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L'Atelier d'écriture de Villejean

12 mars 2024

La Famille Jaunet / Anne J.

 

 

Dans la famille Jaunet, je demande la religieuse !

 

Dans la famille Jaunet, je demande Marguerite !

 

Dans la famille Jaunet, il y avait trois filles : Madeleine, Jeanne et Marguerite et je ne sais pas vraiment dans quel ordre c'était mais qu'importe.

 

On va donc décider que Jeanne était l'aînée. Jeanne était célibataire. Dans ma famille il y a toujours eu, à chaque génération, une tante célibataire. Je n'ai pas dérogé à la tradition. Jeanne était couturière, option tapissière et travaillait à Nantes au Magasin Decré. Elle était très fière de son titre de « meilleure ouvrière de France » et je me souviens, petite, d'avoir été chez elle à Nantes. 

 

Quand elle a été à la retraite, elle est venue habiter Rennes où vivaient sa sœur Madeleine et ses nièces et petites nièces. Mais ce n'est certes pas pour passer du temps avec sa sœur Madeleine car elles ne se supportaient pas. J'ignore le motif de la querelle mais les querelles de famille ont souvent leur origine dans la jalousie et je peux supposer que ma tante Jeanne était jalouse de sa sœur qui avait mis la main sur un beau parti, mon grand père Georges. Aux repas et réunions de famille on évitait de les mettre côte à côte ou face à face car elles se balançaient des coups de pieds sous la table et des phrases assassines par-dessus la table. 

 

Gamine, ça me faisait mourir de rire, on les appelait les O’Hara et les O’Timmins comme dans l'album de Lucky Luke.

 

La tante Jeanne a, je pense, mal vécu ce déracinement tardif et a peu à peu perdu la tête : elle est morte un peu délaissée par la famille qui à l'époque avait d'autres soucis en tête. 

 

Dans l'ordre supposé, disons que Marguerite était la deuxième fille de la famille Jaunet. J'ai vu cette tante là une ou deux fois dans ma vie car elle était religieuse chez les sœurs de la Sagesse à Poitiers, dans un lieu où on enseignait la vie et la parole à des pauvres jeunes filles sourdes-muettes, exactement comme dans le superbe film avec Isabelle Carré qui je pense a été tourné à cet endroit.

 

Dans mon souvenir la tante Marguerite était une grande femme sévère et imposante, contrairement à ses deux sœurs qui mesuraient au mieux 1 m 50 ! C'est elle que vous voyez sur cette photo, au centre, et vous conviendrez avec moi qu'elle n'a pas l'air très commode. La tante Marguerite se manifestait une ou deux fois par an par des lettres qu'elle écrivait à ma mère, sa nièce donc et dont le style très religieux était étrange : «  Je prie, le Seigneur, chère petite, pour qu il te donne le courage d’élever en bons chrétiens ces cinq charmants bambins que dans Sa Grande Bonté, patati patata…


Sans doute a-t-elle vieilli dans sa congrégation et fini ses jours dans la paix.

 

Et la petite dernière était ma grand mère maternelle, mariée donc a mon grand père Georges qui travaillait aux Papeteries de Bretagne. C'était un homme grand et gros qui mangeait avec gourmandise et ronflait fort. Il me faisait un peu peur et était un saisissant contraste avec ma petite grand mère de 1m50 qui montait sur un petit banc pour allumer son chauffe-eau. Madeleine figure sur toutes les photos avec un petit chapeau canotier crème juché sur ses cheveux bleus permanentés.

 

J'en ai plutôt des bons souvenirs car elle nous laissait libres de jouer dans son petit jardin, ce qui était un bonheur, mais en fait je ne saurais pas dire grand chose de plus d'elle. Sans doute vivait elle dans l'ombre de son imposant mari avec qui elle avait eu deux filles, ma mère et ma tante, la célèbre Tatie Mado à qui vous pouvez chanter en cœur cette semaine «  Joyeux anniversaire » car elle aura 100 ans le 25 mars ! 

Vous voyez, on a tous une tante religieuse dans sa famille et des souvenirs qu’il nous faut exhumer avant de ne plus savoir qui est sur la photo et que personne ne sache plus raconter l’histoire.

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12 mars 2024

O comme oncle Oscar / Adrienne

 

 

Dans la famille on était marins de père en fils, sauf l’oncle Oscar, qui avait réussi à ouvrir un hôtel-bar tabac et casse-croûte à toute heure.

 

L’année où on a été inondés, on a fièrement fait face.

 

Mais attention, être des gens de la mer, ça ne veut pas dire qu’on aime l’eau.
Faut pas exagérer !

 

Heureusement, avoir le pied marin fait qu’on tenait fort bien sur ces deux malheureuses planches le long de la façade, quand l’oncle Oscar a décidé qu’il voulait une photo de l’événement.

 

Il avait non seulement le pied marin, il avait aussi le sens du commerce, l’oncle Oscar, il voyait la belle publicité que ça ferait pour son établissement, quand ça paraîtrait dans le journal.

 

Alors il nous a tous fait mettre en rang, sur ces deux planches, avec l’hôtel-bar tabac et casse-croûte à toute heure bien visible, lui au milieu, l’air décidé, avec la lance de sa pompe à eau, à jouer avec le plus grand sérieux un Manneken-Pis portant des cuissardes.

 

A sa droite se tenaient deux clients, deux messieurs fort contents de vivre l’événement puisqu’il prolongerait leur séjour loin de bobonne.

 

Ils étaient comme des coqs en pâte, logés au premier étage et pleinement satisfaits de la bonne cuisine de tante Octavie, en tablier à fleurs, et de son aide ménagère, l’infatigable Mariette.

 

Voyez comme Mariette se tient solidement sur ses jambes, entre Alfred, qui a bien sali sa blouse blanche, et Robert, toujours la pipe au bec et toujours à prendre la pose avantageuse.

 

Il dit que son succès auprès des femmes lui vient de là.

 

Moi je suis le type à gauche de la photo, au bord du bord de la planche: « Toi tu sais nager », a dit oncle Oscar.

 

J’aurais pu lui répondre qu’il n’y avait pas trente centimètres de flotte autour de l’hôtel.

 

Mais avec l’oncle Oscar, on ne discute pas.

12 mars 2024

Ouistiti / Jean-Paul

 

 

Il suffit d’un seul ouistiti pour que tout l’aspect de la jungle s’en trouve changé.


Je ne sais plus si c’est l’homme ou si c’est Dieu qui a donné des noms aux animaux. Ça a beau s’appeler la Genèse, ce livre-là ne nous rajeunit pas. Alors que les deux photos des vingt-cinq musiciens, si.


Le verso de ces deux photos est muet. On y trouve seulement trois mots imprimés : « Carte postale » au milieu en haut, « correspondance » à gauche, « adresse » à droite. Un trait vertical sépare les deux zones.


Cette formule de photo utilisable comme une carte postale était fort en vogue aux alentours de 1930.


La première fois que j’en ai trouvé une dans la photothèque de ma belle-famille j’ai même cru, naïvement, que la grand-mère de mon épouse avait posé pour un éditeur de cartes postales !


Après la grand-mère paternelle top-modèle voici le grand-père maternel mannequin et surtout membre très sérieux… d’un orchestre de carnaval !


Il est là, je pense, le deuxième en partant de la gauche au deuxième rang. Il a la même tête que mon beau-frère Bruno qui, lui aussi portait la barbe et un large chapeau rond le jour où je me suis marié.


On se demande bien ce que pouvait être le répertoire de cet orchestre-là. A part les deux tambours posés devant la troupe on n’aperçoit comme instruments de musique qu’une trompette – ou un cornet à piston – dans les mains du porteur de melon au centre tout en haut.


Tous les autres jouent du parapluie ! Le barbichu de droite joue du panier fleuri et le fumeur de pipe de la flûte en roseau ou du discours de remise de prix non encore déroulé.


Ce sont peut-être bien les photos les plus drôles de toute la photothèque et pourtant elle est d’importance, la collection d’images de la famille Gallinascu !


Si vous regardez bien la tête des filles, vous serez peut-être surpris·e par leurs traits plutôt masculins.


Ce sont peut-être aussi les photos les plus inquiétantes de la photothèque : est-ce que je n’aurais pas mis les pieds dans une famille de travelos notoires ?


On repère bien trois fausses barbes chez les messieurs mais aucune chez les dames. Ça va, je ne suis pas le mari de la femme à barbe ni celui de la Môme Caoutchouc !


Et puis arrive le moment où le photographe demande de crier « Ouistiti ! ». Et d’un seul coup d’un seul tout est vraiment transfiguré. Tout le monde sourit… sauf le grand-père, la grande folle du premier rang et le père de Zorro au troisième.

 


On aimerait en savoir plus sur ce groupe. Qui étaient-ils ? Pour quelle occasion se réunissaient-ils ? Que sont-ils devenus lorsque la guerre leur est tombée dessus ?


Est-ce qu’un autre descendant de ces rigolos-là aura eu la même idée que moi et aura publié ces photos sur Internet ?


Est-ce qu’une autre descendante de ces rigolos-là tombera des nues en reconnaissant son arrière-grand-père déguisé en Bécassine ?


Allez ! Souriez ! Ouistiti ! Nous sommes là pour servir les forces de la Joie !

12 mars 2024

        IVGégé / Maryvonne

                                         


Je vais sans doute vous surprendre mais j'ai tout de suite reconnu ce bébé.


Quels sont les indices qui me permettent de l'identifier ? Grâce à la datation, non pas au carbone 14, mais au stylo à l'arrière du cliché, il est né en 1945. En fait il est plus jeune mais disons qu'aujourd'hui il a plutôt l'air d'être né en 1945.  


Ce genre de photo relève d'une pure tradition de cette époque : «  Le nu sur une peau de bête. » Je sais qu'il a fait des études de vétérinaire, tout cela est cohérent.


Le côté bouille ronde et cellulite c'est sa signature.


« Il rit toujours, ainsi il est toujours heureux »  ajoute sa maman au verso de la photo.
Tellement, tellement heureux de vivre qu'il renâcle à inscrire l'IVG dans la constitution. 

 

Et oui, Mesdames et messieurs je vous présente Gérard Larcher, président du Sénat, républicain et fier de l'être.


Un bébé magnifique ! Aujourd'hui il est moins beau mais c'est notre lot à tous. Moi-même ayant frôlé la ressemblance avec Marina Vlady ou Mylène Demongeot, je suis aujourd'hui plus proche de Dame Tartine. Comme c'est un personnage de fiction je ne vais vexer personne.  Brigitte Bardot a le mérite de vieillir de façon naturelle et tous les bellâtres qui ressemblaient à Alain Delon sont maintenant surnommé Alain Deloin. Ainsi va la vie !


Mais revenons à notre Gégé. Nous pouvons supposer que sa maman l'affublait de ce surnom ridicule. L'affection d'une mère est parfois à côté de la plaque. Mais grâce à cet amour accompagné de belles bouillies et de bons laitages bien nourrissants l'enfant a réussi une belle croissance et une belle carrière. On peut dire aussi qu'issu d'une famille catholique avec un père à la fois propriétaire d'une usine de textile et éleveur de chevaux en notre belle Normandie, il était sur de bons rails pour voyager à droite. Mais moi j'dis ça j'dis rien !


S'il s'était fait connaître avec ses deux prénoms, Gérard et Philippe, il serait passé à deux doigt de faire une autre carrière, théâtrale ou cinématographique.


Pour finir, en regardant la deuxième photo et sachant que le jour du vote au Sénat pour entériner la proposition de loi « susdite » il était absent, nous découvrons qu'il entérinait ailleurs : il avait la tête dans le sable. C'est écrit sur la pellicule.      

 

 

12 mars 2024

Prenez... garde à vous ! / Jean-Paul

 

 

 

Qui sont-elles,
Mon colonel ?

 

Et croient-elles que l’uniforme
Peut dissimuler leurs formes ?

 

Elles portent atteinte au moral 
Des troupes ! » dit le général.

 

- Une armée de femmes charmantes
Moi je la porte au pinacle.

 

Va savoir si en quarante
Elles n’eussent pas – effet de surprise ! -

 

Mis les doryphores en crise
Et évité la débâcle ?

 

Tant qu’à faire 
De drôles de guerres

 

Intervertissons les rôles
Et faisons des guerres drôles !

 

- Sergent-chef ! A la vaisselle !
Récurez-moi ces casseroles !

 

Et préparez la litière
Pour le repos des guerrières !

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20 février 2024

Consigne d'écriture 2324-20 du 20 février 2024 : Mots mélangés

 

Mots mélangés

 

 

Voici deux listes de mots qui étaient à retrouver dans un jeu de mots mélangés :

 

Arborer – arnica – arrogance – aube – bonsaï – bourré – bowling – boycott – briller – coalisé – contrée – dureté – engeance – erratum -esturgeon – faible – féerique – follower – ganga – gérondif – holding – marinier – mitoyen – none – noyer – œuf – one-step – oratorio – pelletée – phrygien – réellement – samouraï – sellette – tape – tardif – teinture – trépied

 

Arène – azur – burelé – canton – capricorne – caraïbe – chicorée – eau-forte – écrivain – enregistré – entretien – éolienne – épeire – étang – évincer – flammèche – grandiose – hyménée – ignifugé – lancée – lycéen – notaire – occurrence - pacha – piécette – pipette – prévenu – rebelle – sertir – surplomb – synonyme – tequila – uraète – vitriol - zodiac

 

Associez les deux par deux ou trois par trois de manière à constituer le titre d’un roman, d’une fable ou d’un article.

 

Pour chaque couple ou triplette ainsi constitué·e écrivez  le résumé du roman ou la fable entière ou l’article entier ou inventez des proverbes surréalistes.

 

Ou faites un texte d’un seul tenant dans lequel vous mettrez un maximum de mots de ces deux listes.

20 février 2024

Voyager en mots / Anne J.

 

Il y a des mots qui sonnent japonais :
« le samouraï mouilla son tatami en arrosant son bonsaï »
et nous voilà partis au pays du soleil levant 
sans même prendre l'avion.

 


Si je vous dis 
« le pacha s'assit sur sa véranda pour siroter sa tequila »
vous voyez déjà les cactus et le désert, 
l'hombre assis  au bord de la maison, son sombrero sur le nez 
en guise, en guise  de parasol 
et les bandits de la ganga qui déboulent à cheval,
pistolets à la ceinture.

 

 

De l'autre coté de l'atlantique 
les financiers de la holding
boycotteront les followers de Tik Tok
et s'en iront au saloon s'envoyer un whisky 
avant de se lancer dans le quadrille one step 
ou de se lancer un challenge au bowling.

 


Mais si nous restons en territoire français 
c'est le ti-punch des Caraïbes 
sous le tropique du capricorne 
à moins que dans les régions froides de la nouvelle France 
on n'aille pelleter la neige 
ou jouer les rebelles 
dans les grandioses paysages 
où bruissent les éoliennes.

 


Un grand virage à l'Est 
ou un tour du monde plus loin 
n'oubliez pas l'arnica 
dans les prisons de Poutine
Les écrivains rebelles y pourrissent 
sans jamais voir le caviar et autres esturgeons 
On vous aura prévenu ! 

 


Si vous craignez les voyages en avion 
je vous conseille le Nord 
la dureté des terrils
les mariniers glissant sur les grands fleuves
le parfum de la chicorée 
et quelques bières d'abbaye 
avant de vous écrouler dans le fossé 
un peu bourrés.

 

 

ou les rivages de la Loire 
et la douce France de Ronsard
pour célébrer votre hyménée
en chantant des oratorios. 
Coiffez le bonnet phrygien 
sinon votre arrogance vous fera passer 
pour un royaliste  
dans l'arène des prochaines élections 

 

Voyages, voyages...

20 février 2024

Masculin ou féminin / Anne J.

 

Enseigner le français à des allophones vous met devant vos incohérences et les contradictions d’une langue énigmatique et peu rationnelle : pourquoi dit-on « le soleil » et « la lune » ? Pourquoi dit-on « l’aube » au féminin et le « crépuscule » au masculin ? 

 

Le soleil se lève à l’aube et la lune se lève au crépuscule ?

 

Au féminin :

La princesse venait de finir sa teinture
Elle se préférait en blonde 
Dans cette contrée ou dominaient les brunes


Une aube pointait à l’orée
La dureté de la nuit s’effaçait


Afin d’adoucir son assise
Elle mit une tape à sa sellette
Elle avait les fesses fragiles 
Comme une none 


Au loin elle vit la gouvernante 
Jeter une pelletée de neige 


Quelle engeance que cette saison ! 

 

 

Au masculin  :

 

Dans le froid de l’hiver
Un marinier usa de son trépied 
Pour grimper sur le noyer


Quand arriva le samouraï
Encombré d’un bonsaï 
Il saisit son panier 
Rempli d’œufs d’esturgeon 


C’était un bien meilleur cadeau
Pensa-t-il 
J’ai hésité à me présenter avec un nouvel oratorio 
Lancé dans l’azur
Qui ferait valoir mon bel organe vocal 
Célèbre dans tout le canton 

 

 

L’inviterai-je sur mon zodiac 
A voguer sur l’étang ? 


Lui écrirai-je des poèmes 
Grace à mon talent d’écrivain ?


C’est l’hyménée que je vise 
Pas d’erratum, c’est un mot masculin !   
 

20 février 2024

L’Écrivain de l’éolienne / Anne-Françoise

 

Il vivait autrefois au cinquième sous-sol d’un parking immense. Ce cadre restreint ne lui permettait pas d’écrire. Il faisait trop sombre et l’air confiné atrophiait ses textes. Il a déménagé et a construit sa cabane tout en hauteur contre une éolienne, lieu idéal pour être au grand air, respirer et, évidemment, trouver de l’inspiration.

 


Immédiatement, il a écrit. Les sujets, les mots, les phrases lui arrivaient si vite qu’il avait à peine le temps de les coucher sur le papier qu’ils s’envolaient déjà… Il noircit des pages et des pages, en fit des romans-fleuves et, rapidement, on le considéra comme un écrivain dans le vent, ce qui lui permit de bien vivre de sa plume.


Tout ce qu’il écrivit ne fut cependant pas de qualité. Il manquait souvent de profondeur, jetait des mots en l’air, brassait trop d’idées et devenait confus.


C’est ainsi qu’il nous est arrivé. Il est resté en Bretagne pour profiter de l’air mais est venu s’installer en ville à Rennes. Il écrit dans la salle Mandoline, salle aux airs charmants, salle au 1er étage de la MQV où l’air reste frisquet, sans doute en mémoire du vent rafraîchissant de l’éolienne… 


Il écrit toujours beaucoup. Il garde, comme au temps de son séjour près de l’éolienne, l’habitude d’associer des mots qui, a priori, n’ont rien à faire ensemble. Il n’est pas avare de jeux de mots et, bien sûr, il est toujours très inspiré…


 

 

20 février 2024

Quatre poèmes faits de mots bien mélangés / Anne-Françoise 

 


Le bonsaï du samouraï a perdu son chandail corail
dans la pagaille de la bataille de Cornouailles.

Il est tombé malade : Aïe, aïe, aïe !


***


L’eau-forte faible n’aime pas montrer.

Elle préfère suggérer, laisser l’autre chercher, imaginer, créer,
Emprunter un sentier près d’un ruisseau d’eaux fortes en petites cascades
Et d’eaux douces discrètes dans un faible courant…
 

***


Quand le soleil est au zénith,
l’écrivain de l’arène mange des jaunes d’œufs en écoutant des disques. 

Il écrit des discours qui tournent en rond…
 

***


L’aube rebelle s’est révoltée.

Les catastrophes et la sinistre actualité ont eu raison de sa douce clarté.

A quoi sert de permettre à un nouveau jour de se lever
Si ce n’est que pour parler de guerre et de tués ?

Quelle triste humanité !

L’aube sage reviendra quand on lui racontera des histoires, des falbalas
Qui lui redonneront l’envie de se lever pour les enfants aux cœurs légers.

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