L'animateur distribue des photos du spectacle de Vocaline "Bazar au harem".
On collecte du vocabulaire sur l'Orient des mille et une nuits. Puis on établit et met en commun une liste des mots qui se terminent en "ade". Ils serviront de prénoms aux femmes du harem !
Voici le pitch du spectacle :
"En Perse, dans le palais du sultan, les femmes disparaissent les unes après les autres. On soupçonne un Sérail killer. Les fameux enquêteurs Singood et Iznobad vont interroger le vizir, le sultan et même les quarante voleurs… "
Il est demandé :
- de trouver une explication à la disparition des femmes du harem ;
- d'écrire une scène d'interrogatoire, d'explication ou autre partie de ce spectacle (chanson, etc.) ;
- à défaut d'inspiration théâtrale, d'écrire quelque chose à partir de ces éléments.
La scène représente une plage : parasols, 1 cabine de bain, serviettes, transats de « Transat en ville » empruntés à la ville de Rennes. Les dames du harem, les disparues, les évadées en fait, sont assises ici et là, en maillot ou peignoir de bain, se passent de la crème solaire sur les bras, lisent "Biba", font des mots fléchés, papotent ou glandent comme on le fait tous dans ce genre d’endroit.
RUADE – Alors ? Bonne baignade, chère Daurade ?
DAURADE – L’eau était excellente ! Quelle merveille ! Quelle lumière ! Quand je pense qu’il y a trois jours encore, nous étions confinées dans l’ombre du harem !
ORANGEADE – C’est une honte ! La pire des brimades ! Le sultan devrait savoir que la beauté ne se mange pas en salade ! Mais que nous avons besoin d’autant de soins et de lumières qu’elles ! Nous sommes faites pour resplendir au soleil, nous, pas pour moisir dans le bac à légumes de son réfrigérateur !
MASCARADE – Et puis quelle façon riquiqui de nous rendre hommage ! On enferme 365 femmes dans le gynécée et elles n’ont droit qu’à une seule sortie dans l’année. Et quelle sortie : juste une nuit de roucoulade avec ce gros cochon de Haroun Zeclock !
CANTONADE – Il paraît que le changement d’herbage réjouit les veaux ! Il y avait là de quoi pousser des jérémiades ! Les 364 autres jours, en attendant, on devait se farcir la chanson de l’eunuque. Tu parles d’une sérénade, toi !
SERENADE – Hého, doucement, les filles ! Je n’y suis pour rien, moi ! C’est vrai que je m’appelle Sérénade mais ce n’est pas moi qui les ai chantés ni pondus, les couplets de l’Hannibal sans ses balles !
Elles entament "La chanson de l’Eunuque" :
Croé moé, croé moé pas Quèqu’part en Alaska Un sal’ jour qu’y neigeait des glaçons
J’ai eu comme une envie D’soulager ma vessie Comme un con j’ai baissé mon caleçon
Ca m’a mis en peine De quitter mes gégènes Mes jolis génitoires Ah vraiment quelle histoire !
Ca n’dure jamais longtemps Quand il gèle à pierre fendre Tu vois tes gosses descendre Tu deviens un transgenre
Quel beau dommage ! Tu t’retrouves au chômage !
AILLEPADE – N’empêche on a bien rigolé ! Le pauvre n’a jamais su qu’on l’avait surnommé Débandade !
BALADE – En tout cas, c’est un vrai plaisir d’avoir mis les voiles ! Enfin, de les avoir enlevés ! On est quand même mieux à poil au soleil que sous ces épaisseurs de tissu cossu qu’on ne pouvait enlever qu’une seule fois dans l’année !
EMBRASSADE – Et encore ! Si vous saviez ! Moi je m’appelle Embrassade et je suis celle qui officiait le dernier jour de l’année. Eh bien il y a des années où il était tellement gavé de loukoums et de liqueurs qu’il ne me déshabillait même pas !
CAVALCADE – C’est ce qu’on appelle « p’end'e à la hussa’de » !
EMBRASSADE – Attends, Cavalcade ! Il y a même une année où il ne m’a même pas honorée !
COUILLONNADE (sortant de la cabine de bains en combinaison d’homme-grenouille)– Eh dites donc les filles ? Comment vous trouvez mon nouveau maillot de bains !
TOUTES – Nul à chier, Couillonnade ! C’est quoi ce truc ?
COUILLONNADE – Ca s’appelle un burkini ! Je laisse tomber, alors ?
TOUTES – Oui ! Ôte le haut et demain tu enlèveras le bas ! Et le tuba aussi !
Entrent Shéhérazade et ses suivantes. Toutes l’applaudissent et la saluent de « hip hip hip hourra »
SHEHERAZADE – Mes chères amies, un peu de calme, je vous prie. Je sais bien que vous me devez la liberté. Mes servantes ont soudoyé les gardiens du palais pour qu’ils vous laissent partir une à une puis quatre par quatre. Mais vous savez que j’ai un objectif beaucoup plus important. Je veux vous apprendre à devenir maîtresses de vos destins. Je veux que vous sachiez désormais tenir les hommes à distance, les faire tourner en bourrique pour finalement les mener par le bout du nez… ou par le bout du bout !
Elles éclatent de rire.
SOUTIFDAUBADE – Oui, camarade Shéhérazade ! Conte-nous tes odes et tes méthodes ! C’est pour t’entendre les conter que nous avons fui ce palais où nous étions réduites à l’état d’esclaves sexuelles. Apprends nous à faire languir l’émir, à serrer la haire du janissaire, à mettre le souk chez le mamelouk, à enfiler le caoutchouc au bachi-bouzouk, à tenir à distance son éminence, à mettre en chaleur sa sérénissime splendeur, à rendre flamboyant le commandeur des croyants, à l'étreindre puis à l'éteindre et le faire geindre. Qu'ils deviennent fous de nous et se traînent à nos genoux ! Dis-nous comment on fait enfler leur désir, comment on leur flanque le tracsir, comment on renverse la vapeur, il faut que ce soient eux qui aient peur de ne pas être à la hauteur, il faut que nous soyons actrices et qu’ils cèdent à tous nos caprices. Comment emberlificoter, bécoter, fricoter, tripoter, les transformer en empotés et faire que nous soyons maîtresses de leurs altesses ?
SHEHERAZADE – C’est simple ma chère Soutifdaubade ! Pour commencer, interrogation orale ! Vous allez me chanter la chanson que je vous ai apprise hier !
Elles se regroupent comme une chorale et entonnent « Déshabillez-moi » de Juliette Gréco.
C'est une variante du jeu n° 76 du livre de Pierre Frenkiel déjà évoqué par ici (90 jeux d'écriture). Sur la grille ci-dessous, chacun inscrit son prénom puis sept lettres de l'alphabet dans la 1ère colonne à gauche et 7 autres dans la dernière colonne à droite.
Les feuilles tournent sept fois et chacun inscrit un mot qui commence par la première lettre et finit par la dernière. Le nombre de lettres du mot importe peu. Si rien ne marche, on invente un nom propre, par exemple "Itchcoq" pour relier I et Q.
La feuille est rendue à son propriétaire. Il lui est demandé alors d'inclure cinq des sept mots récoltés dans un texte sur le thème du "rat le bol". (Cette consigne-là est celle duDéfi du samedi n° 429)
Tout peut arriver dans la vie. Il y a des gens qui attendent d’être à la clinique Saint-Laurent pour se mettre à lire, après leur opération de la cataracte, « Ainsi parlait Zarathoustra ». Ils jettent sur cette œuvre de Friedrich Nitzsche un œil neuf sinon les deux.
Parce que, si après l’intervention sur le premier œil on a fait un œdème de la cornée, on ne peut guère lire alors que « Ainsi parlait le jus de réglisse ». Ca n’est pas du même auteur mais c’est encore plus obscur comme bouquin de philo. Ou noir si c’est un roman.
Ce soir, je ne suis pas sortable ! Je rigole avec les malheurs de mes copines plus âgées mais c’est surtout parce que j’ai le trouillomètre à zéro ! Le jour où on m’annoncera que je dois passer sur le billard, c’est sûr, j’aurai les boules. La queue entre les jambes et la peur bleue au bout j’irai prier Sainte Rita, la patronne des iatrophobes et des kolkhozes désespérés, pour qu’elle me donne le don d’ubiquité !
En rentrant à la maison, je dirai alors : « Tiens, vas-y à ma place, Joe Krapov, toi qui as l’habitude d’affronter Elliott le dragon, au rendez-vous du Docteur Yannick Charcuteuil ! Il t’attend de pied ferme mardi à 14 heures. Moi je ne peux pas m’y rendre : j’ai encore ajourné une partie d’échecs avec deux pions d’avance et une position de merde et je dois voir si le logiciel GNU chess que m’a filé M. Jean-Pierre Vroum Vroum Berthoise m’a donné de bons conseils pour gagner quand même.
Oui, je suis comme ça. Et je ne comprends toujours pas pourquoi mon épouse n’en a pas rat le bol de vivre avec un tel pétochard, filochard et pantouflard dans mon genre. J’écris « rat le bol » « rat » parce que je ne suis bien que dans mes fromages !
Ce n’est pas faute pourtant, de sa part, de vouloir me faire sortir de mon trou ! Ce week-end elle m’a envoyé faire un stage de musique des Balkans. Vous n’allez pas me croire mais j’ai vécu là le pire moment de mon existence ! Après nous avoir fait apprendre deux morceaux de musique injouables, la professeure, une jeune dame charmante au demeurant, nous a fait monter sur la scène d’un théâtre pour les rejouer devant un public nombreux. Comme nous avions écouté les premiers musiciens de ce concert collectif, on avait complètement oublié les mélodies des deux morceaux à exécuter. Ou plutôt, pour dire au plus près de la vérité comment cela se termina, nous les avons réellement exécutés !
Jamais plus je ne participerai à de telles agapes ! Comme nous étions allés, la veille au soir, à une fiesta d’anniversaire où nous n’avions pas non plus trouvé notre place, je vous promets que le week-end prochain, pour compenser, je ne sortirai pas de mon trou à rat. Je resterai au lit avec « Ainsi parlait Zarathoust-rat » !
Les lettres de début : AZERTYU Les lettres de fin : RATEAUE Les mots à placer : arriver, Zarathoustra, Elliott, réglisse, termina, Yannick, ubiquité
C'est un jeu de l'éditeur Gigamic. Il est composé de douze dés qu'on lance et avec lesquels on raconte une histoire. Pour cette séance, nous n'en avons utilisé que 6.
Nous avons tiré ceci :
Le lieu de l'histoire : une maison L'émotion qui doit transparaître dans le récit : la colère Un élément du corps humain : le pied Un animal : un chat Un élément fantastique : un fantôme L'histoire doit comporter un volcan
Nous avons effectué un deuxième tirage pour celles et ceux qui écrivent court ou pour donner le choix entre deux histoires.
Le lieu de l'histoire : une grotte L'émotion qui doit transparaître dans le récit : la surprise Un élément du corps humain : l'oeil Un animal : un chien Un élément fantastique : un dragon L'histoire doit comporter un château
1 Le dragon qui sort de sa grotte A tout d’abord l’œil qui frisotte : Pas habitué à la lumière Il cligne, cligne des paupières.
Orléans ! Clignancourt ! Nation ! Porte Dauphine ! Bienvenue, mon Parnasse ! Quelle jolie Laumière en ce début du jOurcq ! Comme il faisait frisquet à la station Glaciaire !
2 Bientôt ragaillardi, Se sentant d’appétit, Le voilà qui chemine Direction la cantine.
Bœuf en daube ? Censier Daubenton ? Le Normand qui débarque en plein cœur de Paris, Plein de Gaîté place des fêtes, Il fait parfois son trou à l’entrée des Lilas !
3 O divine et belle surprise ! Laisse ta faim maladive en prise ! Voilà ton repas de midi : Un troupeau de blanches brebis !
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? Danton ? Robespierre, passe encore ! Quelle mouche La Motte-Piquet ? Qui tire les ficelles du Pantin d’Italie ?
4 Mais, sorti du château voisin Voici qu’accourt un argousin : C’est un énorme Saint-Bernard Qui a dû se tromper d’histoire
Vraiment ? Comme c’est Corvisart ! Voilà qu’il a dit « Corvisart » ! Il a Cité, en Chemin, Pré-Vert et Maurice Chevaleret : Qui va causer dégâts station Ménilmontant ?
5 - Flambe-les, dit le chien au dragon. Ou tout comme ! Je vais les asperger de mon tonneau de rhum ! ». Or c’était de l’essence. Ayant ainsi agi, il s’écarte du lieu. L’autre peu malicieux lâche flamme et…prend feu !
Bêtes à gros museaux, méfiez-vous des saints placides ! Il n’y a plus d’après à Saint-Germain-des-Prés Et plus de Pyrénées quand on a l’allant Ternes Et les neurones Invalides.
Faites plutôt emplette à Richelieu-Drouot D’un club de golfe clair qui rend le marc Cadet Des soucis des bons poissonniers Et permet de les Dugommier, les clébards qui gardent le Temple
6 On mangea du dragon rôti tout cet hiver. Saint-Georges ayant raté la bonne correspondance S’est farci quant à lui les timbrés d’Angleterre Et leur panse de brebis !
MORALITE
Ne faisons pas Trocadéro (Trop de cas des héros) : Ils perdent quelquefois Leurs couronnes, comme les rois.
D'une voix presque muette, Ils murmurent Cambronne Et restent sur le cul Et restent sur le quai De la Râpée.