La formule écrite dans la colonne de droite des tableaux suivants est une anagramme de la formule écrite dans la colonne de gauche. Dans le livre de Karol Beffa et Jacques Perry-Salkow, "Anagrammes à quatre mains" publié chez Actes Sud un petit texte d’une quinzaine de lignes relie la formulation 1 ( à gauche) qui sert donc d’incipit au texte à la proposition 2 qui termine le texte (excipit).
A vous d’en faire autant, entre trois et cinq, sachant que toutes les dix minutes les tableaux vont tourner et que vous pourrez faire votre choix dans le même panel que vos voisin.e.s (mais pas dans le même ordre).
N.B. Pour ne pas causer de désagrément aux auteurs, le tableau a été retiré de ce blog à l'issue du jeu. Une raison de plus de faire marcher votre curiosité et de vous enquérir de cet ouvrage auprès de votre libraire préféré·e.
Ame de Salzburg, l’été, indicible, intouchable, imperceptible à l’imperméable que j’étais en 1985 !
Le passage en Autriche s’est effectué à l’issue d’un périple foldingue dans une Tchécoslovaquie encore communiste à l’époque. Nous y avions erré sans planification quinquennale ni préalable de nos lieux de séjour. Nous étions allés de camping improbable avec feu de camp collectif à deux mètres de votre toile de tente en camping avec taxe de luxe, comme au Monopoly, pour les étrangers en passant par pas de camping du tout, une nuit en pleine campagne à dormir à trois dans une Fiat Panda !
Lorsque nous sommes arrivés dans ce camping autrichien en bordure d’un très beau lac, le gérant allait fermer ses portes. On s’est inscrits en vitesse et on est allés se baigner. Je me souviens très bien de la fête de la bière qui a suivi de l’autre côté du lac, du feu d’artifice et du rangement des chaises métalliques à quatre heures du matin.
De Salzburg j’ai gardé souvenir d’enseignes surchargées, hélas photographiées en noir et blanc. Nous avons croisé Simone Weil et surtout nous n’avons même pas cherché à voir le Mozarts Geburtshaus, La maison natale du petit génie Wolfgang Amadeus. C’est que je préférais alors Vivaldi et les Beatles. Il aura fallu que je voie « Amadeus », le film de Milos Forman, un Tchèque sans provisions, pour que je me mette à apprécier la reine de la nuit, le concerto pour clarinette, le requiem, bref, le beau legs de Mozart.
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La vie en rose, à part dans sa belle robe d’anniversaire, celle avec laquelle elle a posé pour le tableau peint par son oncle Eugène Amaury-Duval et conservé au Musée des Beaux-Arts de Rennes…la vie en rose, la vie heureuse, la vie joyeuse, Isaure Chassériau ne l’aura pas connue.
Est-ce son père, Adolphe Chassériau, le libraire-éditeur aux expériences foireuses qui lui a donné l’exemple d’une vie triste ? Je crois me souvenir qu’il a fini par s’exiler en Amérique du Sud et qu’il y est mort jeune, laissant la maman d’Isaure, Emma-Antigone Duval, veuve, parisienne et salonnarde, vivre de leçons de piano, de confection de sacs et bijoux et surtout d’un remariage réussi avec un député vendéen, M. Guyet-Desfontaines.
Le mariage d’Isaure Chassériau avec un militaire devenu percepteur, Alfred de Brayer, fut un réel échec. Les jeunes gens ne s’entendirent pas, ils se séparèrent et Isaure la neurasthénique abandonna sa vallée de larmes à l’âge de 35 ans.
Toute cette somme d’informations perdues, toute cette histoire parallèle ou perpendiculaire à la ville de Rennes dont tout le monde se fiche éperdument aujourd’hui, Joe Krapov et moi-même nous demandons parfois si on ne l’a pas inventée, si cette existence fut réelle ou si on l’a rêvée.
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« Le Bateau ivre », moi, je n’ose plus le lire, ce texte !
Je connais deux personnes à Rennes qui savent ce poème par cœur et, je dois l’avouer, elles me font peur toutes les deux. Il faut, pour apprendre ce truc, être à mon humble avis aussi fou que l’auteur, ce jeune provincial fugueur de seize ans monté à Paris pour le réciter devant un cénacle de poètes ébahis qu’il ne mit pas longtemps à agresser de sa folie de punk à chien sans chien des Ardennes. Oui, c’est ça, Jean-Nicolas-Arthur Rimbaud !
Et pourtant ce n’est pas l’envie qui me manque de l’enregistrer à mon tour. Oui, derrière Gérard Philipe, derrière Léo Ferré. Tout est possible, tout est réalisable et sur ma chaîne Youtube la vidéo postée r moi qui a le plus de succès est une interprétation déglinguée de « La Patrouille des éléphants » extraite du « Livre de la Jungle » de Walt Disney.
Autant dire que je ne risque rien à le faire sinon à m’effrayer moi-même d’avoir osé toucher du doigt et de la voix cette beauté virale.
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Serge Gainsbourg ! On pourrait dire aussi, à la façon du dictionnaire : Gainsbarre, Serge : provocateur des années soixante à quatre-vingts du XXe siècle qui a fait fortune en vendant de la chansonnette en art mineur, alors que toute sa vie, à l’instar de Ludwig Van Beethoven, il a cru qu’il faisait de la peinture.
Mais pas la peine de se prendre la tête de chou à propos de cet homme-là, de son « soixante-neuf année érotique », de sa « Marseillaise » en reggae, de son « Je t’aime moi non plus », de son roman « Evguénie Sokolov », de sa façon de brûler un billet de cinq cents francs devant les caméras de la télévision ou du fait de filmer des petites filles toutes nues qui courent sur une plage pour illustrer un clip de Renaud.
On connaît moins le cinéaste qui a transposé dans « Equateur » avec Francis Huster le roman le coup de lune de Georges Simenon.
Et moi je l’aime bien pour ça, pour sa « Javanaise », pour son « Accordéon », pour son « En relisant ta lettre », pour sa couleur café pour ses petits papiers et même ses sucettes à l’anis, sa poupée de cire, sa poupée de son, sa situation sous le soleil exactement. Bien plus pour ses chansons que pour ses provocations notoires ou ses grabuges ignorés.
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Le chant des sirènes monte dans le jour. C’est le premier mercredi du mois et il est midi.
Mais pourquoi ne les entends-je pas ? Pourquoi ne les entends-je plus ? Non seulement je suis attaché au mât du navire Terre en grande perdition pour cause de réchauffement climatique, de populisme et de guerres larvées ou déclarées à tous les étages mais en plus je deviens dur de la branche, sourd comme un pot, malentendant comme un Tryphon dans un champ de tournesols appartenant à M. Van Gogh ?
Le chant des sirènes monte dans le jour. En février prochain François-Ulysse en prendra pour son grade et ça bardera pour Pénélope !
Je ferai une croix sur une partie de mon odyssée. On couchera le roi de Sabolie et j’abandonnerai dans un coin de ma mémoire ces jolis paysages de la Sarthe avec l’abbaye de Solesmes, les pénichettes et les barques amarrées devant dont j’aimais tant les tendres chaînes.
Nous écrivons ce soir des poèmes de métro à la façon de Jacques Jouet. Nous prenons place dans la rame à la station 1. Nous écrivons, en pas plus d’une minute, le ou les premiers vers du poème.
Puis le métro démarre. Nous posons le crayon et pendant deux minutes nous inventons dans notre tête le vers suivant. A la station n° 2 nous avons une minute pour l’écrire sur le papier. Et ainsi de suite jusqu’à la station n° 15.
Ne tournons pas autour du pot Je suis quand même un drôle d’oiseau, Amoureux de Plaisanterie, Zeugma et Contrepèterie .
Poterie
A me lire, certains rient jaune. Je n’ai pas le ticket cinq zones Qui permet de descendre au Blosne ; Je suis une drôle de personne.
Le Blosne
Pour regarder ce monde exsangue C’est certain, je choisis les angles Les plus détachés de la sangle Et crie sous la halle au Triangle.
Triangle
Je suis bariolé comme un De Chirico, Vivaldien comme un allegro. Je chante des airs de folie A la gloire de l’Italie.
Italie
Un air frais envahit les villes Dans lesquelles je marche tranquille. Quelquefois je laisse des plumes Entre le marteau et l’enclume.
Henri Fréville
L’humain ne fait pas de quartier Pour les « à côté de la plaque ». Que je suive ou non le sentier C’est bien certain : je fais le Jacques.
Jacques Cartier
Mais gare aux retours de bâton : On ne peut pas impunément Se foutre du qu’en dira-t-on Quand la parole est monument, Quand émettent, sur le même ton Celui qui crie, celui qui ment.
Gares
Ah quoi ?! Déjà Charles de Gaulle ? Et, toujours mis en examen, Je cherche un lecteur qui rigole Des pépiements de mon chemin.
Charles de Gaulle
Je suis chardonneret public ! Si me dressez contravention Je saurai bien prendre l’oblique : Il n’est cage sans évasion.
République
Partis comme églises me tannent, Toutes les fleurs des bois m’étonnent Et quelques-uns m’ont à la bonne Entre Saint-Michel et Sainte-Anne.
Sainte-Anne
Dans les profondeurs de la terre L’écriture est mon seul pactole. Pourquoi je ris ? C’est un mystère Dans la sous-France d’Anatole.
Anatole France
Aux urgences de Pontchaillou Je n’irai pas, la chose est sûre Me plaindre en hurlant qu’un caillou A pénétré dans ma chaussure.
Pontchaillou
Autant de gens dans l’univers, Tant de villes et tant de cités… Laissez-moi concocter des vers, Chanter la biodiversité.
Villejean Université
Quand le ciel est rouge incendie Quand je suis pris de fatrasie, Je sais descendre à Kennedy Mettre des fleurs dans les fusils.
J.F. Kennedy
P.S.
Or, rendu au bout du trajet Je m’aperçois – vraiment, quel sot Troublé par les « dring dring » !– que j’ai Oublié Georges Clémenceau !
Réécrivez le jeu de Monopoly en le transposant à Rennes.
Il existe dans le jeu de Monopoly original six séries de trois titres de propriétés (rues, places, avenues) et deux séries de deux titres. Leurs couleurs sont, dans l’ordre : bleu marine (2), bleu ciel (3), violette (3), orange (3), rouge (3), jaune (3), vert (3), bleu outremer (2)
Reconstituez ces huit séries à votre guise en remplaçant les noms de lieux parisiens par les noms de rues de Rennes dans lesquelles vous dépensez ou pourriez dépenser de l’argent.
Pour chaque rue indiquez un magasin, un hôtel ou tout autre établissement dans lequel le joueur dont le pion arrivera sur cette case devra effectuer une dépense comprise entre 10 et 500 euros. Indiquez la nature de la dépense.
Les 4 gares seront remplacées par des lieux de plaisir (salle de spectacle, de sport, restaurant, café, cinéma, bibliothèque ou autre).
Il y a seize cartes "chance" et seize cartes "caisse de communauté". Chacune impose au joueur qui a tiré une de ces cartes des transactions financières ou autres à ses dépens ou en sa faveur. Elles sont comprises entre 5 et 250 euros. Réinventez-les à votre sauce en actualisant leur texte.
N.B. Chaque joueur dispose de 1500 euros lorsque débute le jeu et en touche 200 chaque fois qu'il passe sur la case départ. Le but du jeu est d’être ruiné le premier !