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L'Atelier d'écriture de Villejean

3 octobre 2023

Octobre rose / Maryvonne

AEV 2324-04 CasimirCe mois-ci, c'est octobre rose. Anne-Françoise a déjà mis les pieds - non, pas dans le plat ! - mieux, elle a sauté à pieds joints dans une histoire à l'eau de rose !

Aujourd'hui, je sens que cette fille est gaie et j'aimerais écrire une bluette qui s'intitulerait « Le Gai pied ». Je serais tellement inspirée que ma souris d'ordinateur glisserait toute seule sur le tapis.

Avant il faut que je parte à la source de cette gaîté qui à mon avis part des pieds. Peut-être a-t-elle rencontré un Casimir qui lui a fait les yeux doux ? Par exemple, parmi ses pères d'élèves, il y en a un qui a craqué. J'ai déjà connu ça !

Octobre rose, je vois la vie rose. Il l'a invitée à la course qui chaque année vous permet de courir pour encourager la recherche contre le cancer du sein. Oui ! C'est bien ça. Et savez-vous comment il s'y est pris pour faire sa demande ?

Coeur_en_p_te___modelerLundi soir, il est entré dans la classe, il est allé jusqu'au bac où la pâte à modeler est rangée. Il a pris la rose, oui, oui ça existe, et il a modelé un cœur au creux de sa main.

Elle a dit : « Je ne sais pas, je réserve ma réponse. ».

AEV 2324-04 NuageEt ce matin comme elle était sur un petit nuage et qu'elle ne voulait pas s'exprimer devant toute la classe, elle a trouvé cette idée, mettre des tennis roses. Nous, à l'atelier, nous connaissons son imagination. Pour qu'il comprenne bien le message, elle a laissé tomber son stylo à ses pieds comme autrefois les femmes laissaient tomber leur mouchoir en guise d'assentiment.

Maintenant qui va courir après qui ? That is the question !

Moi j'dis ça,j'dis rien ! Mais il est un peu gonflé le Casimir, profiter d'une histoire de seins pour courir le guilledou ! Mais je m'égare. Maintenant de lacets en œillets et de fil en aiguille, nous allons surveiller la couleur des tennis de notre camarade. Peut-être aurons-nous le droit à quelques confidences qu'elle nous susurrerait avec le rose aux joues. Espérons surtout que cette histoire d'amour parte du bon pied !

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3 octobre 2023

Bulles de savon / Emma

Deux travaux vidéo de la collection d'Emma peuvent se rattacher à notre image "un savon" : 

3 octobre 2023

Chaussures de luxes pour homme-grenouille / Emma

Notre amie Emma nous signale, à partir de notre image de chaussures, l'existence de ceci, qui devrait vous plaire :

3545578994.jpg
On ne trouve pas facilement des Chaussures de luxe pour homme-grenouille. Pourtant rien de plus fastidieux, après avoir posé une bombe sous la coque d’un sous-marin russe, que de devoir retirer ses palmes pour enfiler les chaussures vernies, accessoires exigés au bal de l’Ambassadeur...Eh bien c’est vous qui êtes verni, voici ce que vos pieds attendaient.

La taille généreuse de ces « derbys » vous permettra de conserver vos palmes à l'intérieur de vos souliers, pour rester opérationnel en cas de mission subaquatique inopinée.
 
Cette petite annonce d'Yves Dauteuille est parue sur "Le Bon coin" où elle en rejoint d'autres tout aussi essentielles, comme un "pèse quelqu'un" (puisque le «pèse-personne» est un objet inutile par définition).
3 octobre 2023

Le Récit d'Arrête VI / Jean-Paul

AEV 2324-04 GorilleAh bien sûr, si j'avais eu un gorille, les choses auraient été bien différentes !

Déjà je lui aurais appris à faire des acrobaties, du jonglage, des tours de magie. Je serais allé me poser sur le pont à l'entrée du village le jour du marché. Un petit môme qui montre un gorille, ça les aurait changés, les gens, des montreurs d'ours, des bohémiennes qui dansent et des troubadours. Ils m'auraient glissé la pièce et pas qu’un peu !

Ça aurait arrondi les fins de mois difficiles de mon papa, celles qui commencent dès le neuvième jour du mois et pourtant c'est un bûcheur mon papa. Le boulot ne lui fait pas peur, il en abat comme pas beaucoup. Il sait montrer sa force et tout le monde voit bien de quel bois il se chauffe. Enfin tout le monde se chauffe avec le bois qu'il coupe vu qu’il est bûcheron, mon papa.

AEV 2324-04 BonbonsSi j'avais eu un gorille Papa m'aurait laissé des sous de mon pestacle « singe-ing in the rain » pour que je m'achète des bonbons. Les bonbons c'est eux que j'aurais semés à la place des boules de mie de pain quand Papa et Maman nous ont perdu la deuxième fois dans la forêt avec mes six frangins. Ça m'aurait fait mal au cœur de les jeter par terre mais au moins on aurait retrouvé le chemin de la maison comme la première fois.

Les bonbons, les oiseaux n'en mangent pas. Il y aurait bien eu le risque des pies voleuses, celles qui prennent tout ce qui brille pour de l'argent comptant, le ramassent dans leur bec et vont le cacher dans leur nid.

AEV 2324-04 SerpePeut-être que le gorille serait venu à notre secours ? Parce que là, en tout cas, présentement, ça commence à craindre un max ! La nuit est tombée, la forêt est immense et on est complètement paumés. Les hiboux hululent dans les hêtres hantés, la hardiesse nous lâche honteusement et cette avalanche de « H » ne nous aide pas à nous frayer notre chemin dans les taillis. Heureusement qu’Averell, notre aîné, le plus grand et le plus idiot des sept frères Poucet a ramassé cette vieille serpe rouillée sur le chemin. Malgré l’entonnoir sur la tête qui le ridiculise et le phénomène de jetlag permanent qui le caractérise, il élague.

AEV 2324-04 ChipsSi seulement on était dans un vrai conte de fée, on aurait vite fait d'arriver dans une clairière enchantée avec une causeuse installée au milieu d’une clairière sous un rayon de pleine lune qui éclairerait comme en plein jour ! Je ne sais pas qui se ferait des bisous dans cet endroit-là. Paraîtrait que Blanche-Neige est morte empoisonné par des chips au paprika et que Cendrillon ne vaut guère mieux depuis que le roi a décidé de faire la chasse aux va-nu-pieds. Comment ça s'écrit en écriture inclusive, « va-nu-pieds » au féminin ?

Mais macache ! Pas plus de causeuse que de bonbons ou de gorille !

- Là-bas ! Une lumière ! Et ici un chemin creux praticable ! s’écrie, enthousiaste, Arrrête II, le troisième des frères Poucet.

AEV 2324-04 entonnoirIci, je vous dois une explication parce qu’on ne s’est pas vraiment présentés. Après Averell Poucet nos parents ont décidé de baptiser leurs enfants « Arrête » et de leur donner un numéro d’ordre. Arrête II, Arrête III... Moi je suis Arrête VI. Ce n’est pas une mauvaise idée : les gamins on est toujours obligé de leur dire « Arrête ! ». « Arrête ! »c’est aussi ce que disait Maman à Papa quand il en mettait un en route sans le faire exprès.

Fin de la parenthèse. Nous suivons le chemin en direction de la lumière et effectivement nous voilà maintenant positionnés devant une grande maison en plein milieu de la forêt.

- Qu'est-ce qu'on fait ? On frappe et on demande l'hospitalité en tant que migrants économiques ?

- Ouais ça pourrait marcher mais enlève ton entonnoir du dessus de ta tête, Averell, si c'est toi qui causes.

Averell a tiré la chevillette et de l’autre côté de la porte aucune bobinette n’a cherri ou chu ou cherraton mais la tenancière de cet hôtel s'est pointée. Voyant qui on était à travers le judas, la portière nous a ouvert la portière.

AEV 2324-04 ChouWaooh ! Les jetons qu'on a eus ! Pire qu’au loto où on a les yeux en bille de ! Avec un vieux tromblon à la main et une-lampe tempête dans l’autre, c'était une vieille ogresse de l'armée en déroute qui fixait étonnée notre bande de scouts. Surtout elle avait une tête de chou, ronde, verte, frisée posée sur ses épaules de fumeuse de havanes.

Est-ce que c'est bien ici l’auberge de jeunesse ? a demandé Arrête III « j’crois qu'on est arrivés ».

Arrête III « j’crois qu’on est arrivés » c'est le ravi de notre crèche. Après lui tu tires l'échelle ! C'est pour ça qu'il a ce surnom « J’crois qu'on est arrivés ». Maman a dû dire à papa « On a atteint un sommet, on ne pourra pas faire pire !

Contre toute attente et même contre tout à l'oncle l'ogresse a répondu :

- Oui. Vous êtes combien ?

- Sept, j'ai répondu parce que de tous mes frères je suis le seul qui sait compter. 

AEV 2324-04 Chaussure de rando

- Il me reste un dortoir mais vous essayez de ne pas faire de bruit ni de répandre d'odeur en retirant vos chaussures de randonnée. Nos sept filles sont déjà endormies dans la chambre voisine de la vôtre.
Elle nous a précédés à l'étage, a ouvert la chambre et elle nous a prévenus.

- Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, vous partirez. Mon mari qui est juge et sa vieille mère sont des ogres cruels qui dévorent les enfants. Ils reviendront demain de l’enterrement de Barbe-Bleue. Ils sont allés déposer sur sa tombe une raquette de fleurs en souvenir des parties de tennis qu'ils ont disputées ensemble. Allez, maintenant, bonne nuit les petits !

Le lendemain matin on n’a pas demandé notre reste et avec la serpe magique d’Averell on s'est taillés.

On a même retrouvé le chemin du village ! On a jeté un œil sur les titres de « Ouest-France » à la devanture de l'épicerie. Sûr quelle n'était pas près de revoir son mari l'ogre, la femme à la tête de chou !

Le journal titrait « Un juge et une ancêtre violé·e·s par un gorille !». L’article précisait que, par édit royal de sa majesté le roi du royaume, les deux victimes et le coupable auraient tous trois la tête tranchée pour avoir profané de leurs turpitudes un espace, celui du conte, destiné à la préservation d’un monde parfois cruel des enfants toujours bons, naïfs, innocents et charmants.

Du coup, je ne sais pas bien pourquoi, l’envie de posséder un gorille m’est complètement passée. 

3 octobre 2023

D comme déc... / Adrienne

Inventaire à la Prévert 01 Réduit

*** 

Inventaire à la Prévert 02 réduit

 

 

 

 – Tu es un chou! dit la chaussure de randonnée à l’entonnoir.

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26 septembre 2023

Consigne d'écriture 2324-03 du 26 septembre 2023 : Les Photographes

Les Photographes

 

Les Photographes de Dubout

A moins que les dessins d'Albert Dubout ci-dessous ne vous inspirent un pamphlet antimachiste, il vous est demandé de choisir une des images et de vous en servir pour illustrer, au choix :

- Une réflexion sur l'histoire et les techniques de la photographie de sa naissance à nos jours ;

- Une réflexion ou des anecdotes sur la pratique de la photographie au sein de votre famille depuis votre enfance jusqu'à aujourd'hui ;

- Ce que vous voudrez d'autre mais qui ait un rapport quelconque avec cette pratique sociale ou artistique.

Le pamphlet antimachiste sera aussi accepté par l'éditeur de ce blog, M. Dubout étant connu pour avoir dressé des portraits assez misogynes des grosses dames de son époque voire commis bien pire encore (illustrations de San Antonio, de Sade...). Mais c'est pour ça qu'on l'aime, dans notre H.L.M. ;-)

"Les_Photographes"_de_Dubout (extrait) 

26 septembre 2023

Photos de profession de foi / Anne J.

AEV 2324-03 Anne J

C'est le neuvième dessin proposée par l'animateur qui a retenu mon attention, me donnant envie d'aller fouiller dans l'étagère des albums photos de l 'époque révolue où on faisait des albums avec des petites photos dentelées en noir et blanc, collées avec des coins photos dont la colle se décompose.

Je n'ai pas trouvé de photo de moi, nue sur une peau de mouton mais quelques photos qui paraissent d'un autre âge avec mon père, ma mère et mes deux tantes célibataires sur la plage de Saint Malo souvent ou dans le jardin du Thabor. En feuilletant j y ai croisé deux photos que j'adore : une de mon père qui rit sur un vélo d'enfant taille 5 ans en faisant mine de gagner le tour de France dans le parc de Maurepas ; sans doute prise par ma mère, même si je n'ai aucun souvenir d'elle en train de prendre des photos. Et une photo parmi d'autres de nous 4 ou 5 avec des pulls identiques tricotés main quand ce n'est pas des maillots de bain - également en tricot ! - en rang d'oignon et par ordre de taille comme les portraits des Dalton. Évidemment comme c'est moi l'aînée je joue le rôle d’Averell mais il manquait Rantanplan.

AEV 2324-03 Anne JEt voilà celle que je cherchais : une photo déjà en couleurs de ma sœur Élisabeth et de moi en communiantes. Je n'ai pas remis la main sur celle, en noir et blanc, sur le même thème faite par un photographe professionnel en studio à propos de laquelle je voulais vous raconter cette anedocte.

Ma sœur et moi avons quatorze mois de différence et alors que j'étais en 5ème et elle en 6ème , il se trouve que nous avons fait notre profession de foi, dite aussi communion solennelle, ensemble . Or il se trouve que moi j'avais déjà quasiment ma taille adulte et ma sœur devait mesurer 15 voire 20 centimètres de moins que moi.

Le photographe professionnel plein de tact avait juché ma sœur sur une caisse en bois pour que nos visages soient à la même hauteur . Je pense que ma sœur avait trouvé cela un peu humiliant et moi ça m'avait aussi un peu choquée au point que plus de cinquante ans après je m'en souviens encore.

Mais sur la petite photo en couleurs sans doute prise par un tiers avec l'appareil photo tout neuf reçu en cadeau pour l'événement, pas de montage . On voit donc bien la différence et le fait que mon aube était à peine assez grande pour me couvrir les mollets .

Les Photographes de Dubout

Le rapport à la photographie a bien changé car il y a 70 ou 80 ans, on avait quelques photos de bébés nus, des photos de communion, des photos de départ à la guerre, des photos de mariage, d'anniversaires de mariages et des photos des personnes sur leur lit de mort . Rien à voir avec les milliers de selfies des amoureux ou des voyageurs devant tous les monuments du monde, aucune commune mesure avec les 900 ou 950 photos de mes cinq semaines de vacances de 2022 qui sont toujours en vrac dans mon ordinateur.

Réapprendre la sobriété photographique serait dans l'air du temps, en tout cas bienvenue pour ceux ou celles qui videront mes armoires après ma mort, à moins que, pleine de courage, je ne jette à la poubelle toutes les boites de négatifs, photos de paysages sans identité et autres horreurs sans valeur qui traînent dans mon étagère . Bonne résolution de la rentrée 2023 à l'atelier d'écriture ?

26 septembre 2023

Trombinoscope / Jean-Paul

AEV 2324-03 Dubout Permis de sourireAutrefois chez le photographe on vous demandait de sourire pour la photographie.

Encore aujourd'hui lorsqu'on prend une photo de groupe chacun dit « ouistiti » ou « cheese » ou « choucroute garnie » pour avoir l'air gai sur la "tof".

Par contre sur les photos d'identité officielles vous êtes obligé d'enlever vos lunettes et de faire la gueule. C'est bien la preuve que nous sommes gouvernés par des gens vraiment pas drôles pour qui le rire – et le sourire - sont sans doute le sale de l'homme.

 

26 septembre 2023

C'que c'est beau la photographie ! / Jean-Paul

Les Photographes de Dubout

 Si on lui avait prédit, au gars Dubout du fond de la classe, qui faisait déjà, près du radiateur, des dessins dans les marges de ses cahiers d’écolier…

Si on lui avait prédit au gars Doisneau qui, une fois sorti des usines Renault, s’était mis en tête de fixer pour l'éternité les amoureux de Paris, les poètes attablés devant un verre de vin, les Hercule de foire et les forts des Halles, voire les pissotières des cours d'école…

S’ils avaient su, ces deux-là qui sont au Panthéon de l'observation amusée de la vie dans toute sa drôlerie qu'on peut faire aujourd’hui des photos avec un téléphone ils n'en seraient pas revenus ! « Et où est-ce qu'on branche le fil ? " auraient-ils demandé.

Ils n'en seraient pas revenus, ils ne reviendront pas et c'est à notre tour, en découvrant ce livre, « Les Photographes » d'Albert Dubout de revenir sur les mystères de la chimie photographique.

 Je ne suis pas ici pour vous raconter ma vie mais quand j'ai commencé à prendre des photos le support des images était une pellicule argentique. On ouvrait l’appareil, on positionnait la cartouche cylindrique dans un logement prévu à cet effet à gauche de l'appareil. On enclenchait les perforations du film dans les petits ergots d'un autre cylindre pivotant à droite, on enroulait une fois. On refermait le boîtier, on tournait une une molette ou un levier (on « armait). Puis on déclenchait et c'était parti pour 24 ou 36 poses

Je vous fais grâce de la chimie qui suivait pour obtenir à partir de ce film des images en paier. Je l'ai pratiquée beaucoup moi-même ; c'est pourquoi les mots « chambre noire » « lumière inactinique » « révélateur » « fixateur » « glaceuse » « bain d'arrêt » évoquent des souvenirs bien révolus aujourd'hui. Les marques Durst, Agéfix, Ilford, Atomal ou Agfa me parlent encore.

Les Photographes de DuboutDu reste, pour le commun des mortels qui ne se risquait pas à ces opérations délicates, l'étape du développement du film restait inconnue. Pareil pour la photo couleur. Après avoir déposé la pellicule chez un photographe on retournait une semaine plus tard récupérer chez l'homme de l'art une pochette contenant les photos tirées sur papier d'une part et d'autre part la pellicule qui, après traitement chimique contenait les mêmes images mais en négatif : tout ce qui était blanc dans la réalité était noir sur le film et vice-versa.

Plus rien de tout cela aujourd'hui avec le numérique.

Ce qui est étonnant dans le livre de magie du Grand Albert c’est de voir l'humour qu'il tire de l’appareil de de prise de vues antédiluvien qu'on utilisait sans doute au temps des frères Rimbaud, de Nadar, d'Étienne Carjat et de Tintin au Congo. L'appareil photographique était posée sur un trépied. Il devait rester fixe pour éviter les bougés et conséquemment les photos floues. Le boîtier était une caisse parallélépipédique en bois reliée à l'objectif par un soufflet.

 

Les Photographes de Dubout

Parenthèse : sachant que l'accordéon utilise lui aussi un soufflet, qu'il est appelé « boest en Diaoul » en Bretagne soit « la boîte du diable » on ne s'étonnera pas du fait que les peuplades indigènes que les explorateurs du XIXe siècle photographiaient pour la première fois voyaient là une machine qui risquait de voler leur âme ! Fin de la parenthèse sur la religion.

Le déclencheur de l’appareil était un genre de poire d'interrupteur comme on en trouvait dans les chambres jadis.

Surtout le photographe cachait sa tête sous un voile noir afin de pouvoir sortir la plaque photographique de son emballage et de l'introduire dans l'appareil . Une plaque par photographie.

Les Photographes de Dubout

Il y avait aussi des flash au magnésium qui permettaient d’oeuvrer en milieu peu lumineux.

La personne photographiée prenait la pose. Elle devait rester immobile au moment du déclenchement.

On allait se faire tirer le portrait chez le photographe qui mettait en scène ses sujets dans son studio à l'arrière de sa boutique. Il fallait sourire devant l'objectif : pour certains pisse-froid ou angoissés notoires c'était parfois très difficile

 

Les Photographes de Dubout

On immortalisait :

- la moustache du père dans un cadre en bois pour la mettre au-dessus du troupeau qui mange sa soupe froide (Jacques Brel)

- les bébés quelques jours après leur naissance, tout nus sur un coussin ou une couverture en fausse fourrure

- les jeunes filles à marier. Ça, ça plaisait bien au photographe

- les jeunes mariés

Les Photographes de Dubout- les ébats des jeunes mariés. Non je déconne ! Ce n'est venu que bien plus tard ou si certains le faisaient le résultat était vendu sous le manteau dans des arrières-boutiques de librairies peu fréquentables. A vrai dire je n'en sais rien. C’est Simenon qui raconte ça dans ses nouvelles. Lui a beaucoup cherché ces choses-là, pas moi, même si j'avoue que je possède une édition du Kâmasûtra illustré par Albert Dubout.

Il y a bien entendu dans cette histoire de la photographie au 20e siècle un paradoxe que vous aurez peut-être observé.
Celui qui rend le mieux compte de tous ces éléments de sociologie, de la richesse de la relation complexe entre l'image qu'on a de soi, celle que l'on veut donner et celle que le photographe saisit, de ce moment particulier d'échange entre un montreur et des gens qui se montrent, celui-là n'est pas photographe, il est dessinateur !

Comme quoi sans le don la technique n'est rien qu'une sale manie !

26 septembre 2023

Y comme y a qu’à sourire ! / Adrienne

Les Photographes de Dubout

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