Inlassablement le réveil fait tic-tac Je ne veux pas me lever, je suis patraque Ma sœur me traite de grosse feignasse Je ne la trouve pas vraiment perspicace
Elle me rappelle que je dois aller à Loudéac C'est vrai, m'attend ce vieux macaque Je pose un pied hors du lit et me rétame Ma sœur applaudit, je la traite de vache
Dans le miroir se reflètent mes cheveux blondasse Pour me préparer il faut que je cravache De ce visage fatigué vite je me débarrasse Sous la douche je me réveille Efface les dernières traces de sommeil
J'attaque Un coup de laque Pour être joliette Quelques barrettes Je ressemble enfin à une dame M'élance sur le macadam
Sur le macadam se promène une grande dame. A Loudéac elle marche vers le lac. C’est une baronnasse ; dans son entourage on la dit feignasse.
Elle est bien tristounette aujourd’hui, la coquette ! Son amoureux, un peu malicieux, N’est pas venu boire un verre pour son anniversaire.
Il est comique – magique – érotique, C’est un arsouille qui magouille et tripatouille.
Bien qu’il soit un peu boiteux, elle le trouve quand même merveilleux.
Il reviendra sûrement demain ; Ils feront de la bicyclette, le soir ce sera la fête, Ils écouteront une opérette en fumant des cigarettes, Ils mangeront de la lotte, cuisinée avec des carottes, En buvant du Saint-Emilion, du Sauvignon ou bien du Dom Pérignon.
Ensuite ils s’endormiront heureux, joyeux et amoureux.
La Mothérapie ! La Mothér apie ! La mother à Pie ! La maman du pape, Pie V, Pie VI, Pie VII, Qui faisait Pie Pie au lit Et qu’on appelait quand même Le Très Saint-Père.
Il y avait aussi le father à Pie Qui n’était pas pis qu’un autre, Le father happy.
Lui, pas besoin de le soigner - Puisqu’il se trouvait très heureux Avec la mother à Pie - Par la mothérapie !
L’animateur distribue des agrandissements sur papier extraits d’un album photographique de Joe Krapov dont le titre est « Petits portraits de Rennes en fêtes ». Ces photos ont été prises en 1998 et 1999 et publiées sur le site web « Rennes-en-délires ».
Chaque écrivant·e en choisit trois mais n’écrira qu’à partir d’une seule de ces photos.
Il est demandé de constituer , collectivement, un abécédaire de la fête.
Pour cela chacun·e écrira un texte inspiré par la photo retenue et dont le titre sera sur le modèle des billets d’Adrienne sur son blog : C comme Carnaval, V comme Venise, etc.
L’exercice peut être renouvelé avec les deux autres photos choisies si on est inspiré.
Animateur d’atelier d’écriture, ce n’est pas un métier facile ! Chaque semaine il faut proposer à ses écrivantes quelque chose de différent et si possible de plaisant. Maintenant que l’atelier fonctionne aussi en ligne, on ne peut plus jouer avec des consignes reposant sur l’écriture collective de type jeu du cadavre exquis, fabriquer des renku à base de haïkus et de tankas, faire se répondre des correspondantes. Mais en fait ces exercices-là n’ont jamais vraiment eu la cote.
Chacune préfère se lancer dans une longue déclinaison à partir de sa première idée née de la consigne. Mais je ne me plains pas : le résultat est toujours aussi varié, surprenant, réjouissant au moment de la lecture.
Surtout il faut, de temps en temps, écrire à partir d’images parce que ces dames aiment ça et que c’est moins compliqué à expliquer ! Avec les images, il y a deux choses qui coincent pour moi.
La première est la gestion du code html par la plate-forme de Canalblog. Monsieur html n’aime pas les tableaux, colle des retours chariot là où on n’en veut pas et refuse de centrer les photos en une seule fois.
Ensuite il faut gérer les réclamations, bien souvent justifiées, des propriétaires des images qui vous reprochent d’utiliser leur œuvre sans leur avoir demandé la permission.
Voilà pourquoi, cette semaine, j’ai choisi de faire écrire à partir de photos de Joe Krapov. C’est un copain, je sais qu’il voudra bien et ne réclamera rien. J’ai donc distribué ses agrandissements, j’ai laissé les filles choisir en premier et dans les trois que j’ai récupérées, il y a la photo de Mme Gummibärchen.
Malheureusement il est déjà 19 h 54, on pose les stylos à 20 heures et il me faudrait de nombreuses minutes et une troisième grande page manuscrite pour exprimer ce que m’inspirent cette photo et ce surnom. Je ferai donc court.
Cette photo a été prise en 1999 lors d’un spectacle du festival « Les Tombées de la nuit », « La Flûte en chantier », d’après Mozart, par la Compagnie « Les Grooms ». Elle a déjà servi à un atelier d’écriture en ligne pour lequel j’avais produit un texte. J’avais rebaptisé la comédienne Mme Gummibärchen en souvenir d’une professeure d’allemand du collège Malifeu qui récompensait les bonnes réponses de mon fils ou de ses autres élèves en leur offrant de ces friandises dont le nom français m’échappe mais que vous reconnaîtrez sans doute quand j’aurai traduit la chose « Gummibärchen » par « petit ours en gomme ».
Je vous renvoie ici vers le texte de 1999. Je me suis régalé tout à l’heure à relire des pages de cet atelier « Rennes en Délires ». Tout comme je me régale en ce moment à l’idée que le mari de la prof d’allemand « bonbonnière » était peut-être… dentiste !