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L'Atelier d'écriture de Villejean

26 avril 2022

Préférer Cyrano / Jean-Paul

Hé quoi ! C’est Diogène insultant Alexandre ?
La liberté mérite-t-elle un tel esclandre ?

Certains s’en sont allés à la pêche au merlu ?
Le joueur de galoubet a été réélu !

D’autres ont regardé nuages blancs aux nues ?
Ne vous inquiétez pas, la farce continue !

Si ces comportements vous semblent déplacés
Dénoncez-les à votre roi dans un placet !

Tout ça ne rendra pas aux Belges le Congo
Ni la voix déchirée du pur produit Arno ! 

Nous allons déjeuner chaque jour d’un crapaud [1],
La Scarpe se joindra comme hier à l’Escaut.

Nous qui ne sommes rien, les coquins, les bélîtres,
Regrettons donc plutôt que derrière la vitre
De la pâtisserie de maître Ragueneau
A disparu son plus affriolant gâteau,
Le poupelin, dont la forme est celle.. d’un sein !

Pour autant, taisons-nous. Il n’est pas d’assassin
Pire que ce Tempus-Fugit, duc de Saturne !

Dès lors allons traîner nos paisibles cothurnes
Vers la Mère Gigogne, à l’ombre de Thalie,
Au théâtre de foire, aux farces d’Italie !

Allons voir s’agiter l’aimable Scaramouche
Et réentendre « A la fin de l’envoi je touche ! » !

Laissons dormir cinq ans le sosie de Chirac :
Il paraît qu’on rejoue « Le Fou de Bergerac » !

Aux sinistres ministres, ambitieux, ridicules,
Prêts à vous déclarer : « J’en ai sous la cuculle [2] ! »
Préférons le panache et les terribles trognes,
L’aplomb et la santé des cadets de Gascogne !

A ces Félixérie [3], à ces Urimédonte [4] ,
Opposons ce géant, ce fier, ce mastodonte
Qui, soûl sous le balcon ou du siège d’Arras,
N’a de cesse que de nier la guerre lasse
Et, par procuration, parce qu’il se croit pire
Qu’il nez
- Pardon qu’il n’est ! -
D’écrire tout l’amour que sa Roxane inspire !

2022-04-16 - 285 114


1 : expression signifiant « avaler des couleuvres »
2 : capuche de sweat à capuche d’ecclésiastique
3 et 4 : Nom de précieuses : Félixérie est Mademoiselle Ferrand, Urimédonte, Mademoiselle Vaugeron

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5 avril 2022

Consigne d'écriture 2122-25 du 5 avril 2022 : Fifiches à gogo

Fifiches à gogo

 

2122-25 Consigne - Fifiches à gogo de Lécroart

C’est le nom d’un recueil de dessins d’humour d’Etienne Lécroart. Un bon nombre de ces dessins sont des détournements de scènes bien connues des contes traditionnels.

L’animateur a rassemblé ici un certain nombre de légendes ou de dialogues qui donnent leur sel à ces saynètes.

Il vous est demander d’en réutiliser quelques uns comme incipit d’une nouvelle histoire ou comme éléments constitutifs d’un dialogue ou d’un récit nouveau.

Ah ben fallait pas me réembrasser !
A mon tour ! A mon tour !
Laissez ma chevillette tranquille ! Vous vous êtes trompée d’histoire !
Oui, bon OK ! Et à part des bons gros enfants joufflus, tu veux quoi pour ton Noël ?
Les préparatifs de l’expédition Petit Poucet en Amazonie.
C’est Simplet qui a fini ma pomme… Si vous pouviez aussi faire quelque chose pour lui ?
Waouh ! Vous avez obtenu la carotte d’or !
J’ai beau savoir que ça n’existe pas,  je ne suis pas rassurée !
Ah, désolé, il ne nous reste que du « huit lieues » !
Ah ouais, celle-là je la connais mais en la mineur.
Ouais ben nous c’est Grincheux, Revêche, Bougon, Boudeur, Grognon, Acariâtre et Rabat-joie ! Et on t’emmerde !
Mais enfin ? Qui veux-tu attirer avec une maison en épinard ?
Tiens, ne sors pas les mains vides, voilà la poubelle et la liste des courses !
Un profond malaise envahit l’assemblée quand Gulliver demanda s’il pouvait utiliser les toilettes
Enfin, rappelle-toi ! Tu es sûr d’avoir pris le petit avant de partir ?
Non, aucun de nous ne s’appelle Serviable… Pourquoi ?
L’entretien de Paul au poste de 8e nain se passa bien jusqu’à la question piège sur sa taille.
OK, Grand-mère, j’ai des grandes dents mais ce n’est pas beau de se moquer !
Sous des atours délicats, Blanche de Forteteste cachait une âme rebelle.
Oh là là, c’est le portrait de son père !
Oh hé, si t’arrives pas à dormir, t’as qu’à prendre de la pomme empoisonnée !
Vous ne connaissez pas une autre chanson que « J’ai une belle dinde et un cochon bien gras ?
Mais calme-toi ! C’est le quinzième préservatif que tu éclates !
C’est pas vrai ! Je ne peux pas vous laisser seuls cinq minutes !
Atchoum prend de l’aspirine, Dormeur des vitamines et Grincheux des antidépresseurs.
Ah non, M. Nif-Nif, les chèques en bois n’ont aucune valeur ici !
Ahrr ! Impossible de dormir, je sens un brin de paille là-dessous !
Ben non, je ne vois pas ce que tu lui trouves de déréglé à mon miroir magique.
Aaaah ! A quoi bon continuer, tout a déjà été dessiné !
Ben on est bien ici. Pourquoi aller plus haut ?
Voilà, j’ai mis les plumes. Que fait-on maintenant ?
Là ! Relaxez-vous ! Dans quelques minutes votre phobie des corridas aura disparu.
Ah la la, m’en parle pas ! En ce moment j’ai un boulot de dingue.
Eh oui, mon nom, je le signe à la pointe de l’épée d’un Z qui veut dire Zorro.
Ahr, je ne sais jamais : meuh, ça prend un h ou pas ?
Dire qu’il y a encore quelques mois, c’était un personnage de premier plan…
Superman se marie.

5 avril 2022

Le petit korrigan aux épinards / Anne J.

 

2122-25 Anne J

La petite bonne femme se retourna et contempla le petit korrigan vert couvert de boue et de terre qui lui faisait face :

- C’est pas vrai ! Je ne peux pas vous laisser seuls cinq minutes !

 Le korrigan haussa les épaules et murmura :

- C’est pour le concours de château de sable demain, je voudrais vraiment gagner, tu comprends, on peut avoir un sifflet en bois, une casquette du tour de France et douze stylos bille de toutes les couleurs ! Mais il me faut des épinards pour couvrir ma maison.

- Des épinards, on aura tout vu ! Et c’est une raison pour te rouler dans la boue ? Oh là là, c’est le portrait de son père, celui-là ! Mais enfin ? Qui veux-tu attirer avec une maison en épinard ?

Maman, c'est un concours de maisons écolos et je veux faire une yourte à ossature bois et couverte avec des feuilles d’épinards, ça va être si beau et si confortable, en plus d’être écolo !

- La semaine dernière, c'était un concours sur les énergies renouvelables et tu m'as fait acheter des tonnes de papier de couleurs et de baguettes de bois pour faire tes petits moulins à vent ! Il en reste encore dix cartons à la cave !

- Mais c'était une super idée, au lieu d'extraire le reste du pétrole que la Terre a mis des millions d'années à faire, d’utiliser le vent et les petits moulins pour fournir de l’électricité ! On pourrait peut être même les mettre sur les avions pour les faire voler, ça polluerait moins !

- Mais enfin pourquoi prendre l'avion ? On est bien ici. Pourquoi aller plus haut ?

La petite bonne femme posa son panier sur le sol car il était lourd et soupira. Elle avait toujours eu un faible pour son petit dernier surtout qu’il était vraiment un bon élève et plus agréable à vivre que ses sept frères car eux c’étaient Grincheux, Revêche, Bougon, Boudeur, Grognon, Acariâtre et Rabat-joie !

Le petit korrigan reprit :

- Tu nous a bien raconté que quand tu étais petite, tu avais fait manger des boites et des boites de fromage frais à ta famille, pour gagner un poney ! A chaque boite on avait une vignette et il fallait remplir la carte de vignettes pour concourir ! Alors : A mon tour ! A mon tour !

D’accord, je vais t’aider mais là en ce moment j’ai un boulot de dingue à préparer les costumes pour la grande réunion des korrigans de la Pentecôte, alors file sous la douche !

Le petit korrigan disparut pendant vingt minutes puis revint tout propre et tout joyeux. La toute petite bonne femme lui donna un grand sac et s’exclama : Tiens, ne sors pas les mains vides, voilà la poubelle et la liste des courses ! Je te rejoins dans 5 minutes au jardin et je vais t’aider à les ramasser, tes épinards !

2122-25 Anne J

5 avril 2022

G comme Gorille / Adrienne

2122-25 Adrienne - safari

« A mon tour ! A mon tour ! » avait-il crié en sautant du minibus, tout excité.

Il avait confié l’appareil à son épouse et s’apprêtait à poser pour la photo la plus réussie de leur safari, celle qu’il voyait déjà, en agrandissement dans un joli cadre, sur le mur au-dessus du canapé, dans le salon.

5 avril 2022

Conte de la carotte d'or / La Licorne

 

 

Dire qu'il y a quelques mois, c'était un personnage de premier plan...
Tout le monde avait déjà oublié  Edouard. 
Le grand Doudou et sa barbe en cours de blanchiment.
Où était-il passé ? Personne ne le savait.
 
On racontait  qu'après avoir chaussé de petites lunettes rondes, il avait frappé à la porte d'une princesse de la "Haute" qui vivait au milieu de la forêt politicienne et y "faisait le ménage". 

- Je suis "Prof" avait-il annoncé, en pliant les genoux, persuadé que la Belle n'y verrait que du feu. 
Malheureusement, l'affaire ne s'était pas déroulée comme il l'avait prévu, car sous des atours délicats, Blanche de Forteteste cachait une âme rebelle.

- Laissez ma chevillette tranquille ! Vous vous êtes trompé d'histoire ! répliqua-t-elle sans ménagement.

Edouard était donc reparti vers d'autres horizons. Il avait retrouvé sa propre cabane et s'était fait une raison :

-
Ben on est bien ici. Pourquoi aller plus haut ? 
 
Ce qui avait fait aussitôt de la place pour d'autres ambitions. 

- A mon tour ! A mon tour !  hurlait la bande de nains puissants.

Ils étaient nombreux à chercher parrainage pour la course à la Carotte d'Or.
Petits Poucets perdus, ils se haussaient de toute leur taille pour avoir l'air plus grands.
Certains grimpèrent même à toute vitesse l'arbre des promotions pour une lueur d'espoir.
 
Rapidement, douze nains capables se détachèrent du lot.
Mais au bout de quelques mois, la sentence de l' Ogre des Sondages tomba :
"Ah, désolé ! Il ne nous reste que du huit lieues !"
Il n'en resta donc plus qu'huit dans la course (normal...me direz-vous...dans une course à la carotte ;-) ).
 
Parmi les "recalés", il y avait un grand gaillard des Pyrénées dont on disait qu'il pouvait abattre un ours d'une seule main...On le surnommait Gulliver. Il horripilait les autres qui le trouvaient bien trop grand pour eux. Son humeur joviale et son caractère de bon vivant leur tapait sur les nerfs. Comment pouvait-il continuer à rire et à plaisanter par les temps qui couraient ?

- Ouais ben nous c’est Grincheux, Revêche, Bougon, Boudeur, Grognon, Acariâtre et Rabat-joie ! Et on t’emmerde ! lui lançaient les nains polis. Non, aucun de nous ne s’appelle Serviable… Pourquoi ?
 
Un autre prônait le vert partout.

Mais enfin ? Qui veux-tu attirer avec une maison en épinard ? lui rétorquait-on.
 
Un candidat se prenait pour le Sauveur :

- Eh oui, mon nom, je le signe à la pointe de l’épée d’un Z qui veut dire Zorro, annonçait-il fièrement à la TV...D'ailleurs, son entretien au poste de héros national se passa bien ... jusqu’à la question piège sur sa taille.
 
Il y avait aussi quelques candidates. 
 
La binoclarde défendait ceux qui "vont au charbon"...

- La chanson des travailleurs ? Ah ouais, celle-là je la connais mais en la "mineur"...
Ayi, ayo...
 
La Brune citadine hésitait :

- Je "meuh " présente... Ahr, je ne sais jamais : "meuh", ça prend un h ou pas ?
 
La première Blonde se ridiculisait en meeting...

- Tu ne serais pas un peu fatiguée, Val ?

-
Ah la la, m’en parle pas ! En ce moment j’ai un boulot de dingue. Mais bon, je vais gagner, c'est sûr...je suis la plus belle ...mon miroir me l'a dit... Ben non, je ne vois pas ce que tu lui trouves de déréglé à mon miroir magique.
 
Quant à la deuxième Blonde, elle faisait l'unanimité :

-  Oh là là, c’est le portrait de son père !

A son habitude, la Marinette attaquait férocement l'autre "extrême" : 

-
OK, Grand-mère, j’ai de grandes dents mais ce n’est pas beau de se moquer ! lui répondait son adversaire de toujours, en oubliant qu'il était plus vieux qu'elle...
 

2122-25 La Licorne - 51667-planche-bd-fifiches-a-gogo 2

L'Ex-Grand-Carotteur, lui, passablement plombé par son passé, refusait tout débat : 

-
Là ! Là ! Relaxez-vous ! lui soufflait son conseiller en communication, dans quelques minutes votre phobie des corridas aura disparu.

- Comment voulez-vous que je me relaxe ! C'est la guerre ! Partout ! Regardez : Atchoum prend de l’aspirine, Dormeur des vitamines et Grincheux des antidépresseurs. Quant à moi, impossible de dormir,  je sens un brin de paille là-dessous !

- Oh hé, si t’arrives pas à dormir, t’as qu’à prendre de la pomme empoisonnée ! lui conseillaient les autres. Et le petit pois, ne le cherche pas, il est...dans ta tête !

L'ambiance commençait à devenir très très chaude. On était sur le poing d'en venir aux mains. 
 
C'est à ce moment-là que débarqua la reine Blanche, née Trogneux...

- C’est pas vrai ! Je ne peux pas vous laisser seuls cinq minutes ! Arrêtez vos batailles de polochons, les enfants. C'est pas sérieux ! Voilà, j'ai remis les plumes dans l'oreiller. Que fait-on maintenant  ? Y'a plus rien dans le frigo...

Elle tendit alors un papier au Superman qu'elle avait épousé :

 - Tiens, mon amour, ne sors pas les mains vides, voilà la poubelle et la liste des courses ! Et fais gaffe, l'épicier ne prend pas les chèques en bois !

2122-25 La Licorne - chèque en bois

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5 avril 2022

Une Idylle inattendue / Jean-Paul

2122-25 Jean-Paul -Blanche de Forteteste

Sous des atours délicats, Blanche de Forteteste cachait une âme rebelle.

Cela embêtait fort ses sympathiques géniteurs, Guillaume et Brunehilde de Forteteste, roi et reine du pays de Marche-Luy-Dessus, qui n’avaient que cette mijaurée teigneuse comme descendance et se désolaient de la voir refuser, un à un, tous les prétendants qu’ils lui présentaient.

- Vos prétendants, si je les déprécie, c’est que ce sont des prétentieux. Ils ne s’attendent pas à ce que je leur expose mes attendus, mes attentes et mes besoin d’attentions. Certains s’en offusquent et font demi-tour. Les autres prétendent que je suis folle. L’affaire est entendue : je ne me marierai qu’avec un gentilhomme qui saura m’écouter. Ne m’en présentez plus.

Tout ce qu’il y avait de jouvenceaux à marier dans le royaume était de toute façon venu tenter sa chance et s’était esbigné penaud devant cette demoiselle de caractère, férue de rhétorique et dotée par là-dessus d’une très grande culture : elle portait des bas bleus et un hennin pointu sous lequel « elle en avait ». Seuls de temps en temps encore désormais quelques étrangers de passage étaient invités à venir présenter leurs fromages à la zappée, pardon, leurs hommages à la frappée.

***

Ce jour-là, c’était au tour de Superman de se coller à l’entreprise de séduction coton. Il entra dans le grand salon où Blanche tricotait une écharpe de supportrice du SRFC, le Syndicat Reconnu des Filles de Caractère.

- Bonjour Dame Blanche, ô ma Blanche ! Je m’appelle Superman et je joue du ukulélé.

La princesse leva les yeux de son ouvrage et pouffa de rire en voyant la tenue du bonhomme : un horrible collant bleu pervenche recouvert d’un slip rouge lui moulait les couilles, l’écusson portant les armes de sa famille était brodé très large sur son poitrail et il traînait derrière lui une très longue cape rouge.

- Faites donc entendre votre mélopée, seigneur Superman. Ca fait longtemps que j’ai pas ouï ni même joui d’un poil d’uku !

Superman se râcla la gorge, fit quelques « Ploïnk ! Ploïnk ! » sur son petit instrument et entonna « La Dinde et le cochon », une chanson moyen-âgeuse, donc moderne, très ambiguë et très risquée dans le contexte que nous avons évoqué plus haut. Quand il eut terminé, Blanche de Forteteste lui demanda :

- Vous ne connaissez pas une autre chanson que « J’ai une belle dinde et un cochon bien gras » ?

- Si bien sûr mais la suivante, que j’ai écrite et qui a été primée au festival jumelé de la Rose d’or de Gif-en-Josas et de la carotte de Jouy-sur-Yvette n’est peut-être pas vraiment audible par vos chastes oreilles ?

- Waouh ! Vous avez obtenu la carotte d’or de la chanson paillarde ? Mais c’est excellent ! Tenez, enfilez donc un peu ce costume pour me la chanter !

- Quel costume ?

- Celui qui est derrière le paravent ?

- Voilà, j’ai mis les plumes ! Que fait-on maintenant ?

- Montre voir et fais entendre !

- Ca s’appelle « les préparatifs de l’expédition petit Poucet en Aamazonie ».

- Envoie la sauce !

- « Amazone, à ma zone, erre, ô Jane,
Je n’ai pas songé
Pour trouver point G
A prendre cailloux
Pour marquer chemin !

Amazone, à ma zone
Quand tu cries
J’ai l’oreille cassée
Et quand tu débordes
Jusqu’à l’Orénoque
Noque Noque Noque
On heaven’s door
J’ai le coeur en déroute
Jusqu’à Noke Noke le Zoute »

- Génial, Superman ! Génial ! Mais laissons tomber les chansons. Est-ce que tu veux bien rivaliser avec moi au concours du plus gros ballon ?

- Pourquoi pas ? Tout le monde prétend que je ne manque pas d’air !

2122-25 Jean-Paul - Superman en truc à plumes

***

Le roi et la reine de Marche-Luy-Dessus s’inquiétaient. Cela faisait une heure que le jeune freluquet était chez la princesse et elle ne l’avait toujours pas foutu dehors. Au mieux, d’habitude, l’examen durait cinq minutes.

Vous savez comme sont les parents dans ces cas-là : ils ne purent s’empêcher d’aller coller leur oreille à l’huis pour y ouïr, venant d’elle et lui, des choses très surprenantes comme :

- A mon tour ! A mon tour !
- Mais calme-toi ! C’est le quinzième préservatif que tu éclates !
- Ah ouais celle-là, je la connais mais en la mineur !
- Oui, bon OK ! Et à part des bons gros enfants joufflus, tu veux quoi pour ton Noël ?
- Laissez ma chevillette tranquille ! Vous vous êtes trompée d’histoire !

***

Superman revint le lendemain, le surlendemain et neuf mois plus tard on s’aperçut qu’il avait gagné au concours du plus gros ballon.

Superman ! Dire qu’il y a encore quelques mois, c’était un personnage de premier plan ! Demain Superman se marie !

29 mars 2022

Consigne d'écriture 2122-24 du 29 mars 2022 : Faites parler les tableaux

Faites parler les tableaux

 

Consigne extraite de "1001 conseils pour l’écrivain en herbe (Casterman, 2004, p. 42)".

Choisissez, dans un fascicule de la collection « Regards sur la peinture » distribué par l’animateur, un tableau dans lequel apparaît un personnage.

Choisissez ensuite un autre tableau.

Racontez le personnage du premier tableau : qui il est, ses petites habitudes, ses jeux préférés, son caractère, s’il vit tout seul ou non, etc.

Le second tableau représente le rêve ou le cauchemar que le personnage du premier tableau fait toutes les nuits.

Racontez ce rêve et ce qui va se passer pour le rêveur, comment son rêve agit sur lui et l’incite à dire ou faire des choses et quelles choses.

2122-24 Consigne Van Gogh


N.B. Nous avons utilisé les fascicules sur Raphaël, Seurat, Gauguin, Botticelli, Renoir, le douanier Rousseau, Van Gogh, Le Caravage, Monet, Léonard de Vinci et Toulouse-Lautrec

Tout autre livre d’art ou reproduction de tableau en votre possession ou image récupérée sur Internet fera aussi l’affaire. La Joconde peut-elle rêver d’’une croisière sur le Radeau de la Méduse ? Et la Vénus de Botticelli d'assister au sacre de Napoléon ? ;-)

29 mars 2022

Mot inconnu / La Licorne

Voilà dix jours qu'ils dérivaient. Dix jours qu'ils s'accrochaient, par désespoir, à quelques planches mal clouées. Dix jours qu'ils subissaient le soleil brûlant, le vent désséchant et les vagues salées... Les trois quarts d'entre eux avaient sombré... Ceux qui restaient étaient au bord de la démence. Louis tentait de rassembler ses dernières forces, mais à vrai dire, il n'avait plus qu'une obsession : rester en vie.

Il regardait les corps autour de lui...

Vêtements en lambeaux qui laissaient apparaître une peau pâle comme la mort... cheveux collés par le sel... côtes apparentes... ses camarades n'étaient plus que des morts-vivants, plus que l'ombre d'eux-mêmes... Régulièrement, un rescapé basculait... et le bruit de son corps plongeant dans l'eau, le plus souvent au milieu de la nuit... au milieu de son sommeil... ne faisait presque plus réagir personne.

Seuls ceux qui avaient pu trouver un morceau de ficelle suffisamment solide pour s'attacher réussissaient à "tenir" sur cet esquif ballotté dans tous les sens. Louis  faisait partie du lot et il veillait à tout moment sur la corde salvatrice. 

Il avait maintenant du mal à éprouver quoi que ce soit. Les émotions exacerbées du début avaient laissé la place à une apathie résignée, à une économie de gestes et de sentiments qui frisait l'indifférence. Les sensations corporelles primaient sur tout le reste : le froid, la douleur, la faim. Plus rien d'autre n'existait. Les frissons. Le vide au creux du ventre, le vide insupportable.

Il observa de près son voisin le plus proche... Cela faisait deux jours que le malheureux n'avait plus prononcé un mot. Il était inerte. Cramponné au mât. Ses joues, sous l'effet du soleil, étaient devenues écarlates... Son nez, agressé par le sel, avait doublé de volume... La peau de son front commençait à se rider comme une vieille pomme...

Le soleil tapa encore plus fort ce jour-là. La tête lui tournait. Il avait des visions dérangeantes... Au début de la soirée, son voisin perdit conscience. Au matin, il ne donnait plus aucun signe de vie. Louis n'aurait su dire ce qui se passa ensuite. Il ne se souvenait de rien. Juste du fait que le vide, le vide insupportable s'était calmé.

Ce n'est que deux jours plus tard qu'ils croisèrent l'Argus. Plus personne n'y croyait. On les débarqua à  Saint-Louis. Et pendant qu'ils reprenaient des forces, les journaux s'emparèrent aussitôt de l'affaire. Des mots terribles circulèrent : naufrage-scandale-incompétence-désastre-hécatombe...

Le dernier, le plus terrible de tous ne le toucha qu'à retardement, mais définitivement. C'était un mot qu'il n'avait jamais entendu auparavant, un mot étrange, à consonance scientifique, un mot qui ne semblait pas fait pour lui, un mot qu'il aurait aimé ne jamais connaître...Pourtant il s'étalait un peu partout à la une des journaux du monde entier et il était désormais impossible d'y échapper : "anthropophagie".

29 mars 2022

La Sieste / Anne J.

2122-24 Anne J

Peinard,
ça c'est la belle vie !

Auprès de mon arbre, je vivais heureux !

Une petite brise pour rafraîchir le soleil,
le chant des oiseaux,
l'ombre de mon arbre
et le nez dans mon chapeau
pour me préserver des bestioles :
une longue sieste à rêvasser
mais hélas je me suis endormi et je me suis vu...

2122-24 Anne J

Au boulot,
C'est un cauchemar !

A genoux sur un parquet
à transpirer chez les riches,
huit heures par jour,
raboter , poncer , peindre,
cirer , récurer , vernir
sous l’œil attentif d'un patron
prêt à vous hurler dessus
« Plus vite, plus fort ! »

Pincez moi, que je me réveille
pour goûter les charmes bucoliques
de ma longue pause d'après midi
en pleine conscience !

29 mars 2022

Un peu d’air frais ! / Anne J.

2122-24 Anne J

 Enfin un peu d'air frais !

Tous les parfums mélangés dans ce salon me donnent mal au cœur.

Sous cette toile rouge et blanche
Il fait une chaleur !

Avec mon frac et mon chapeau de cérémonie
je transpire
et Dieu que cette réception est ennuyeuse !

Les bavardages sont insipides,
le discours est pompeux,
le champagne tiède,
les petits fours ramollis ;
Les musiciens font ce qu'ils peuvent
mais j'aimerais tant être ailleurs !

Au bord de la rivière
dans mon costume de bain
prêt à plonger dans l'eau claire et fraîche.

Ah, rester là a regarder passer les nuages
et les belles baigneuses !

 

2122-24 Anne J

 

 

 

 

"L'Homme sur le balcon" et "Baigneurs" sont des tableaux de Gustave Caillebotte.

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