Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'Atelier d'écriture de Villejean
25 avril 2018

Consigne d'écriture 1718-27 du 24 avril 2018 : A quoi reconnaît-on... ?

A quoi reconnaît-on que tu n'es plus tout(e) jeune ?
Que tu es restée jeune d'esprit ? Que tu es ou n'es pas breton(ne) ?

Il est demandé de répondre d'abord à la première question,
puis vingt minutes plus tard à le deuxième
et vingt minutes après encore à la troisième.

AEV 1718-27 Bretons d'après Gotlib

 

 

Publicité
Publicité
24 avril 2018

Vieux ? Jeune ? Ieuv ? / Marie-France

AEV 1718-27 Solex

Le 24 avril 2018, j'ai plus de 65 ans, je bénéficie donc d'un tarif préférentiel dans les cinémas, au musée, dans les zoos, dans les parcs d'attractions, etc.

Aujourd'hui j'ai rendez-vous chez mon médecin pour une visite de routine. Et voilà que cette jeune femme, qui pourrait être ma fille, me parle comme elle le ferait avec sa mère. Les questions fusent sur mon état de santé : sommeil, activités physiques pratiquées, alimentation, vie sociale, puis l'examen approfondi : la bouche, les oreilles, les seins, le pouls, tout y passe.

Mais enfin je vais finir par me sentir en mauvaise santé, moi qui n'étais venue que pour une simple ordonnance rituelle pour me permettre de réguler ma thyroïde.

Je lui demande pourquoi tant d'attention, de prévenance, de questions que j'estime inquisitrices. Et elle de me répondre :
- Mais enfin ma petite dame (je n'aime guère cette condescendance un peu exacerbée), vous arrivez à un âge où il est bon de faire un bilan, de repérer ce qui pourrait dégénérer en maladie grave.

- Enfin Docteur, je vais bien, je n'ai guère de maux et le moral est au beau fixe ; sauf depuis votre interrogatoire.

- Je comprends, chère Madame, mais vous savez, vous n'êtes plus toute jeune !

Pour finir je me retrouve avec une ordonnance d'une page entière et des examens de sang à jeûn, sans compter des rendez-vous à prévoir pour tel ou tel spécialiste.

Ma zénitude de cette matinée ensoleillée à quasiment disparu ! Moi pour qui tout allait bien, je m'interroge à présent sur ce qui pourrait ne pas aller bien.

Heureusement à la sortie du cabinet médical, je retrouve mon vélo, mon compagnon de route et je repars le cœur léger comme lorsque j'avais 20 ans et que je roulais à solex sur les routes de campagne pour rejoindre les copains.

***

A quoi reconnaît-on que l'on est resté jeune ?

Après quelques coups de pédales je me retrouve sur la piste cyclable qui mène au canal, je prends le chemin de halage et je m'en vais suivre les berges.

J'oublie l'épisode de la visite médicale, je n'ai qu'une idée en tête, rouler, pédaler, atteindre le moulin où je pourrai me reposer sur un banc, prendre un bouquin et m'évader l'esprit.

Comme il fait beau, je m'allongerai dans l'herbe fraîchement coupée, sans complexe. J'aurai peut-être un peu de mal à me relever, mais je risquerai, le ridicule ne tue pas.

J'ai 65 ans, je me roulerai dans l'herbe pour me remettre debout et reprendrai mon vélo avec un sentiment de liberté et de jeunesse retrouvée.

24 avril 2018

Breton ? Pas breton ? / Marie-France

Quand je parle gallo,
Je suis Breton,
Quand je parle patois,
Je suis Normand,

Quand je me promène sur le sillon,
Je suis Breton,
Quand je sillonne les plages du débarquement,
Je suis Normand,

Quand je mange la galette au beurre
Je suis Breton,
Quand je déguste un bon camembert,
Je suis Normand.

Mais alors moi qui suis née
De l'autre côté du Couesnon,
Moi qui a vécu
Sur les bord de l'Ille,
Je suis quoi ?
Breton ou Normand ?

Pet'être ben que oui
Pet'être ben que non !

Je suis tantôt breton,
Tantôt Normand,
C'est selon !

180427 265 001

24 avril 2018

A quoi reconnaît-on que tu es un ieuv ? / Jean-Paul

 A quoi reconnaît-on que tu es un ieuv ?

A ce que tu ignores le sens du mot « ieuv » ! Un ieuv, c’est un vieux en verlan dans le langage des jeunes. Que nous appellerons donc djeunns en retour !

Tu es un ieuv quand tu ne marches pas dans la rue en t’adressant à voix haute, la mine réjouie, à un rectangle de plastique avec l’air d’un évadé de l’asile de fous complètement perdu dans son monde.

Tu es un ieuv quand, au théâtre, le spectacle fini, tu mets cinq minutes à lever ton gros cul de ton siège au motif que tu as rallumé ton téléphone portable des fois qu’on aurait cherché à te joindre pendant l’heure et demie où tu t’es absenté(e).

Tu es un ieuv quand tu te précipites sur le buffet pour avoir ta part de dessert et ton café alors que tes collègues ont entrepris de chanter une chanson censée intéresser tout le monde (sauf la table du fond qui s’en fout). Ventre affamé n’a pas d’oreilles !

Tu es un ieuv quand tu es admiratif du talent des Gobeurs d’enclumes, un duo de théâtre d’improvisation dans lequel deux jeunes gens délurés dézinguent les contes traditionnels à partir d’une collecte de mots ou d’objets.

Tu es un ieuv quand tu te poses la question : « Si eux c’est la génération Y, à quelle génération appartiens-je ? La génération K comme Karpov, Kasparov, Kossyguine, Kissinger , Kennedy, Khrouchtchev ? La génération L comme Lennon et Léonard Cohen ? La génération M comme Mathusalem ? Ou A comme Antédiluvien ?

On reconnaît que tu es un ieuv au fait que c’est toi qui t’arrêtes dans la rue pour éviter la collision avec l’imbécile de djeunn qui avance sans regarder devant lui vu qu’il a le nez collé à son smartphone.

Tu es un ieuv quand tu te sens vexé qu’un autre imbécile d’étudiant, bien élevé celui-là, te propose sa place assise dans le bus. La honte que ce sera le jour où une une étudiante te proposera la même chose !

On reconnaît que tu es un ieuv à ce que tu t’étonnes d’entendre : « La prochaine est une vieille chanson de Renaud, « La Ballade nord-irlandaise ». Comment ? Trente ans déjà ? On ne les a pas vus passer ! Par contre, Renaud, si !

180308 265 009

On reconnaît que tu es un ieuv quand tu te souviens d’avoir lu le nom de la station de radio Hilversum sur les postes de radio que possédait ta famille.

On reconnaît que tu es un ieuv quand tu te refuses à jouer une partie d’échecs en moins de dix minutes. Ton minimum pour ne pas perdre tous tes moyens à cause du stress de la pendule c’est quarante. Alors qu’il y a des fous maintenant qui se donnent trois minutes pour achever leur adversaire en blitz !

On reconnaît que tu es un ieuv à ce que tu prends des photos avec un appareil reflex au lieu d’utiliser un téléphone portable ou une tablette.

On reconnaît que tu es un ieuv quand tu viens à une réunion sans ordinateur portable ni tablette et que tu prends des notes avec un crayon et du papier.

On reconnait que tu es un ieuv quand, après avoir relu des BD de Gérard Lauzier, tu trouves insupportable de garder ça dans ton grenier. Mais bon, ne t’inquiète pas : les enfants de la génération Y ne lisent plus Pilote mensuel, c’est un journal trop archaïque pour eux. Déjà, toi, les pubs de 1978 t’ont fait hurler de rire !

On reconnaît que tu es un ieuv à ce que tu préfères chanter du Charles Trénet que du Jacques Higelin. Mais chanter du Jacques Higelin, c’est aussi être un ieuv !

180308 265 018180308 265 019

24 avril 2018

A quoi reconnaît-on que tu es resté jeune d'esprit ? / Jean-Paul

A quoi reconnaît-on que tu es resté jeune d’esprit ?

L’assurance des profs de fac te sidère toujours. Elle te rappelle la pensée de Michel Audiard : « Les cons osent tout. C’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnaît ».

Une bonne pièce de théâtre t’emmène au paradis. Un conteur génial te plonge dans les racines de l’humanité et tu t’en trouves bien. 


Tu rigoles comme un bossu d’avoir réussi cette farce : on a accepté ta proposition de faire une conférence sur les inventeurs farceurs et tu vas la faire à l’Espace Ouest-France en janvier 2019. Joe Krapov conférencier chez François-Régis Hutin, faut le faire, quand même !

Tu refuses de regarder des films et des séries étranger.e.s autrement qu’en version originale sous-titrée. Cet attachement viscéral au ciné-club façon Claude-Jean Philippe est cependant plein d’ambiguïté : se souvenir de Claude-Jean Philippe c’est quand même être un peu ieuv sur les bords.

Tu es capable de regarder des séries nulles (Capitaine Marleau) uniquement parce que le personnage principal est un « anti-héros ».

Les vieux cons butés qui ont quarante ans et du pouvoir t’insupportent.

Découvrir des variantes foldingues du jeu d’échecs sur Lichess.com te met en joie. Citons la course des rois, la partie qui démarre avec une position aléatoire des pièces autres que les pions, le fait de pouvoir reposer n’importe où dans le jeu une pièce déjà capturée…

Tu as un peu honte d’appartenir à une chorale qui chante « Boire un petit coup c’est agréable » ou « Chevaliers de la table ronde ».

Tu te (re) prends d’affection pour les BD de Régis Franc et tu cours après les adaptations théâtrales du Zaï Zaï Zaï de Fabcaro.

Publicité
Publicité
24 avril 2018

A quoi reconnaît-on que vous n'êtes pas breton ?

180427 265 004

A quoi reconnaît-on que vous n’êtes pas un Breton natif de Bratagne ?

La galette-saucisse à 10 heures 30 sur le marché des Lices le samedi n’est pas votre mets favori.

Vous êtes plus bière que cidre – mais les Bretons qui ne sont pas des ieuvs sont comme ça aussi !

Même si vous l’aimez bien aussi, la Philomenn, vous préférez verser de la bière belge dans votre verre à bière bretonne.

Vous faites la gueule parce qu’on ne trouve plus de Jeanlain dans votre hypermarché depuis que vous avez acheté des verres dédiés à cette boisson !

Vous n’avez pas encore compris l’humour du dicton « En Bretagne il ne pleut que sur les cons ».

Vous êtes capable de suggérer : « Euh ! La bombarde et le biniou ! Ne les amplifiez pas, s’il vous plaît ! »

Quand vous chantez le Bro gozh ma zadoù, vous cherchez à mettre de la fluidité et de la musicalité dans les paroles alors qu’il n’y en a pas.

Vous êtes amoureux fou de toutes les jeunes femmes des groupes folkloriques celtiques et vous regrettez le fait qu’on en voit de moins en moins. Une semaine de vacances au Festival interceltique de Lorient vous ferait-elle du bien ? Mais retourner la nuit sur cette route où vous avez failli perdre la vie, est-ce bien raisonnable pour un ieuv ?

Les querelles des Bretonnants historiques avec la génération du renouveau musical celtique des années 1970, ça vous gave ! C’est du Pyrénéen ou de l’hébreu pour vous !

On reconnaît que vous n’êtes pas Breton… à l’épaisseur de vos crêpes et à la quantité de bière que vous mettez dans la pâte !

Vous n’avez pas investi dans un bilig et vous achetez vos galettes sur le marché des Lices. Mais quoi ! Vivent le circuit court et les artisans bretons !

Par contre, avec votre kouign-amann ch’ti, tout le monde s’accorde sur le fait que vous trompez bien l’ennemi !

24 avril 2018

Les Vieux / Maryvonne

AEV 1718-27 djeunns 1833336

En premier, cher animateur ce n'est pas parce que tu nous parles en verlan que tu es beaucoup plus jeune que nous. Ceci étant dit le vieux ne comprend pas toujours ta consigne d'écriture à la première lecture puis après avoir compris il la conteste. Mais, comme il a vécu, il a beaucoup de choses à dire, disons qu'il a de l'expérience, des anecdotes et des certitudes.

Malheureusement ça ne lui sert souvent à rien. L'évolution fait que son expérience est ringarde, ses anecdotes ont une barbe et ses certitudes sont à remettre en question. Mais il fonce crayon dans le guidon pour te raconter tout ça à sa manière.

Un ieuv a du mal avec le rap, les jeans troués, les textes en verlan. Il a du mal à comprendre la jeunesse qui traîne, piétine devant son orientation et se colle des bitures rapides. Au moins les ieuvs dégustent à petites lampées leur pinard, leur Ricard ou le p'tit Porto.

Les ieuvs ont des prothèses dentaires, oculaires, auriculaires, coronaires. On leur a souvent enlevé des trucs qui ne servent à rien : l'appendice, la vésicule, parfois la rate ou un bout d'intestin donc les vieux sont incomplets mais il ne faut pas leur dire car ils sont susceptibles.

Les ieuvs ont emmagasiné beaucoup de savoir mais ils perdent la mémoire : +M et -M=0.

Ils se croient quand même des héros car ils ont tous fait une guerre : 39/45, l'Algérie ou mai 68. Bien que ces deux dernières s'appellent des événements ils continuent à dire « la guerre » car les vieux sont têtus.

Parfois les vieux ont les cheveux blancs mais ce n'est pas un critère fiable car certains trichent et d'autres les ont perdus dans la soupe. Mais c'est beaux les têtes blanches.

AEV 1718-27 Mémé les WattsLes ieuvs d'aujourd'hui s'habillent en rose layette ça leur rappelle leur prime enfance et ce sont les jeunes qui s'habillent en noir parce que le noir ça vieillit et le rose ça rajeunit comme quoi on n'est jamais content de son état et les vieux adorent tricher.

Heureusement autour de moi je ne vois que des jeunes qui ont gardé l'envie d'être entre copains, de faire du sport, d'être ouverts sur le monde, curieux et attentifs.

Une bande de potes capables de se réjouir d'une bêtise, d'une bonne blague, d'un bon mot. De vibrer à un match de foot, de tennis ou de hand-ball. Certains essaient de suivre l'actualité littéraire et les dernières technologies et en font profiter les autres. Il reste à ne pas trop se plaindre, à continuer à regarder l'avenir et ne pas enjoliver le passé en répétant : « C'était mieux avant ».

Un petit garçon à qui on demandait ce qu'il voulait faire plus tard a répondu : « Je voudrais vivre « à l'époque » : ça a l'air drôlement bien ! » !

 

18 avril 2018

Consigne d'écriture 1718-26 du 17-04-2018 : Cadavres exquis

Cadavres exquis

 

Ce  jeu d'écriture collective fut inventé et pratiqué par le groupe surréaliste. Le principe est d'écrire une partie de phrase (ou un simple mot) sur une feuille, de plier celle-ci pour cacher ce qu'on a écrit et de passer la feuille au voisin qui inscrit la suite (une deuxième partie de phrase, un adjectif, etc.). On fait tourner autant que nécessaire puis on déroule le papier et on lit.

Nous avons pratiqué ce jour cinq variantes :

1) Une suite sujet / adjectif / verbe / complément de lieu / complément de temps ;

2) Une proposition conditionnelle commençant par si / une phrase principale dont le verbe est au conditionnel ;

3) Une proposition temporelle commençant par quand dont le verbe est au présent / une phrase principale dont le verbe est au présent

4) Une phrase (un ordre ?) commençant par un verbe à l'impératif à la première personne du pluriel / une phrase dont le verbe est au futur

5) Une suite de quatre alexandrins avec deux rimes plates puis deux autres rimes plates et d'un alexandrin qui se termine par un point d'interrogation.

1718-26 Cadavre exquis

17 avril 2018

Cadavres exquis du 17 avril 2018 / Tous

180417 265 001

A l'atelier d'écriture, le mardi 17 avril. On fête la victoire d'Anne-Marie au concours "Encres d'automne". Avant que nous ne montions en salle Mandoline, une des écrivantes sort cet objet de son sac et demande :

- Qu'est-ce que c'est que ça ? 

Les dames sèchent. Le seul homme présent donne la bonne réponse.

- C'est un clitoris !

Cela en préalable pour vous expliquer la forte présence de ce mot dans les petits textes qui suivent ! Ce fut une séance de cadavres exquis. Pour qui ne connaîtrait pas encore ce jeu fort prisé des Surréalistes, on a donné les consignes utilisées ci-dessus.

***

1 Sujet - adjectif - verbe - complément de lieu - complément de temps

La ceinture de mon pantalon désaccordé chante dans la barque au crépuscule.

Le moulin à vent merveilleux dégoulinait à l’endroit où vivent les fées des sources à minuit passé.

Le jardin furieux s’offrait au vent du paradis au siècle dernier

La boussole complètement destroy enchante dans la bananeraie un jour d’août où il neige abondamment.

Le parapluie juteux éclabousse sur la route de Dijon aux aurores.

Le saucisson rayonnant pleurnichera sur le haut de la colline demain.


2 Si / alors

Si nous avions été à l’ère glaciaire la tempête médiatique se serait déchaînée !

Si le chat de la voisine avait la queue coupée les chauves-souris dormiraient la nuit !

Si la météo avait été plus favorable le chien musicien aurait aboyé plus fort.

Si les arbres poussaient à l’envers je mangerais mon chapeau.

Si l’atelier d’écriture avait lieu à six heures du matin plutôt qu’à six heures du soir les moulins à vent traîneraient Don Quichotte en justice.

Si les clitoris étaient fabriqués avec une imprimante 3D les lotus ne fleuriraient pas au Japon.

Si les moulins à vent étaient des moulins arrière, les radis pousseraient mieux les soirs de pleine lune.

Si on peignait les girafes plusieurs fois par an il faudrait être fou pour dépenser plus.

Si ma tante en avait, les opticiens ne vendraient pas de lunettes !

Si je portais des bretelles plutôt qu’une ceinture, avoir des pantalons en accordéon donnerait des boutons !

Si la ceinture des pantalons en accordéon s’était désaccordée plus souvent notre petite troupe aurait pu pique-niquer.

Si le soleil avait fait place à la pluie, j’aurais pris la poudre d’escampette.

Si le clito pouvait parler, les talons hauts seraient inutiles.

Si les hommes n’avaient pas existé les oiseaux chanteraient des airs d’opéra.

 

3 Quand + affirmation au présent

Quand le réveil sonne le matin mon parapluie perd ses baleines.

Quand je suis à l’atelier d’écriture tu fais ta tête de mule.

Quand le cormoran pousse son cri le soir au-dessus des jonques, il faut remettre son clito en place.

Quand tu te laves les dents les souris dansent devant le buffet !

Quand la nuit tombe à vingt heures, les enfants de choeur boivent le vin de messe.

Quand je me lève le dimanche le président de la République va chasser la baleine et revient avec une jambe de bois

 

4 Impératif à la première personne du pluriel + phrase au futur

Prenons nos parapluies quand les nuages roses sourient ! Il en restera toujours quelque chose, ne serait-ce qu’une béquille ayant appartenu à Jean-Arthur Rimbaud

Promenons-nous dans les bois pendant que le loup n’y est pas ! Demain sera ce que nous en ferons !

Soyons courageux la vie en vaut la peine : plus de mille boutons mêlant franchiront la barrière des rêves en même temps !

Allons, enfants de la patrie ! Nous n’irons plus au bois : le loup Macron mangera votre fraise des bois !

Fuyons la morosité ambiante ! Le concierge s’occupera toujours de votre courrier !

Partons, compagnons, les larmes au pied ! Ce sera alors la plus belle des années !

Soyons fous, rieurs et heureux, tout au long du chemin : j’irai dormir sous les palmiers !

 

5. Quatre alexandrins à rimes plates + une question

Le chant du coq, dès l’aube, fait sursauter le ronfleur :
Rien ne sert de courir, il faut partir à l’heure.
La vie d’un clitoris n’est pas toujours enviable,
Chaque fois c’est pareil : tout sort parait enviable
Le matelot quitte le quai tout guilleret ?

Le myosotis et puis la rose ce sont des choses.
Les jours moroses de l’année close ne sont pas roses :
Le puma affolé piaillait dans les betteraves
Du Stromboli rougeoyant on tâchait d’éviter la lave
[Quand quelqu’un demanda] : Et Dieu dans tout cela ?

Les canards cancanent et la basse-cour ricane ;
Tarzan porte à sa bouche une ample sarbacane ;
Alors, appliqué, de mon père suivant les pas,
- Aujourd’hui le sommeil et demain le trépas ! –
Sur le toit du monde trouveras-tu la réponse ?

Quand mon clito content sourit tout doucement
La douceur du temps me berce si [chaudement]
Que les palétuviers roses poussent derrière la maison close.
Il s’exclame : « Quel petit pied ! Quelle belle chose !
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? »

Rien n’est plus beau que le soleil à son couchant !
Quand Macron dit des croquignoles, c’est comme un chant
Sur le champ du printemps. Les pâquerettes sourient,
La tapisserie gris souris décore la nuit.
Emmanuel restera-t-il avec sa Brigitte ?

La nuit tombe et fait « splatch » sur le champ de bataille.
Il est très tard aussi il faut que je m’en aille.
Sur le bord des étangs poussent les iris d’or
Si tu parles à Macron tu vas dans le décor
Le pont de la rivière Kwaï siffle sa chanson
De son canasson pendaient de beaux jambons ?

Le zouave du pont de l’Alma n’a plus les pieds dans l’eau
Dans ces roseaux si hauts se mêle le chant des oiseaux
Je posai cette question : ceinture ou bretelles ?
L’abeille, en zézayant, fait de l’excès de zèle.
Fuyez, fuyez, brav’s gens ! Courez à tire d’aile !
Mais que faire en cas de danger ? Eclairez moi !

16 avril 2018

L'atelier d'écriture de Villejean à l'honneur !

Très discret au sein de la Maison de quartier de Villejean où il se réunit chaque mardi en salle Mandoline, le club écriture vient de se mettre en valeur samedi  14 avril 2018 à L'Hermitage.

Les membres de l'atelier ont participé au concours littéraire "Encres d'automne" organisé par la Médiathèque de L'Hermitage.

Les années précédentes, Jean-Paul, Eliane et Dominique avaient été primés par le jury. Cette année encore c'est une des membres du club, Anne-Marie Herblin, qui a emporté le premier prix de ce concours avec un texte remarquable.

180414 Nikon 020

Si vous voulez vous entraîner vous aussi et peut-être gagner le prix en 2019, venez rejoindre la joyeuse équipe le mardi de 18 h 30 à 20 h 30 en salle Mandoline ! On écrit, on lit et on rit ! L'activité est gratuite pour tous les adhérent(e)s de l'association Rencontre et Culture.

Bravo encore à la lauréate dont le texte a été lu en public, superbement, par Fiorinda Madin.




Pour que Gabrielle danse encore

Les 8 montagnes, c’est ainsi que les gens du pays nommaient cette vallée.

Lovée dans ce havre de verdure se trouvait la maison des Turner.

Un havre, c’est bien ainsi que l’on pouvait qualifier cette bâtisse de pierres sèches, bien solide, reflet de la beauté des jours en ce pays d’accueil, en ce pays de paix.

Là vivait un pianiste blessé qui avait dû fuir un pays qui l’avait si malmené, un choix qui n’était pas le sien mais bien le choix des autres. Ces autres dont il ne parlait pas ou le moins possible.

Sous ce même toit ils étaient maintenant trois : lui, sa maigre valise et sa fille Gabrielle.

Gabrielle, son réel trésor et maintenant son unique amour.

Elle se tenait souvent devant lui, les yeux baissés, paupières chargées de larmes retenues,

La tresse toujours impeccablement faite, comme la lui faisait sa mère là-bas quand ils étaient encore au pays, qu’ils étaient réunis, quand Elle était encore en vie.

Elle...comme dans la légende du dormeur éveillé.

Il revoyait en boucle le jour d’avant, le temps du bonheur, la salle de bal, la fête, son regard, souriante....vivante !

Tout bascule si vite alors...Ce terrible jour de folie meurtrière, les interminables et terrifiants jours suivants, la furie des fusils, des balles, des cris, du sang... Macabre cortège de violences, d’horreurs et de peurs.

Se résigner douloureusement à l’exil, tout abandonner, même ses propres morts couchés au froid de cette terre maintenant si rouge des conflits fratricides, s’arracher de sa propre vie, décider de s’amputer de ses racines !

La fuite, les passeurs, les frontières, la faim, la soif, le froid, l’humiliation et toujours cette peur vissée à l’âme et ancrée au plus profond de la chair.

Enfin, après tant et tant d’épreuves, les solidarités, les accueils, la chaleur généreuse au goût d’humanité retrouvée. Etre un étranger, un migrant, un réfugié mais pouvoir retrouver une dignité et à nouveau se tenir presque debout.

Regardant son enfant, il se demandait : "Est-ce que demain serait tendre ? Est-ce que tous les demains et lendemains pourront à nouveau leur être tendres ?".

Tant de larmes versées ! Leurs yeux étaient comme la pierre sèche des murs de cet abri et comme lui, il leur faudrait être solides, pour qu’un jour à nouveau le piano puisse chanter et Gabrielle danser.

Publicité
Publicité
1 2 > >>
L'Atelier d'écriture de Villejean
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité