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L'Atelier d'écriture de Villejean

22 février 2022

T comme Tenues ou T comme Théâtre /Anne J.

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Je ne saurais choisir ?

Ces improbables costumes à carreaux me rappellent mes onze ans. J'avais tant voulu un pantalon semblable pour entrer en 6ème, marron et brun et à pattes d'eph, vengeance de l’école des sœurs où le port du pantalon - convenable - n’était autorisé que l'hiver et sous une jupe pour tenir chaud. J'ai tant imploré ma mère que j'ai fini par l'avoir, summum de l'élégance et de la modernité.

Vous les trouvez ringardes, ces tenues ? Moi je les adore !

T comme théâtre
T comme tutu
T comme terreur de monter en scène
T comme tentation de s'enfuir très loin

Dans ce théâtre et dans ses coulisses, j'ai couru habillée en petit rat.
Je crois que j'aurais préféré défiler au carnaval de Venise, enveloppée dans une cape et masquée.

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22 février 2022

P comme Plumes / Maryvonne

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Dans mes rêves les plus fous, j'imaginais qu'un jour je porterais des plumes. Alors, quand je vis ce loup tout emplumé à l'atelier carnaval du quartier, je bondis, toutes serres devant, pour me saisir de cet attribut coloré.

Si les plumes avaient été noires et blanches je me serais bien vue en oiseau local, telle la pie et sa célèbre queue de cérémonie pour V.I.P. J'aime tant ce noir bleuté sur ses revers de soie qui tranche avec le plastron blanc. Alors je me serais envolée au-dessus des champs de chez nous pour admirer les multiples couleurs du bocage, les verts tendres des jeunes pousses, les verts soutenus du maïs, le jaune éclatant du colza et les différentes nuances de marron de la terre nue.

De quelques coups d'ailes, je suivrais comme le font les migrateurs la piste du canal ou autres voies d'eau, véritables autoroutes des vacances de nos amis ailés.

Si mes plumes avaient été grises et vertes, je serais entrée discrètement dans le V des canards. Si elles avaient été beige foncé comme la perdrix, je serais restée au sol avec
mes petits, car j'ai trop peur des chasseurs.

Mon grand rêve était le vol plané au dessus de la mer comme le goéland, ça c'était bien tentant.

Mais voilà, les plumes que l'on me proposait étaient très colorées, c'est donc en oiseau exotique que mon imagination allait prendre son essor.

En petit colibri ? Non! Les plumes de mon loup étaient trop grandes. Elles méritent une grande envergure comme le condor mais il est noir et blanc lui aussi comme nos pies.

Finalement je réfléchis - même si j'ai une cervelle de moineau -. Je veux être un oiseau des îles et je survole la mer et les volcans, les champs de cannes à sucre, j'admire mon reflet dans la transparence de l'eau. Niveau atterrissage je me pose sur les flamboyants tout rouge, les jacarandas tout violet, toutes sortes de palmiers me servent de perchoir et les oliviers de cantine. Je fête Noël au soleil parmi les roses de porcelaine, les alpinias et les oiseaux de paradis. Je bois dans les corolles des hibiscus. Je voyage dans un ciel multicolore et je plonge dans la mer rougie par le soleil couchant. Je suis en vacances, loin de chez moi, dans le ciel si bleu.

Sans doute les costumes de ce carnaval m'ont embarquée dans un tourbillon de couleurs et la pluie de confettis va s'ajouter tout à l'heure à la débauche de teintes vives et gaies comme la fête, la fête de carnaval.

22 février 2022

P comme Plumes / Laura

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P ierrot, prête moi ta plume

L a chandelle est morte, rallume

U ne des étoiles dans la brume

M on coeur est plein d'amertume

E t avec ses mots, je l'assume

S eul le vent agite l'écume

22 février 2022

C comme Clowneries / Marie-Thé

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Ils sont venus, ils sont tous là, les Bretons devant l’opéra avec leurs chapeaux ronds. Des parents, des enfants, des grands-parents, des blonds, des bruns.

A Rennes, sur la place chauffée au soleil, ils regardent les deux clowns vêtus de costumes écossais bizarres qui vont leur raconter de drôles d’histoires. Les deux artistes espèrent l’explosion des rires de tous ces gens venus les écouter.

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Sur la place chauffée au soleil, une belle blonde à la peau blanche, une jolie brune à la peau noire, comme deux sœurs complices, se tiennent la main. Elles attendent joyeusement le moment qui déclenchera l’hilarité générale.

cm9801Sur la place chauffée au soleil, assis sur les pavés, des petits finistériens, un drapeau breton dans les mains, ont aperçu le photographe. Intimidés, ils esquissent un léger sourire, en surveillant les clowns qui, dans un instant, leur feront oublier la fatigue du voyage.

Sur l’estrade, les clowns commencent leur numéro. Le triste et le comique se coupent la parole, se disputent, se réconcilient, prennent le public à témoin, s’en vont, attendent les appels des enfants et reviennent sur la scène en chantant.
C’est joyeux, naïf, sympathique. Le soleil brille, c’est le printemps. Cet après-midi la vie est belle, adieu les soucis, « Au revoir la compagnie » chantent les clowns en s’en allant !

22 février 2022

W comme Waar is dat feestje ? / Adrienne

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Impossible de savoir si c’est parce que les festivités du carnaval avaient été interdites les deux dernières années, mais le fait est là : une foule nombreuse se serrait le long du parcours, les cafés étaient bondés et les enfants de 7 à 77 ans – et même au-delà, selon certains observateurs bien informés – chantaient et criaient, complètement surexcités :

« Waar is dat feestje ? Hier is dat feestje ! » (1)

Texte d’anticipation pour le carnaval de 2023, s’il a lieu. smiley2

 

Ceux de 2021 et 2022 ont été annulés et ça nous rend très très tristes, à nous tous qui avons dans la plupart de nos villes une longue et intense tradition carnavalesque.

 (1) « Waar is dat feestje? Hier is dat feestje! » (Elle est où, cette petite fête? C’est ici qu’elle est, la fête !) est plus scandé que chanté partout où on veut mettre de l’ambiance, par exemple lors des matchs de foot. 

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22 février 2022

B comme Batucada / Jean-Paul

cb9807Ni Jean Sébastien Bach, ni Ludwig Van Beethoven ! Pas même Béla Bartók et encore moins Benjamin Britten !

Aucun de ces compositeurs n’a daigné nous pondre un concerto pour pianoforte et batucada !

Pourtant, une Sonate au clair de lune avec des percussions et des coups de sifflet, ça mettrait un peu de vie salle Gaveau ou Salle Pleyel, non ?

Vous imaginez Pierre Boulez dirigeant le « Réveil des oiseaux » de Messiaen au sifflet ?

Et de jolies danseuses brésiliennes, emplumées autant que dénudées, ça nous mettrait un peu plus de joie au coeur que ces violoncellistes déplumés qui envoient comme à l’abattoir la musique de Penderecki et Wagner dans les appareils auditifs de vieux actionnaires déplumés autant que dé(si)cavés ?

Quoi de plus triste à entendre qu’un quatuor à cordes ?

Oui, c’est ça : deux quatuors à cordes. Avec l’intégrale en CD des quatuors à cordes de Schubert, la corde pour se pendre est-elle offerte en prime ?

Car la batucada est gaie, car la batucada égaie : c’est un orchestre de percussions diverses qui joue la musique des sambas au Brésil.

cb9803Et ce costume blanc brodé de jaune et de bleu, ne siérait-il pas mieux aux musiciens de l’Orchestre Symphonique de Bretagne que la queue de pie ou la robe de soirée noire ? Pourquoi le musicien classique s’habille-t-il toujours comme s’il allait à l’enterrement de l’hymne à la joie ? On ne peut pas se pavaner un peu plus quand l’infante est défunte ? Après tout, elle n’était pas de notre famille ! Et l’Espagne, c’est loin !

C’est pourquoi il faut souligner les efforts de la violoniste, Madame Bling-Bling, pour faire scintiller ses boucles d’oreille à chaque concert ! C’est pourquoi il faut applaudir la charmante altiste (altruiste?) de l’OSB qui ne craint pas de se produire au sein du groupe Am’nez zique et les Biches pour accompagner « Estelle » de Pierre Perret ou « Julie la petite olive » des Wriggles !

Voilà. J’ai tout dit sur l’immobilisme du monde et ses quelques exceptions : cette photo a été prise il y a vingt ans et rien n’a changé depuis sur Radio Classique ! Elodie Fondacci est toujours là, Christian Morin est une publicité vivante pour le placement de l’âge de départ en retraite sur le curseur « 84 ans » et on nous y incite toujours, entre deux tubes de Chopin et Vivaldi, à mourir au plus vite pour léguer nos biens à une association philanthropique (de type Orpéa aux enfers ?) ou à vendre notre maison en viager. Reviens, Pierre Tchernia, ils sont devenus fous ! Ce monde est décibatudément batucadastrophique !

22 février 2022

P comme Parasol / Jean-Paul

22 février 2022 ! La Bretagne est en manque de parapluies et surtout de parasols !

Parmi les effets néfastes du phénomène de réchauffement climatique de la planète il faut constater maintenant dans notre région une pénurie de ces instruments portatifs destinés à protéger le crâne et le haut du corps des rayons d’un soleil désormais trop généreux.

Les messieurs, bien sûr, peuvent porter des casquettes ou chapeaux plus ou moins larges – borsalino, panama voire sombrero. La chemise en coton, la veste légère ou le polo Brassens protègent des coups de soleil leurs avant-bras.

Mais la pauvre dame en robe à manches courtes ou en débardeur, ses bras nus, sans ombrelle, de quelle couleur deviennent-ils ? Oui, c’est ça, rouge écrevisse.

Il nous faut des parapluies qui fassent office de parasols ! L’emblématique magasin « Rennes sous la pluie » vient de fermer ses portes au plus mauvais moment ! Qu’est-ce qu’ils foutent les Chinois dans leurs usines ? Ils ont découvert le droit de grève ou quoi ? Quelqu’un est allé à la pêche à la baleine et a tout raflé ? Il y a une pénurie ? Ils ont eu un pépin dans la chaîne de production ? Depuis l’apparition du coronaviruse en 2020 on a l’impression qu’ils s’y prennent comme des manches pour inonder nos marchés de leurs produits manufacturés, plus facturés que manu, d’ailleurs.

Parapluie breton 1024

En y réfléchissant bien, il y aurait également une montagne de blé à se faire si les ambassadrices de charme de la République populaire de Chine daignaient apprendre les pas de l’avant-deux de Bazouges, de la gavotte et du laridé huit temps. Cela va faire deux ans pleins que l’on n’a pas vu tourner à Rennes le moindre costume celtique ! Plus une seule jeune fille aujourd’hui ne porte la catiole et les gants de dentelle. Il faut dire qu’avec la chaleur, porter des gants ou en prendre... Ces dames et demoiselles préfèrent sans doute désormais se trémousser en boîte aux accents d’une musique bien plus moderne émise par des émules de Daft Punk ou de Laurent Garnier ?

On comprend bien cependant celles qui, à la longue, ont développé une allergie à ce couple d’enfer, biniou-bombarde, l’assurance tous risques d’avoir un jour ou l’autre l’ouïe bousillée et le goût musical dénaturé à jamais.

C’est quand même ahurissant, cette histoire ! Bientôt, à force de regarder avec envie cette photo emblématique prise à la Fête du peuple breton en 1999, nous qui sommes les forces vives de la start up nation et du LBD-plein-la-vue-pan-dans-les-dents, nous allons finir par rejoindre la cohorte des vieux crabes pétainistes et chevrotants qui prétendent que « c’était mieux avant » !

22 février 2022

G comme Gondolier / Anne-Françoise

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Il y a très longtemps, dans la nuit de la nuit des temps, un gondolier est venu à Rennes.
Il a imploré le ciel et adressé une supplique secrète à la nuit rose et violette.
Les poissons de la Vilaine, les jolis poissons roses, verts et dorés sont venus orner sa robe à crinoline.

Mais pendant la soirée, le gondolier a décidé qu’il ne tiendrait pas sa promesse faite à la nuit céleste, il ne relâcherait pas les poissons.

Le toit de l’hôtel de ville a rougi de colère : si l’on pêche ainsi, que restera t’il aux Rennais pour se nourrir et pour rêver en regardant les poissons de la Vilaine sauter hors de l’eau pour y replonger aux beaux soirs d’été ?

« Rame, rame, gondolier, va t’en ! » ont dit les habitants. « Nous ne voulons plus écouter ton chant. Tu as capturé tous les poissons verts, roses et dorés de la Vilaine, il n’en reste plus, notre cœur pleure dans la rue. »

Gondolier à l’habit éclatant et chamarré a baissé les yeux.
Il a vu à ses pieds des milliers de visages malheureux.
Il a vu sur sa robe tous les poissons tourner, cherchant à s’échapper.
Il y en avait beaucoup, il voulait les garder, il est parti, loin, attristé, pour oublier…
Longtemps, la lune lui a parlé…

Il a relâché ses prisonniers dans les rivières, les fleuves, les lacs et les mers.
Les poissons volants ont ensuite tous rejoint l’océan.
Ils ont fait la connaissance des tortues, des hippocampes, des dauphins et de plein d’autres animaux marins…

Oui, l’âme en peine, gondolier a quitté Rennes.
L’âme toute chagrine, il a retiré sa crinoline.

Il a délaissé jaune, rose, rouge, vert et s’est vêtu d’une marinière.
Il est allé sous d’autres cieux chanter pour les amoureux.
En passant sous le pont des Soupirs, il soupire
En pensant aux beaux poissons qui nageaient dans la prison de sa robe à crinoline, à l’eau rouge sanguine.

A Rennes, les beaux poissons, on ne les voit plus. Ils ne sont jamais revenus. La Vilaine ne sourit plus.

1 février 2022

Consigne d'écriture 2122-18 du 1er février 2022 : Agenda poétique

Agenda poétique

 

Nous continuons ce jour d'explorer "L'Agenda du presque poète" de Bernard Friot.
Choisissez parmi les dix consignes ci-dessous celles qui vous inspirent et écrivez un ou plusieurs petits - ou grands - poèmes ou textes poétiques.

 1) Ecrire un poème modeste : Ecrire en n’utilisant que les cinquante mots les plus fréquents de la langue française (on peut conjuguer les verbes) :

 le de un être et à il avoir ne je son que se qui ce dans en du elle au pour pas vous par sur faire plus dire me on mon lui nous comme mais pouvoir avec tout y aller voir bien où sans tu ou leur homme si deux 

2) Ecrire un poème pangramme : Ecrire un poème court dans lequel apparaissent les vingt-six lettres de l’alphabet

3) Ecrire un poème questionnaire : Ecrire sur ce modèle (on peut supprimer ou changer les questions) :

Père :
Mère :
Lieu de naissance :
Religion :
Ecoles fréquentées :
Domicile :
Métier :
Loisirs :
Signe particulier :

Exemple : 

Père : le marbre
Mère : la rose
Lieu de naissance : au fond de toi
Date : année sans année
Religion : l’océan quand il est domestique
(Alain Bosquet)

4) Ecrire un poème consumériste en y intégrant des noms de produits alimentaires ou d’entretien

 5) Ecrire un poème dont le titre est :

 Le fleuve est l’étranger et tu es mon amour - Triste petit train de vie - C’est aujourd’hui… - Je sors de mon appartement somptueux - Poème à crier dans les ruines – Rien - Dans cet arbre

 6) Ecrire un poème ne comportant que des noms (sans articles ni déterminant), des verbes à l’infinitif et des adjectifs

 7) Ecrire dans le noir : Fermer les yeux et laisser venir le premier vers. Ouvrir les yeux et le noter. Refermer les yeux et laisser venir le second. Etc.

 8) Ecrire un poème hypothétique : tous les verbes sont au conditionnel.

 Exemple : Il y aurait un homme, n’importe quel homme, moi ou un autre sinon il n’y aurait rien (Paul Eluard)

 9) Ecrire un poème futuriste : Tous les verbes sont conjugués au futur.

 10) Ecrire un poème impératif : Tous les verbes sont à l’impératif.
Ex. : Marrez-vous d’la bobine / Courez comme un pou sur le parchemin ! / Ayez un type pas net ! (Christian Prigent) 

 

1 février 2022

Retour / Anne J.

Qui sait ?
Je reviendrai peut être
Et ce jour là

Je serai un oiseau
un goéland magnifique
ou un fou de Bassan
et je planerai sur la mer
en piqués soudains

2122-18 Anne J - Goéland

Je serai un poisson
et je nagerai sans fin
au fond des mers

Je serai un coquillage
et je me laisserai bercer
par les vagues douces

Je serai un chat
et je dormirai tout le jour
dans le panier près de la fenêtre

Je serai une étoile
et je brillerai toute la nuit
pour veiller sur la Terre
et sur toi, amie des jours heureux

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