1 Wo yé lé yé lé Wo yé lé yé lé C’est la chanson du canoë Celle que chante le trappeur Joé En admirant la canopée
2 Wo yé lé yé lé Wo yé lé yé lé C'est la chanson en stéréo Que passe sur sa cassette Cléo En admirant son paréo
3 Wo yé lé yé lé Wo yé lé yé lé Mais qu'est ce qu'elle s’en vient foutre ici Cette satanée chauve-souris ? Voilà qu’ l'ambiance est toute pourrie On n’admire plus qu'un ciel tout gris
4 Wo yé lé yé lé Wo yé lé yé lé Qui est-ce qui a foutu la pagaille ? Qui est-ce qui a bouffé la papaye Pour qu’on se retrouve sur la paille ?
5 Wo yé lé yé lé Wo yé lé yé lé Qui a volé le ï tréma ? Qui nous fait tout ce cinéma Pour qu’ Joé dans son canoë Trouve la fin d’ sa chanson... pagaie ?
Dans une école, Marguerite, une toute petite bonne femme aux pommettes rouges, était la directrice d'Anne-Françoise, une institutrice aux méthodes surannées. La preuve elle racontait encore aux enfants des histoires de grenouilles qu'il fallait embrasser sur la bouche. « Beurk ! » disaient les bambins. Et aussi des histoires de prince charmant. « Même pas en rêve !» clamaient les petites filles. Et encore des contes de chevaliers. « N'importe quoi ! » s’esclaffaient les petits garçons. Vous remarquerez que dans cette école démodée tout était genré, très genré.
Un beau jour la maîtresse demande aux enfants de faire une ronde et de chanter en mimant la célébrissime chanson : « Savez-vous planter les choux A la mode, à la mode de chez nous ? ».
Il s'en suivait différents mimes. On les plante avec le doigt, avec le pied, avec l'oreille ainsi de suite. Les enfants qui n'avaient vu les choux qu'à l'étal du super marché étaient perplexes ; d'ailleurs ils n'en mangeaient jamais ou alors de temps en temps, à la cantine, des choux de Bruxelles, et encore en se pinçant le nez.
Une délégation alla se plaindre à Marguerite en disant :
- Nous les enfants nous n'aimons que les patates et nous en avons assez de planter des choux ! ».
La directrice leur conseilla de faire une bonne blague à Anne-Françoise et de changer le légume.
- De plus, dit la directrice, comme votre maîtresse adore les vers de terre, les limaces, les escargots, mettez-en dans vos paroles !
Voilà un excellent exercice de création et de concertation. Quand Anne- Françoise proposa de nouveau la plantation de choux, les enfants entonnèrent leur version :
- Savez-vous planter des patates, à la mode, à la mode ? Savez-vous planter les patates à la mode d'Anne-Françoise ? On les plante avec les limaces, à la mode, à la mode On les plante avec les limaces, à la mode d'Anne-Françoise.
S'ensuivaient des couplets avec des escargots, avec des vers de terre, des lézards et des scolopendres.
Anne-Françoise était un peu vexée mais ravie de voir sa classe frondeuse et inventive.
Elle ne reparla jamais des choux mais un matin quand elle attaqua « A la pêche aux moules, moules, moules ». Les enfants dirent :
-Non, Maîtresse ! Ça existe des chansons plus modernes ! Et si on écrivait du rap ? Rappe les choux, rappe les patates, rappe le poisson !
- Ou alors écrivons des recettes de cuisine ! proposa la maîtresse qui sentait que la situation lui échappait et ne voulait pas perdre la face.
Il faut bien que chacun sorte la tête haute de ce conflit des générations.
« Non, Cannelle, non ! Ne me laisse jamais plus ! ».
Comme tes cheveux épais m’ont manqué ! Viens marcher avec moi cette nuit, Guetter le regard des bonnes gens sur nous ! Pourquoi pas un jour mettre un tas de plumes Comme Annie Cordy et Line Renaud Et faire ainsi une revue… de presse ?
Quand je rentre à la maison Je retire ma parure de Cannelle Qui met des cornes de taureau Aux bons coqs pas gras. Assise près de mon poêle à pétrole, Je repose mon cœur blessé A la chaleur de la musique sacrée Et mon esprit aux étoiles livresques.
Oh mon bateau ! qui a des jambes Se dérobant, non d’alcool, mais de fatigue ! Wo yé lé ! Si je marche, C’est que je suis vivante. Au coin de la rue, Cannelle et moi, nous attendons Trains, bus et trams que d’aucuns, Sans les prendre, pensent mal famés.
Rappelle-toi quand tu es montée Dans la barque du pêcheur : Tu avais l’insouciance Que j’ai perdue sans toi. Hue, les chevaux de la folie ! Ma grand-mère disait Que tu avais des yeux à faire sauter Les boutons de braguette…
Pourquoi devrais-je, moi, Jeune fille vive comme toi, Me culbuter avec vieux tonneau De chêne ? Oh non, John ! Je ne veux pas de toi Quand tu ne voyages pas avec tes potes De bistrot. Vieux rêveur, celle que tu prends Pour ta vieille tante Koba Est toujours une belle Rosemarie Qui fait rêver les présidents.
Chaque phrase d'un texte est une suite de mots qui peuvent être des substantifs (S), des verbes (V), des adjectifs (A), des adverbes (Adv), des noms propres (Np) et des tas d'autres petites choses. Vous allez écrire en utilisant la structure d’un texte déjà existant. Réécrivez ainsi un poème sur l'amitié ou un récit de promenade fantaisiste à partir de la seule structure du texte original.
Exemple : Si vous avez la suite SVSSA vous pouvez écrire :
« Un agneau (S) se désaltérait (V) dans le courant (S) d’une onde (S) pure (A) »
Vous avez le droit d’ajouter des pronoms relatifs, des prépositions et tout ce que vous voulez du moment qu’on retrouve la structure demandée :
"Un loup (S) passa (V) par-là qui avait faim (S) et la réputation (S) d’être assez malhonnête (A)".
Vous pouvez ajouter de la ponctuation en plus de celle des phrases d’origine, voire la modifier.
Vous pouvez faire au choix le récit de la promenade fantaisiste ou le poème sur l’amitié voire les deux si vous avez le temps.
Bon courage !
N.B. Cette consigne est adaptée depuis la page 20 ,"Homosyntaxisme", du livre "L'Atelier d'écriture : éléments pour la rédaction du texte littéraire" d'Anne Roche, Andrée Guiguet et Nicole Voltz. - Paris : Dunod, 1995.
Les deux structures à respecter sont dans le document ci-dessous :
Elle rêvait, l'enfant, de partir voyager au beau pays des rêves bleus et justement son livre n'était pas un récit passionnant.
Alors, d'un seul coup, le sommeil la gagna et elle rêva d'un lapin qui courait, une montre à gousset ancienne à la main, un beau chapeau haut-de-forme sur la tête et son élocution empressée lui faisait bébégayer « Je suis en retard ! Je suis en retard !".
Soudain Alice le vit disparaître dans un trou. Son terrier ? La porte d'un pays magique menant au Nirvana ? Saisie d'une soudaine envie de divines surprises et d'aventures folles elle s'élança à la suite de ce drôle d'animal et s'engouffra dans le tunnel . A l'issue de sa chute elle atterrit sur le cul et sur un tas de feuilles mortes.
Il y avait devant ses yeux une clé et un flacon avec une étiquette « Buvez moi et vous verrez ! ». La Ligue antialcoolique, le ministre de l'Intérieur, celui de la Santé n'avaient donc jamais sévi par ici ? Très logiquement, parce qu'elle était curieuse, elle but goulûment à même le goulot de la petite bouteille. Aussitôt elle grandit, grandit et comprit soudain qu'elle ne pourrait plus passer par la petite porte que le lapin avait empruntée pour disparaître. Elle trouva fort heureusement un autre flacon qui lui permit de rapetisser. Alors, ayant repris taille humaine, après avoir subi une autre mésaventure avec les clés du Airbnb, elle ouvrit la porte et entra dans le jardin.
Il y faisait un grand soleil. Elle avança et rencontra Un bébé dans les bras d'une duchesse. On le secouait, il pleurait, on jetait du poivre. Ça tournait, petit à petit, crescendo, Au délire total Avec une marmotte qu'on faisait entrer dans une théière, Un chapelier qui disjonctait…
Puis arriva la reine : Une souveraine lourdement « Nächtige Königin » comme on dit chez Mozart, Une autocrate terriblement « Dame de fer » comme on dit chez Thatcher Salement cauchemardesque :
- Tête coupée ! Tête coupée ! Tribunal impitoyable ! Pas d’issue ! Réveil interdit !
Je t’aime, crapaud, Amour de batracien Qui me visites chaque soir dans mon jardin. J’attends ta venue, impatiente, Curieuse de chaque bruit, chaque son Qui se manifeste dans l’herbe, discrètement.
J’aime t’écouter Approcher dans l’ombre, Distinguer ta présence et ton attention. Crapaud, ma préférence, Chante ce soir à la lune La complainte de la mélancolie des cœurs !
Rappelle les aventures et les amours Dramatiques de Roméo et Juliette, Ces amants des clans en guerre ! Rappelle l’amour impossible De Cyrano pour Roxane A cause de cette disgrâce qui le handicape tant !
Car tu sais crapaud Ce que les obstacles font souffrir, Toi qui subis ta laideur depuis toujours. Ce que Carmen, Yseult, Quasimodo et tous les amoureux Traversent dans de difficiles épreuves, Tu ressens, tu comprends.
A l’innocent ange Cupidon Retourne la flèche, retourne l’inconséquence, La blessure qui inflige des douleurs , Martyrise le cœur ; Personne ne soigne ce mal, Ni ne peut y apporter de guérison.
Crapaud chéri de mon cœur Viens encore ce soir ! Mon cœur en souffrance attend que doucement Tu le consoles, lui, triste, Lui, affreusement malheureux, effroyablement En perdition, en errance… Il se réchaufferait A ton amitié toujours, chaque soir, chaque nuit… Je suis à toi, fidèlement.
Être amies Amies pour la vie Être amies d’enfance Être amies fidèles Fidèles amies pour la vie Être amies obstinément
Vivre et mourir Mourir un jour, oui Mais vivre jour après jour, en attendant que Un jour ou une nuit S’arrête la vie, pas l’amitié L’amitié, les souvenirs, la complicité
Mourir un jour d’hiver Seule à Mini-Ville ou à Maxi-Cité Toute mort est solitude et séparation Mourir dans un lit médicalisé À Maxi-Cité ou à Mini-Ville La mort arrive parfois trop tard
Mourir sur la route Voiture percutée, éclatée Tombée dans un ravin abruptement En chemin vers Maxi-Cité, Mini-Ville ou l’Espagne au soleil Mourir par beau temps En chantant en riant
Joyeuses en route vers Mini-Ville En chantant des ballades en racontant des blagues Le ravin s’ouvre sur la droite Que cache un virage La vitesse t’emporte, la vitesse Te porte et t’attire au fond
Amitié, belle amitié On te garde intensément au cœur Dans le cœur et dans la tête tu es là Tu es vivante Intensément présente, toujours L’amitié, la complicité restent Les souvenirs, toujours du bonheur et une tendresse Qui ne finit jamais
Mets un pied devant l'autre, marche ou crève, Animal, bête de somme, avance Vite, ne te retourne pas, regarde le ciel ! Doucement il se colore, se déplace ; Sa couleur change. La terre, la mer azur, Bleue comme une orange Ou noire comme la tempête.
cop. Louis Philippe Fernandes Vite, l’air se charge, s’alourdit. L’atmosphère, refrain, rengaine Leitmotiv symbolisant Venise. Gaiement chanté, joliment tournée Le poème, la ritournelle S’insinue ; la scie coupe brusquement La pensée qui se révolte : émeute, Fronde qui se rebelle, violence sensible. Vire, tes peurs reculent, fuient. L’audace, l’impudeur, la sensualité, La sexualité s’affirment, Osent outrageusement. La voie s’élargit langoureusement. L’origine du monde s’ouvre brusquement. La lagune pétille, s’illumine, accueille Fastueusement. Les églises s’incarnent, Deviennent … Les musées sont, symbolisent… Le sacré rôde et enveloppe.
Profite, âme errante, Respire, inspire. Vivant qui va mourir, Mort en sursis, Existe, résiste, débranche, Déconnecte-toi urgemment, Corporellement. L’esprit, le souffle, l’art Flamboient, explosent Subtilement et exultent. Mets un pied devant… l’autre, Le second automatiquement… Le rythme de ton cœur, Vagabond du monde perpétuellement Curieux… éternellement. Le ressac, Le retour, la résurrection de Pâques. La renaissance italienne. Les années folles. L’art déco. Correspondances.
2) Assemblez les dix mots choisis deux par deux de manière aléatoire ou sans réfléchir à un lien quelconque entre eux. Vous obtenez cinq paires de mots.
3) Imaginez que vous devez faire deviner aux autres membres présents deux des mots que vous avez associés. Pour cela vous devez trouver un « mot malin » qui établira un lien entre les deux mots de la paire. ce mot peut être un nom propre ou un nom commun suivi d'un adjectif.
Par exemple pour faire deviner « cavalier » et « Espagne » vous pouvez proposer « Don Quichotte ».
Faites cela pour vos cinq paires et ajoutez vos cinq mots malins à votre liste de mots à faire figurer dans votre texte. Celui-ci pourra être une lettre de voeux, un bilan de l’année 2022 ou ce que vous voudrez.