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L'Atelier d'écriture de Villejean
26 avril 2017

Consigne d'écriture 1617-25 du 25 avril 2017 : Quatre consignes au choix de Pascal Perrat

Pascal Perrat 3 : Quatre consignes au choix

 

Voici quatre incipits proposés par Pascal Perrat sur son site Entre2lettres.

Choisissez en un et écrivez le texte qui vient en complément de cette introduction.

Vous pouvez aussi écrire court et composer deux ou trois textes au cours de cette séance.


Consigne 334 : Chaque fois qu’il se rendait aux toilettes une mouche l’accompagnait. Il avait beau la chasser, rien n’y faisait. Il dut se contraindre à sa présence. Mal lui en prit…

Consigne 332 : À la chasse aux mots, Momot s’en est allé. Dans quantité de dicos, il a fureté, mais aucun terme n’a détalé. Alors…

Consigne 315 :  Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent, j’adorais jouer avec les sacs plastiques. Je les bringuebalais, les cahotais et les pendais par les poignées aux grillages rouillés. À cette époque, je vivais encore chez ma mère, une bourrasque Bretonne, mon père, ce vieil ouragan, nous avait quittés depuis…

Consigne 294 : Elle plongea sa plume dans l’encrier puis elle écrivit le mot plage, des coquillages enluminèrent la page. Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l’encrier et écrivit le mot…

AEV 1617-25 coquillages

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25 avril 2017

Une mer d'encre / Maryvonne

AEV 1617-25 Maryvonne porte plumeElle plongea sa plume dans l'encrier puis écrivit le mot « plage ». Des coquillages enluminèrent la page. Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l'encrier et écrivit le mot...... « sable » et aussitôt des grains de quartz, de mica, de sédiments et de petits cailloux vinrent se coller à la pointe de la plume.

Il ne lui restait plus qu'à construire, avec ce matériau, des châteaux en Espagne, des rivières de diamants, des ponts-levis vers l'avenir, des fleurs du désert, des dunes à perte de vue. Mais pelleter et construire, même avec une plume, ça donne faim. Elle trempa de nouveau la plume dans l'encrier et écrivit le mot « poisson ». Mais sitôt sur le sable de la feuille ils perdaient leurs couleurs, l’œil chavirait et leur chair morte lui dégoûtait l’appétit.

Il fallut alors retourner à la pêche dans l'encrier et écrire « eau »+ « poisson ». C'était beau comme un aquarium mais le poisson cru ne lui disait rien.

Elle n'osait pas écrire « eau »+ « poisson »+ « feu » car sa feuille risquait de s'enflammer et elle n'aurait plus rien pour servir de base à sa magie.

Sa plume se promenait de long en large sur sa plage blanche sans trouver de nouvelles idées, c'est alors qu'au détour d'un plein et d'un délié elle trouva l'idée d'écrire à la ligne le mot « seiche ». Celle-ci arriva ton sur ton sur la feuille blafarde, remuant doucement ses tentacules, puis subrepticement déversa son encre noire.

Elle plongea alors sa plume dans l'encre de seiche et écrivit le mot « bateau ».
Par la magie d'un savant pliage, la feuille en deux, en quatre, en triangle, en revers se transforma en petit bateau.

AEV 1617-25 Maryvonne diagramme-bateau-georgie

Elle eut juste le temps de le rattraper avant qu'il n'aille voguer sur ses rêves, car elle avait oublié de le baptiser comme on doit le faire pour chaque bateau. Elle écrivit sur sa coque : « Le beau marin ».

Le bateau restait immobile, comme échoué sur les quelques grains de sable, il restait en cale sèche.

- Tu rêves encore ! » lui dit sa maîtresse. C'est alors que la porte de la classe s'ouvrit et un petit courant d'air marin vint lui caresser le cou. En se retournant elle vit son papa dans sa belle marinière. Il revenait d'une longue période de pêche en Islande et demandait exceptionnellement à récupérer sa fille tout de suite.

Alors la petite plongea une dernière fois sa plume dans l'encre et écrivit sur son petit bateau : «Larmes de joie » et c'est sur cette petite rivière de larmes qu'elle s'embarqua avec son papa pour de joyeuses retrouvailles.

25 avril 2017

La Chasse aux mots / Jean-Paul

 

FuretDuNord

A la chasse aux mots, Momot s’en est allé. Dans quantité de dicos, même chez Furetière, il a fureté mais aucun terme n’a détalé, pas même « furet » et pourtant il court bien, l’animal ! Alors il a pêché les plus rares, les plus colorés, les plus sonores, les plus drôles. C’est comme ça qu’il enrichit son vovocabulaire, Momot.

Il a ramené dans ses filets le mot « zambic ». C’est un mot de l’ex-Congo belge, une déformation de « Gueuze Lambic », et cela désigne soit les coureurs de jupons, soit ceux qui aiment la bière mais on peut faire les deux si on veut.

Il a adoré le mot « Zaïque ». C’est une interjection malgache que l’on lance aux enfants pour leur intimer l’ordre de se tenir à carreaux.

Il a apprécié le mot américian « less » qui signifie plus ou moins la même chose que le mot «laisse » en français sauf qu’on l’attache uniquement à un teckel, un basset artésien ou à ce genre de chiens lymphatiques comme Droopy ou François Fillon dont on se demande bien pourquoi on les laisse (ou less) proclamer que « Vous savez quoi ? Ils sont le héros. ».

Momot a moins aimé le mot « losse ». Le mot « losse » s’était perdu dans le dictionnaire allemand entre « berger » et « mirador ». Un losse est un chien qui ne supporte pas la laisse et le manifeste de façon agressive. Ce n’est jamais très agréable de tomber sur un losse.

Il a bien aimé le mot « fritz » qui signifie « ami » en alsacien.

 

AEV 1617-25 M le maudit

Il a flashé sur le mot « Die » qui est le nom d’une ville dans laquelle vivent une jolie fille qui s’appelle Clairette et un cochon qui sent (le fameux cochon qui sent de Die, dont on tirait jadis un parfum très recherché).

Mais de tomber amoureux de ce dernier vocable, cela a causé sa perte, à Momot. Il n’aurait jamais dû le clamer aussi fort. Quand il a crié : « J’aime le mot « Die » ! », ça n’a pas loupé, tout le monde a crié « Zaïque » s’est emparé de sa less, a lâché son losse et lui est tombé dessus.

C’est que, voyez-vous, par ici, les gens ont vis-à-vis de la langue et des Fritz une culture assez cynéphilique.

Alors si vous aussi vous allez à la pêche aux mots, n’en parlez à personne. Rappelez-vous le proverbe touareg made in Breizh :

« Chameaux tus et babouche cousue,
La Lune d’or lit en silence ».

AEV 1617-25 chameau

Image de Michel Moyne
extraite de
"Un Petit canard... comme ça" de Jean Sauvestre.

25 avril 2017

Images / Eliane

Elle plongea sa plume dans l'encrier et inscrivit le mot « plage ». Des coquillages enluminèrent la page. Amusée, elle trempa de nouveau sa plume dans l'encrier et écrivit le mot « soleil ». Une multitude de parasols multicolores parsemèrent la plage.

AEV 1617-25 Eliane deauville-parasol-istock-encrier

C'était amusant. Elle allait tenter, avec un simple mot de mettre le décor en mouvement, elle écrivit le mot « vent ». Aussitôt les parasols se couchèrent ou prirent la poudre d'escampette. Des petits bonhommes en maillots de bain s'agitèrent en tous sens pour les rattraper, ils enfilèrent des tee-shirts, emplirent leurs sacs de plage de toutes les affaires éparses autour d'eux et rappelèrent leurs enfants. Le vent qu'elle avait écrit soufflait fort.

AEV 1617-25 Eliane aquarelle-pastor-bigoudene-vent

Elle ne voyait plus le temps passer, sa caméra intérieure bifurquait jusqu'à la promenade qui surplombait la grève, des Bigoudènes d'un âge respectable retenaient leurs coiffes à grand peine.

Pourquoi ne pas continuer sur cette voie ? Elle inscrivit le mot « tempête », de la houle se forma dans le port faisant dangereusement danser les bateaux qui tiraient sur leurs amarres.

Elle s'amusait beaucoup. Poussant plus loin dans le scénario catastrophe, elle inscrivit « chalutier ».
Elle se trouva immédiatement au milieu des marins. Ils étaient vêtus de cirés jaunes et de bottes. Ils l'aidèrent à enfiler le même uniforme. Elle recevait des paquets de mer et tentait tant bien que mal de conserver son équilibre sur le pont de ce bateau qui roulait d'un bord sur l'autre, tandis que le capitaine maniait la barre au mieux pour négocier les vagues. C'était pénible, elle avait froid, alors sur le cahier elle écrivit « calme ».

Aussitôt la mer se calma, le soleil réapparut et elle fut miraculeusement transportée sur un chemin de campagne. Le décor était bucolique, les oiseaux pépiaient, se répondant à l'envie, des vaches placides la regardaient passer en ruminant consciencieusement, un petit ruisseau chantait. Elle longea un moment le cours d'eau, elle était envahie d'une grande paix. Mais le sujet s'épuisait, elle écrivit « ville ».

Une place se dessina, au milieu une fontaine, autour des maisons à colombages, des rues pavées, des boutiques. Des passants pressés et d'autres musardant. Sur le dessin le soleil brillait toujours, alors elle inscrivit « été ».

AEV 1617-25 Eliane 88446793_o

Les gens sur la place changèrent d'allure, se parèrent de robes légères, de bermudas, de sandales et de lunettes de soleil. Des enfants s'éclaboussaient avec l'eau de la fontaine pendant que leurs grand- parents se reposaient sur des bancs à l'ombre des tilleuls.

Cette place lui rappelait celle où elle avait passé son enfance. Mais ensuite elle avait grandi. Sa plume traça « boite de nuit », elle se retrouva dans un lieu plutôt sombre et bruyant : musique disco, lumières psychédéliques, boissons colorées dans lesquelles des glaçons tintaient contre le verre. Lumière noire intermittente. Des garçons la serraient de près qu'elle repoussait autant qu'elle le pouvait. Soudain elle se sentit épuisée, alors elle écrivit « maison » et se retrouva dans sa réalité, dans son salon douillet. Sur le bureau, un cahier avec des mots sans suite. Elle sourit.

4 avril 2017

Consigne d'écriture 1617-24 du 4 avril 2017 : Six consignes au choix de Pascal Pourrat

Six consignes au choix de Pascal Perrat

331 Rédigez la lettre d’amour d’un poissonnier à sa Lolotte, intégrant toutes ces expressions : – queue de poisson - noyer le poisson– engueulé comme du poisson pourri– petit poisson deviendra grand– boire la mer et les poissons– heureux comme un poisson dans l’eau– poisson d’avril.

330 C’était un talentueux bonimenteur, qui vendait des produits menteurs à la sortie des grands magasins.
Tous les directeurs se le disputaient, tant il en écoulait. Un jour, il eut un malaise. Un mal sournois le rongeait : La Vérité… Inventez la suite.

329 Tout compte fait, cette petite mort lui avait redonné vie. Depuis, il lui semblait que son coeur marchait devant elle, perché sur des talons aiguilles. Laissez courir votre imagination pour inventer la suite.

328 « C’est à quel sujet ? » demanda le Complément au Verbe enflammé qui sonnait à sa porte. Imaginez la suite.

327 Nous vivions sur un trait, nous étions heureux. Notre union faisait des envieux. Mon père m’avait pourtant mis les points sur les i. Mais je n’ai rien vu venir… Laissez courir votre imagination sur quelques lignes.

325 Il était valet de chambre dans un grand palace. Chargé de faire le tri entre les bons et les mauvais rêves, laissés par les clients dans les chambres. La direction lui accordait toute sa confiance. Grâce à son savoir-faire, les stars de passage pouvaient dormir tranquilles. Jusqu’au jour où il commit une regrettable erreur… Inventez la suite.

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4 avril 2017

Verbes, compléments, etc. / Eliane

- C'est à quel sujet ? demanda le complément au verbe enflammé qui sonnait à sa porte.

- Complément, nous avons un problème. C'est au sujet des adjectifs, ils ne s'entendent pas du tout entre eux. Ils sont quatre, vous le savez, et chacun veut être cité en premier.

- Eh bien plaçons-les par ordre alphabétique !

- Vous ne trouvez pas que cela fait un peu scolaire ?

- Alors, on peut peut-être les ranger par ordre crescendo. Il s'agit du temps, non ? Au fait, il s'agit du temps qui passe ou de la météo?

- Je ne sais plus, il faudrait lui demander ce qu'il représente, c'est le sujet non ?

- Mais toi, le verbe, de quoi parles-tu ?

- Je suis le verbe « brûler » et franchement il s'applique dans les deux cas. On peut brûler au soleil ou brûler les étapes...

- Ou saucisse grillée, dit pensivement le complément.

- Mais voyons je peux aussi bien brûler la peau à cause du soleil ou des flammes de l'âtre.

- Oui mais on peut aussi brûler d'amour, de désir.

- Il s'agit toujours de flammes, allons voir le sujet.

AEV 1617-24 Eliane adjectif

Le sujet, le soleil, leur intima l'ordre de rester à distance, sous peine de finir carbonisés. Le complément, la peau, comprenait cette précaution, lui-même n'en finissait pas de se consumer et cela lui pesait.

- Soleil, nous aimerions à nous tous construire une phrase qui ait un sens.

- Vraiment ! Comment s'appellent vos adjectifs ?

- Voyons ! sombre, venteux, nuageux, tempétueux.

- Oui, oui je vois. Je peux faire appel à quelques copains, voyez si, de votre côté, vous pouvez rameuter vos troupes.

Le sujet temps, qui se sentait concerné, répondit à l'appel. Quelques verbes vinrent se joindre à eux et ils rassemblèrent les adjectifs. Puis ils se placèrent dans l'ordre. Ils se contemplèrent, se jugèrent et, après quelques modifications et la quête de quelques compléments, arrivèrent à ceci :

« Le soleil qui avait ardemment brûlé les peaux nues offertes sur les plages tout l'après-midi, déclinait maintenant sur l'horizon. Le ciel devint nuageux, sombre, l'air s'agita, devint venteux, c'était maintenant une petite brise venue du Nord-Est. Elle se transforma bien vite en une bourrasque tempétueuse. ».

- C'est pas mal, constata le sujet-Soleil, mais il faudrait construire la suite. Que deviennent les estivants sur les plages, obligés de ramasser serviettes et parasols en toute hâte dans cette tempête ? Nous avons besoin de beaucoup d'éléments, il va nous falloir passer une annonce sur les antennes et dans les journaux.

L'adjectif-Sombre, toujours taciturne, bougonna :

- Comment peux-t-il s'appeler Sujet-Soleil ? Ce n'était pas le sujet qui était Soleil, mais le roi si je ne m'abuse ?

Mais, bon camarade, il décida de faire preuve de bonne volonté pour construire un beau texte ; il appela à la rescousse tous ses copains adjectifs, plus quelques adverbes de sa connaissance.

4 avril 2017

Chère sirène de mon cœur / Maryvonne

                       Ma Lolotte

je ne vais pas noyer le poisson mais aller directement à ma déclaration.

Je t'aime en mi, en fa, en ré mais surtout en «sole». Depuis que je t'ai vue planter tes sardines au camping du Gardon frétillant avec ton mini-requin marteau je suis heureux comme un poisson dans l'eau.

Tu me trouves un peu congre et ton amour n'est encore qu'un alevin mais petit poisson deviendra grand, ça ne fait pas une plie.

AEV 1617-24 Maryvonne Poissons-1

Je deviendrai ton empereur et toi ma sirène sans queue de poisson. Quand tu as voulu me traiter de maquereau je n'aurais pas dû te traiter de morue. Si pour une fois nous nous sommes engueulés comme du poisson pourri il faut que l'on arrête.

Pour me réconcilier avec toi je suis prêt à boire la mer et les poissons.

En écaillant la dorade je me prends à chantonner : « Je t'aime un peu , beaucoup, à la folie... »

Comme le doigt de Dieu a marqué le Saint-Pierre ton doigt marquera mon existence pour toujours.

Je serai ton poisson pilote, pour te défendre je jouerai du sabre. Je te ferai voir l'arc-en-ciel de la truite de Schubert que tu entendras sur tous les thons.

Je serai ton grand loup jusqu'à ce que tu sois vieille. Ne crois pas que ce soient là des beaux bars ni des propos de poisson d'Avril. Je crierai dans tous les lieus que je t'aime.

                                                           Ton Colin

4 avril 2017

C'est à quel sujet ? / Maryvonne

- C'est à quel sujet ? » demanda le complément au verbe enflammé qui sonnait à la porte.

AEV 1617-24 Maryvonne conjugaison

- C'est moi! Il est impératif que tu m'ouvres au vu des événements circonstanciels qui se sont passés hier. Je sais, je suis imparfait mais devant tes adjectifs désagréables mon passé s'est décomposé et il est déterminant pour moi que tu t'expliques. Je crois avoir été ton verbe transitif pendant longtemps. Notre coordination marchait plutôt bien. Si je suis là, c'est pour te faire des propositions honnêtes, subordonnées et toutes relatives. Je suis présent pour parler de notre futur que je souhaiterais plus que parfait.

Je veux t'habiller des plus beaux adjectifs qualificatifs, tu les choisiras dans le plus grand magasin de mots, le dictionnaire, et tu les enfileras pour te faire un joli collier de phrases. Ainsi ton attribut décoratif pourra participer à notre réconciliation.

Conjuguons-nous à tous les temps. Accordons-nous en genre et en nombre avec toute notre famille et si je pouvais faire l'impossible pour toi j'abolirais la règle de grammaire qui stipule que le masculin l'emporte sur le féminin.

Alors est-ce que tu t'accordes avec moi sans condition ? Si oui je peux mettre un point final à cet article.

Ton petit Robert.

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