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L'Atelier d'écriture de Villejean
13 février 2024

L'Ame voyageuse / Jean-Paul

« Toute la civilisation occidentale me dégoûte. Je n'aime que ma tente, mes chevaux et le désert ». Alexandra David-Neel (1868-1969).
 

101 ans ! C'est à croire que la haine ordinaire, ça vous conserve un homme ! Une femme en l'occurrence !
 

Isaure Chassériau et moi on n'est pas comme ça. Beaucoup plus ouvertes, accueillantes aux petits bonheurs du jour, amusées par les toponymies insolites, titillées par les situations décalées.
 

C'est pour cela que j'ai accepté de l'accompagner en Alsace après qu'elle a eu gagné le 1er prix du concours de « Circonstances », une revue féministe mais pas que dans le genre de Télérama.
 

Sept jours tous frais payés pour deux personnes, Alexandra David-Neel peut bien cracher dessus ! Isaure qui a passé plus d'un siècle enfermée dans un tableau et qui a subi à défaut d'un quadruple pontage, une ou deux résurrections a tout de suite pris date avec les organisateurs.
 

- Je souhaite aller en train de Rennes à Strasbourg et de là me rendre à Wasselonne dans une Deux chevaux de location de couleur rose, un véhicule que je laisserai à Mulhouse après avoir descendu la route des vins !
 

En Alsace il vaut mieux descendre la route des vins plutôt que les vins de la route, surtout si on conduit.
 

Le plus difficile a été de découper ce parcours à travers le Bas-Rhin et le Haut-Rhin en tronçons plus ou moins égaux en fonction des jeux auxquels ma compagne d'une semaine souhaite se livrer.
 

Le premier jour elle veut se mettre en quête de trois moustiquaires et d'un vicomte à Wasselonne, visiter le fort de Mutzig pour savoir si cette bière, la Mutzig, adoucit les mœurs.
 

 

A partir d'Otrott elle souhaite faire un détour sur le Mont Sainte-Odile où elle pense découvrir les ruines d'une ville ancienne appelée Ogalopp. Etape le soir à Obernai.
 

Le deuxième jour arrêt à Barr. Recherche d'un bistrot nommé « Chez Raymond ». Visite du château de Haut Andlau. Tant qu'à faire de boire, Haut Andlau que du vin bas de gamme ! C'est vrai c'est elle qui conduira donc c'est à moi de goûter au Gewurztraminer, au Riesling où au Sylvaner en faisant attention à ce que le Pinot ne me rende pas ou trop grise ou trop noire !
- Comment elle est faite cette carte ? On ne voit pas de localité portant le nom de ces breuvages !
 

Déjeunera t-on d'une choucroute à Itterswiller ou Blienschwiller ? Comment sera l'hôtel à Scherwiller ? Scherwiller pour ce que c'est Willer ? On s'en fiche, c'est tout frais payés par le journal « Circonstances » ce voyage !
 

L'essentiel est bien qu'avec tous ces nom à coucher dehors on trouve quand même un toit pour nous héberger le soir !
 

Le troisième jour à Châtenois visite du musée des poupées cigognes.
Déjeuner - encore de la choucroute !? - à Ribeauvillé.
Nuit à Kaysersberg après avoir écouté à l'auditorium local un concerto pour piano de Beethoven, le numéro 5 appelé L’Empereur.
 

Le 4e et le 5e jour sont consacrés à la visite de Colmar dont les habitants ne s'appellent pas les Colmarrants et c'est bien dommage.
 

- Je tiens à visiter le musée du chemin de fer ! ai-je exigé. Toutes ces locomotives à vapeur, ces chefs de gare empaillés, ces tickets de quai, ces indicateurs Chaix, je ne vais pas dire que c'était mieux avant mais au moins c'était quand même autre chose que de passer deux heures sur SNCF-Connect pour acheter un aller-retour Rennes Lyon et qu'on t'enverra le billet de retour quatre jours avant le départ du train. Faut-il que j'emmène mon imprimante et mon ordinateur à Lyon ? Ou que je fasse comme tout le monde en mettant toute ma vie dans mon téléphone portable ?
 

- Moi je veux voir la Collection Schlumpf au musée de l'auto, répond Isaure. Le Schlumpf grognon, le Grand Schlumpf, Michael Schlumpfmacher…
 

- Et le musée Bartholdi ! Et celui du textile ! Et celui du jouet !

- Est-ce qu'il y a des gens qui vivent et travaillent à Colmar ?
 

- Oui : les gardiens de musée !
 

Le 6e jour arrêt pour boire un ballon à Guebwiller et depuis Tann on prendra l'autoroute pour dormir à Mulhouse.
 

Le 7e jour on visitera le parc botanique, on rendra la voiture, on essaiera de trouver un restaurant indien parce que la choucroute tous les jours, ça commence à bien faire !
 

Et après en rentrant à Rennes Isaure se remettra à boire du vin blanc et moi je ne boirai plus que de l'eau.

Est-ce qu'on aura trouvé pour chacune de nous une coiffe alsacienne typique pour pouvoir faire les idiotes au carnaval de Rennes ?
 

Comment ? Il a déjà eu lieu ? Zut on l'a raté à cause de ces préparatifs et de l'excitation du voyage !
 

Signé : Marie Drabutin-Chantal, marquise et voyageuse de Cesson-Sévigné

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13 février 2024

Voyage en Absurdie / Maryvonne

 

Quand à la Saint Valentin mon amoureux m'a offert un voyage en France, je l'ai trouvé assez radin !
 

- Ah ! Mais il fallait pas ! » dis-je dans une grimace. En plus je devais choisir la destination.
 

- Ben ! Ben ! Tu sais que j'aime les destinations exotiques et il n'y en a pas bézef dans ta liste !
 

Il me suggère gentiment - je ne vous avais pas dit, c'est un gentil - donc il me suggère la route des vins d'Alsace. Je me demandais bien ce qui l'avait motivé.
 

J'imagine pourquoi : parce qu’il sait que je suis beaucoup plus marrante après un petit verre de blanc, un petit coup dans le nez des vignes !
 

Bon, tout ça ce n'est pas la mer à boire mais plutôt des Sylvaner, des Riesling, des Gewurztraminer et des Pinot gris. Pourquoi se plaindre ?
 

- Nous goûterons les vendanges tardives, me dit-il avec gourmandise. Tu sais, ces vins au caractère aromatique auquel s'ajoute la puissance due au phénomène de concentration et au développement de la pourriture noble.
 

Je rêve ou il m'a bien parlé de pourriture ? Attends ! Je vais l'embêter un peu.
 

- C'est OK mais je veux aller dans les villes dont les noms vaudraient auraient au moins trente points au scrabble !
 

- Mais, rétorque-t-il, tu n'as pas le droit aux noms propres dans ton jeu de vieilles, là !
 

- Oui, mais si ce sont des noms avec de la pourriture, ils ne sont plus si propres que ça !
 

Je le répète : il est gentil alors il a cherché. Forcément c'est fastoche c'est la région idéale pour les noms tordus. Il a trouvé Scharrachbergheim, Wintzenheim, Niedermorschwhir. Comment je vais pouvoir demander mon chemin avec des noms pareils ?
 

 

Bon ! Je ne suis pas encore au stade de me casser une jambe pour annuler ce voyage. Avec une mauvaise foi, je dis d'accord, on va aller se rouler dans la choucroute, manger light, saucisses, lard, charcuterie, tarte à l'oignon, brioche, kouglof. Ne viens pas pleurer le Lacryma Christi si tu prends du poids ! Par contre tu as intérêt à convoquer les cigognes et qu'elles me fassent un ballet gracieux de cheminée en cheminée. Je sais que les vendanges sont trop tardives pour qu'elles m'apportent un bébé mais on pourrait rêver au fond de ces verres aux longs pieds verts typiques de la région et on écrirait ensemble quelques vers sur la Saint-Valentin.

13 février 2024

Voir un petit coup / La Licorne

 - Chez l'ophtalmo -
 

- Bonjour Monsieur Martinez ! Comment allez-vous ?
 

- Bien, bien, merci. 
Mais vous pouvez m'appeler Laurent, 
Monsieur Müller !
Vous vous souvenez quand même 
que nous avons gardé les cochons ensemble ?
 

- Si je m'en souviens ! Inoubliables, 
ces années d'enfance à Marseille !
Qu'est-ce qu'on a ri !
L'Alsace, c'est autre chose...
Mais bon, ma femme est d'ici, 
et mes grands-parents aussi, tu sais...
 

- Personne n'est parfait !
 

- Tu prendras bien un petit Gewürtz, 
pour fêter nos retrouvailles... ?
J'ai une bouteille dans mon bureau...
 

- Tu n'as pas changé, je vois...Oui, je veux bien , 
même si ça ne vaut pas le pastis !
 

Une demi-heure plus tard, 
après deux ou trois coups "derrière la cravate"... 
 

- Bon, on s'y met ? 
Je ne peux pas faire trop attendre le suivant.
 

- On y va...on y va...Peuchère, c'est quoi ce tableau ?
 

- C'est tout nouveau. Offert gratuitement par la région. 
N'aie pas peur, ce n'est qu'un mauvais moment à passer... 
Regarde bien ma règle.
 

- Ta règle ? Hum, j'en vois deux... :-)))
 

- Arr...arrête de p-plaisanter...concentre-toi !
 

- "Alsace" !
 

- Oui !
 

-" O-ber-nai" !
 

 - Bien !
 

- "Ri-que-wihr" !
 

- Parfait !
 

- "E-goui-chem" !
 

- Hum...
 

- "Biskot-chième"
 

- Ouille !
 

- "Amer-kir" ?
 

- T'exagères, Laurent !
Fais un effort , sinon, tu vas re-re-ssortir d'ici 
avec des verres ...co...omme des loupes ! 
 

- "Aimer-chier" ???
 

- De mieux en mieux...Allez, on fait une pause. 
Reprends un p'tit verre, ça va t'éclaircir la vue.
 

- Ouais, bonne idée !
 

 Un quart d'heure plus tard... 


-
On s'y remet...?
Allez,on reprend les petits caractères, 
tout en haut. Applique-toi !
 

- Ok. 
 

- "Texte de vue" ?
 

- Ouiiii !
 

- "Avant...avant de prendre la rou-oute, 
un petit vin d'Alsaaaace..."
 

- Eh bien, voilà, c'est pas plus compliqué que ça !
10 sur 10 !

Quand même, on ne vantera jamais assez les bienfaits
du vi...vignoble alsacien !

Je te signe ton papier pour le permis poids-lourd...
et, Lolo, maintenant qu'on a repris contact,
passe-nous voir quand...quand tu veux...
à Nie...Niederschaeffolsheim !

 

AEV 2324-19 La Licorne - Alsace

 
6 février 2024

Consigne d'écriture 2324-18 du 6 Février 2024 : La Famille M.

La Famille M. 

 

On vous distribue trois photographies de gens ou de lieux qui vous sont inconnus. Faites comme si elles avaient un lien avec vous. Faites parler ces photos. Qui sont ces gens ? Qu’est-ce qu’une famille ? Comment ces personnes peuvent-elles interagir avec votre propre destin ? Pourquoi n’a-t-on rien écrit - ou très peu - au dos de ces photos ? Qu’aurait-il fallu raconter pour que ces vies ne disparaissent pas dans l’oubli total ? Qu’est-ce qui est réjouissant sur ce que vous voyez ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cliquez sur les photos pour les agrandir !

Et si toutes ces questions ne vous suffisent pas pour démarrer une écriture, racontez ce que vous voulez en intégrant cinq des mots suivants dans votre texte :

balbutiement – addiction – zigoto – vœux – ultimatum – troglodyte – siphon - radiesthésie – quant-à-soi – parenthèse – obsolescence – mollusque – irascible – hêtraie – gabier – fox-trot – excentrique – druide – bourrique – aphrodisiaque – trophée – sacripant – raffut – quadrille – méandre – irrationnel – hurluberlu.

6 février 2024

Les Trois frères / Anne Françoise

Ils portent tous les trois des blouses propres, à carreaux, les mêmes chaussures et un chapeau sur la tête. Ils posent pour la photo, assis et collés les uns aux autres, dans une même position les bras croisés.


A gauche, il y a celui que l’on devine l’aîné, le plus grand, avec les pieds qui touchent le sol. Il a un col apparent sur la blouse, un béret quand les autres portent de petits chapeaux dont on a retourné le bord supérieur. Le visage carré, les cheveux courts, les paupières mi-closes, les bras croisés sur la poitrine, il a l’air de défier le photographe.


Il y a à droite, le deuxième de la fratrie. Ses grands yeux fixent quelque chose au-delà du photographe et lui donnent un air rêveur qu’accentue aussi sa façon de porter son chapeau très en arrière sur la tête. Il affiche une petite moue boudeuse.


Le benjamin, entre ses deux frères, les pieds pendants, essaie de donner le change. Il a à la fois dans le regard quelque chose de malin, de facétieux et d’inquiet dans ses lèvres pincées et dans sa façon de pencher légèrement la tête vers l’aîné de ses frères.


Aucun ne sourit. Leur a-t-on donné la consigne d’être sérieux ? De paraître des hommes dans cette position bien particulière, les bras croisés avec leur chapeau ?


J’aimerais savoir ce qui s’est passé 5 ou 10 minutes après la photo. Se sont-ils mis à courir, à crier et à chahuter dans ce jardin ? Ont-ils enlevé leurs blouses pour jouer plus librement ?


Que sont-ils devenus ?


L’aîné a été marchand de bestiaux, boucher ou chef d’entreprise. C’est un homme fort, un homme à poigne capable d’affronter l’adversité, un homme qui a pris de l’embonpoint au fil des années. Il a toujours vécu dans sa petite ville où il a été longtemps maire. Il s’est marié avec la fille aînée d’un riche agriculteur avec qui il a eu 4 enfants : 4 garçons.


Le deuxième est devenu poète, peintre, jardinier, ornithologue ou explorateur. Il a regardé la vie avec naïveté, a été heureux des surprises qu’elle lui a réservées. Il a connu des filles mais a préféré ne pas se marier et rester libre.


Le dernier est devenu infirmier, comptable, instituteur et a travaillé à la SNCF ou à EDF. Il a déménagé plusieurs fois au gré de ses mutations ou autres affectations. C’est d’ailleurs à l’occasion de l’un de ces changements qu’il a fait la connaissance d’une jeune secrétaire avec qui il s’est marié peu après. Ensemble, ils ont eu un garçon et une fille… 

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6 février 2024

Les Trois petits cochons / Anne J.

 

Je vous présente mon cousin et mes deux cousines. Leurs parents les avaient nommés Henri, Françoise et Louise mais entre nous on les appelait Nif, Naf et Nouf comme les trois petits cochons et le plus souvent on utilisait leurs surnoms, Riri, Fifi et Loulou qui, vous les avez reconnus, sont les neveux de l'oncle Picsou.

 

L’aîné, mon cousin Henri, avait deux ans de moins que moi, ce qui était bien dommage car j'avais toujours rêvé d'avoir un cousin plus âgé qui me ferait découvrir la vie, m’emmènerait dans des endroits interdits, me ferait découvrir les boissons fortes et les bars louches, me prendrait avec lui en virée avec ses copains et dirait à tous fièrement en posant un bras sur mes épaules : « C’est ma cousine !».

 

Je me serais alors sentie importante et reconnue comme la cousine de Henri, protégée par son air de matador. Mais hélas il avait deux ans de moins et ne s’intéressait pas du tout à la grande bringue un peu commandeuse que j’étais. Il avait un air important et méprisant quand il rejetait ainsi sa casquette en arrière en se donnant des air de loubard et participait de mauvaise grâce à nos jeux d’enfants. Le problème avec lui c’est qu’il se croyait le meilleur partout, ce qu’ il était loin d’être mais il faisait merveille dans les rôles de bandit ou de malfrat avec son air canaille. 

 

Je me souviens de cet été-là, en vacances à la mer, dans une petite maison en bordure de la plage où nous avons fait les quatre-cents coups avec mes cousins. Le temps était plutôt à la pluie qu’à la baignade mais pour notre bonheur la maison avait un immense grenier où nous pouvions nous ébattre en toute liberté. Cette année-là j’avais rapporté de mon camp de scouts une série de saynètes - on disait des sketches pour faire plus chic - que j’entendais faire jouer à ma troupe composée de mes trois sœurs, de mon frère, de mon cousin et de mes cousines. Drapés dans des vieux tissus, des plaids, des étoles, coiffés de chapeaux et casquettes et munis de superbes accessoires, des cannes, des écumoires, des passoires, une cuillère en bois pour faire le micro et des vieilles chaussures à talons pour jouer à la star, nous répétions notre spectacle avant de nous produire devant les parents qui payaient leurs places vingt centimes et subissaient sans piper mot d’interminables monologues entrecoupés de fous rires et d’incidents divers.

 

Ma cousine Françoise, dite Fifi, que vous voyez à droite de la photo arbore un sourire boudeur car elle vient de subir une attaque de poux rapportés d’un camp de scouts et a dû couper ses nattes blondes qui faisaient tout son charme ; je l’ai toujours vue avec ses nattes enroulées sur le haut de sa tête façon Gretchen, même âgée, et ce qui à dix ans lui donnait des dispositions pour jouer les princesses lui donnait plus tard un air de vieille fille anglaise, ce qu’elle était d’ailleurs. A l’époque du théâtre amateur elle excellait avec ses grands yeux de biche effarouchée et ses longs cheveux blonds dans les rôles de princesse enlevée par le dragon ou de pauvre Cendrillon réveillée par le prince charmant. Bien évidemment elle quittait cette blouse d’écolière des années 60 et ses bottes de caoutchouc noir pour des oripeaux brillants et excentriques qu’elle drapait sur ses épaules osseuses ou autour de sa taille. Fifi avait un caractère facile, elle était docile et pouvait à l’occasion jouer un air de piano pour commencer la séance ou tâter du pipeau pour jouer la bergère.

 

La petite Louise que tout le monde appelait Loulou avait 4 ans de moins qu’Henri et était une pleurnicharde. Elle voulait toujours suivre les grands qui voulaient rarement d’elle et allait se plaindre aux parents avec son doudou sous le bras. On lui donnait des petits rôles, elle faisait le bébé quand il en fallait un, voire la bonniche si nécessaire ou le petit chat dans « pauvre petit chat », un jeu stupide que vous connaissez sans doute.

 

Mais un jour de tempête, on avait failli revenir sans la petite Louise et je frémis encore à notre bêtise et à notre imprudence d’enfants inconscients. C’était le jour du départ et de la rentrée en ville. Pour pouvoir finir le ménage et charger la voiture en paix, les parents nous avaient envoyés faire un tour en ce jour de tempête. Il ne pleuvait pas et la mer était haute alors on est allés sur la jetée dans le port pour voir les pécheurs à la ligne qui tentaient d’attraper des maquereaux et autres petits poissons sur la digue. On a marché jusque au bout de la digue là où les vagues tapaient sur le bord et on a joué à risquer de mouiller nos sandales et nos bas de pantalons. On riait de voir la vague arriver, se jeter sur la digue, nous éclabousser tandis qu’on reculait au plus vite et juste à la dernière minute pour éviter la mer furieuse. Une vague plus audacieuse est arrivée et Louise ne s’est pas reculée à temps, elle est tombée dans la mer et heureusement dans un réflexe instinctif je l’ai attrapée par sa blouse qui heureusement a tenu bon. Louise était trempée et moi aussi mais sauvée d’un bain dans la mer en furie et peut être d’une noyade.

 

Nos mères respectives nous ont copieusement grondées sans savoir à quoi nous avions échappé, les autres n’avaient pas vu grand-chose et n’ont rien dit ; il a fallu rouvrir les valises pour nous mettre des vêtements secs mais ce n’était pas si grave. Je crois bien que cette fois la punition a été acceptée de bonne grâce ! 

 

Et puis chacun a suivi sa route et il y a bien longtemps que je n’ai revu les trois petits cochons de mon passé de metteur en scène. Quel plaisir de retrouver dans une vieille boite à chaussures cette photo désuète. Bientôt personne ne saura plus qui étaient ces trois enfants et ne racontera plus les aventures supposées de ce trio ni même comment s’appellent les neveux de l’oncle Picsou.

 

6 février 2024

J comme Jean-Honoré / Adrienne

 
6 février 2024

I comme irascible / Adrienne

 

6 février 2024

H comme hurluberlu / Adrienne

 

6 février 2024

Les Trois frères / La Licorne

 

Trois frères, 

Jean, Jacques et Jules,

Les bras croisés 

Et l'air fermé

Style "têtes de mules"

Arrêtez de nous embêter

Avec vos photos débiles

Et vos bonnes manières

Laissez nous jouer

Avec Emile...

 

 

 Dix ans plus tard, 

ils sont debout

Plus de chapeaux

Ni de blouses à carreaux

Ils posent en costume mou...

Devant un décor imposé

Seuls leurs regards

N'ont pas changé

Dépêchez-vous

Nous, on s'en fout !

 

 

 
 Trente ans plus tard 
Les trois moutards 
Ont réussi 
Costumes d'affaires 
Fleurs à la boutonnière 
Ils se pavanent 
D'un air blasé 
Et leur havane 
Crache une fumée 
D'hommes nantis.
 
 
Trio inséparable 
Parcours implacable...  
Lien incontournable ?
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