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L'Atelier d'écriture de Villejean
31 janvier 2023

Consigne d'écriture 2223-18 du 31 janvier 2023 : Les Incipit d'Emma

Les Incipit d’Emma

 

Choisissez un des incipit ci-dessous pour débuter votre texte et insérez-y au moins trois des mots suivants :

irrationnel – hurluberlu – galipette – farandole – élixir – dodécasyllabe – colloque – youpi ! - torticolis – quiproquo – œuf – manifestation – jachère – lubie – illusion – fulgurance – diapason – colocataire – baratin - vampire – robot – polochon -ogre – nomade – galimatias – fourre-tout – dyslexie – baston - zoulou

***

Ce sont les lapins qui ont été étonnés !

L’année passée, le 22 mars au soir, il m’est arrivé quelque chose d’extrêmement singulier.

Enfin, me voilà rentré après deux semaines d’absence.

Jamais je ne m’habituerai au printemps.

Il était une fois un marchand de coqs qui aimait bien sa femme.

La voix féminine tombe du haut-parleur, légère et prometteuse comme un voile de mariée.

La Première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide.

Il y a bien longtemps, dans la bonne ville de S., vivaient une vieille femme nommée Hilda et son chat qu’elle appelait « le chat ».

Vos parents vous mettent au monde, c’est à dire qu’ils vous mettent dans la morale et tout le temps que vous demeurez dans ce tombeau préliminaire, vous êtes bien aimé d’eux.

Vendredi soir j’étais invité à une soirée chez un collègue de travail.

Comment où et quand tout ceci-a-t-il commencé ?

Ce qu’on appelle pessimisme n’est rien d ‘autre que l’art de vivre, l’art de goûter la saveur amère de tout ce qui est.

AEV 2223-18 consigne Incipit 

Vous pouvez également cliquer sur cette image pour voir d'autres incipit et les utiliser s'ils vous inspirent plus.

Ce jeu nous est proposé par notre amie Emma qui tient le blog http://eperluette.over-blog.com/-31 et dont le travail photographique, pictural et vidéographique est toujours admirable. Prenez le temps de le savourer ici et ici et ici.

 

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31 janvier 2023

Comment, où et quand tout cela a-t-il commencé ? / Anne J.

AEV 2223-18 Anne J

Comment, où et quand tout cela a-t-il commencé ?

Voila la question, celle qui m'obsède et me fait passer des nuits blanches !
Pourquoi donc passais je mes dimanches soirs à écrire des textes pour un atelier virtuel avec des hurluberlus que je n'ai jamais vus et à partir de consignes plus ou moins farfelues ?

Si le COVID n'avait mis la France au repos et à l'isolement,
Si les Chinois ne nous avaient pas filé ce virus,
Si on n'avait pas jeté le stock de masques,
Si les rats n'avaient pas grignoté les cartons comme des vampires,

Si je ne fréquentais pas depuis 30 ou 40 ans le mari de mon amie de jeunesse,
Si je n’appréciais pas sa bonne cuisine et son baratin,
Si je n'aimais pas son jeu à la guitare et les chansons de Brassens,
Si nous n'avions pas pédalé sur le canal de Nantes à Brest,
Si nous n’avions pas dormi sans polochon à trois
Dans une Fiat Panda,
Si je n'avais pas partagé une tente avec sa fille et ses miettes de biscuits,
Si je n'avais pas fait des pâtés sur la plage
à 8 heures du matin avec son fils insomniaque,
Si nous n'avions pas bu du Ricard ou d'autres élixirs
en refaisant le monde, dans bien des cafés,

Si je n'avais pas rencontré dans les années 70
une jolie rousse au caractère affirmé,
seule fille dans une famille de gars
dans un camp de formation scoute
sur la presqu’île de Quiberon
et qu’elle soit devenue mon amie
malgré et avec nos différences,

2022-12-30 - Nikon 42

Si nous n’avions pas ensemble
remonté le temps avec une machine improbable,
nourri près d’Auxerre
une centaine de fillettes alsaciennes
avec ce qu’on avait sous la main,
sauvé de l’illusion de la noyade
les mêmes fillettes dans l’orage
et manqué de nous tuer au petit matin
dans une vieille deux chevaux bleue,

Si nous n'avions pas fait ensemble une fresque sur les murs
de notre appartement commun,
partagé le frigo mais pas les oignons dans la galette,
le bruit des voisins
et nos espoirs d’un monde meilleur,

Je n’aurais pas écrit cette ode à l’amitié et à l’écriture
Pour vous dire
Comment, où et quand tout cela a commencé.

31 janvier 2023

Bain de Lune / Anne-Françoise

AEV 2223-18 Anne-Françoise - Bain de lune

L’année passée, le 22 mars au soir, il m’est arrivé quelque chose d’extrêmement singulier.

Devinez de quel jour il s’agissait le 22 mars 2022 ? C’était un mardi. Et devinez où j’étais ce mardi 22 mars 2022 de 18 h 30 à 20 h 30 ? A l’atelier d’écriture !

Je trouve extrêmement singulier qu’un animateur d’atelier d’écriture se demande ce qu’il a donné comme consigne dix mois avant alors que lui-même consigne ses consignes sur son blog… Bref !

J’avais écrit ce soir-là un texte avec une farandole de situations irrationnelles avec de drôles d’hurluberlus. Je suis donc rentrée chez moi ensuite. J’ai dû prendre mon repas, passer un ou deux coups de fil et me préparer à aller me coucher.

J’ai ouvert la porte de ma chambre. Eh ben surprise : y’avait plus de chambre ! La porte s’ouvrait sur l’extérieur ! Oh ben zut alors ! Où qu’c’est qu’il est mon lit ? Et mon polochon ? Et ma couette ? Comment que j’vais faire pour dormir ?

J’ai cherché un peu dehors pour voir si ma chambre ne s’était pas déplacée un peu plus loin mais je ne l’ai pas retrouvée. Je me suis demandé si ce n’était pas un coup des habitants de mes rêves qui n’auraient plus voulu de moi comme colocataire. J’ai questionné l’ogre, le vampire, le nomade, les princesses, les crapauds, les vers de terre, les sept nains, le tapis volant et l’élixir de la lampe magique. Ils m’ont assuré qu’ils ne m’avaient pas subtilisé ma chambre et, que de leur côté, ils trouvaient ça pas mal d’être dehors.

Je me suis résignée. Comme il faisait nuit, je me suis dit que j’irais à la recherche de ma chambre le lendemain, quand le jour serait levé. Je suis allée prendre un fauteuil dans mon garage qui, lui, se trouvait toujours à l’endroit habituel et je me suis allongée. J’ai râlé : c’était pas confortable, j’avais pas mon polochon, j’aurais sûrement un torticolis le lendemain ; j’avais pas ma couette : j’aurais un rhume ; je pouvais pas lire vu qu’il n’y avait plus de livre sur ma table de chevet et que c’était une nuit d’encre. J’ai rangé mon fauteuil dans le garage.

AEV 2223-18 Anne-Françoise - Baignoire de Snoopy

Quand je suis ressortie, une pleine lune brillait et éclairait une magnifique baignoire opaline avec des pieds en forme d’œufs dorés. Ce sont les lapins qui ont été étonnés, et moi encore plus qui n’avais jamais vu de lapins dans mon jardin, des lapins réunis en colloque autour de la baignoire et regrettant qu’il n’y ait pas de carottes à l’intérieur ! Moi, ça m’arrangeait plutôt qu’elle soit vide et j’y suis donc entrée. La lune a alors envoyé un rayon avec une eau parfumée à l’illusion avec une mousse qui a débordé et dans laquelle les lapins ont nagé et joué à saute-mouton tandis que les étoiles faisaient des galipettes dans le ciel. Je me suis rappelé que j’avais écrit quelques heures plus tôt à l’atelier d’écriture : « La nuit, je dors sur mon balcon : ça s’appelle des bains de lune ». Vous avouerez que c’est extrêmement singulier au vu de l’aventure que j’étais en train de vivre dans ma baignoire. Les lapins riaient aux éclats et poussaient des « Youpi ! Youpi ! » en plongeant dans la mousse qui donnait un spectacle enneigé et flottant au jardin.

J’ai passé une nuit magnifique, une belle nuit à la belle étoile, une nuit dont je n’ai pas vu la fin.

Le matin a été plus difficile : je me suis retrouvée dans ma chambre, dans mon lit, la tête posée sur mon oreiller et avec ma couette qui me recouvrait. Le radio-réveil m’envoyait de sombres informations du monde où il était question de baston, de manifestations et de baratin chez les zoulous : un flot de méchant galimatias qui me ramenait cruellement à une drôle de réalité !

Ma chambre n’a plus jamais disparu. Je n’ai plus jamais revu les lapins. J’ai semé des graines de carottes qui n’ont jamais voulu pousser. Mais j’ai retenu la leçon de cette nuit-là : j’écris toujours n’importe quoi à l’atelier d’écriture !

31 janvier 2023

Le Quiproquo d'"Aragon et Castille" / Jean-Paul

AEV 2223-18 JK - Nietzsche Tintin Philippus

Vos parents vous mettent au monde, c'est à dire qu'il vous mettent dans la morale et tout le temps que vous demeurez dans ce tombeau préliminaire vous êtes bien aimé d’eux. Par contre quand vous vous répandez dans les rues en tapant sur un tambourin et en hurlant que Dieu est mort comme a fait Friedrich Nietzsche il vous foutent dehors de chez eux avec force coups de pompe dans le train voire une certaine quantité de coups de pied au cul.

Il en fut ainsi aussi pour Aurélien Dumariage sauf que, pas gêné au logis, il n'entravait en rien la morale. Ce tombeau préliminaire lui convenait à merveille.

Enfant, on l’envoya à l’école. Il y fit quelques farces, fut puni puis il prit l'habitude d'obéir aux injonctions du maître ou de la maîtresse. Il comprit qu'il fallait mettre un « s » au bout du mot « semaine » dans l'expression « Enfin me voilà rentré après deux semaines d'absence » sous peine de voir tomber des lettres rouges sur sa jolie rédaction à propos de « Qu'avez vous fait pendant les vacances ? ». Ou alors qu’il valait mieux changer la formulation et dire « Après quinze jours à Palavas-les-Flots » sans omettre le « s » au bout de « jours ». Bref il ne souffrit jamais de dyslexie, de dysorthographie et fut un bon élève.

L'orthographe maîtrisée, les corrections en rouge, c'était la lubie de Mademoiselle Otemarre. Cette institutrice avait des fulgurances extraordinaires quand elle corrigeait les rédactions de ses 36 petits zoulous.

- Dumortier, votre baratin, ce n'est rien que du galimatias ! Grattepanche, la manifestation de votre esprit en jachère mériterait qu’on la chante en dodécasyllabes !

AEV 2223-18 JK - Bagarre

Le fait que ni Wikipédia ni les téléphones portables n'existaient à cette époque nous fait comprendre que toute communication était coupée entre cette adepte du français soutenu et du vocabulaire riche et ces fils de bouseux, d'ouvriers ou d'incultes dont elle avait à former l'esprit dans un contexte forcément républicain. Mais pour tous ces petits ploucs l'égalité était déjà génétiquement établie : tout leur était égal dans le système scolaire ! La liberté s’exprimait à la récré sous forme de baston entre les plus coriaces d’entre eux et tout le monde s'agglutinait en colloque autour des belligérants pour penser « Youpi ! Une castagne ! » et réclamer « Du sang ! Du sang ! ». Pour ces joyeuses hurluberlus la fraternité, du coup, était tuée dans l'œuf.

Aurélien Dumariage se tenait à l'écart des galipettes stériles de ses colocataires. Dans le tombeau préliminaire il avait trouvé un recoin sympathique : la bibliothèque de son grand-père. Au début il lisait, enfin faisait semblant de lire, tournait les pages, regardait les images. Puis l'école lui apprit réellement à lire et à écrire.

Quand il découvrit les livres et les bandes dessinées à lui destinées, son esprit devint nomade. Il se mit au diapason de tous ces vendeurs d'illusions, le Swift de Gulliver, les tribulations chinoises de Jules Verne, les aventures irrationnelles de Tintin et Milou. Il s'enivra de cet élixir impuni, la fiction, et son imagination devint un abominable fourre-tout dans lequel Belphégor s'asseyait dans un fauteuil hanté, Sherlock Holmes explorait l'aiguille creuse, Robin des Bois faisait alliance avec Thierry la fronde, les Pionniers de l'espérance luttaient contre les robots et toute cette farandole de héros de papier lui tournait encore dans la tête quand il posait celle-ci le soir sur le polochon de son lit. Il évitait ainsi le torticolis obligatoire de ceux qui longtemps, se sont couchés de bonne heure sans pouvoir s’endormir.

Et puis, grâce à Mademoiselle Otemarre, Aurélien connut le plaisir de faire des rédactions, il sut bientôt écrire pour dire. Ces savoir-faire qu'on appelle aujourd'hui des fondamentaux ne sont ils pas en fait des ogres ou des vampires ?

Quand on questionna plus tard Aurélien sur son avenir et qu'il répondit : « Je veux devenir écrivain sinon rien ! » ses parents jugèrent qu’il n'avait plus de respect pour la morale sociale. Ils le mirent dehors du tombeau.

***

AEV 2223-18 JK - Aurélien

Ce sont les lapins qui ont été étonnés de voir le jeune homme s'installer avec ses livres et ses cahiers dans le vieux moulin abandonné !

A force d'imagination, de DonQuichottisme et d'esprit de suite, les ailes de celui-ci se sont remises à tourner et Aurélien a moulu une abondante farine de « feel-good-littérature » qui a cartonné en librairie. Il vient même de rencontrer Bérénice Alacolle qui est critique littéraire au Figaro mais ça c'est une autre histoire !

31 janvier 2023

Le Lutin en voyage / Anne J.

La voix féminine tombe du haut-parleur, légère et prometteuse comme un voile de mariée :
« Les passagers du vol AF 312 sont priés de se présenter à la porte 17 pour vérification de leurs papiers d'embarquement ».

« Youpi !» pensai-je, on va enfin partir. Il faut dire que l'avion avait déjà plus d'une heure de retard
De plus je souffrais d'un torticolis lancinant, ma dernière nuit avait été courte et agitée mais je rentrais de ce colloque à Berlin avec mon sac plein de cadeaux pour mes amis : dans sept jours c'était Noël et j’étais très fière du cadeau que je m'étais fait à moi-même mais qui avait bien failli rester sur place il y a quelques heures.

Je me suis présentée à la douane avec tous mes papiers en règle, passeport, billet d'avion, carte d'embarquement et certificats de vaccination, tout y était. J'avais un petit sac à dos bien plein de tous mes cadeaux que j'ai déposé sur le tapis roulant devant le scanner des bagages comme un gros polochon inoffensif et voilà le fourre-tout est parti dans la machine. Regard dubitatif et inquiet de la duègne germanique en poste, signe de tête à l'hurluberlu qui lui faisait face qui m'aboie en allemand :  «  Il y a quoi dans ce sac ? Ouvrez-le, s'il vous plaît !».

AEV 2223-18 Anne J

J'ouvre donc mon sac et je déballe sur le tapis les paquets de gâteaux, les bonbons, les chocolats, le pain noir aux fruits, les décorations en bois et en papier, tout cela sous l’œil attentif des deux douaniers et puis je sors avec peine du sac MON cadeau : un gros lutin avec un immense chapeau de troll rouge, qui lui cache les yeux. D'une barbe blanche longue et fournie, émerge un petit nez rond et d'une veste à carreaux sortent des bras et des jambes tout maigres en tissu mou. Mais pour que mon gros lutin puisse tenir assis sur le bord d'un meuble ou d'une table avec les jambes pendantes on lui a lesté les fesses avec un je ne sais quoi de solide et compact qui pèse son poids.

C'est cela qui a trompé les douaniers, qui ont imaginé peut-être que c'était des sacs de drogue ou un explosif quelconque.

Comprenant le quiproquo, mes deux inspecteurs ont éclaté de rire, m'ont regardé, soulagés. Ils m'ont fait signe de remballer mon matériel épars d'un geste magnanime. Je n'ai pas remis le lutin dans le sac finalement et il y a une heure que je me balade dans l’aéroport, mon troll dans les bras , attirant le regard ébahi des enfants qui attendent : un adulte avec un doudou !

Je m'avance donc, avec ce compagnon et dignement vers le guichet d’embarquement, je salue d'un sourire la charmante hôtesse à la voix prometteuse et je prends ma place dans la file.

En route pour Lannion via Paris pour mon lutin germanique !

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31 janvier 2023

D comme Diapason / Adrienne

Participer à une manifestation en faveur des retraités alors qu’on n’a que vingt-deux ans peut sembler irrationnel – et ça l’est, de fait, mais on aura largement besoin de quarante années pour perdre ses illusions concernant le galimatias des politiciens et le baratin des syndicats – à vingt-deux ans, donc, l’Adrienne est montée dans un bus avec d’autres hurluberlus, direction Bruxelles, the place to be pour tous les évènements de cette sorte.

Des bus et des trains pleins de profs, vous voyez le genre de manif, début des années quatre-vingts : pas de jets d’œufs ni de tomates, pas de poids lourds pour bloquer le trafic, pas de farandoles de casseurs, pas de zoulous pour mettre le feu aux bagnoles, pas de baston, rien que des gens sérieux en costume cravate, comme s’ils allaient à un colloque sur les « schémas d’aménagements pédagogiques pour des troubles de dyslexie », le genre de choses que font ces gens-là de leur plein gré le samedi, journée que d’autres consacrent aux courses et aux galipettes.

– Y a pas de raison que tu ne viennes pas ! avait dit Norbert – lui non plus n’avait pas l’élixir de longue vie, il est colocataire des anges dans le ciel depuis l’an dernier – toi aussi un jour tu seras retraitée, ça nous concerne tous, jeunes ou vieux…

Puis l’argument définitif, un beau dodécasyllabe : « Et c’est une question de solidarité ! »

L’Adrienne ne pouvait que se mettre au diapason de tant de noblesse d’âme et c’est sur ce quiproquo qu’elle a défilé dans les rues en se demandant à chaque pas que diable etc. dans cette galère.

Et tard le soir – Youpi ! – on rentre avec la satisfaction du devoir accompli et un torticolis.

En illustration, d’autres galipettes, parce qu’on ne se lasse pas de Sempé et du petit Nicolas. ;-) 

31 janvier 2023

Ce sont les lapins qui ont été étonnés ! / Laura

AEV 2223-18 Laura -Lapins

Ce sont les lapins qui ont été étonnés !

C’était complètement irrationnel pour eux
De voir passer cet hurluberlu de Daniel
Que ses beaux parents avaient intronisé
Chaud … lapin car il avait eu … plus d’une femme
Et qu’il faisait encore des galipettes à son âge.

Comme si eux-mêmes n’avaient pas seulement
Trois ans de plus que lui et que son beau-père
N’avait pas eu une deuxième femme, une maîtresse.

Les lapins invitèrent Daniel et sa femme, Cannelle,
Dans leur farandole puis demandèrent à Daniel
Son élixir pour b….r comme un lapin et joliment.

L’élixir était peut-être la jeunesse de ses partenaires.

Cannelle en elle-même pensait qu’elle était peut-être
L’élixir car Daniel n’était pas le plus âgé de ses amants.

24 janvier 2023

Consigne d'écriture 2223-17 du 24 janvier 2023 : Lieux aimés ou détestés

Lieux aimés ou détestés

 

Lister cinq lieux ou endroits du monde réel ou évoqués dans des fictions (cinéma, livres, BD...)

- où vous n’êtes jamais allé·e et ne désirez absolument pas aller ;

- où vous êtes déjà allé·e et où vous n’avez aucune intention de retourner ;

- où vous n’êtes jamais allé·e et où vous iriez bien volontiers.

 
Cela vous fait quinze possibilités de textes à développer ou à assembler comme bon vous semble.

AEV 2223-17 Venise

24 janvier 2023

Alea jacta est / Anne J.

ALEA JACTA EST

Ce matin là, la vieille gitane du coin de la rue que j'évitais soigneusement depuis des semaines m'attendait devant la boulangerie et je n'ai pas pu y couper ; elle m'a saisi la main et l'a tenue serrée contre elle avant de s'absorber dans ma paume pour lire mon avenir. Elle s'est éclairci la gorge avant de me murmurer :

- Je vois une courte ligne de vie : dans un an, jour pour jour, vous ne serez plus parmi les vivants, m'a t'elle dit en me donnant un jeu de l'oie et deux dés pour tracer mon chemin. Je lui ai donné quelques euros avant de tourner le coin de la rue, un peu abasourdie quand même.

Me voilà fixée ! Je savais désormais qu il me restait peu de temps à vivre, si du moins cette vieille diseuse de bonne aventure avait raison. Mais finalement, je n'ai jamais aimé l’incertitude et c'était mieux comme çà.

Je décidai donc de jeter les dés pour partir à la rencontre de mon destin sur les routes du monde. Finalement c'était un vieux fantasme, disparaître pour mes proches du jour au lendemain, sans espoir de retour et m'en aller découvrir de nouveaux horizons comme dans un ultime bouquet final de mon feu d'artifice personnel.

Avec les dés je reprenais un peu la main et je décidais de quitter le monde de moi-même avant que les autres ne s'éloignent. Marcher ? Sans doute mais vers quoi ?

Alea jacta est !

4
Découvrir enfin l'Islande ? J'en rêve depuis que encore étudiante, j'ai entendu deux amis évoquer cette destination : 1,2,3,4

8
Monter sur un volcan pour y observer la fureur de la terre et la lave en fusion. Mais peut-on faire cela sans avoir à escalader des pierres volcaniques sur lesquelles je vais dans la première heure me tordre une cheville ? Quoi qu'il en soit, je n'y monterai sûrement pas en télésiège ou bien il faudra me droguer.

2
Aller au plus grand festival de contes du monde et écouter des contes pendant des jours avec les meilleurs conteurs et conteuses de la planète jusqu'à ce que je n'en puisse plus… mais pas si, pour écouter ces histoires, il me faut franchir le ravin sur le pont suspendu de Coaticook ou aller dans une grotte étroite et glissante en m'enfonçant sous terre.

AEV 2223-17 Anne J

10
Je n'ai jamais rêvé d'aller sur la lune, trop loin, trop froid et pas très hospitalier. Seul point positif on y est sans doute très tranquille car c'est peu peuplé et la foule ça ne me fait pas rêver du tout, d'ailleurs c'est bien pour cela que je ne suis jamais allée aux « Vieilles charrues de Carhaix » et que je n'irai jamais.

1
Par contre et je ne crois pas que cela soit moins peuplé, j'adorerais aller au festival d'Avignon assister à une pièce célèbre dans la cour du Palais des Papes, peut être en tant que VIP dans une loge personnelle avec des amis.

7
La vie c'est comme un jeu de l'oie et par un maudit coup du sort et un mauvais numéro au dé, voilà que je me retrouve à la case départ:1,2,3

3
Me voir revenir au boulot ? Jamais au grand jamais ! Presque 10 ans après il m'arrive encore de fréquenter cet endroit dans mes cauchemars et de me réveiller en sueur en priant pour que ce soit faux : heureusement c'est toujours le cas !

6
Une journée de plongée sous marine ? Ah non, j'ai fait un malheureux essai de nage avec palmes et tuba un été dans les eaux de la Crète et je n'ai réussi qu'à cracher de l'eau : impossible de respirer dans ce masque qui me colle à la figure ! Non je n'irai jamais voir la vraie grotte Chauvet au fond de la mer.

5
Une réunion de mon conseil de quartier ? Misère, il n'y a que de très vieilles personnes qui parlent toutes ensemble pour défendre leurs petits intérêts particuliers et parler de crottes de chien : fuyons

12
Un peu de grand air frais : découvrir les fjords de Norvège sur le navire côtier et arriver à temps pour voir renaître le soleil de minuit, à moins que ce ne soit l'hiver et que je puisse photographier des aurores boréales : mais là j’espère que la cabine est confortable et bien chauffée.

11
Prendre l'Orient express jusqu'à Vladivostok dans un wagon confortable avec une pile de bons livres, admirer le paysage qui défile en sirotant du thé versé d'un très vieux samovar par un serviteur aux petits soins - je sais, j'ai des goûts de luxe ! -.

AEV 2223-17 Anne J

4
c'était juste le chiffre qu'il me fallait pour arriver à la dernière case, celle où m'attend la faucheuse dans sa grinçante charrette

Rien ne va plus, les jeux sont faits ! Game over !

Allez, on refait une partie ?

24 janvier 2023

Cher Père Noël / Maryvonne

Cher Père Noël

Cette année 2023, je commence très tôt la liste où tu trouveras mes souhaits et il va falloir que tu fasses des économies.

AEV 2223-17 Maryvonne - Père Noël

Je souhaiterais que tu m'offres des voyages, par exemple la route de la soie ou La Nouvelle Orléans. Je veux bien aussi un autre séjour à ta convenance si c'est un endroit où je ne suis jamais allée. C'est une exigence de Jean-Paul. J'ai aussi quelques réserves pour certaines destinations. En ce moment l'Ukraine ne me tente pas ni l'Iran, même si c'est un très beau pays : je ne supporte pas le foulard toute la journée. A cause de mon hypothyroïdie je ne souhaite pas les zones très froides, donc tu exclus les deux pôles et toute ta région de prédilection. Ne m'invite pas chez toi. Ne me fais pas un coup pareil ou alors moi, je t'offrirai en retour un tour en bateau pour la traversée vers l'île de Sein par gros temps, un billet pour le pic du Midi où le manque d'oxygène te fera tourner la tête. A la fête foraine, qui se trouve justement à Rennes à ta période de prédilection, je t'obligerai à monter dans les manèges à sensations fortes et à circuler dans un labyrinthe de verre avec obligation de garder ta hotte sur le dos.

En plus, cerise sur la bûche, je te demande, s'il te plaît, de faire une distribution de cadeaux dans une favela. Je te laisse le choix. Un détour par un centre de réfugiés serait aussi de bon aloi.

Mon très cher Père Noël, j'ai bien conscience que je suis très exigeante et tu dois me prendre pour une mauvaise personne. Si je te demande la lune c'est parce que tu voyages la nuit et que je suis bien naïve. Si tu ne peux rien pour moi, tant pis et si c'est un gros péché de te menacer de sévices terribles n'en tiens pas compte car si il y a un lieu où je ne veux vraiment pas aller c'est au confessionnal.

Je t'embrasse, père Noël

PS : J'ai oublié de te dire que je ne veux pas aller non plus dans l’hémicycle de l'Assemblée nationale, mais ça tu n'y peux rien, je crois savoir que tu ne votes pas en France.

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