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L'Atelier d'écriture de Villejean

18 janvier 2017

Consigne d'écriture 1617-15 du 17 janvier 2017 : Pour inventaire : fées et sorcières

Pour inventaire : fées et sorcières

 

AEV 1617-15 fee-avec-baguette-magique

AEV 1617-15 sorciere12

Nos fées et nos sorcières dans la vie, héroïnes réelles ou de fiction que nous aimons, craignons ou haïssons.

Nos magiciens et nos sorciers dans la vie, héros réels ou de fiction que nous aimons, craignons ou haïssons.

Faites la liste de qui vous aimez ou haïssez et expliquez en deux ou trois phrases pourquoi.

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17 janvier 2017

Fées, sorcières et autres / Eliane

AEV 1617-15 marraine cendrillon

La marraine de Cendrillon : Bonne fée qui réusssit à procurer à Cendrillon, souffre-douleur de ses sorcières de belle-mère et belles-soeurs, un moyen de locomotion et une jolie robe pour lui permettre de briller de toute sa beauté au bal donné par le Prince (charmant).

Samantha, la sourcière bien-aimée, obligée de réprimer ses pouvoirs qu'un simple froncement de nez pouvait concrétiser, pour que son mari bien-aimé ne se sente pas diminué. Cette sorcière a tout d'une fée et combien de femmes, même à l'heure actuelle, se sentent obligées de faire de même ?

Cruella la méchante, la cruelle qui voulait se faire un manteau de la peau des 101 dalmatiens. La SPA en est toute retournée de même que Brigitte Bardot.

AEV 1617-15 sorcière bien aimée

Je voudrais mettre dans le même panier Donald Trump, Poutine et Bachar el Assad. Comment se fait-il que ces sorciers monstrueux se retrouvent au pouvoir ? Donald Trump, en plus, me semble un peu limité question intellect, mais ce n'est peut-être qu'une impression.

Dans les sorcières je classe également ma voisine du dessus que j'entends piétiner sur ses talons qu'il soit minuit ou 7 heures du matin et qui, de ce fait, trouble mon sommeil et ma quiétude.

Une autre qui a tout d'une sorcière, la belle-mère de ma fille qui fait partie de ces femmes détestables qui critiquent tout le monde tout le temps.

Toujours dans mes sorcières de proximité, je ne sais pas pourquoi moi, je suis celle d'une certaine Marie-France du cours de gym qui me déteste cordialement et me le fait sentir. Je n'ai pas élucidé le mystère. Moi qui ne suis que politesse et gentillesse à défaut, peut-être, d'être chaleureuse !

AEV 1617-15 vigo mortensen

L'acteur Vigo Mortensen est l'un de mes magiciens. Talentueux, beau, c'est une belle personne. Découvert dans « Le Seigneur des Anneaux », il est à voir dans « Appaloosa », dans un film sur Freud et Lacan dont j'ai oublié le titre et surtout dans « A History of Violence ».

Autre magicien l'acteur George Chakiri dont la grâce de danseur est éblouissante dans «West Side Story ».

Je ne peux bien sûr oublier l'Abbé Pierre et Coluche dans mes merveilleux magiciens, ces hommes au si grand cœur !

Dans les magiciens il faut aussi classer une foule d'auteurs qui m'ont fait passer de délicieux moments à m'émouvoir, rire ou pleurer, m'instruire aussi. Mais il serait trop long et fastidieux de les citer tous.

Dans ce registre il y a aussi des fées, notamment Colette, premier amour de la lectrice débutante que j'étais. Cette femme terrienne, sensuelle, libre.

AEV 1617-15 Colette

17 janvier 2017

Inventaire de mes fées, magiciens, sorciers et sorcières / jean-Paul

Les Fées

QUEEN_CHAPEAUX_0

La reine d’Angleterre

90 ans d’inélégance chapelière et pourtant elle est toujours en poste ! Soit la DRH de la maison Albion est nulle, soit cela tient réellement de la magie !

 

Laure Manaudou

Elle a refilé son bonnet de piscine à son frère Florent et elle pousse des cris orgasm-atyp-iques à chaque fois qu’il gagne de l’or frais. On l’aime surtout parce qu’à l’Atelier d’écriture de Villejean elle a été longtemps l’inspiratrice d’Anne-Françoise et que nous lui devons, de ce fait, des fous-rires féeriques.


Audrey Hepburn


Qu’elle fasse du scooter dans Rome, qu’elle tienne une librairie, qu’elle déambule dans une New-York kitsch ou dans un Paris glamour des années 50 elle fait montre d’une élégance et d’une classe inégalables. A l’écran comme dans la vie elle est toujours la plus émouvante et la plus naturelle des vedettes du cinéma américain.

o-AUDREY-HEPBURN-facebook


Julie Andrews


La nounou idéale (Mary Poppins) devient la maman idéale à la fin de « La Mélodie du bonheur ». De quoi redonner vie à votre complexe d’Œdipe si vous êtes un mec. Si vous ne savez pas exactement ce que vous êtes, regardez-la dans « Victor Victoria ». Vous ne saurez pas plus mais, parce que tous les films de son mari, Blake Edwards, sont des chefs-d’œuvre de finesse et d’humour, vous aurez forcément ri et n’aurez donc pas perdu votre temps.


Annie

le-club-des-cinq-contre-attaque-nouvelle-bibliotheque-rose

C’est un des personnages, avec François, Mick, Claude et Dagobert, du Club des cinq d’Enid Blyton. C’est sans doute la première héroïne de roman dont je suis tombé amoureux. Mais si je regarde ma situation maritale du moment, j’ai quand même plutôt l’impression d’avoir épousé l’autre fille du quintette. Plutôt que l’ange de douceur, le garçon manqué. Merci de n’en rien déduire quant à l’image que vous vous faites de ma masculinité. De toute façon, comme je me trouve très bien de cette situation maritale et qu’il n’y a pas de marche arrière sur mon existence – c’est un modèle vintage qu’on ne trouve plus dans le commerce –relisez « Oui-Oui » du même auteur si vous voulez et n’en parlons plus !

 

Les Sorcières


Christine Angot

L’insistance avec laquelle Madame Angot se vautre dans l’autofiction masochiste, dans l’étalage plaintif et dramatisé de son histoire personnelle à longueur de rentrées littéraires et de sorties de Doc Gynéco nous pousse à la ranger dans la catégorie des sorcières.

J’y mets aussi Annie Ernaux qui est cependant beaucoup plus lisible et toutes ces autof(r)ictionneuses dont je repose instantanément le livre si la quatrième de couverture me promet des merveilles de psychologie autour du viol, de l’inceste ou des mauvais traitements qu’elles ou leurs héroïnes ont subis au sein de leur famille toujours plus ou moins bourgeoise mais jamais très honorable dans un monde à se flinguer mais elles sont courageuses et étalent leur souffrance et monnaient tout ce qu’elles ont déjà raconté à leur psy sans que ça ne les aide vraiment alors "pourquoi pas la littérature ?".

A ce tarif-là, on va finir par voir débouler dans les librairies les aventures d’une dame-pipi bruxelloise au Japon !

« Et puis après tout, pourquoi pas ? » comme disait le Commandant Charcot !

Bref je me méfie un peu des écrivaines, à l’exception d’Agatha Christie et de Fred Vargas.

Oui, et d’Enid Blyton aussi. ;-)


Les Sorciers


Michel Houellebecq

Pareil ! Ce monsieur manifeste autant de joie de vivre qu’un cocker épagneul atteint d’un cancer généralisé en phase terminale et pourtant, si on regarde bien, tout va bien pour lui ! Il a rempli son compte en banque en déclinant de manière continue un blues aussi monocorde que misanthrope mais cependant bien insoucieux des déforestations liés à l’édition de best-sellers occidentaux, obtenu le Goncourt. Il pourrait avoir la décence de crier « Youpi tra lala » de temps en temps, pendant l’orgasme peut-être pas parce que ça ne serait pas très joli à voir ou à entendre mais au moins quand les bleus marquent un but ? Non ?


Francis Bacon

En même temps, on ne peut pas lui en vouloir à ce peintre : avec un nom pareil, pouvait-il peindre autre chose que de la bidoche et de la charcuterie ?

bacon_figuremeat_136

Les Magiciens :

Averell Dalton

Averell Dalton

Après deux millénaires de philosophie occidentale, orientale, arabisante, inuite ou inintelligible, il convient de remercier Averell Dalton. Ce sage en maillot rayé a établi la synthèse définitive de toutes nos interrogations métaphysiques. Son questionnement-réponse simplissime et récurrentissime clôt pour moi tous les débats philosophiques passés et à venir et nous rappelle que seul le matérialisme, dialectique ou pas, permet de toucher au divin : « Quand est-ce qu’on mange ? »

Marcel Gotlib

Il a fait sortir de son chapeau, de sa plume ou de son pinceau, le professeur Burp, Gai-Luron et sa souris, Isaac Newton et son enclume, la coccinelle, Hamster Jovial, tout le petit peuple de la Rubrique-à-brac, Bougret et Charolles, il était l’esprit de Pilote, du premier Echo des savanes et de Fluide Glacial… J’arrête là sinon je vais finir par pleurer devant le grand vide de la BD humoristique d’aujourd’hui, Fabcaro mis à part.

Charles M. Schulz

Peanuts25-99-2000

Si je pouvais, je m’achèterais son intégrale des « Peanuts » en format à l’Italienne mais ma bibliothèque est déjà pleine à craquer de ses albums précédents. Je les relis périodiquement et à chaque fois je me tords de rire. Tout l’immeuble se demande alors à quoi est dû cet esclaffement gigantesque. Et moi j’ai bien du mal à expliquer, même à mon épouse qui n’y est pas sensible, pourquoi j’adore ces dialogues d’un autre continent où je n’ai jamais mis et ne mettrai jamais les pieds.



Georges Brassens

S’il pleut fort sur la grand’route, je sors dehors proposer mon parapluie Georges Brassens aux passantes.
Si septembre est ensoleillé, je vais à la promenade Georges Brassens et je chante « Les Trompettes de la renommée » ou « Les Dames du temps jadis » à la « Ballade avec Brassens »
Si je pense à Fernande…

11 janvier 2017

Consigne d'écriture 1617-14 du 10 janvier 2017 : Logorallye livresque

Le logorallye livresque

AEV 1617-14 Snoopy

L’animateur distribue à chacun un livre dans lequel il est demandé de choisir :

- une phrase qui pourrait être une phrase de début d’un roman ou d’une nouvelle (ex. : C’était par une nuit sombre et orageuse)

- une phrase qui pourrait apparaître dans le milieu d’un texte pour faire rebondir l’intrigue
(ex. : Soudain le loup sortit du bois)

- Une phrase qui pourrait être une phrase de conclusion.

Il est demandé à l’écrivant de prolonger la première phrase qu’il a choisie en écrivant trois autres phrases à la suite pour commencer une histoire.

Lorsque cela est fait, l’écrivant n° 1 dicte à tout le monde la deuxième phrase qu’il a choisie. On doit alors écrire quatre autres phrases : une d’entre elles sera la phrase dictée.

Ensuite l’écrivant n° 2 donne sa phrase intermédiaire que chacun inclut dans son texte.

Etc.

A la fin, si on peut, on termine par la phrase de fin qu’on avait choisie au départ. Cette étape est facultative.

10 janvier 2017

L'Homme aux cheveux gris / Eliane

AEV 1617-14 L'homme aux cheveux gris

Vêtus de leurs plus beaux atours, le professeur et Philippe descendirent le grand escalier d'honneur.

Ils étaient venus à cette cérémonie pour honorer la mémoire du vieux patriarche, rendant hommage à son dévouement qui ne s'était jamais démenti à la tête de la fondation.

Philippe regardait l'assemblée, se demandant si tout ce beau monde était vraiment compatible avec l'âme de l'entreprise. Mais il savait bien que la fondation avait besoin de donateurs, qu'importait alors l'habit.

Le jeune loup Richard, play-boy de profession, descendit le majestueux escalier en trombe, bousculant le Professeur au passage et créant un appel d'air dans le vaste édifice. On ne pouvait manquer de le remarquer.

- Bonsoir ! cria-t-il. Belle soirée, jolies femmes !

Philippe lui lança un regard noir et lui adressa son rictus le plus vache. Il détestait ce genre d'individu. « Eh, oui, soupira le professeur, il est certain que nous avons besoin de donateurs ! ».

Sur le trottoir, Philippe proposa au Professeur de le raccompagner en voiture. Ce dernier déclina l'invitation, arguant qu'il avait besoin de marcher, qu'un peu d'air lui ferait du bien.

Il marchait depuis dix minutes quand une élégante voiture stoppa à sa hauteur.

- Bonsoir ! dit la conductrice.

Il reconnut une des amies de sa fille. Elle proposa de le prendre à bord et il n'eut pas le cœur de refuser.

Le court trajet fut très agréable : elle conduisait à la perfection, une conduite douce et souple et sa conversation était agréable. En le déposant devant son immeuble elle l'invita à venir dîner un soir en compagnie de sa fille. Il répondit qu'il en serait très heureux, qu'il fallait voir avec cette dernière.

Elle redémarra. Le professeur, après un dernier signe de la main, gagna la porte et introduisit la clé dans la serrure. Mais avant qu'il ait pu entrer un individu à cheveux gris et vêtu de gris s'approcha, l'air peu aimable.

Le professeur se figea :

- Je vous préviens, j'ai très peu d'argent sur moi.

L'homme le prit brutalement par le bras et le fit entrer dans la cour.

- Allons chez toi !" dit-il.

Le professeur obtempéra, bien conscient qu'il n'aurait pas assez de force pour résister.

Il espérait ardemment que Philippe allait l'appeler, s'inquiétant de savoir s'il était bien rentré. Il trouverait alors un moyen de lui faire comprendre la situation délicate dans laquelle il se trouvait.

L'homme referma à clé derrière eux. L'angoisse étreignit le professeur comme un étau.

- Que me voulez-vous ? demanda-t-il.

L'homme le détaillait des pieds à la tête.

- Vous êtes bien le professeur X qui œuvre dans l'association d'aide aux victimes ?

AEV 1617-14 c'est dangereux

Le professeur hocha la tête.

- Et vous avez oublié de vous occuper de cette jeune femme, ma fille, qui s'est retrouvée seule sur le point d'accoucher. Elle a perdu son bébé, mort de froid dans la rue, et personne n'a daigné poser un regard sur elle et sa détresse.

- De qui parlez-vous ? Nous nous préoccupons toujours de tout le monde, sans distinction de rang, de situations ou de race. Mais vous-même, pourquoi ne vous êtes-vous pas soucié d'elle dans ce moment de grande détresse ?

- Je n'ai aucun talent comme sage-femme, ricana l'homme.

- Amenez-la nous. Nous ne pourrons certes pas lui rendre son bébé, mais nous pourrons certainement lui apporter un soutien psychologique et matériel dans la mesure de nos moyens.

- Bien sûr ! ricana l'homme de nouveau, De toute façon vous pensez qu'elles sont bêtes toutes ces femmes qui veulent un bébé. Pourtant ma fille n'en voulait pas mais elle ne voulait pas non plus le perdre.

Le téléphone sonna, l'homme fit signe de répondre. C'était Philippe :

- Vous allez bien ? Vous êtes bien rentré ?

- J'ai un petit souci.

Philippe sentit qu'il n'allait pas développer davantage.

- Voulez-vous que je vienne ?

- S'il vous plait !

Philippe se pressait, inquiet. Il y avait longtemps qu'il n'était pas allé jusqu'au domicile de son vieil ami, et brusquement lui revint le souvenir de cette jeune femme qu'il avait aimée et qui l'avait aimé. Il entendait à nouveau les mots qu'elle murmurait contre sa peau. Une bouffée de nostalgie vint se mêler à l'inquiétude qu'il éprouvait.

Il se secoua. A quoi bon regretter, ce temps-là ne reviendrait pas, il fallait simplement souhaiter ne pas croiser, au domicile du Professeur, sa fille chérie.

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4 janvier 2017

Consigne d'écriture 1617-13 du 3 janvier 2017 : Enseignes poétiques

Enseignes poétiques

 

Placez ces expressions dans un texte poétique (ou pas !) :

- Le Grenier des Anges
- L'Encrier
- Les Orangers
- Grandeur Nature
- Hémisphère Sud
- La Maison Bleue
- Passion
- La Plume d'Oie
- Couleurs du Temps
- Vie Privée
- Bleu Ardoise

DDS 436 enseignes poétiques rennaises

3 janvier 2017

La Maison bleue / Eliane

AEV 1617-13 Eliane la-maison-bleue

Il avait hérité de cette maison bleue,
La maison de son enfance.

Il errait à travers les pièces
Ouvrant les volets
Faisant entrer la lumière
Dévoilant les lézardes, les toiles d'araignées,
Quelques fuites d'eau, des ardoises disjointes.

Il se laissait envahir par un flot d'émotion ;
Les souvenirs affluaient en masse
Dans un désordre qui le faisait chanceler.
Cette maison avait abrité tant d'êtres chers.
Il se dirigeait déjà vers le grenier
Que les enfants avaient complètement investi
Et que les adultes appelaient le Grenier des Anges.

Que d'histoires ici, lui, ses frères et ses cousins
Avaient inventé, avaient mimées,
Puisant dans les vieilles malles
Des habits de pirates, des habits de fées.
Leur imagination était sans borne.

Il était déjà en haut de l'échelle.
Rien n'avait changé.
Il s'affala dans le vieux fauteuil défoncé,
Faisant naître un nuage de poussière
Et contempla le paysage immobile.

AEV 1617-13 grenier eliane 86730945_oIl revit bientôt les yeux bleu-ardoise
De cette cousine brune si jolie.
Elle avait été son premier amour,
Les premiers émois de son jeune cœur.
Qu'était-elle devenue ?

Qu'allait-il faire ?
Garder cette maison ?
La retaper ?
En faire son lieu de vie ?
Lui qui avait rêvé partir pour l'hémisphère sud,
Habiter une maison coloniale entourée d'orangers,
Vivre une passion torride avec une belle métisse,
Allait-il renoncer à ce rêve ?

La maison bleue l'avait déjà capturé, annexé,
Elle ne le laisserait pas partir
Il était son prisonnier et le savait.

Il redescendit lourdement,
Referma les volets
Et, du jardin en friche, contempla longuement la bâtisse.
Grandeur nature,
Elle lui paraissait plus petite que dans ses souvenirs.
Elle avait une âme,
Elle pourrait être le nid de son intimité,
Elle cacherait si bien sa vie privée.

Il la contemplait
Les couleurs du temps étaient passées sur elle,
Dévoilant son histoire.
Il s'imaginait déjà,
Dans l'ancien bureau de son père,
Tremper une plume d'oie dans le vieil encrier
Pour écrire cette histoire.

3 janvier 2017

Des anges au grenier ? / Jean-Paul

Qu’ai-je fait de ma vie privée ?
Je l’ai gardée pour moi, pour nous.

Une partie est au grenier,
Tout le reste aujourd’hui se joue

Car nous n’avons rien achevé :
Nous continuons d’être fous !

Chaque jour, c’est à l’encrier
Que je trempais ma plume d’oie ;

Sur le déclencheur, j’appuyais :
Je n'eus jamais d'ampoule au doigt !

Ah j’en ai rempli, des cahiers !
J’en ai pris, des photographies !

Avoir la passion du passé
A ce point, c’est de la folie !

Sous ce toit pentu, bleu ardoise,
Le grenier des anges fourmille

Des couleurs du Temps qui nous toise
Mais que malgré tout j’entortille

Dans mon lasso. Je les capture,
Je les enferme dans des boîtes.

De cette vie grandeur nature
J’ai fait une planète coite :

Tout est en ordre, bien rangé,
Pas de bordel – je suis trop prude ! -.

Traces d’étrange voyager :
Rien n’y vient d’hémisphère Sud,

Rien d’Irlandais, pas d’oranger
- Le climat là-bas est trop rude –

Ce sont des trésors tempérés :
Rien qui mérite qu’on le brûle,

Rien qui vaille d’être publié.
C’est notre vie, dans notre bulle :

Jamais nous n’avons habité
De maison bleue peuplée de fous ;

Une vie simple, en vérité,
Un « toi », un « moi » et voilà « nous ».

Ces morceaux de réalité,
A vous confiés, qu’en feriez-vous ?

Que vous dirait-il, ce viager,
Qui ne soit déjà obsolète ?

Ce sont des moments partagés
D’un bonheur tranquille et honnête,

Du théâtre jamais joué
Et nombre d’images de fêtes,

Des mots écrits en atelier :
Avec ça, on joue au poète !

On l’est peut-être bien, qui sait ?
Personne ne vient le dénier !

D’ailleurs, les anges archivistes
Qui farfouillent dans nos cartons

Si nous n’étions un peu artistes
Que feraient-ils à la maison ?

Et pourquoi sèmeraient-ils donc
Sur mes rimes, et ce, sans raison,

Ces Pénélopes sans galons,
Ces innombrables araignées

Qui tissent des toiles à foison
Par-dessus nos jeunes années ?

DDS 436 enseignes poétiques rennaises

14 décembre 2016

Consigne d'écriture 1617-12 du 13-12-2016 : Redoubler d'efforts

Redoubler d'efforts

 

Chaque membre de l’atelier est chargé d’établir une liste de mots commençant par ou contenant deux syllabes données au départ (exemple : Do et Ron, Ca et Po, Né et Lo, etc.). On écrit ensuite une histoire intégrant le maximum de mots de sa liste. Lorsque le texte est terminé, il est demandé de réécrire les mots contenant les syllabes de départ en doublant celle-ci (exemple : gynécologue devient gynénécologue)


AEV 1617-12 ronronnement-chat-995x480

Do ron      Histoire de sommeil
Ca po        Histoire de constipation
Né Lo        Histoire de poitrine féminine
Pan Zi       Histoire érotique
Cra Mi      Histoire de propreté et de saleté
Ba Bo        Histoire d’évolution des mœurs de mai 68 à mai 2017
Na Tou     Histoire d’une fille et de son chien
Dou Tin    Portrait d’un vilain garnement prénommé Augustin
Jo Cri        Histoire de Georges et de Christine
Nou Bé     Histoire de baby sitting

13 décembre 2016

Petite boule d'énergie / Eliane

Une fois endodormie, elle était adodorable. Je ne me lassais pas de contempler la rondeur veloutée de ses joues. Elle avait gardé un pouce dans sa bouche et elle émettait un léger ronflement.

La contempler si sage délivrait en moi une bonne dodose d'endodorphines, mais avant d'en arriver là il m'avait fallu beaucoup de maitrise pour ne pas exploser.

Nous ne savions plus quoi faire pour fatiguer cette petite boule d'énergie qui nous épuisait.

Hier Alfredodo l'avait emmenée sur le tatami où un judodoka l'avait initiée à son art. Elle avait beaucoup aimé, voulait recommencer le soir même. J’avais répondu que c'était d'accord mais plus tard. Mécontente, elle était allée ronchonner dans son coin en dodonnant quelques coups de pied rageurs dans ses jouets. Je feignis l'indifférence et j’allai préparer une soupe au potiron que, habituellement, elle adodorait. Mais bien sûr, ce soir-là elle n'en voulait pas, affirmant qu'elle n'en avait jamais goûté et réclamait des rondelles de saucisson en tapant du pied. Je lui fis la promesse de lui en dodonner sitôt le potage avalé, mais elle ne décolérait pas.

AEV 1617-12 Lucy Van Pelt

Je soupirais. Que faire pour qu'elle se montre un peu plus dodocile ? Alfredodo et moi étions déjà allés consulter le dodocteur Dodolori, cette enfant ne souffrait-elle pas d'une hyperactivité qu'il faudrait soigner ?

Le gentil dodocteur nous avait ri au nez, affirmant qu'il ne s'agissait nullement de pathologie.

- Amenez-la moi quand elle aura une bronchite et je vous promets que je pourrai faire quelque-chose !

Bon, il semblait que nous devions prendre notre mal en patience. Je la regardais de nouveau, ses longs cils faisaient des ombres sur ses yeux vairons qui lançaient si souvent des éclairs. J’éteignis la petite lampe d'ambiance et me retirai sur la pointe des pieds, il ne s'agissait pas de la réveiller. Il fallait savourer cette trêve qui nous permettait de recharger nos batteries.

Le lendemain, la tempête serait à nouveau déchaînée. A quoi se dodopait-elle pendant son sommeil ?
Nous aurions perdu ce rôle de deux dodominants permettant d'éduquer un enfant, il nous faudrait faire ses quatre volontés. Il nous faudrait accepter d'être les parents d'un petit être dodoué d'une belle énergie et d'une volonté inébranlable.

Je ferais ma rombière, exigerais qu'elle s'assoie correctement pour prendre son petit déjeuner, qu'elle accepte les vêtements que je lui propose ; tout cela, je le savais déjà, en pure perte.

Dès le matin je serais usée, usée. C'était comme ça chaque jour, il fallait proposer des activités physiques, petite randodonné, aviron, piscine ou autre. Le but étant qu'en fin de journée elle soit un peu fatiguée. On lui proposerait alors un jeu de dodominos, un petit air de mandodoline ou d’aider à la préparation du repas.

Quelquefois ça marchait, et quand, enfin posée devant un dessin animé, elle suçait son pouce et commençait à dododeliner ses boucles blondes, nous savions alors que nous étions sauvés, du moins pour cette journée-là , avant le grand chambardement du lendemain.

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