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L'Atelier d'écriture de Villejean
31 janvier 2018

Consigne d'écriture 1718-17 du 30 janvier 2018 : Chansons créoles

Chansons « créoles »

Insérer au moins cinq titres de cette liste dans un texte qui parle d’île, de plage, de soleil ou de rhum.

Africa Music - Aïe - Amelia - Au Mariage De Ma Femme - Ba Moin En Tibo - Belle-Ile-En-Mer - Bons baisers de Fort-de-France - C'est bon pour le moral - Ca fait rire les oiseaux - Chaud Au Cœur - Collé collé - Dans le jambo - Faut Pas Laisser L'amour S'enfuir - Invit'la A Zouker - J'ai Prié - L'année Cannelle - La Bonne Aventure - La désirade - La fiesta - La machine à danser - Le 14 juillet - Le bal masqué - Le cadeau du ciel - Le diable dans la maison - Le Marché de Marie-Galante - Ma première biguine partie - Moin Aime Ou - Moin Di Yo - Paris Paris (plus jaloux) - Santa Maria de Guadeloupe - Scandale dans la famille - Shala Shala - Simone - Soca party sur la plage - Viens pleurer - Viva La Fiesta - Vive le douanier Rousseau - A La Folie - Alice ça Glisse - Au Top Dans Le Ghetto - C'est Bon Pour Le Moral - Célimène - Couleur Café - Fruit De La Passion - Il Tape Sur Des Bambous - Kolé Séré - Le tombeur - Ma Canne A Sucre - Maladie D'amour - Mexico - Rosalie - Salade De Fruits - Sans Chemise Sans Pantalon - Tourment d'amour - Yaka Dansé

(Il s'agit de chansons de "La Compagnie créole" et de Francky Vincent ;
on pouvait aussi se servir de quelques proverbes créoles recueillis ici)


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29 janvier 2018

Salut la compagnie créole ! / Jean-Paul

170708 Nikon 131Famille décomposée, famille recomposée… va, je ne te hais point !

- Célimène ! C’est l’hymen ! » hurlait la foule en liesse.

Au mariage de ma femme, j’ai un peu forcé sur le ti-punch ! Comme on dit aux Antilles « A fos makak karésé ich li, i tjwé li ! ». A trop vouloir bien faire, à trop vouloir caresser la famille dans le sens du poil, le singe qui est en nous en arrive à faire des conneries irrémédiables ! Vaste kouyonad !

De fait, ça m’a fait chaud au cœur de revoir Simone, la jolie cousine de ma femme.

- Invite-la à zouker ! m’a dit celle-ci. Elle sort d’un tourment d’amour. Danser, c’est bon pour le moral !

- Allez, en voiture, Simone ! ai-je dit à la cousine en engouffrant mon sixième planteur. Ne restons pas plantés là, viens pleurer contre mon épaule, on va danser collé-collé !

- Kolé séré, on dit, Arthur ! T’as raison ! Amba latè pa ni pléji. Sous terre il n’y a pas de plaisir ! Je ne vais pas me laisser abattre par la maladie d’amour !

Je me suis mis en position, j’ai posé mes mains sur son pétard et j’ai tout de suite senti que sous cette robe de satin il y avait le 14 juillet garanti, du feu d’artifice pour toute la nuit, la machine à danser au top dans le Ghetto  du Gotha !

- Il y a le diable dans la maison ! m’a glissé Simone à l’oreille.

- Ca veut dire quoi, ce proverbe-là ?

- Ce n’est pas un proverbe. Ca veut dire que je sens ton revolver !

- Ce n’est pas un revolver, c’est une banane !

- Ca s’épluche pareil !

 

170708 Nikon 127

Oui, ça m’a fait chaud au cœur de revoir Simone d’aussi près mais on était au mariage de ma femme et je n’allais pas entrer à nouveau dans la famille quand même, qui plus est à la mode de Bretagne ! Sauf qu’en Bretagne ce n’est pas une banane, c’est une andouille de Guémené. Heureusement la musique s’est arrêtée.

- Depuis le temps qu’il tape sur des bambous le musicien n'est pas loin d'en attraper un coup ! Donne-lui tout de même à boire, dit mon beau-père en me tapant sur l’épaule. Alors je suis allé au bar avec les musiciens.

Leur chanteuse s’appelait Amélia.

- Viens donc prendre le frais dehors, beau blond ! m’a-t-elle susurré en me prenant par le bras.

Je ne suis pas ce qu’on peut appeler le tombeur de ces dames mais à ce moment-là, avec le rhum que j’avais rajouté au bar avec les musicos, j’étais prêt à « fè an pat chat mawon » ! (faire un pas de chat sauvage).

- Je connais de bons baisers de Fort-de-France, m’a-t-elle dit en me caressant l’arrière de la nuque dans un coin d’ombre. Viens donc un peu sous les palétuviers !

Heureusement pour moi, avant que je n’aie vu les laitues et l’évier, ma belle-mère est venue battre le rappel des musiciens. La fiesta a repris de plus belle.

J’aurais pu garder de très bons souvenirs du mariage de ma femme mais j’ai encore bu du rhum avec Brigitte qui m’a proposé une soca-party sur la plage. J’aurais pu accepter le marché de Marie-Galante (Shala shala, Arthur ?) mais j’ai prié pour rester intègre, pour que toute la désirade qui montait dans cette ambiance débridée s’éteigne dans le trémoussement des corps sur la musique. Bien sûr c’était dur parce qu’il ne faut pas laisser l’amour s’enfuir mais j’étais quand même au mariage de ma femme ! Yaka danser, comme on dit, pour évacuer l’énergie, fût-elle sexuelle, de ces jolies filles de couleur café.

Quelques ti-punchs encore et voilà que m’alpague la tante Rosalie. Bon ça va avec elle j’étais à l’abri ! Merci, Seigneur, de ne pas m’induire perpétuellement en tentation !

- Arthur, m’a-t-elle demandé, toi qui as été commissaire-priseur à Pointe-à-Pitre, est-ce que tu veux bien venir voir là-haut ? Il y a là une toile de petit maître que j’aime à la folie, j’aimerais avoir ton avis sur son origine.

Enfin un peu de sérieux dans ce monde en chaleur animale ! J’ai suivi la tante Rosalie au grenier. Elle m’a montré le tableau. Aïe ! Quelle vieillerie ! J’ai soufflé sur la poussière, déniché la signature. Instant de stupeur. Incrédulité. Oh la bonne aventure, ô gué ! Petit maître, petit maître ? Attends Rosalie, c’est le bal masqué ici ! Henri Rousseau ! Henri Rousseau !

J’ai voulu révéler la chose à la tante mais c’était trop tard ! Elle m’avait déjà poussé sur un vieux matelas et s’activait sur ma canne à sucre. Au secours, Alice ! Ca glisse au pays des merveilles ! Sans que j’aie rien vu venir je me suis retrouvé sans chemise, sans pantalon, chevauché sauvagement comme un petit maître-étalon, fruit de la passion ravageuse et ravagée de la tantine Rosalie ! Je peux vous dire que dans ce genre de situation, si ça fait rire les oiseaux de passage, ça ne détend pas le perchoir où elle est juchée pour autant !

Là-dessus ma femme est arrivée avec toute la noce derrière elle ! Bonjour le scandale dans la famille !


170708 Nikon 148

Après fèt se graté tèt : après la fête on se gratte la tête. Le lendemain je me suis souvenu que ce n’était pas le remariage de ma femme mais son premier mariage et que j’étais moi-même le marié, l’heureux élu. Et l’élu ramassait une veste, sa veste.

- Tout est rompu, mon gendre !

On m’a demandé de divorcer, de prendre mes cliques et mes claques et de retourner en métropole, ce que j’ai fait sans barguigner.

J’ai bien sûr emporté dans ma valise le cadeau du ciel. Mais non, pas la tante Rosalie, la toile de petit-maître ! Je l’ai revendue et j’en ai tiré quelques millions de francs. Pendant quelques temps ma vie a ressemblé à celle des rois de Byzance à Belle-île-en-Mer.

Vive Souchon et Voulzy ! Vive le douanier Rousseau !

(Extrait des « Souvenirs d’un explorateur heureux » d’Arthur Rimbaine
à paraître aux éditions Paul Verlaud en mars 2018).

 

24 janvier 2018

Consigne d'écriture 1718-16 du 23 janvier 2018 : Insérer dix pictogrammes dans un texte

INSÉRER DIX PICTOGRAMMES DANS UN TEXTE

 

On distribue une planche de pictogrammes créés avec les polices Webdings et Wingdings.

Il est demandé d'écrire un texte dans lequel dix de ces pictogrammes seront insérés à la place des objets ou concepts qu'il désignent.

Cette consigne est tirée du livre d'Odile Pimet "Le goût des mots"
(Matoury : Ibis rouge éditions, 2004)

1718-16 pictogrammes

23 janvier 2018

Faire le tour de soi en dix pictogrammes / Jean-Paul

Bon, OK ! Toutes les personnes assises autour de ces tables mises en carré ont des $

On peut supposer que si elles viennent à l’atelier d’?, c’est qu’elles se sont abimé les N

en lisant plein de ¨ sans images !

Certaines écrivent dans un cahier et d’autres sur des 4 volantes.

Une fois que l’animateur a donné et explicité sa consigne on n’y " jamais : un silence de

Ns’abat sur la salle Mandoline. On n’entend plus que le bruit des !

qui courent sur le 2.

 Tout le monde dans cette assemblée doit posséder un ( portable mais on entend rarement

sonner ceux-ci. Ils doivent avoir été mis en mode Q.

 Remarquez que l’animateur n’exige pas le silence et qu’il est le premier à tendre l’ Odès qu’une occasion se présente d’échanger à propos de la consigne qui, c’est vrai, bien souvent

n’est pas un e !

 C’est le cas ce soir avec le jeu des dix pictogrammes. Ca a rappelé des méthodes d’enseignement de la lecture aux deux institutrices du groupe. Mais si, des institutrices ! Des professeures des écoles, comme on dit maintenant. Des dames qu’on ne peut interrompre

qu’en levant haut la Gavec l’index tendu au bout.

 - Oui ? Qu’y a-t-il, Laure Manaudou ? Tu connais la réponse à la question que j’ai posée ?

 - Non, je veux juste demander la permission d’aller faire pipi !

 - Ah, désolée ! Il n’y a pas de pictogramme représentant le Manneken Pis, tu attendras l’heure de la récréation pour y aller !

 Cela fait plus de quinze ans "que l’animateur vient proposer chaque mardi des jeux d’écriture

cons comme la à. On devrait lui décerner une & pour cette fidélité assumée.

 Surtout qu’une fois sorti de là il va participer à des ateliers d’? en ligne où on lui donne comme consigne :

« Echoué sur une J déserte avec ma vache ».

 M’est avis que ces gens de la salle Mandoline, ils ont une ! dans le plafond !

 

17 janvier 2018

Consigne d'écriture 1718-15 du 16 janvier 2018 : Tableaux et cartes routières

Tableaux et cartes routières

 

A partir des monographies de peintres et des cartes routières qui vous ont été distribuées, écrivez le journal intime d’un des personnages des tableaux, ou du peintre, ou le vôtre, ou faites dialoguer deux tableaux ou deux personnages. Ou écrivez un guide touristique ou ce que vous voulez.

Exemple : Le douanier Rousseau visite la Normandie ; les toiles de Salvador Dali dans les églises bretonnes ; les vacances de Toulouse-Lautrec à Plounéour-Menez ; etc. 

 

1718-15 consigne Michel Ange+ Charleville

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16 janvier 2018

La Belle Angèle / Marie-France

Le petit Paul, enfant craintif et rêveur, venait d'embarquer pour le Pérou. Sur le pont du bateau il regardait s'éloigner le bleu de l'océan avec nostalgie et appréhendait le climat de ce nouveau pays où il allait vivre désormais près d'une famille qu'il ne connaissait guère. Ce n'est pas la photo de sa grand-mère maternelle « La Belle Angèle » qui pouvait le rassurer. Elle ressemblait étrangement à ces bretonnes portant une coiffe mais son visage lui paraissait bien hostile.

Depuis 8 ans déjà il vivait au gré des vents sur le bord de l'océan entre la pointe du Chay et la pointe des Minimes, près de La Rochelle. Ce long voyage en bateau l'ennuyait au plus haut point : plus de balades pieds nus sur le sable à la recherche de quelques crustacés ni de déjeuners sur la plage près des parcs à huîtres. Il devait se tenir en petit gentleman parmi les gens de la «haute»

Alors pour passer le temps il se plaisait à courir d'un pont à l'autre et à jouer les apprentis corsaires ; il s'imaginait grimper en haut du mat à l'attaque d'un bateau de croisière venu occuper son coin de l'océan.

Les journées passaient lentement entre les jeux imaginaires et l’ennui le plus total. Jusqu'à ce jour de grande tempête où l'animation sur le bateau prit une autre tournure. Cette nuit-là son père fut pris de malaises que l'on attribua au mal de mer. Le médecin du bord lui prodigua tous les soins nécessaires mais au petit matin le petit Paul se retrouva orphelin : son papa venait de mourir.


Le voyage touchait à sa fin et très vite il débarqua à Lima où l'attendait la famille de sa mère. Tout de suite il reconnut la «Belle Angèle». Comme sur la photo elle n'était pas très belle à ses yeux et ressemblait davantage à une jeune vache plutôt qu'à la plus belle femme de Lima. La politesse fit qu'il accepta ses bras chaleureux.

1718-15 Gauguin - La Belle Angèle

De ce jour, il ne quitta plus sa grand-mère. Son air sévère et triste cachait une femme douce, attentive et très aimante vis-à-vis du petit Paul. Avec elle il parcourait les rues de la ville en tongs et en short comme sur le port de La Rochelle. Mais le climat océanique lui manquait beaucoup, un petit coup de vent lui aurait permis de mieux respirer, il ne rêvait que de reprendre le bateau pour retrouver «sa France».

C'est ainsi qu'à la fin de sa scolarité il s'embarqua sur un cargo et s’engagea dans la marine.

Tout cela pour oublier très vite son «pied marin» et revenir sur la terre ferme. Là il se mit à peindre. Il n'avait de cesse de se retrouver son petit atelier du bord de mer où il pouvait admirer les plus beaux payasages et les coucher sur la toile.

Il envoyait ses esquisses à la Belle Angèle qui elle se languissait de son absence.

Cet hiver là aucune couleur ne troublait le gris du ciel. Paul se plongea dans ses souvenirs et retraça les traits de cette grand-mère tant aimée : son visage était tout illuminé d'un large sourire et le rose de ses joues contrastait avec le bleu du ciel, c'était le souvenir qu'il en gardait.

16 janvier 2018

Deux pieds / Josiane

1718-15 Magritte chaussuresDeux pieds s’en sont allés par le chemin léger, couronnés de feuilles d’automne et de baisers volés.

Deux pieds s’en sont allés cueillir le temps qui passe et l’eau de pluie qui coule au dos des parapluies.

Deux pieds s’en sont allés par la route morose du temps qui court à perdre haleine, à cœur perdu.

Deux pieds s’en sont allés pour passer sur la rive où la colombe vole, de plumes dévêtue.

Deux pieds s’en sont allés, légers et court-vêtus et à bride abattue.

Qui les a attachés, enlacés?

Deux pieds sont là, lacés, privés de liberté.

16 janvier 2018

Tourments / Josiane

1718-15 Van Gogh détouré

Le vent a tracé son sillon
Dans les blés croqués au couteau.

Dans le ciel s’ouvrent des tourbillons 
Où volent de noirs oiseaux.

Quel est ce vide qui m’étreint ?

Et pourquoi ce ciel tourmenté 
Furieusement, sous mon couteau ? 

La solitude me rend fou
Tout espoir m’a abandonné.

Forces, vie, j’ai tout donné
Pour moi il n’y a plus d’espoir.

J’irai au soir parmi les blés,
Et délaissant mon chevalet,
Je tirerai sur les corbeaux.

16 janvier 2018

Extraits d'un journal intime / Jean-Paul

Retrouvées par hasard et par les héritiers dans un grenier et une boîte métallique, ces feuilles de carnets en miettes et en désordre ont été attribuées à Jean-Jacques-Henri Rousseau, peintre et douanier normand (1844-1910).

16 janvier 1886

1718-15 Rousseau carriole junier photo

Le père Junier est bien gentil. Il a bien voulu m’emmener jusqu’au bois de Pépinvast en passant par Montfarville et Anneville-sur-Saire. Nous sommes partis tôt le matin car il y a une trotte de Barfleur à Anneville. La jument blanche Blanche – non je ne bégaie pas, la jument est blanche et elle s’appelle Blanche – avale les kilomètres d’une traite car elle est vive et vigoureuse. C’est que nous étions nombreux au départ dans la carriole : Madame Junier, sa fille Judith et leur nièce Julie. Madame Junier s’appelle Juliette et M. Junier se prénomme Jules. Pour le taquiner, Madame Junier l’appelle souvent Roméo et ça les fait beaucoup rire, je ne sais pas pourquoi.

1718-15 Rousseau carriole junier tableau

 Il paraît que de donner des diminutifs ou des surnoms aux gens, comme Roméo, c’est l’alpha et l’oméga de l’amour mais moi je ne connais pas le grec, je ne suis pas un homme de lettres et je ne m’y connais pas en charrettes italiennes. Et pourtant je ne suis pas un imbécile puisque je suis douanier.

 

Il y avait aussi avec nous le chien Berluscon. Il a tellement de poils qui lui tombent sur les yeux qu’il se cogne partout. D’où son nom : « Il a la berlue c’con ! » dit toujours Roméo-Jules et ça fait rire les deux cousines Judith et Julie.

1718-15 Rousseau carriole junier timbrejpg

Les deux autres cabots des Junier sont restés à Barfleur. Le gros noir s’appelle Pulcrottin parce qu’il est toujours fourré sous la croupe de la jument alors forcément, quelquefois les besoins naturels de celle-ci, hein, ne l’épargnent pas. Et le troisième chien est tellement petit, long et plat qu’ils l’ont baptisé Razmoket même si chez eux c’est du parquet. Il faudra que je vienne immortaliser ce petit-monde là un beau jour.

1718-15 Rousseau La_muse_inspirant_le_poète



Nous avons déjeuné à Anneville chez la sœur de Juliette qui se prénomme Justine. Justine est mariée à un professeur de philosophie et elle tient une boutique d’accessoires pour boudoirs, cabinets de toilette et chambres avec vue ou pas. J’ai sorti mon carnet de croquis et j’ai esquissé son portrait à gros trait. Je dis à gros traits parce que Mme Justine est un peu enveloppée. J’utiliserai ce dessin le jour où j’aurais à peindre les trois grasses ou une des neuf muses en compagnie d’Apolllon. Je mettrai à leurs pieds des œillets de poète ou des giroflées. Je ne sais pas encore. Il faudra que je consulte une encyclopédie à la bibliothèque de Barfleur parce que je ne m’y connais pas bien enbotanique. Et pourtant je ne suis pas un imbécile, puisque je suis douanier.



8 août 1908

Vous vous rendez compte ? Il va se passer cent ans avant qu’on ne puisse à nouveau écrire la date d’aujourd’hui de cette façon : 08-08-08.

Mon collègue gabelou Fernand Moréno à qui je m’ouvrais de cette constatation m’a posé une devinette en retour :

1718-15 Rousseau charmeuse timbre

- Combien de temps va-t-il se passer avant qu’on ne soit le 13-13-13 ?

- Cinq ans, cinq mois et cinq jours ! ai-je répondu sûr de moi.

- Pas du tout ! a-t-il répondu. Il va s’écouler un certain temps !

- Oui, mais lequel ? ai-je demandé.

- Tu peux attendre au moins 107 ans, camarade Rousseau ! Parce que ce n’est pas demain la veille qu’on touchera un treizième mois ! Et surtout parce qu’il n’y en a que douze dans l’année !

- Très juste, Fernand !

Comment ai-je pu tomber dans le piège de sa question ? Je ne suis pourtant pas un imbécile puisque je suis douanier !

- Réclamer un treizième mois, ça eût payé, mais ça paie plus ! a-t-il ajouté. Autant rêver de voir une flûtiste noire charmer des serpents et des flamands roses sur les bords de l’étang de Gattemare !

1718-15 Rousseau la noceJ’ai noté cette suggestion. En ce moment je peins des jungles et des jungles avec des feuilles et des fleurs, des soleils rouges et des lunes blanches mais je ne me suis pas rendu compte que ce qui manque ici c’est une négresse !

Et pourtant je ne suis pas un imbécile puisque je suis douanier !



15 juin 1905

Ne pas oublier d’acheter un cadeau pour le mariage de Mademoiselle Lelongbec, chef de chœur, avec Monsieur Procule, inspecteur des platanes. Ce sera le 22 à Asnières-sur-Vègre, dans la Sarthe. Là où il y a un joli pont.



10 septembre 1891

1718-15 Rousseau la promenade dans la forêt

Mon ami François-André Voltaire est venu hier me raconter ses vacances dans les Ardennes. Il était accompagné de sa femme Emilie qui s’habille toujours en rouge. Ils ont bien aimé cette région même si, lors d’une randonnée, ils ont failli se perdre dans les bois.

Ils étaient hilares tous les deux en contemplant mon tableau de 1886 « Un soir de carnaval »

- C’est le clair de Lune à Maubeuge ! a explosé Mme Voltaire.

- Nous, nous avons fait la croisière sur la Meuse en partant de Monthermé » a expliqué François-André.

- On nous y a raconté l’histoire d’un dénommé Rimbot qui a filé à l’anglaise avec une Tonkinoise !

Et ils sont repartis à rire de plus belle. Je n’ai vraiment pas compris à quoi ils faisaient allusion. Et pourtant je ne suis pas un imbécile puisque je suis douanier !

- Mon thermos sur la comète, Monthermé sur la commode ! a encore plaisanté Emilie mais je n’ai rien compris non plus.

- C’est un contrepet, Jean-Jacques Henri ! a expliqué Voltaire.

1718-15 Rousseau carnavalCa m’a rappelé la fois où, avec mon collègue Fernand Moréno nous avons arrêté un dénommé Robert Jarry sur le sentier des douaniers entre la pointe de Néville et la pointe de la Loge.

- Vous n’avez rien à déclarer ? ai-je demandé.

- Si, a-t-il répondu. Laval est un palindrome ! Bob aussi !


- Et Nadar, qui c’est ? a demandé Moréno.


- C’est l’plombier ! a répondu l’autre

Et ils sont partis d’un grand rire tous les deux sans que j’aie compris de quoi ils riaient. Et pourtant…

 


10 janvier 2018

Consigne d'écriture 1718-14 du 9 janvier 2018 : "Bon mais alors et" des couples célèbres

"Bon mais alors et" des couples célèbres

 

Vous allez écrire plusieurs petites histoires en quatre phrases.

La première commencera par Bon, la deuxième par Mais,
la troisième par Alors et la quatrième par Et.

On vous demande de raconter l’histoire des couples célèbres suivants :

Adam et Eve – Astérix et Obélix – L’Auguste et le clown blanc – Bonnie and Clyde – Bouvard et Pécuchet – Don Camillo et Peppone – Dagobert et saint-Eloi - David et Goliath – Dupond et Dupont – Eros et Thanatos – Gault et Millau – Saint-Georges et le dragon – Sherlock Holmes et le docteur Watson – Dr Jekyll et Mr Hyde – Lagarde et Michard – laurel et hardy – Lefèvre et Utile – les frères Lumière – Malet et Isaac – Marx et Engels – Moët et Chandon – Orphée et Eurydice – la grande Ourse et la petite Ourse – Don Quichotte et Sancho Pança – Robinson et vendredi – Roméo et Juliette – Samson et Dalila - Sodome et Gomorre - Stanley et Livingstone – Tarzan et Jane – Tintin et Milou – Tristan et Yseut - Ulysse et Pénélope – Verlaine et Rimbaud – Villeroy et Boch – Voltaire et Rousseau

Bouvard et Pécuchet

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