivé ?

10 novembre 2020

Marcel Proust. - Pas de temps à perdre ! : oeuvres complètes / Jean-Paul

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4e de couverture

Né le 20 octobre 1854 à Charleville-Mézières (Ardennes) le poète Marcel Proust fugue et monte à Paris en 1870 en vue d’y faire publier « Pas de temps à perdre ! » un recueil de dix-sept haïkus et deux tankas remarquables.

Las, il ne trouve aucun éditeur mais il fait dans la capitale la rencontre de Céleste Albaret, une étudiante en arts ménagers, dont il s’éprend et qu’il épouse quatre ans plus tard à Commercy (Meuse) où le couple s’établit pour fabriquer et vendre des madeleines. Là-bas Proust n’écrira plus une seule ligne.

A la mort de Marcel en 1891 Céleste retrouve ce qu’il appelait « ses rinçures ». Publiés à titre posthume chez Gallimard, les dix-sept haïkus révolutionneront la poésie française du XXe siècle au point que plus personne ensuite n’osera utiliser l’alexandrin ni composer des sonnets. Il fallait être résolument moderne et visionnaire sinon voyant pour oser, par ce geste purificateur et résumant, inventer en une seule fois le concept de Twitter, de la quatrième de couverture en vingt-trois lignes et de «l’oublié aussitôt que lu» qui enchante désormais notre civilisation contemporaine.

L’édition de l’œuvre complète du poète que nous présentons ici est accompagnée d’un appareil critique établi par les professeurs Jean-Claude Walrus de l’Université de Combray-les-Bêtises 2 et Jack E. Russell de l’Université de Bouldog (Colorado). Les illustrations sont de Mme Olga Photofunia, de M. Joe Krapov et d’autres webphotographes.

L'ouvrage complet

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10 novembre 2020

Do Houat. - L'Ere de la mutation turquoise / Dominique H.

Quatrième de couverture 

AEV 2021-07 Dominique - PhotoFunia-1605267005

Printemps 2019, trois bébés naissent en Bretagne, trois filles : Ida, Aziliz et Ayélé. Elles naissent avec une petite tache turquoise sur l'occiput et l'iris de leurs yeux est également turquoise. Au cours de l'année une cinquantaine de ces bébés particuliers naissent dans le grand Ouest mais aussi quelques cas sporadiques de par le monde. Il s'agit d'une mutation. Les généticiens et les chercheurs en biologie marine se mettent à travailler sur cette «mutation Turquoise» qui pourrait être d'origine épigénétique et, semble-t-il, en lien avec le phytoplancton.

Printemps 2020 un nouveau Corona virus SARS-CoV2 parti de Chine contamine rapidement la planète et tous les crédits de recherche seront consacrés à la course aux vaccins. Nos bébés turquoise ne préoccupent plus grand monde sauf quelques chercheurs un peu fêlés dont Gwenola M. Les bébés turquoise grandissent et, une fois l'agitation coronale passée, la recherche reprend. Leur cohorte est suivie de près par les chercheurs de plus en plus nombreux, et, en particulier les neurobiologistes.

2045, Ida a 26 ans : les bébés turquoise sont adultes, en bonne santé, et se révèlent particuliers au niveau cérébral, leur striatum préférant l'ocytocine, l'hormone du bonheur du groupe, à la dopamine, l'hormone qui nous fait rechercher notre plaisir individuel immédiat. Une deuxième génération naît et les mères mutées transmettent aussi la mutation turquoise à leurs garçons.

2070, Aziliz a 51 ans : la troisième génération va naître, la mutation se propage de façon exponentielle... C'est la nouvelle pandémie.

2100, Ayélé a 81 ans : comment va le monde muté ?

Ce premier roman a été écrit rapidement pendant le deuxième confinement, en période d'agitation médiatique et politique. L'écriture s'est alors imposée comme une réanimation mentale vitale. Dans cette fiction écrite au présent, l'auteure touche à la science, la poésie, la philosophie.

***

Chapitre 1 

200602 Nikon 048

Eté 2018, je nage avec délectation plage du Pont à Saint Malo. Palmes, masque et tuba, je m'offre ma balade aquatique préférée, le long des rochers avant la Pointe de la Varde, une brise de Sud-Est caresse la mer haute et calme, le soleil est au zénith, la température de l'eau à 21 degrés et celle de l'air à 28 degrés : paradisiaque. Je serais presque tentée de bénir le réchauffement climatique mais ma conscience ne me le permet pas, je sais que nous allons vers la catastrophe, vers le chamboulement d'écosystèmes bénéfiques. Déjà, en trente ans, je mesure la diminution de la biodiversité, je n'observe plus autant de poissons en me baignant : quelques lieux, parfois deux ou trois bars, de rares vieilles. Cet été, ce que je vois le plus, ce sont les bancs de maquereaux serrés les uns contre les autres dans une chorégraphie dynamique, chatoyante, et aussi la danse ondulante de leurs proies, les lançons. Je ne me lasse pas de suivre le ballet fluide et gracieux de ces petits poissons aux éclats turquoise et argentés et aujourd'hui je les trouve particulièrement colorés.

AEV 2021-07 Dominique - Palais des congrès de Vannes

Septembre 2018, Palais des Congrès à Vannes, colloque annuel du Réseau Périnatal de Bretagne, le dernier congrès pour moi avant que je ne tire ma révérence sur la scène professionnelle. Je me réjouis d'y retrouver mes deux bonnes amies sages-femmes, Brigitte de Quimper et Christiane de Rennes. Cette année, je suis un peu stressée puisque je figure avec elles sur le programme des communications du colloque. Avec Brigitte et Christiane, nous avons décidé, voici quelques mois, de nous lancer pour une observation étonnante sans savoir où cette aventure allait nous mener. Bien que le texte de notre communication ait reçu l'aval des organisateurs, nous avions conscience de risquer le ridicule mais, au fil des mois, nous étions de plus en plus déterminées. Nous allions intervenir en tant qu'observatrices d'un curieux phénomène pour ensuite refiler le bébé aux scientifiques. Nous avions intitulé notre exposé ainsi : « Trois bébés aux yeux turquoise nous interrogent ».

***

200602 Nikon 041

Cette aventure remonte à notre randonnée rituelle de printemps où nous retrouvons notre bande des Semelles de feu, le temps d'un week-end. Comme d'habitude nous marchons en discutant de tout et de rien et voici que Brigitte, un peu excitée, nous dit en s'adressant à Christiane et moi :

- Les filles j'ai un scoop ! A ma dernière garde, j'ai mis au monde une petite fille un peu particulière : en accompagnant la flexion de la tête sous la symphyse pubienne, j'ai vu qu'elle présentait sur l'occiput une tache turquoise, oui, vraiment turquoise, de la taille d'une noisette. J'étais surprise, mais, tout se passant bien, je n'ai rien dit aux parents sur le moment. La naissance s'est déroulée normalement et j'ai déposé Ida, c'est son prénom, sur le ventre de sa mère, l'offrant à l'émotion et au bonheur de ses parents. Je veillais à la sortie du placenta quand j'entendis le père s'exclamer, émerveillé :

- Oh elle ouvre déjà les yeux ! Oh ils sont turquoise ! C'est incroyable cette couleur !».

Je souris à ces paroles d'accueil des parents à leur enfant, mais je me disais aussi « oui, cette couleur turquoise est vraiment incroyable, je n'ai encore jamais vu ça ! ».

Christiane interrompt alors Brigitte d'un : « C'est bizarre, il m'est arrivée la même chose en mars, Une petite fille aussi, Aziliz, même tache turquoise que tu décris sur l'occiput et, comme Ida, des yeux turquoise ! ».

J'interviens à mon tour « Et moi, le huit mars, j'ai aidé à naître une petite fille qui est née avec une tache turquoise au-dessus de la nuque et aussi des yeux turquoise. Elle s'appelle Ayélé et elle est noire, elle est magnifique !».

Derrière nous un copain marche seul, Lucas, un pédiatre attaché à une consultation de génétique. Notre conversation l'extrait de ses pensées et il nous interpelle :

- Les filles, j'ai d'abord cru que vous déliriez, que vous aviez encore pris vos tisanes de champignons préférés mais l'observation de trois nouveau-nés présentant la même particularité, sur un territoire circonscrit, et sur une courte période est un événement et mérite une enquête génétique, c'est le protocole ! ».

Brigitte répond :

- Tu crois, Lucas ? C'est nécessaire de troubler les parents ? Leur enfant va bien, comment va-t-on leur annoncer ça? ».

Lucas a une réponse claire.

- Je m'en occupe, j'ai l'habitude. Il existe un texte explicatif destiné aux parents d'enfants à particularité, il est très bien fait et, selon la procédure, je mets le réseau périnatal en copie. C'est en rapprochant des évènements inhabituels et en cherchant à les comprendre que la recherche avance.

***

La particularité a été jugée mineure, les enfants se développent normalement mais les Semelles de Feu se retrouvent tous les six mois et se racontent leurs anecdotes. Qui sait, votre petite histoire va peut-être rejoindre la grande ? D'ailleurs, vous devriez préparer un texte pour le colloque de septembre à Vannes. Sérieux, pensez-y !».

Depuis Lucas nous donne des nouvelles, l'enquête génétique est lancée mais il faut attendre de longs mois pour avoir les premiers résultats. Le jour du colloque notre communication ressemble plus à une anecdote de sages-femmes un peu illuminées qu'à une avancée génétique quelconque, bien que Lucas soit quand même co-signataire de la communication. Noyée parmi de nombreux exposés sérieux, notre histoire extraordinaire ne marque pas les esprits. Mais, à l'issue de la journée nous respirons mieux et, à défaut de faire avancer la science, nous évitons au moins la rétention d'information. Je vais pouvoir partir en retraite sereinement et je rêve déjà à mon prochain long été à Saint-Malo.

200525 265 013

***

Avant Noël, Lucas nous envoie un mail disant brièvement qu'il y a du nouveau et nous adresse en pièce jointe un article de génétique en anglais sur la découverte d'une nouvelle mutation sur le chromosome X. J'y vois un retour poli à l'envoyeur sans mesurer l'intérêt de l'article scientifique, d'autant plus que l'anglais n'est pas ma tasse de thé. Ce courriel met au contraire Christiane en émoi et c'est qui elle réveille mon intérêt pour notre affaire. Elle est toujours en activité et lit la newsletter du Réseau périnatal : la dernière fait état de la naissance d'une cinquantaine d'enfants « turquoise » en Bretagne mais aussi de quelques cas sporadiques de par le monde. De nombreux laboratoires de génétique sont au travail et ont établi des contacts avec des laboratoires de recherche en biologie marine. L’anecdote est en train de devenir une affaire très sérieuse, et ce n'est que le début.

En Janvier 2019 Ouest France, interview en dernière page, un bel article sur « Gwénola M., une quimpéroise, chercheuse en biologie moléculaire au laboratoire de BIOM de Banyuls-sur- Mer ». Maintenant que je suis en retraite, j'ai le temps de lire le journal. Il se trouve que la mère de Gwenola, coiffeuse à Quimper, a comme cliente la mère d'Aziliz, le deuxième bébé turquoise. Lors d'un week-end breton en juin, la mère de Gwenola lui parle des yeux turquoise d'Aziliz. Ecoutant sa mère lui raconter cette histoire extraordinaire, la chercheuse ressent alors une connexion neuronale explosive dans son cerveau, une sorte de décharge électrique intense. Instantanément elle branche le récit de la tache turquoise du bébé à ses recherches du moment au laboratoire de Banyuls.

AEV 2021-07 Dominique - Banyuls

Gwenola M. travaille sur les « bloom », ces efflorescences intermittentes de phytoplancton et leur contamination virale chronique. Elle a découvert une mutation qui rend certaines cellules résistantes aux virus. Les cellules devenues résistantes ont acquis, par le biais d'une nouvelle enzyme, la capacité de dégrader des oligo-éléments de cuivre et d'aluminium et les cellules. La chercheuse se souvient de son émerveillement quand elle a découvert sous son microscope l'incroyable couleur des cellules turquoise. Gwenola M. et son équipe ont publié leur découverte dans un article de la prestigieuse revue scientifique internationale Science Advances fin 2018, en précisant que les travaux en sont à leur début.

Un groupe de travail de recherche pluridisciplinaire dénommé, « Turquoise » se constitue alors. Des chercheurs en micro-nutrition et des neurobiologistes du cerveau rejoignent les généticiens et les biologistes moléculaires, ainsi que des sociologues. Le réseau périnatal est aussi connecté au groupe Turquoise. Les pièces du puzzle des recherches fragmentées commencent à s'imbriquer les unes aux autres et des hypothèses s'ébauchent. Mais printemps 2020 un événement planétaire sidère le monde entier : un petit Coronavirus contamine en quelques mois quelques millions de personnes, paralyse l'économie et les crédits des laboratoires sont tous fléchés sur la mise au point de vaccins.

Heureusement quelques fêlés de laboratoires résistent encore au chant des sirènes des multinationales de l'industrie pharmaceutique engagées dans la course au vaccin, et continuent à chercher à comprendre le lien entre les cellules turquoise du phytoplancton et les petites filles turquoise. Le début de réponse est épigénétique, c'est à dire à la fois génétique et environnemental.

Des chercheurs en micro-nutrition ont établi par enquête du comportement alimentaire que les mères de ces petites filles sont très gourmandes de maquereaux sous toutes ses formes : grillé, en rillettes, fumé, mariné au vin blanc. Les premiers bébés turquoise sont nés au printemps 2019 et je me souviens maintenant des pêches miraculeuses de maquereaux durant l'été 2018. Je me souviens aussi que cet été-là j'avais noté que les lançons étaient plus turquoise que l'été précédent

Les généticiens ont trouvé chez les mères des filles turquoise une micro-mutation sur le chromosome X qui ne s'exprime que lorsqu'il y a deux chromosome X donc chez les bébés filles seulement.

AEV 2021-07 Dominique - maquereau

Les sociologues qui se sont intéressés à l'environnement humain des mères mutées ont retrouvé dans leur entourage proche un pêcheur de maquereaux (conjoint, père, frère, ami, voisin...). Ils ont aussi étudié la répartition géographique des bébés turquoise et s'ils ont pu rattacher le premier foyer à la baie du Mont Saint Michel, la propagation s'est faîte ensuite sur les côtes bretonnes puis en Bretagne puis dans le monde entier.

AEV 2021-07 Dominique - ADNLes chercheurs en biologie marine savent depuis longtemps que la baie du Mont Saint Michel est particulièrement riche en phytoplancton. Les amateurs des moules délicieuses de la Baie le vérifient régulièrement. Les scientifiques connaissent aussi la chaîne alimentaire du maquereau : au stade larvaire et juvénile, ce poisson se nourrit essentiellement de phytoplancton et des micro-crevettes du krill, le zooplancton. Adulte, le maquereau nage la gueule ouverte et se nourrit de petits poissons : sardines, sprats, lançons qui eux même se nourrissent de phytoplancton. Et le maquereau fait partie de la chaîne alimentaire des êtres humains, dont certaines femmes enceintes : vous me suivez ? Les sages-femmes observent les bébés aux yeux turquoise, les chercheurs observent les cellules mutées turquoise au microscope, c'est la chaîne de la science, en l'occurrence, le mystère de l'hélice de l'ADN turquoise.

10 novembre 2020

Sophie de Ségurine - Le Général Krapovine / Adrienne

Adrienne - photofunia-1605092390

La célèbre Sophie dévoile ici celui qui a été sa source d’inspiration pour le personnage du général Dourakine: il s’agit de son oncle préféré, le général Krapovine.

Dépêchez-vous de commander le livre qui vous dira tout sur une des plus belles figures de son œuvre romanesque!

Une petite mise en bouche ?

On arriva à Gjatsk à sept heures. L’auberge était mauvaise : des canapés étroits et durs en guise de lits, deux chambres pour cinq voyageurs, un dîner médiocre, des chandelles pour tout éclairage. Le général allait et venait, les mains derrière lui ; il soufflait, il lançait des regards terribles. Personne ne lui parlait, de crainte d’amener une explosion de colère ; mais, pour le distraire, on causait entre nous.

« Le général ne sera pas bien sur ce canapé, mon ami ; si nous en attachions deux ensemble pour en faire un lit ? »

Le général se retourna d’un air furieux. Je m’empressai de dire :

« Quelle folie, ma chère ! le général, ancien militaire, est habitué à des couchers bien autrement durs et mauvais. Crois-tu qu’à Sébastopol il ait eu toujours un lit à sa disposition ? La terre pour lit, un manteau pour couverture ! Et même parfois la neige pour matelas, le ciel pour couverture ! Le général est de force et d’âge à supporter bien d’autres privations. »

Le général était redevenu radieux et souriant.

« C’est ça, mon ami ! Bien répondu. Ces pauvres femmes n’ont pas idée de la vie militaire. »

Sophie de Ségurine, Le général Krapovine, éd. Fotofunia, 2020, p.12 (incipit).

10 novembre 2020

Elena Ferandstøl. - L'Ecume des saisons / Emma

4e de couverture

Livre rêvé d'Emma H

L'écume des saisons est ce malaise indéfinissable qui envahit les habitants de la petite île de Fjäderholmavaxshåsn, au large de Skaborörnsköldsvik lorsque, le dernier touriste parti, ils se retrouvent seuls, dans des jours de plus en plus courts. Tankar står stilla, les pensées sont à l'arrêt.

Les Anglais, comme ce peintre muet apparenté à la famille royale qu'on vient de retrouver pendu dans la petite maison de bois qu'il loue à l'année, ont une appellation beaucoup moins romantique pour désigner cela : "Seasonal Affective Disorder".

Mais les autorités ne croient pas au suicide, et les soupçons se portent sur Anton, un marin étranger devenu gardien du phare.

Telle est la première enquête confiée à l'officier Mimi Yu, fraîchement diplômée de l'école de police. Elle devra affronter l'atmosphère étrange de l'île sans se perdre dans les yeux couleur de brume du mystérieux Anton.

Paru dans la collection svart fjord, L'écume des saisons est le premier roman de la tétralogie nordique "låga moln" (nuages bas), qui enthousiasme la critique internationale

De l'auteur, qui se fait appeler Elena Ferandstøl, même son éditeur, paraît–il, ne sait rien.

***

Le début

Depuis dix ans qu'elle y habitait, Mimi n'avait toujours pas réussi à se faire aux nuits ensoleillées et aux jours crépusculaires de ce pays et ses réveils étaient toujours difficiles.

Surtout ce lendemain de bizutage organisé en son honneur par ses nouveaux collègues, des Vikings enrobés qui, bien entendu, l'avaient déjà gratifiée sans originalité du surnom qui la suivait depuis le lycée : "Madame Butterfly".

Elle finit par comprendre que la musique qu'elle entendait n'était pas le son déchirant du Ehru au bord de l'étang où passent les oies sauvages, mais la sonnerie de son téléphone, laquelle joue d'ailleurs l'étang où passent les oies sauvages

10 novembre 2020

A.E. Villejean. - Joue-la comme Delerm ! / Jean-Paul

Livre JK Joue la comme Delerm !

4ème de couverture

Joue-la comme Delerm ! Mais qui est donc cet A.E. Villejean qui envoie en mode Beckham le ballon un peu loin dans le camp de Philippe Delerm ?

S’agit-il d’un livre-hommage ou d’un pastiche hilarant de l’auteur de « La première gorgée de bière » ?

A.E. Villejean utilise la recette de fabrication ainsi résumée : « Chaque texte ne contient pas plus de quarante lignes. L'auteur écrit au présent et use et abuse du pronom « on » et de phrases courtes pour raconter des événements de la vie quotidienne. ».

Mais le résultat ici nous emmène peut-être plus loin que dans le cocon plus ou moins sociologico-moraliste du natif d’Auvers-sur-Oise.

C’en est au point qu’on se demande même s’il ne se sont pas mis à plusieurs pour parler de mignardises, de Carlos Ghosn à l’EHPAD, de baignade à Poulennou, de Maria Candido et son "Je te le le", de «Fais pas ci fais pas ça", de banquiers généreux, de téléphones portables qui sonnent aux enterrements, de campings à pittbulls, de panneaux publicitaires, d’harmonicas, de François Fillon, d’Adam et Eve, bref de "pop culture" d'avant Covid ! On s’arrête là car on est en train de dévoiler la table des matières de l'ouvrage sans penser qu’il y a des gens qui ne lisent que ça dans un livre !

Peut-être sont-ils onze derrière ce pseudonyme, comme une équipe de foot (foutes ?) dans un atelier d’écriture ?

En tout cas, «Joue-là comme Delerm !», vous allez forcément aimer ! Sous peine, sinon, de «passer pour un vieux con» !

***

Début du livre

Zut ! On a encore oublié Madame Delerm !

AEV 2021-07 Jean-Paul - Xenakis

Et pourtant, comme le chante si bien Nino Ferrer dans « Les Cornichons »

«On n'avait rien oublié, c'est maman qui a tout fait
Elle avait travaillé trois jours sans s'arrêter
Pour préparer les paniers, les bouteilles, les paquets
Et la radio».

Chez les Delerm on connaît plus maintenant le fils chanteur, Vincent, que le père écrivain, Philippe. «Le Monologue shakespearien» joué au piano classique par Droopy junior a pris le pas sur «La Première gorgée de bière» désormais bien éventée qu’on ne peut plus boire au bistrot. Ils sont fermés.

C’est comme ça, Depuis un certain Oedipe, les fils tuent leur père… et oublient leur mère. On préfère désormais le « name dropping » chansonnier aux textes courts écrits au présent de l’indicatif. Dans ceux-ci le pronom «on» retrouve sa place de fédération des différences. L’instituteur gomme toutes les individualités. On est tous d’excellents Français. On va gagner. On les aura. On l’aura. On met son masque pour sortir. On signe son Ausweis. On respecte le couvre-feu. Pas de surbrillance. Aucune phrase au-delà d’un kilomètre. On déclare Marcel Proust hors-la-loi.

Mais dans l’histoire, comme le disait jadis Françoise Xénakis, « Zut ! On a encore oublié Madame Delerm ! ». Martine pour les intimes.

On subodore que pour exister entre ses deux artistes et entre deux pique-niques normands à cornichons, Martine est peut-être allée « à la plage ». On prétend qu’elle se cache sous le pseudonyme d’A.E. Villejean pour publier en douce des pastiches des rédactions de CM2 que sont toujours les récits de son homme.

A moins qu’il ne s’agisse de Laure Manaudou ? En ces temps où tout le monde avance masqué, on ne reconnaît plus personne ! On n’est plus sûr de rien !

Tu disais quoi, Martine ?

4 novembre 2020

Consigne d'écriture 2021-06 du 3 novembre 2020 : Le Jacquot de Monsieur Hulot

Le Jacquot de Monsieur Hulot

 

Il s'agit d'un livre magnifique signé de David Merveille, un artiste bruxellois. Il emprunte à Jacques Tati le personnage de Monsieur Hulot et le repositionne dans une histoire en onze tableaux. Chaque tableau pourrait être lui-même considéré comme un gag en deux images puisque la partie droite du livre se déplie et découvre ainsi une nouvelle double page.

Voici cinq de ces diptyques. 

Vous en choisissez un et vous racontez les souvenirs que vous avez de votre oncle, Monsieur Hulot (il n'a pas de prénom), en utilisant au maximum les éléments des deux images. Dites-vous que votre lecteur ne verra pas les deux images.

Votre texte doit débuter par "Mon oncle" ou par "Je me souviens".

Vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir et voir tous les détails.

1) Le réveil de mon oncle

Réduit Hulot et son jacquot 01 A Le Réveil de mon oncle

Réduit Hulot et son jacquot 01 B Le Réveil de mon oncle
2) La maison de mon oncle

Réduit Hulot et son jacquot 02 A la Maison de mon oncle

Réduit Hulot et son jacquot 02 B La Maison de mon oncle
3) Mon oncle traverse la fête

Réduit Hulot et son jacquot 03 A La Fête foraine

Réduit Hulot et son jacquot 03 B La Fête foraine
4) Mon oncle est perdu dans la ville

Réduit Hulot et son jacquot 04 A Perdu dans la ville

Réduit Hulot et son jacquot 04 B Perdu dans la ville
5) Jacquot s'est envolé !

Réduit Hulot et son jacquot 05 A Le perroquet envolé

Réduit Hulot et son jacquot 05 B Le perroquet envolé

 P.S. Un conseil d'ami : dès que possible, allez acheter ce livre
dans une librairie et offrez-le pour la Noël !

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L'Atelier d'écriture de Villejean
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