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L'Atelier d'écriture de Villejean
22 février 2022

Consigne d'écriture 2122-19 du 22 février 2022 : Rennes en fêtes

Rennes en fêtes

 

L’animateur distribue des agrandissements sur papier extraits d’un album photographique de Joe Krapov dont le titre est « Petits portraits de Rennes en fêtes ». Ces photos ont été prises en 1998 et 1999 et publiées sur le site web « Rennes-en-délires ». 

Chaque écrivant·e en choisit trois mais n’écrira qu’à partir d’une seule de ces photos.

Il est demandé de constituer , collectivement, un abécédaire de la fête.

Pour cela chacun·e écrira un texte inspiré par la photo retenue et dont le titre sera sur le modèle des billets d’Adrienne sur son blog : C comme Carnaval, V comme Venise, etc.

L’exercice peut être renouvelé avec les deux autres photos choisies si on est inspiré.

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22 février 2022

M comme maquillage / Laura

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Je me souviens de la poudre de riz de sa grand-mère.

Elle prêtait son mascara à Cannelle : à l'époque

Il fallait cracher dedans pour l'appliquer sur les cils.

Cannelle se maquillait souvent les yeux chez elle

Et elle lui disait : "Avec des yeux pareils,

Les boutons de braguette vont sauter!".

Son mari aimait sa grand-mère

Qui le lui rendait bien

Jusqu'à ce qu'un beau parleur

Les embobine toutes (les femmes de la famille)

Sauf Cannelle qui mettait sa peinture

De guerre de séduction pour partir à l'assaut

De sa proie. Son mari n'aimait pas les femmes peinturlurées.

22 février 2022

A comme Arlequin / Laura

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A comme ce personnage

Au costume multicolore.

Ce n’est pas l’Harlequin

Qu’on lisait sous le manteau…

D’Arlequin : des histoires

En toc et sans le bicorne

D’un personnage pauvre

Mais en couleur.

22 février 2022

R comme Rouge / Laura

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Dans Venise la rouge, [1]

Ta cape cramoisie

Et ta corolle

Eclosent sous ton masque

Doré ; ton visage irradie

De mystère. Fleuri

Sur l’eau, l’air

De flotter entre minérale

Et humaine nature.

[1] http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2013/05/15/venise-d-alfred-de-musset.html

22 février 2022

G comme Gummibärchen (Frau) / Jean-Paul

Animateur d’atelier d’écriture, ce n’est pas un métier facile ! Chaque semaine il faut proposer à ses écrivantes quelque chose de différent et si possible de plaisant. Maintenant que l’atelier fonctionne aussi en ligne, on ne peut plus jouer avec des consignes reposant sur l’écriture collective de type jeu du cadavre exquis, fabriquer des renku à base de haïkus et de tankas, faire se répondre des correspondantes. Mais en fait ces exercices-là n’ont jamais vraiment eu la cote.

Chacune préfère se lancer dans une longue déclinaison à partir de sa première idée née de la consigne. Mais je ne me plains pas : le résultat est toujours aussi varié, surprenant, réjouissant au moment de la lecture.

Surtout il faut, de temps en temps, écrire à partir d’images parce que ces dames aiment ça et que c’est moins compliqué à expliquer ! Avec les images, il y a deux choses qui coincent pour moi.

La première est la gestion du code html par la plate-forme de Canalblog. Monsieur html n’aime pas les tableaux, colle des retours chariot là où on n’en veut pas et refuse de centrer les photos en une seule fois.

Ensuite il faut gérer les réclamations, bien souvent justifiées, des propriétaires des images qui vous reprochent d’utiliser leur œuvre sans leur avoir demandé la permission.

Grooms 01 1024Voilà pourquoi, cette semaine, j’ai choisi de faire écrire à partir de photos de Joe Krapov. C’est un copain, je sais qu’il voudra bien et ne réclamera rien. J’ai donc distribué ses agrandissements, j’ai laissé les filles choisir en premier et dans les trois que j’ai récupérées, il y a la photo de Mme Gummibärchen.

Malheureusement il est déjà 19 h 54, on pose les stylos à 20 heures et il me faudrait de nombreuses minutes et une troisième grande page manuscrite pour exprimer ce que m’inspirent cette photo et ce surnom. Je ferai donc court.

Cette photo a été prise en 1999 lors d’un spectacle du festival « Les Tombées de la nuit », « La Flûte en chantier », d’après Mozart, par la Compagnie « Les Grooms ». Elle a déjà servi à un atelier d’écriture en ligne pour lequel j’avais produit un texte. J’avais rebaptisé la comédienne Mme Gummibärchen en souvenir d’une professeure d’allemand du collège Malifeu qui récompensait les bonnes réponses de mon fils ou de ses autres élèves en leur offrant de ces friandises dont le nom français m’échappe mais que vous reconnaîtrez sans doute quand j’aurai traduit la chose « Gummibärchen » par « petit ours en gomme ».

 2122-19 Jean-Paul - Gummibärchen8 Marie-Thé Morozov 04

 Je vous renvoie ici vers le texte de 1999. Je me suis régalé tout à l’heure à relire des pages de cet atelier « Rennes en Délires ». Tout comme je me régale en ce moment à l’idée que le mari de la prof d’allemand « bonbonnière » était peut-être… dentiste !

 

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22 février 2022

A comme Amie prodigieuse / Anne J.

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- Nous n'aurions jamais dû nous rencontrer et jamais devenir des amies quand on nous voit comme ça !

- C’est évident et pourtant !

- Moi la blonde à lunettes et toi la brune frisée

- Moi dont les parents étaient des bourgeois et toi dont les parents étaient des prolétaires !

- Moi qui n'avais que des sœurs et toi qui n'avais que des frères !

- Moi dont la famille votait à droite toute !

- Et moi dont les parents distribuaient l'Huma !


- Tu te souviens , tu avais déchiré ta tenue pour le défilé et tu pleurais.

- Alors tu m'as prêté ton manteau à plumes bleues pour sécher mes larmes.

- Et nous sommes reparties faire la fête !


- 50 ans plus tard nous sommes toujours des amies car qu 'importent les parents, la politique et la famille ! Tu es mon amie prodigieuse !

- T'exagères pas un peu avec "Amie Prodigieuse" ?

- J'ai toujours été excessive, tu le sais bien !

- Et tu l'as lu, toi, ce livre-là ?

- J'ai essayé mais je n'ai pas aimé.

- Moi non plus, c'est dur de bien raconter l'amitié.

- Mais la photo le dit bien, non ?

- T'as raison, comme toujours !

22 février 2022

T comme Tenues ou T comme Théâtre /Anne J.

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Je ne saurais choisir ?

Ces improbables costumes à carreaux me rappellent mes onze ans. J'avais tant voulu un pantalon semblable pour entrer en 6ème, marron et brun et à pattes d'eph, vengeance de l’école des sœurs où le port du pantalon - convenable - n’était autorisé que l'hiver et sous une jupe pour tenir chaud. J'ai tant imploré ma mère que j'ai fini par l'avoir, summum de l'élégance et de la modernité.

Vous les trouvez ringardes, ces tenues ? Moi je les adore !

T comme théâtre
T comme tutu
T comme terreur de monter en scène
T comme tentation de s'enfuir très loin

Dans ce théâtre et dans ses coulisses, j'ai couru habillée en petit rat.
Je crois que j'aurais préféré défiler au carnaval de Venise, enveloppée dans une cape et masquée.

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22 février 2022

P comme Plumes / Maryvonne

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Dans mes rêves les plus fous, j'imaginais qu'un jour je porterais des plumes. Alors, quand je vis ce loup tout emplumé à l'atelier carnaval du quartier, je bondis, toutes serres devant, pour me saisir de cet attribut coloré.

Si les plumes avaient été noires et blanches je me serais bien vue en oiseau local, telle la pie et sa célèbre queue de cérémonie pour V.I.P. J'aime tant ce noir bleuté sur ses revers de soie qui tranche avec le plastron blanc. Alors je me serais envolée au-dessus des champs de chez nous pour admirer les multiples couleurs du bocage, les verts tendres des jeunes pousses, les verts soutenus du maïs, le jaune éclatant du colza et les différentes nuances de marron de la terre nue.

De quelques coups d'ailes, je suivrais comme le font les migrateurs la piste du canal ou autres voies d'eau, véritables autoroutes des vacances de nos amis ailés.

Si mes plumes avaient été grises et vertes, je serais entrée discrètement dans le V des canards. Si elles avaient été beige foncé comme la perdrix, je serais restée au sol avec
mes petits, car j'ai trop peur des chasseurs.

Mon grand rêve était le vol plané au dessus de la mer comme le goéland, ça c'était bien tentant.

Mais voilà, les plumes que l'on me proposait étaient très colorées, c'est donc en oiseau exotique que mon imagination allait prendre son essor.

En petit colibri ? Non! Les plumes de mon loup étaient trop grandes. Elles méritent une grande envergure comme le condor mais il est noir et blanc lui aussi comme nos pies.

Finalement je réfléchis - même si j'ai une cervelle de moineau -. Je veux être un oiseau des îles et je survole la mer et les volcans, les champs de cannes à sucre, j'admire mon reflet dans la transparence de l'eau. Niveau atterrissage je me pose sur les flamboyants tout rouge, les jacarandas tout violet, toutes sortes de palmiers me servent de perchoir et les oliviers de cantine. Je fête Noël au soleil parmi les roses de porcelaine, les alpinias et les oiseaux de paradis. Je bois dans les corolles des hibiscus. Je voyage dans un ciel multicolore et je plonge dans la mer rougie par le soleil couchant. Je suis en vacances, loin de chez moi, dans le ciel si bleu.

Sans doute les costumes de ce carnaval m'ont embarquée dans un tourbillon de couleurs et la pluie de confettis va s'ajouter tout à l'heure à la débauche de teintes vives et gaies comme la fête, la fête de carnaval.

22 février 2022

P comme Plumes / Laura

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P ierrot, prête moi ta plume

L a chandelle est morte, rallume

U ne des étoiles dans la brume

M on coeur est plein d'amertume

E t avec ses mots, je l'assume

S eul le vent agite l'écume

22 février 2022

C comme Clowneries / Marie-Thé

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Ils sont venus, ils sont tous là, les Bretons devant l’opéra avec leurs chapeaux ronds. Des parents, des enfants, des grands-parents, des blonds, des bruns.

A Rennes, sur la place chauffée au soleil, ils regardent les deux clowns vêtus de costumes écossais bizarres qui vont leur raconter de drôles d’histoires. Les deux artistes espèrent l’explosion des rires de tous ces gens venus les écouter.

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Sur la place chauffée au soleil, une belle blonde à la peau blanche, une jolie brune à la peau noire, comme deux sœurs complices, se tiennent la main. Elles attendent joyeusement le moment qui déclenchera l’hilarité générale.

cm9801Sur la place chauffée au soleil, assis sur les pavés, des petits finistériens, un drapeau breton dans les mains, ont aperçu le photographe. Intimidés, ils esquissent un léger sourire, en surveillant les clowns qui, dans un instant, leur feront oublier la fatigue du voyage.

Sur l’estrade, les clowns commencent leur numéro. Le triste et le comique se coupent la parole, se disputent, se réconcilient, prennent le public à témoin, s’en vont, attendent les appels des enfants et reviennent sur la scène en chantant.
C’est joyeux, naïf, sympathique. Le soleil brille, c’est le printemps. Cet après-midi la vie est belle, adieu les soucis, « Au revoir la compagnie » chantent les clowns en s’en allant !

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