Je bois la tasse / Eliane
Je bois la tasse
Dans la mer des Sargasses.
Sur la plage le molosse
La charogne désosse.
Je suis lasse,
Rêve que je me prélasse
Comme une princesse
Tout en délicatesse.
Sur le trottoir le gosse
Craint la fée Carabosse
Il a une frousse
Apparente sur sa frimousse
Mais Carabosse est partie en Ecosse
Sur les arbres, du printemps les prémices ;
Normal que le poète s'en réjouisse
La sève éveille son désir pour Luce
Sans que vain son espoir ne fusse
Car c'est la plus belle des gonzesses.
Sur le navire craquant se démène le mousse
Il bande ses muscles, tire, pousse
C'est un petit bonhomme tenace
Capitaine lui tend sa besace
Protégée des paquets de mer par une housse.
Des mousquetaires, le plus beau est Aramis
Il en pince pour Euridyce
Pour elle, mille largesses
Bien que l'intérêt ce soit ses fesses
Et peut-être la finesse de ses cuisses.
Il attend l'instant propice
Pour que des preuves il fournisse
Le sourire sur sa frimousse
Les doigts sur sa peau douce
Et qu'enfin il se réjouisse
Mais la belle le délaisse
Lui préfère une gonzesse
Lui offre des réglisses
Ne sait que faire pour que le philtre agisse
Baisse les bras devant cette diablesse.
Le molosse tenu en laisse
Par Diane Chasseresse
Contre le réverbère pisse
Ses poils se hérissent
Devant le passage de la petite chienne Nénesse
Diane constate dans l'installation un vice
Menace d'appeler la police
Mais rien ne trouble Saragosse
Le beau gosse
Il continue de griller sa saucisse.
Tout lasse
Tout passe
Plus de prémices
Tout agace
Plus de promesses
Rien qui naisse
Rien qui réjouisse
Tout qui hérisse
Les bras je baisse
Je dis « pouce »
Demande une peau douce
De thé, une tasse,
Ces idées chasse :
« Pouce ! »
De la délicatesse,
Des largesses,
Un peu de mousse,
De vanille une gousse
Et me sentir princesse.