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L'Atelier d'écriture de Villejean

7 décembre 2016

Consigne d'écriture 1617-11 du 6 décembre 2016 : Néologismes de quatre syllabes

Néologismes de quatre syllabes

 

Chacun écrit sur des papiers découpés de type post-it huit mots de quatre syllabes. On coupe ensuite le papier au milieu et on met le tout dans un chapeau.

Chacun pioche seize papiers dans le chapeau et reconstitue des mots forcément nouveaux de quatre syllabes. On a donc chacun huit néologismes.

- Soit on écrit un texte qui inclut les huit néologismes. On les fait suivre d’un astérisque et on explique en note de bas de page leur signification forcément fantaisiste.

- Soit on écrit les définitions de ces huit mots, comme pour un dictionnaire et on fournit, pour illustrer la définition, des exemples, forcément imaginaires, tirés de la littérature et où le mot est en situation.

Exemple :

Mécavaillon, n.m.


Se dit de la tête d’un homme chauve quand elle est ronde et que son possesseur, prétendument intelligent pourtant, à tendance à se prendre pour un melon ou à avoir le melon.

Litt. "Sous la cinquième République, les mécavaillons sont de tous les bords : de Giscard à Fabius en passant par Juppé, on ne compte plus les crânes d’œufs à la réputation surfaite de « meilleur d’entre nous tous qui n’a même pas vu venir la peau de banane des affaires sur laquelle il s’est étalé » in : Gustave Flaubert, « La Vie sexuelle de Jacques C. : roman abracadabrantesque ».

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6 décembre 2016

Quelques néologismes / Eliane

INSENCOPE : personne qui, insensible au froid, à la chaleur, à la douleur, tombe néanmoins perpétuellement en syncope.
« Les belles poudrées du XIIIème siècle, n'étant pas insensibles, tombaient fréquemment en syncope, nécessitant d'aller chercher des « sels » pour les ranimer ». in « La vie intime des dames de la cour » de Françoise Chandernagor

ENATIBLE : Les énarques doués pour la politique et ayant brillamment réussi en tant que hauts fonctionnaires se virent éligibles et ne se privèrent pas de faire acte de candidature aux plus hauts postes de l'état, avec plus ou moins de réussite.
Les exemples sont trop nombreux pour les citer. Cf « De l'Ena au pouvoir » par D Foenkinos.

MASTURDISIAQUE : Pratique sexuelle individuelle qui, si elle est pratiquée avec art, tact et sensualité, permet d'atteindre un niveau aphrodisiaque n'ayant rien à envier aux pratiques élaborées et longuement étudiées du Kama Sutra.
Vous comprendrez que le respect de la sphère intime de chacun interdit de citer des exemples. Nous pouvons toutefois recommander le très bon ouvrage de Baudelaire « Sexualités ».

COLIRAGE : Etat de celui qui, ayant eu des coliques toute la nuit, enrage de ne pouvoir mener à bien les activités de la journée. Elles seront au mieux reportées et au pire annulées tant il est las.
Je n'ai jamais rien lu concernant ce cas de figure.

PIZZACESCENT : Se dit d’un pizzaiolo d'une telle adresse, d'une telle grâce, d'une telle vélocité, que la pâte semble friser la perfection sous ses mains tant elle est fine et d'une rondeur parfaite. « C'est un vrai magicien qui ne semble pas toucher terre, être évanescent, à peine perceptible dans l'air d'une tremblante chaleur émanant du four » in « Pizzaiolo » d’Umberto Ecco.

COVOITINAL : Pour les petits budgets le covoiturage est une solution économique et conviviale pour les trajets assez longs. Il est logique que ces voyages à plusieurs démarrent tôt le matin. C'est pourquoi les conducteurs proposant des places dans leur véhicule passent leur annonce dans la rubrique « Covoitinal ». Les personnes intéressées savent ainsi à quoi s'attendre, étant conscientes par ailleurs que cette formule les fera arriver plus tôt ou, tout du moins, moins tard.

AEV 1617-11 castafioreCANTAGEADE : Femme qui pousse la chansonnette dès le matin, en pressant son orange. Les cantageades chantent plus ou moins juste et quand elles n'ont pas une voix de rossignol - mais qui a une telle voix au réveil ? - agacent prodigieusement les voisins. Cf « La Castafiore : mémoires » du capitaine Haddock.

6 décembre 2016

Sept néologismes quadrisyllabiques / Jean-Paul

EFFERTERIE n.f.

Etat d’excitation partagé par un groupe d’individus qui a préparé une surprise collective pour fêter l’anniversaire d’un ami commun.

« Notre ami Marcel P. habitait au rez-de-chaussée d’un immeuble collectif. A notre intention, sa gouvernante, la bonne Céleste A., avait laissé ouverte la fenêtre de la cuisine. Avec une efferterie certaine nous entrâmes dans l’appartement, déposâmes victuailles, bouteilles, gâteaux et cadeaux sur la table puis nous allâmes ouvrir la porte de sa chambre où nous pensions qu’il était en train d’écrire.
- Surprise ! » hurlâmes-nous.

Mais nous fûmes surtout étonnés : Le petit Marcel se livrait à des ébats sexuels particulièrement acrobatiques en la compagnie du vicomte de F. »

Maniffe-Pourtousse, Pierre-Henry Aymeric de - Splendeur et misère des petits fours sans tisane. - Rennes : Ouest-France, 2010.



SINCÉGOMMABLE adjectif

Goût relativement fluctuant voire complètement incertain pour la sincérité et la fidélité dans les relations sociales, amicales ou amoureuses

« Lorsque nous fûmes repartis, emportant cadeaux et boustifaille pour les aller partager en un endroit moralement plus sain, Marcel P. se rhabilla. Il tança vertement Céleste à qui il reprocha d’avoir ouvert l’accès de son home sweet home à des carnavaleux particulièrement sincégommables. C’est tout juste s’il ne la renvoya pas ce jour-là. »

idem



PERFECTATION n.f.

Art de confectionner des pâtisseries si savoureuses que l’on prend des mines affectées en les dégustant.

« Mais Céleste était quand même la perle des cuisinières. Sa perfectation dans la confection des petites madeleines chères à Marcel, le côté aphromalier, stimulant, hallucinatoire qui déoculait de leur consommation a fait dire à Marceline Desbordes-Virenque dans sa thèse de troisième cycle de l’Université de Besse-en-Chandesse « Comment va Proust ? Commercy, commerça ! : Prolégomènes de l’empoisonnement de l’existence du commun des mortels par l’orgasme antestylistique des salonneuses du XXe siècle» que « pour écrire sa « Recherche du temps perdu » Marcel P. n’avait pas hésité à prendre des drogues dures à l’insubité de son plein gré ni à les tremper dans des boissons nostalgisantes».

idem



INSUBITÉ n.f. Choses que l’on fait en cachette de soi-même ou que l’on a faites en éprouvant de la honte et qu’on essaie d’oublier en pratiquant le mensonge par omission

« Lorsque, beaucoup plus tard, Céleste vint nous voir et nous demanda si elle pouvait raconter dans son livre de mémoires l’histoire de cet anniversaire, celui où notre efferterie s’était écroulée d’un seul coup d’un seul, nous fîmes preuve d’une grande insubité et déclarâmes qu’elle devait confondre, que nous n’avions pu nous y rendre, étant retenus au lit par la gastro-entérite du siècle. Il est vrai que longtemps encore après cet épisode, nous étions restés d’incorrigibles sincégommables »

idem



APHROMALIER
adjectif

Caractère de toute nourriture ayant des effets secondaire sublimatoires, masturbatoires ou ostentatoires.

« Manger des carottes rend aimable, consommer des pois chiches c’est comme fumer du haschich. Cuire en cocotte vous donne la cote, racler le fond de la marmite est très bon pour la réussite, manger des frites donne la patate, manger des pêches donne la banane… »

Juppé, Alain. - Pour une identité heureuse, votez Aphromalier ! - Bordeaux : Ed. du Gros rouge qui tache, 2016



DROMALOQUENT
adjectif

Se dit des écrivains qui pissent de la copie stylée sous forme de phrases interminables dont la lecture est si difficile à suivre qu’on a l’impression d’écouter les blatérationss, borborygmes et déblatérations d’un chameau à une bosse là où le clapotis de l’oasis où le silence du désert vous rempliraient d’aise

« La définition du mot « dromaloquent » dans le Dictionnaire des mots que y’a que moi qui les connais de Joe Krapov est particulièrement dromaloquente ! »

Krapov (Joe). - Parlez-moi d’moi, y’a qu’ça qui m’intéresse !. - Sablé-sur-Sarthe, Editions du Petit port et de la Haute Folie, 1995. 



EMERRICORDE
n.f.

Corde à nœuds entourée de papier de verre en vue de rendre plus difficile encore la montée au paradis des animateurs d’ateliers d’écriture qui osent se moquer dans une seule et même séance de Marcel Proust, d’Alain Juppé et d’eux-mêmes.

« - Tu ne l’emporteras pas au paradis, Joe Krapov ! Déjà que t’es acrophobe, en plus, pour que tu y montes on t’a préparé une émerricorde ! Et ne te plains pas, on aurait pu te pendre avec ! »

Fouettard, Révérend Père (1957 -.... ; moine pécurancunier de l’abbaye de Solesmes). - J’ai les noms de ceux qui n’ont pas voté pour François Fillon ! . - Solesmes : Ed. du Nonsense commun, 2017.

 

Petillon - Les Electeurs de Fillon CE 161207

Dessin de René Pétillon extrait du "Canard enchaîné" du 7 décembre 2016

5 décembre 2016

Consigne d'écriture 1617-10 du 15 novembre 2016 : Ecrire comme Philippe Delerm

Ecrire comme Philippe Delerm

Un texte très court : pas plus de vingt à trente lignes.
Les verbes sont conjugués au présent.
Des phrases courtes mais avec beaucoup d’adjectifs.
On parle d’une situation de tous les jours que tout le monde peut avoir vécue.
On décrit un moment du quotidien sans rien d’exceptionnel.
On utilise toujours le pronom « on » à la place de « je »

Vous choisissez un, deux ou trois titre dans la liste jointe et vous écrivez le même nombre de textes remplissant toutes ces conditions :

 

La-sieste-assassinée-Philippe-DELERM

La sieste assassinée
Il va pleuvoir sur Roland Garros
Rencontre à l’étranger
Cet air un peu penché
Ce soir je sors la poubelle
Le oui oui au coiffeur
Les petites vieilles du jackpot
Le présent des bios
Je regarde jamais
La plage des Tartares
La vérité ?
Délit de fuite
Juste une omelette, comme ça
La maison du gardien me suffirait
Une petite croûte
Donner sa place dans le métro
Poussin sous le soleil
Vous vouliez lui parler !?
La roulette
Gagner le cœur d’un artichaut
Conseil de guerre
La voix du doublage
Vous êtes bien, là !
L’heure du tee
Correspondance
Cet oiseau-là
Les derniers pas au ralenti
Ma grand-mère avait les mêmes
Il a refait sa vie
Y a un peu plus, je laisse ?
N’oubliez pas d’éteindre vos portables
Moi j’ai bien aimé
C’est le soir que c’est difficile
Je voulais voir ce que c’était
D’abord, merci de prendre ma question
On ne vous fait pas fuir au moins ?
Ca va refroidir
Voilà, tu connais l’histoire
Faut arrêter !
Y a pas d’souci
Il faut le voir sur scène
Ca devrait toujours rester comme ça
J’ai horreur de cette phrase
Chez nous, c’est comme ça
Du côté de mon mari
Je vais prendre les matchs un par un
J’ai une contrainte
C’est maintenant qu’il faut en profiter
On était écroulées
Qui lit encore Duhamel ?
Qu’est-ce que vous allez faire aujourd’hui ?
Il pourrait bien neiger
Par contre je veux bien un stylo
On peut le changer
Quel est votre plus gros défaut ?

4 décembre 2016

N'oubliez pas d'éteindre votre portable ! / Jean-Paul

N’oubliez pas d’éteindre votre portable… et votre radio ! Depuis dimanche soir le monde s’est arrêté sur le score quasi soviétique obtenu par le camarade François Fillon à la primaire de la droite.

On n’avance plus. On recule, même. On se trouve rejeté vingt ans en arrière, dans une France que ses concurrents et adversaires, très sympathiques, ont qualifiée de « moisie ».

D85 décembre - 05

Ils n’ont peut-être pas tort. C’est qu’on le connait bien, ce coin du Sud de la Sarthe où il a entamé sa carrière politique. On revoit encore avec la même sérénité qu’alors cette abbaye de Solesmes, austère et fière et bien dressée. On a trace, dans son grenier, des douze années passées ici, sous forme de centaines de photographies colorées ou en noir et blanc de l’endroit, prises depuis la petite place de l’autre côté de la rivière. Des barques, des pénichettes y sont amarrées. On en a même fait des aquarelles.

La Sarthe ! C’est un pays de soutanes surannées, de résignations paysannes, de respect ancestral de l’autorité, des nobliaux puis des institutions. Quelle fierté, évidemment très brassensienne, liée à la Ballade des gens qui sont nés quelque part, quand un enfant du pays atteint les sommets de la réussite à laquelle nul ici n’a jamais rêvé ! On est trop bien dans ce jardin extraordinaire où chaque 24 heures compte plus qu’ailleurs, dans cette ville la plus sportive de France, capitale de la modération à l’abri de tout aléa. Monsieur le Maire a toujours trouvé du travail à tout le monde à la fromagerie Bel ou chez LDC où l’on découpe le poulet. Loué soit-il pour cela !

D 93 01 Solesmes 25 ou 43Oui, un recul de vingt ans en arrière ! On se souvient que le mercredi soir et le samedi après-midi on allait jouer aux échecs. On poussait du bois avec le docteur G. médecin-accoucheur de toute la ville. C’était une terre de droite dans laquelle vous et une poignée de détestables fonctionnaires étiez les seuls à voter pour la gauche. Et pourtant, effet de la douceur angevine pas très lointaine, sans doute, elles vous indifféraient un tant soit peu, ces moeurs provinciales poussiéreuses qui n’étaient pas les vôtres : les enfants dans le privé, le golf de Sablé-Solesmes, le club d’équitation, les sonneries de trompe de chasse au château de Dobert, le Festival de musique baroque, le vol en montgolfière pratiqué comme étant le nec plus ultra du snobisme local.

Et voilà qu’après vingt ans d’interruption on remet les pieds dans une aimable assemblée de papys joueurs d’échecs. Et comme par un fait exprès le monde journalistique s’extasie encore et toujours comme à l’époque sur le roi François par-ci, le roi François par-là !

N’oublie pas d’éteindre ton portable et surtout ta radio, Joe Krapov ! Le monde avance à rebrousse-temps ! Ca va te prendre à rebrousse-poil !

 

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4 décembre 2016

Vous vouliez lui parler ? / Jean-Paul

Vous vouliez lui parler ? Essayez donc de l’alpaguer, d’en placer une, il est là.

Il vient chez vous avec sa trottinette, sa barbichette, sa voix tonitruante, son bagout infernal, son chapeau sur la tête. Pas étonnant qu’il ne vous laisse pas finir vos phrases un poil alambiquées : il est quasi-sourd d’une oreille.

Il s’appelle Emmanuel mais pour tout le monde c’est Manu. C’est peut-être bien même celui à qui les Inconnus, dans leur sketch mémorable, demandaient « Hey, Manu ! Tu descends ? » et qui répondait « Pour quoi faire ? ». Bien sûr il a vingt ou trente ans de plus. Né en 1958 il vient de fêter ses 58 ans cette année.

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Je l’adore ! Manu c’est mon cadeau de départ en retraite ! C’est le chanteur des B Car puis d’Am’nez Zique et les Biches, mes comparses musicaux du moment. Il a la même curiosité infantile que moi pour le cinéma, la lecture, les chansons drôles. Il a lui aussi Télérama qui trône dans ses toilettes-salon de lecture. On jouit d’envoyer « Monsieur William » sur la treizième avenue de New-York. Ou de rappeler les « Au suivant » terribles de Jacques Brel. Ou lorsque l’on situe avec Dick Annegarn l’action du « Père Ubu » en Belgique plutôt qu’en Pologne. On a en projet d’aller chanter en duo « Ah ! Mademoiselle Rose » et « Le petit vin blanc » sous les tonnelles des maisons de retraite de Rennes. Manu ! Une tchatche et un abattage terribles ! Mais avant il faudra qu’on parle !

Parce que… vous vouliez lui parler !

- Manu, je veux bien venir jouer à ton anniversaire mais tu ne m’as toujours pas donné l’adresse de la salle à Saint-Aubin d’Aubigné !
- Manu, le concert à Paris, c’est où exactement ? A Villecresnes ? Ah, faudra louer un véhicule ?
- Manu ? T’as un GPS pour aller à Forges-la-Forêt ? Une carte routière ? Non ? Ah oui, t’as du bol, c’est bien là, à gauche, d’après le panneau !

Sur les enregistrements des répétitions du groupe, je les laisse parler, Manu, Seb et les Biches. Tous en même temps ! A la vitesse d’une mitraillette. On ne comprend rien à ce qui s’échange !

Et puis, un beau dimanche d’automne, on constate un miracle ! Ce lapin Duracell, ce ludion permanent, ce culbuto qui oublie un peu partout ses partitions et ses courses du marché des Lices… On l’a invité à jouer une partie d’échecs. Et là, devant l’échiquier, phénomène incroyable, il se tait pendant deux heures !

Et en plus il joue bien, ce fou ! 

4 décembre 2016

Il pourrait bien neiger / Jean-Paul

Il pourrait bien neiger, quand même, non ?

Le temps s’est mis au froid. Quand on va dehors on met autour du cou son écharpe irlandaise, on coiffe sa casquette irlandaise et on entame sa balade irlandaise, sifflotant « The Irish rover ». Gilles Servat la chante aussi car il l’a traduite en français, cette ballade nord-irlandaise, sous le titre français « Le cul cousu d’or ». 

Si on avait réellement le derrière bordé de nouilles on aurait de la neige à Noël, non ? Après tout, c’est l’hiver qui frappe à notre porte ! comme chantait Rika Zaraï. Pour un peu on écrirait à la façon de Philippe Delerm sur la première gorgée de vodka, celle qu’on verse dans le chocolat chaud aux premiers signes de laryngite.

On a eu fait ça bien à l’avance, cette année, au retour du concert en plein air à Villecresnes. On y avait chanté dehors avec juste deux tee-shirts sur le dos. Jusqu’à deux heures du matin. C’était en septembre. On a soigné la chose et depuis on a une pêche d’enfer.

Le cardiologue vous dit que votre cœur bat encore. On en est ravi ! Une chance, dites donc ! Et il n’y a rien à redire à l’électrocardiogramme. Bien sur la tension artérielle monte à 15,5 - 9 mais comme cela n’a lieu que dans le cabinet médical ; il n’y a pas lieu de s’inquiéter ; « c’est tout à fait normal, dit l’homme de l’art. Vous ne pouvez rien à cela. ».

Alors, quoi ? Où est le souci ?

Il n’y a pas de souci ! S’il y en a un peu plus, laissez-le moi ! Je me fiche de mon plus gros défaut ! Faut pas arrêter Roland Garros sous prétexte qu’il va pleuvoir ! De toute façon je regarde jamais le tennis qu’en V.O. : la voix du doublage, je l’aime pas !

Bref je ne suis pas encore rendu au point où l’on fait les derniers pas au ralenti. Il y a juste que c’est maintenant qu’il faut en profiter.

Alors, oui : il pourrait bien neiger quand même, non ?

 

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29 novembre 2016

Consigne d'écriture 1617-09 du 15 novembre 2016 : Bazar au harem 2

Bazar au harem 2

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L'animateur distribue des photos du spectacle de Vocaline "Bazar au harem".

On collecte du vocabulaire sur l'Orient des mille et une nuits.
Puis on établit et met en commun une liste des mots qui se terminent en "ade". Ils serviront de prénoms aux femmes du harem !

Voici le pitch du spectacle :

"En Perse, dans le palais du sultan, les femmes disparaissent les unes après les autres. On soupçonne un Sérail killer. Les fameux enquêteurs Singood et Iznobad vont interroger le vizir, le sultan et même les quarante voleurs… "

Il est demandé :

- de trouver une explication à la disparition des femmes du harem ;

- d'écrire une scène d'interrogatoire, d'explication ou autre partie de ce spectacle (chanson, etc.) ;

- à défaut d'inspiration théâtrale, d'écrire quelque chose à partir de ces éléments.

 

Liste des mots recueillis :

minaret- Shéhérazade - Aladin - tapis volant - narghileh - lampe à frotter - palais - janissaire - supplice du pal - turban - babouche - sheik - Bagdad - désert - danse - voiles - tapis, perle - hammam - bracelet - eunuque - esclave - jardin - saphir - dattes - caravansérail - chameau - Sésame

Liste des prénoms :

Débandade - Daurade - Cantonade - Orangeade - Alagarade - Rogolade - Mascarade - Pintade - Pipelade - Charade - Schokolade - Sérénade - Sépharade - Marinade - Parade - Ballade - Décade - Pleurade - Esplanade - Fanfaronnade - Marmelade - Tapenade - Salade - Tocade - Passade - Rasade - Ambassade - Ruade - Boutade - Mouclade

28 novembre 2016

Souk au gynécée ! / Jean-Paul

 

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Acte III, Scène 3

La scène représente une plage : parasols, 1 cabine de bain, serviettes, transats de « Transat en ville » empruntés à la ville de Rennes. Les dames du harem, les disparues, les évadées en fait, sont assises ici et là, en maillot ou peignoir de bain, se passent de la crème solaire sur les bras, lisent "Biba", font des mots fléchés, papotent ou glandent comme on le fait tous dans ce genre d’endroit.

 

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RUADE – Alors ? Bonne baignade, chère Daurade ?

DAURADE – L’eau était excellente ! Quelle merveille ! Quelle lumière ! Quand je pense qu’il y a trois jours encore, nous étions confinées dans l’ombre du harem !

ORANGEADE – C’est une honte ! La pire des brimades ! Le sultan devrait savoir que la beauté ne se mange pas en salade ! Mais que nous avons besoin d’autant de soins et de lumières qu’elles ! Nous sommes faites pour resplendir au soleil, nous, pas pour moisir dans le bac à légumes de son réfrigérateur !

MASCARADE – Et puis quelle façon riquiqui de nous rendre hommage ! On enferme 365 femmes dans le gynécée et elles n’ont droit qu’à une seule sortie dans l’année. Et quelle sortie : juste une nuit de roucoulade avec ce gros cochon de Haroun Zeclock !

CANTONADE – Il paraît que le changement d’herbage réjouit les veaux ! Il y avait là de quoi pousser des jérémiades ! Les 364 autres jours, en attendant, on devait se farcir la chanson de l’eunuque. Tu parles d’une sérénade, toi !

SERENADE – Hého, doucement, les filles ! Je n’y suis pour rien, moi ! C’est vrai que je m’appelle Sérénade mais ce n’est pas moi qui les ai chantés ni pondus, les couplets de l’Hannibal sans ses balles !

Elles entament "La chanson de l’Eunuque" :

Croé moé, croé moé pas
Quèqu’part en Alaska
Un sal’ jour qu’y neigeait des glaçons

J’ai eu comme une envie
D’soulager ma vessie
Comme un con j’ai baissé mon caleçon

Ca m’a mis en peine
De quitter mes gégènes
Mes jolis génitoires
Ah vraiment quelle histoire !

Ca n’dure jamais longtemps
Quand il gèle à pierre fendre
Tu vois tes gosses descendre
Tu deviens un transgenre

Quel beau dommage ! Tu t’retrouves au chômage !

AILLEPADE – N’empêche on a bien rigolé ! Le pauvre n’a jamais su qu’on l’avait surnommé Débandade !

BALADE – En tout cas, c’est un vrai plaisir d’avoir mis les voiles ! Enfin, de les avoir enlevés ! On est quand même mieux à poil au soleil que sous ces épaisseurs de tissu cossu qu’on ne pouvait enlever qu’une seule fois dans l’année !

 

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EMBRASSADE – Et encore ! Si vous saviez ! Moi je m’appelle Embrassade et je suis celle qui officiait le dernier jour de l’année. Eh bien il y a des années où il était tellement gavé de loukoums et de liqueurs qu’il ne me déshabillait même pas !

CAVALCADE – C’est ce qu’on appelle « p’end'e à la hussa’de » !

EMBRASSADE – Attends, Cavalcade ! Il y a même une année où il ne m’a même pas honorée !

CAVALCADE – C’est ce qu’on appelle êt'e « Schokolade » !

COUILLONNADE (sortant de la cabine de bains en combinaison d’homme-grenouille) – Eh dites donc les filles ? Comment vous trouvez mon nouveau maillot de bains !

TOUTES – Nul à chier, Couillonnade ! C’est quoi ce truc ? 

COUILLONNADE – Ca s’appelle un burkini ! Je laisse tomber, alors ?

TOUTES – Oui ! Ôte le haut et demain tu enlèveras le bas ! Et le tuba aussi !

Entrent Shéhérazade et ses suivantes. Toutes l’applaudissent et la saluent de « hip hip hip hourra »

SHEHERAZADE – Mes chères amies, un peu de calme, je vous prie. Je sais bien que vous me devez la liberté. Mes servantes ont soudoyé les gardiens du palais pour qu’ils vous laissent partir une à une puis quatre par quatre. Mais vous savez que j’ai un objectif beaucoup plus important. Je veux vous apprendre à devenir maîtresses de vos destins. Je veux que vous sachiez désormais tenir les hommes à distance, les faire tourner en bourrique pour finalement les mener par le bout du nez… ou par le bout du bout !

Elles éclatent de rire.

SOUTIFDAUBADE – Oui, camarade Shéhérazade ! Conte-nous tes odes et tes méthodes ! C’est pour t’entendre les conter que nous avons fui ce palais où nous étions réduites à l’état d’esclaves sexuelles. Apprends nous à faire languir l’émir, à serrer la haire du janissaire, à mettre le souk chez le mamelouk, à enfiler le caoutchouc au bachi-bouzouk, à tenir à distance son éminence, à mettre en chaleur sa sérénissime splendeur, à rendre flamboyant le commandeur des croyants, à l'étreindre puis à l'éteindre et le faire geindre. Qu'ils deviennent fous de nous et se traînent à nos genoux ! Dis-nous comment on fait enfler leur désir, comment on leur flanque le tracsir, comment on renverse la vapeur, il faut que ce soient eux qui aient peur de ne pas être à la hauteur, il faut que nous soyons actrices et qu’ils cèdent à tous nos caprices. Comment emberlificoter, bécoter, fricoter, tripoter, les transformer en empotés et faire que nous soyons maîtresses de leurs altesses ?

SHEHERAZADE – C’est simple ma chère Soutifdaubade ! Pour commencer, interrogation orale ! Vous allez me chanter la chanson que je vous ai apprise hier !

Elles se regroupent comme une chorale et entonnent « Déshabillez-moi » de Juliette Gréco.

19 novembre 2016

Consigne d'écriture 1617-08 du 15 novembre 2016 : Rat le bol en 7 mots

Rat le bol en 7 mots

C'est une variante du jeu n° 76 du livre de Pierre Frenkiel déjà évoqué par ici (90 jeux d'écriture). Sur la grille ci-dessous, chacun inscrit son prénom puis sept lettres de l'alphabet dans la 1ère colonne à gauche et 7 autres dans la dernière colonne à droite.

AEV 1617-08 Consigne des sept mots

 

Les feuilles tournent sept fois et chacun inscrit un mot qui commence par la première lettre et finit par la dernière. Le nombre de lettres du mot importe peu. Si rien ne marche, on invente un nom propre, par exemple "Itchcoq" pour relier I et Q.

La feuille est rendue à son propriétaire. Il lui est demandé alors d'inclure cinq des sept mots récoltés dans un texte sur le thème du "rat le bol". (Cette consigne-là est celle du Défi du samedi n° 429)

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