Un Noël 100% marron / Raymonde
En attendant ce foutu Noël, après un réveillon bien arrosé au champagne - à la tienne, à la mienne, à la re-tienne... Tu ne vas pas partir sur une patte ?!!! - j'ai eu une illumination.
Au lieu d’aller coincer la bulle, je suis allée éteindre la lumière et, en essayant de ne pas me prendre une bûche, très possible vu l’excès de champagne et autres alcools forts ingurgités tout au long de la soirée, je suis allée m’installer tout près du sapin enguirlandé, étoilé comme un chef, et attendre l’insupportable inconnu de Noël.
Pas celui que l’on croise à tous les coins de rue, la barbe de travers, en baskets, pas le père Noël de pacotille, celui qui n’existe pas ! Non, je voulais enfin voir le vrai, le plus beau, l’inaccessible, l’intemporel qui arrive sur son traîneau en faisant tintinnabuler ses grelots ! Ceux du traîneau bien sûr !
Je l’entendais, beaucoup de tintinnabulis dans ma tête, il était aux alentours, distribuant des cadeaux chez mes voisins.
Mais le temps aidant, me voilà somnolente, toujours la tête pleine de cloches qui sonnent à toute volée.
C’est bizarre, je pensais que c’était un bruit plus doux, plus feutré, le tintinnabulis du traîneau.
Je le trouve un peu bruyant ce père Noël et il a l’air perdu dans la maison. De plus j’ai l’impression qu'il a ramené des petits lutins pour l’aider.
Mais surtout ne pas bouger, ne pas le surprendre, il se volatiliserait aussitôt et pas de cadeaux. Alors, je reste de marbre (Difficile ! J’ai la tête qui tourne). Je glisse petit à petit dans un sommeil cotonneux, je l’entends toujours qui tourne, qui vire, les lutins l’appellent :
- Léon ! Eh ! Léon ! Viens voir, il reste de la bûche, par contre plus de champagne. Ils ne se sont pas privés !
Une lumière sur moi :
- Elle en tient une bonne ! Joyeux Noël, Madame !
- Joyeux Noël et laisse-moi tranquille !
J’ai l’impression qu’ils ricanent. Puis plus rien, hormis un bruit de moteur !
Ils sont venus en voiture ??? Il faut vraiment que j’arrête de boire !
Et je sombre dans un sommeil agité où le père Noël me dit : « Et si je vous offrais des coups de pelle pour Noël ? » .
Réveil en sursaut, j’ai froid. La porte d’entrée est grande ouverte. Un peu goujat, le père Noël, et pas très soucieux des économies d’énergie !
Dégrisée, je mesure l’étendue des dégâts !
La maison a été fouillée de fond en comble, plus un bijou, pas un tiroir qui n’ait été ouvert, les placards vidés, les matelas éventrés et un petit mot dans la cuisine :
« Mersi Madame pour ce charman rêveyon »
Le poulet au maron était très bon mais un peut sec car y a pu de champagne pour la rosé.
Signé : le gang de Noël, flingues et chocolats
PS : l 'ex c'est d 'alcool vous fait bocou ronflé ».
Ils n’ont même pas embarqué mes "Bescherelle" !