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L'Atelier d'écriture de Villejean
28 mars 2018

Consigne d'écriture 1718-23 du 27 mars 2018 : Ecrire comme Delerm

Ecrire comme Philippe Delerm


Philippe Delerm ! L'auteur de "La première gorgée de bière" a publié récemment "Et vous avez eu beau temps ?"

Il applique la même recette dans ce recueil : chaque texte ne contient pas plus de quarante lignes. L'auteur écrit au présent et use et abuse du pronom « on » et de phrases courtes pour raconter des événements de la vie quotidienne. Dans ce style-là vous écrirez deux ou trois petits textes dont le titre sera choisi dans cette liste :

Et vous avez eu beau temps ? - Renvoyé de partout - Je le lis chez ma coiffeuse - N’oubliez pas… - Je me suis permis - Et tu n’as rien senti venir ? - Il faudrait les noter - Il n’a pas fait son deuil - Un jour peut-être vous jouerez là, vous aussi - Tais-toi, tu vas dire des bêtises - C’est pas pour nous - Et prends-toi quelque chose - Là on est davantage sur… - J’te joue d’l’harmonica - En même temps je peux comprendre - Vous êtes un type dans mon genre - C’est grâce au collectif - Abruti, va ! - Chez nous c’est trois - Tiens, rends-toi utile - Nous allons vous laisser - On l’a déjà vu dans quoi, déjà ? - C’est juste insupportable - Où sont les enfants ? - Il aimait ça le Monopoly - Je sais pas ce qu’on leur a fait aux jeunes - On était bien sous la couette - On peut peut-être se tutoyer ? - Ca finit quand ? - Je préfère Gand à Bruges - Ca pousse et ça nous pousse - Ils n’articulent plus maintenant - C’est pas pour dire mais - J’dis ça, j’dis rien - Pour être tout à fait honnête avec vous. - Oui, mon brave Milou - Ne rentre pas trop tard, ne prends pas froid ! - Vous me flattez - Tu n’as pas lu "Au-dessous du volcan" ?

1718-22 Et-vous-avez-eu-beau-temps-1-1

 

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27 mars 2018

On l'a vu dans quoi, déjà ? / Jean-Paul

1718-22 Adam et Eve de Rubens

ADAM – C’est pas pour dire mais je préfère Gand à Bruges. Mais bon… j’dis ça, j’dis rien !

EVE – Alors ferme la ! Tais-toi, oui ! Tais-toi, tu vas dire des bêtises. A croire que tu ne sais faire que ça !

ADAM – Pour être tout à fait honnête avec vous, on était bien sous la couette, tout à l’heure ! Je pense que vous êtes un type dans mon genre. Avec quelques petites différences, bien sûr !

EVE – Abruti, va ! C’est juste insupportable ! Vos bêtises, il faudrait les noter !

ADAM – On peut peut-être se tutoyer ? Vu qu’on va passer pas mal de temps ensemble ?

EVE – Ah non, mon pote ! Compte là-dessus et bois de l’eau ! L’amour popote, ce n’est pas pour moi. Tu vas faire ceinture !

ADAM – En même temps je peux comprendre. Vous n’êtes effectivement pas du genre à prodiguer des conseils affectueux comme « Ne rentre pas trop tard ! » « Ne prends pas froid ! » ou à vous inquiéter : « Où sont les enfants ? ». Là on est davantage sur « Je suis une intello rebelle et toi tu n’as pas lu « Au-dessous du volcan » ! ».

EVE – Vous me flattez, Adam ! Un jour peut-être vous jouerez là, vous aussi, dans la cour des grands. Mais pour l’instant vous avez l’air du type qui a été renvoyé de partout !

ADAM – J’y peux rien ! C’est le dirlo ! Il n‘a pas fait son deuil d’une planète harmonieuse où les hommes et les femmes vivraient, croisseraient ou coasseraient et multiplieraient…

EVE – Vous devriez lire le Bescherelle ! Moi je le lis chez ma coiffeuse, ça aide pour faire des phrases qui tiennent debout. Nous allons vous laisser, mon vieux ! Le monde est vaste, vous trouverez peut-être une compagne à votre mesure ici ou là !

(Elle s’en va).

ADAM – Je sais pas ce qu’on leur a fait aux jeunes mais ils n’articulent plus, maintenant ! Eh oui, mon brave Milou, je me suis pris le premier râteau de l’humanité, aujourd’hui !

LE SERPENT – Je vous prie de cesser de m’appeler Milou. Je suis un serpent, pas un chien ! N’oubliez pas que cette île fait neuf kilomètres carrés et que vous êtes seul.e.s dessus. Elle reviendra vers vous, ne vous inquiétez pas !

ADAM – Oh, je ne m’inquiète pas de cette fille nommée Eve ! C’est juste le dirlo qui me rappelle quelqu’un mais je ne sais plus qui. Un acteur de cinéma ? Un mec à la télé ? On l’a vu dans quoi déjà ?

27 mars 2018

J'te joue d' l'harmonica ! / Jean-Paul

neil-young-1986-2-chris-walter

J’te joue d’l’harmonica où tu veux, quand tu veux !

Il n’y a pas plus vintage, comme instrument ! Plus personne n’en joue aujourd’hui. Les vieux fourneaux de votre connaissance vous déclareront avec la fierté de ceux qui peuvent encore citer Aznavour :

- On a connu Albert Raisner qui en jouait dans l’émission « Age tendre et tête de bois » ! Et je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître !

- Plus tard on a eu droit aux chemises à fleurs et aux élucubrations d’Antoine, le chanteur opticien. Lui ne savait jouer que deux notes sur cet instrument à bouche que les Québécois appellent « ruine-babines ». Après quoi il lançait « Oh yeah ! » et, précurseur en matière de « name dropping », il parlait d’Yvette Horner et de Johnny Hallyday qu’il souhaitait voir enfermé en cage à Médrano. Quel cirque c’était, ces années 60 !

Pour mon collègue René, l’harmonica c’est Bob Dylan.
Pour moi c’est plutôt Neil Young.
Pour d’autres c’est Jean-Jacques Milteau.

Non, plus personne n’en joue. Je suis le dernier à souffler-aspirer dedans par-dessus mon ukulélé. J’te joue d’l’harmonica où tu veux, quand tu veux ! C’est plus facile à transporter qu’une contrebasse !

De la guimbarde ? Non. Je n’ai jamais appris comment ça marchait.
De l’Anna Karina ? Non plus. Jean-Luc Godard interdisait que l’on soufflât dedans. Je crois d’ailleurs qu’on dit « ocarina » plutôt qu’"Anna Karina".

21 mars 2018

Consigne d'écriture 1718-22 du 20 mars 2018 : Logorallye pour cartes postales

Logorallye des huit cartes postales



L'animateur remet à chaque membre de l'atelier huit cartes postales.
Il est demandé de les battre comme un jeu de cartes à jouer
puis de les poser sur la table face retournée.

On retourne ensuite la première et on commence à écrire
en s'inspirant de ce qu'elle représente.

Toutes les cinq minutes le téléphone de dame Brigitte
fait entendre sa sonnerie (un glorieux chant du coq !).

On retourne alors la carte suivante et on poursuit son texte
en y ajoutant des éléments piochés sur la nouvelle carte.

Ainsi de suite jusqu'à épuisement des huit cartes.

05 Bretagne vieux gréements

20 mars 2018

Huit cartes postales au hasard / Jean-Paul

01 Mariage (Jean-Piere Collet)

« Mariage : pendant des années, nous nous sommes aimés. Je veux dire, ce me semble puisque nous avons regardé ensemble dans la même direction. Celle de la télévision .» Cette référence à Antoine de Saint-Exupéry est signée Jean-Pierre Collet. Elle est extraite de « Chant du naïf ». C’est une carte postale éditée par Dossiers d’Aquitaine, 5, impasse Bardos à 33800 Bordeaux. Mes enfants la trouveront peut-être un jour, bon ou mauvais, dans mon grenier. Les jeunes gens ont toujours eu de drôles d’idées de farfouille ne serait-ce que pour dénicher du « vintage ». Moi-même qui le suis beaucoup resté aussi, jeune farfouilleur, j’ai bien eu l’œil attiré par un bloc-éphéméride Yvon de 1952 ! Qu’en ai-je fait ? Que feront-ils de cette carte ? Pourquoi l’ai-je gardée ? Elle ne s’applique pas à notre couple : nous n’avons jamais possédé de téléviseur !

Cocorico ! On change de carte !

 

03 Le Papy dans sa remise par Sven Nordqvist

D’ailleurs la carte suivante représente notre fils en train de pester contre cet héritage plutôt pourrave. Il a l’air d’un petit vieux mais c’est normal, docteur ! Je n’ai pas prévu de décéder avant d’avoir atteint l’âge de 117 ans, c’est pourquoi il a quelque chose comme 88 ans sur cette image dessinée par Sven Nordqvist. Je tiens à lui signaler par avance ici que « les pots de peinture, ce n’est pas moi ! ». C’est sa mère avec son souci de vivre toujours dans un endroit propre et nickel chrome. Si je l’avais écoutée, on aurait déménagé tous les cinq ans, juste pour le plaisir de remettre un logement à neuf ! D’ailleurs, c’est ce qu’on a fait au début ! Je considère même comme un miracle d’avoir réussi à stabiliser l’affaire à partir de 2002. La boîte à outils, c’est elle aussi. Moi je sais tout juste changer une ampoule. Comme Tarzan, qui doit appeler sa compagne quand son lampadaire s’éteint : « Allô, Jane ? » Passons. On voit aussi sur l’image tout le barda qu’on a récupéré dans la cave de ma belle-mère et dont on n’a jamais réussi à se débarrasser. Excepté l’éphéméride de 1952 quand même !

Cocorico ! On change de carte !

 

02 Le Rialto par Canaletto

Je plaide coupable, en revanche pour la série d’aquarelles de Venise ! Elles n’ont certes pas la finesse des tableaux de Canaletto, le toucher génial et impressionniste de Guardi mais j’ai toujours tout fait en amateur dans ma vie. Et ça aussi, la peinturlure j’ai arrêté avant 2002. Peut-être bien qu’elles ont souffert, ces peintures vénitiennes et que le papier se gondole ? Warf Warf ! Mais je me souviens que certaines personnes les aimaient bien. Bien sûr ça n’a rien à voir avec « du James Koons » mais il n’a jamais été question de vendre mes productions. Même si à une certaine époque j’ai été auto-éditeur à Sablé-sur-Sarthe, chez l’inénarrable François Fillon. Ça m’a suffi !

Cocorico !

 

04 Batz-sur-Mer

Pour ce qui est des photos, ça devrait aller ! Avec un peu de chance, j’aurai tout numérisé. Il faut dire que j’ai fait mon miel de tout ce que j’ai vu dans ma vie. Cela donne des petits tas de sel qui ne servent à rien, des brassages d’air à la Don Quichotte, une palanquée de siestes imaginatives sur les plages de Bretagne. Le temps passe et un jour vous avez cent ans et des brouettes ! Tournent les ailes du moulin de Guérande, comme chantait Gilles Servat ! Ca ne manque pas de sel de se croire immortel. Marais salant, ça l’est, marrant !

Cocorico ! dit le téléphone qui rythme ce logorallye !

 

 

05 Bretagne vieux gréements

 Veuillez agréer, mes chers enfants, avec ces désagréments que nous vous laissons (une maison à vider, pas de pognon à en tirer puisque tout est dévalué avec le temps) cette impression de vieux gréements en bout de course. Mais moi, vous le savez bien, je n’ai jamais eu l’intention de quitter le navire, de mettre les voiles ! J’ai mené ma barque comme j’ai pu, prudemment, en essayant de ne pas trop ramer et j’ai fait en sorte que ma coque ne s’abime pas sur les rochers.

Coque ? Cocorico !

 

07 Réseau star écologiqueJe n’ai jamais eu à répondre à cette question : « Que faire ? Vivre à Rennes ou partir ? » Ma star préférée c’est le réseau métro et bus de cette ville. Maintenant qu’on ne trouve plus dans les métropoles de voitures individuelles et que les transports en commun sont gratuits, avouez que c’est quand même bien pratique la ligne C du métro pour aller balancer tout notre grenier à la déchetterie de Villejean, non ? « Chez lui, dit la carte, rien ne se jette, tout se trie, se recycle, il est très attaché à la préservation de l’environnement ». Ca se recyle vraiment, soixante-dix ans de krapoveries ?

Cocorico ! Atchoum ! Ah la poussière qu’on remue !

 

06 les métiers de l'opéra le librettisteL’avant-dernière carte du paquet est un bon résumé. Il était une fois un mec qui avait des lunettes et qui écrivait dans des cahiers à petits carreaux des choses comme : « Toutes les cinq minutes, le téléphone de Brigitte sonnait. Elle avait choisi comme sonnerie pour cet engin le cri de cet ineffable jeune coq gaulois qui chante clair et fier sur un tas de fumier, se pavane à l’Académie française, ne fréquente que les premiers de cordée et pérore sur les gares où, d’après lui ceux qui ont réussi croisent ceux qui ne sont rien.

Cocorico final !

 

08 Ateliers de Rennes« Le rapport du Club de Rome « Halte à la croissance » (1972) pointait déjà les conséquences négatives du développement sans limite. Décroissance : utopie d’aujourd’hui ou contrainte de demain ??? » François Deck et Francis Voisin [[[[[

Le projet du Générateur de problèmes[[[[[ est de révéler des écritures prenant en compte le travail, thème des Ateliers de Rennes, Biennale d’art contemporain.

Bon ben voilà, c’est fait ! J’ai assez travaillé pour aujourd’hui ! Je suis mort ! Qui qui dit mieux ? Demain sera un autre jour ! Va te coucher, le coq !

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14 mars 2018

Consigne d'écriture 1718-21 du 20 février 2018 : Tu peux ou tu peux pas en 1952 ?

Tu peux ou tu peux pas en 1952 ?

 

L'animateur distribue à chaque écrivant(e) :

- 10 citations extraites du livre "Tu peux ou tu peux pas ?" de Miguel Derennes (Editions First, 2016)

- 30 feuilles d'un bloc éphéméride Yvon de 1952 : le recto a été utilisé par Mme B. pour noter ses rendez-vous, faire ses comptes et noter les événements de sa vie quotidienne en 1952 ; le recto représente des paysages choisis de la France et de ses colonies : ces photos sont en noir et blanc ou en sépia, ocre, bleu ou vert.

Il demande qu'on utilise ce matériel pour répondre à la question : "Que pouvait-on faire ou ne pas faire en 1952 ?"

AEV 1718-21 tu peux ou tu peux pasTrouver des arêtes dans un loup ?
Lécher ton coude avec ta langue ?
Connaître l’âge d’une coccinelle au nombre de points qu’elle a sur le corps ?
T’inscrire à Miss France quand tu as un enfant ?
Appeler ton cochon Napoléon en France ?
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Inspirer par le nez et expirer par la bouche en même temps ?
Te baigner dans l’Océan pacifique quand tu es en France ?
Entendre le bruit des criquets femelles ?
Faire voler un avion en papier pendant vingt-sept secondes ?
Etre champion du monde de formule 1 sans avoir ton permis de conduire ?
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Te chatouiller et te faire rire ?
Péter dans ton bain sans que la bulle ne remonte dans l’eau ?
Etre hôtesse de l’air sans savoir nager ?
Piloter un avion pieds nus en France ?
Avoir la phobie des fougères ?
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Te marier avec la sœur de la cousine de la belle-mère de la tante de ta femme ?
Voir un colibri voler en marche arrière ?
Faire encadrer tes tatouages après ta mort ?
Appeler ton enfant Titeuf ?
Produire vingt litres de mayonnaise avec un seul œuf ?
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Fêter Halloween sans problème au Puy-en-Velay ?
Voir un dauphin dormir les yeux fermés ?
Avoir la confirmation dans la bible que la pomme est le fruit défendu ?
Ecrire le mot alcool avec les lettres du mot police ?
Monter dans un avion, voler jusqu’au bout du monde, le tout sans avoir de billet ?
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Trouver 52 dents sur un petit-beurre de LU ?
Donner 25 prénoms à ton enfant ?
Donner gratuitement ton corps à la science ?
Ecrire 45000 mots avec un stylo Bic ?
Voir des Bonnichons dans le Loiret ?
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Avoir un tatouage et devenir Miss France ?
Avoir des cils de plus de 6 mois ?
Trouver trois fois plus de vitamine C dans un poivron rouge que dans une orange ?
Casser un spaghetti sec en deux en le tenant par les deux extrémités ?
Trouver du cyanure dans les pépins de pommes ?
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Prendre un policier en photo en France ?
Trouver des horloges dans les casinos ?
Croquer la couille du pape ?
Dormir un tiers de ta vie ?
Trouver un quart des os d’un être humain dans ses pieds ?
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Vivre sereinement quand tu es pantophobe ?
Conjuguer le verbe traire au passé simple ?
Fêter la journée mondiale du rangement de bureaux ?
Lire le magazine playboy en braille ?
Voir une girafe bâiller ?

Ephéméride Yvon 1952 08 11

 
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13 mars 2018

L'éphéméride Yvon 1952 / Jean-Paul

Ephéméride Yvon 1952 couvertureEn 1952 les blogs, blogueurs et blogueuses n’existaient pas encore. On laissait des traces de sa vie dans des cahiers secrets qu’on appelait « journal intime » ou sinon, et c’est le cas ici, sur les feuillets d’un éphéméride-agenda édité par Yvon. Ce fabricant de cartes postales se signalait à l’œil et à la mémoire de l’époque par une belle signature-logo de type ascendant. Cet éditeur de belles images existe toujours et il édite encore des calendriers, perpétuels ou pas, à partir de sa photothèque.

Cet éphéméride de 1952 provient de la cave de mes beaux-parents, M. et Mme Bourgeoizov. Ils doivent être attachés à ce genre d’objet car il y a une dizaine d’année ou plus, en guise de cadeau de Noël, ils m’ont offert un précieux calendrier perpétuel Géo qui a agrémenté mes journées de dur labeur dans mon rez-de-jardin d’un établissement d’enseignement rennais.

J’entame ce jour sa lecture et sa description, sans savoir à quoi me mèneront ces notations et images anciennes : au cas où vous l’auriez oublié, je vous rappelle que nous sommes en 2018 !

 

Ephéméride Yvon 1952 08 01

1er août

Peut-on localiser davantage ce clocher dans le Queyras qui figure au verso du 1er août 1952 ? Aujourd’hui, peut-être, avec l’aide de M. Google-Images ou du petit bonhomme jaune, Google Street qui habite chez M. Gooogle-Maps, oui. En 1952 on ne pouvait le faire autrement qu’en recourant à des livres : guides touristiques, atlas, monographies d’intérêt régional, recueils de cartes postales, etc.

(J'y ai passé une heure mais j'ai trouvé ! C'est l'église de la Monta à Ristolas. mais les bâtiments de l'avant-plan n'existent plus !)  

 

 

Ephéméride Yvon 1952 08 032 août

Pouvait-on jouer au loto en 1952 ? Oui, certainement, avec les enfants, en piochant dans un sac des jetons que l’on posait sur des cartes portant des numéros différents. Ca ne rapportait rien, sinon du plaisir familial. Mais si on voulait perdre de l’argent, il ne devait y avait guère en ce temps-là que le tiercé – le P.M.U., Pari Mutuel Urbain - et le billet de la Loterie nationale. A combien se montait le gros lot ? Permettait-il d’aller se dépayser jusque dans le Morbihan profond où nous attendaient les fontaines de Saint-Nicodème ? Elles se trouvent à Pluméliau, au sud de Pontivy. J’irai peut-être les voir un jour, qui sait. En Bretagne il ne faut jamais dire « Fontaine, je ne boirai pas de ton chouchen » !


 

Ephéméride Yvon 1952 08 053 août

Est-ce que l’on pouvait vivre, cette année-là où Claude François (13 ans quand même !) ne chantait pas encore « Cette année-là », dans la plus totale ignorance du vocable « tsunami » ? Ou en ayant oublié les inondations de 1910 à Paris ? Exister sans la crainte du réchauffement climatique, de la terrible montée des eaux, de la fonte de la banquise qui menace la survie des ours blancs ? Etait-il déjà permis de les tuer en Alaska mais interdit de les photographier ?

Dans le village des Aldudes, au pays basque, on ne semblait pas s’émouvoir plus que cela d’avoir les pieds dans l’eau. La photo est jolie, le reflet sympathique et il devait faire bon s’installer sur la petite terrasse pour écrire dans son agenda Yvon de 1950 ou 1951 des choses comme « Réunion de préparation de récollection ». On imagine aussi, là, au même endroit, des réunions de copines qui évoquent leur scolarité dans des institutions religieuses. Le bureau de l’instituteur-abbé offrait alors une vue imprenable, les jours de septembre ou de juin, lorsqu’il faisait chaud et qu’il relevait sa soutane, sur ses longues chaussettes noires retenue par des fixe-chaussettes et plus si infinité de fous-rires jusqu’à en uriner sous soi !


Ephéméride Yvon 1952 08 024 août

Oh, quelle belle nuit ! « Avoir vingt ans dans les Aurès » est le titre d’un film de René Vautier sorti en 1972 consacré à un épisode de la guerre d’Algérie. Oui, je sais, camarades, on ne dit pas « guerre », on dit « événement » ou « opération de maintien de l’ordre ». Avoir vingt ans dans les Aurès, c’était déjà possible en 1952. Michel Sardou (5 ans à l’époque) n’aurait pas encore déclenché de polémique avec sa chanson « Le temps des colonies » qui ne casse pas trois pattes à un canard mais qui, si elle est réellement écrite au premier degré, me semble d’une bêtise bien plus infinie que celle d’« Avec l’ami Bidasse » sur laquelle je reviendrai sans doute car j’ai aperçu une vue d’Arras sur la feuille du 31 août.

Dix ans plus tard – si, si j’étais né, alors ! - une de mes tantes, « celle qui a réussi » m’a offert deux puzzles en plastique. Ils ont été longtemps rangés dans le placard du bas à gauche de la cuisinière avec les boîtes à boutons et les journaux et illustrés de la semaine. L’un représentait les départements français, l’autre le continent africain avec ces fameux territoires de l’ A.O.F. (Afrique occidentale française).

Ce qui est étonnant dans cet éphéméride, c’est le nombre d’images «exotiques» de ces colonies et leur voisinage aussi surréaliste que «nos ancêtres les gaulois» avec des paysage et des scènes de la plus pure tradition «bien de chez nous».


Ephéméride Yvon 1952 08 045 août

Et voici à nouveau les Alpes avec la chaîne des Aravis. La neige, le ski, les flocons, la première étoile, l’école de ski français (E.S.F.), la classe de neige du lycée Franklin de Lille. Mon premier contact avec les sports d’hiver se situe par-là, aux Brévières, au pied du barrage de Tignes.

Madame Wikipédia m’a appris tout à l’heure qu’il a été mis en service en 1952 et que le village de Tignes a été dynamité et englouti, sans ses habitants évidemment, lors du remplissage du lac.

J’ai revu cet endroit l’année dernière dans le dévédé du film «Le grand restaurant». Ce nanar français de 1966 avec Louis de Funès vaut surtout par sa scène de la danse cosaque – «une seconde, une seconde , je compte ! Trois, quatre !» dont la musique sert d’indicatif musical à l’émission culinaire d’Alain Krüger «On ne parle pas la bouche pleine» sur France-Culture le dimanche à midi. Qui se souviendra de tout cela dans 66 ans ?

Si je reviens à l’image, il semble qu’il s’agisse ici de skieurs de fond. Un seul porte un sac au dos. Qu’est-ce qu’il y a dans la musette pour votre casse-croûte de ce midi, les gars ?

- On ne parle pas la bouche pleine de reblochon, Joe Krapov !


Ephéméride Yvon 1952 08 066 août

Tulipe ! Que faisait François Hollande le 6 août 1952 ? La synthèse dans son berceau ? Sa maman notait-elle dans son éphéméride Yvon : «François a souri», «François a saisi son hochet», «François a dit son premier areuh» ?

Pas du tout ! Il ne naîtra que deux ans et six jours plus tard !

 

 

 



Ephéméride Yvon 1952 08 077 août

Côte d’Azur. Le port de Villefranche (Alpes-Maritimes). Des plantes grasses à l’avant-plan, une route pas goudronnée en-dessous et, plus bas encore, un petit village en bord de mer. Sur une Méditerranée qu’on imagine d’un très beau bleu, deux bateaux. Est-ce qu’on pouvait déjà appeler « France » en 1952 ce paquebot qui servit de fleuron à notre industrie navale ? Eh bien non, il n’a été mis à l’eau qu’en 1960 avant d’être vendu et rebaptisé Norway en 1979.

Finalement, ce qui m’apparaît le plus rigolo, voire le plus ridicule, dans cette évocation du temps qui passe, ce sont les emportements de Michel Sardou !

 

  

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