Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

L'Atelier d'écriture de Villejean

19 avril 2016

Huit résumés d'oeuvres diverses en quatre phrases / Jean-Paul

Cher Monsieur Emile Euro

Veuillez trouver ci-joint huit énigmes pour votre jeu radiophonique de 13 h 45.
Il s’agit de faire deviner à vos candidats, à partir d’un résumé en quatre phrases commençant par « Bon, Mais, Alors, Et » le titre d’une œuvre de fiction (roman, film, chanson, poème) et son auteur.

Bonne continuation à vous et mes amitiés à Monsieur Emile Franc dont nous sommes sans nouvelles depuis un certain temps.

1

Bon, c’est l’histoire d’un type qui habite dans un jardin magnifique, immense, avec des fleurs partout, des arbres fruitiers, des jets d’eau, un endroit idéal où tout est prévu pour subvenir au moindre de ses besoins.

Mais une fois passés les premiers instants de joie de se trouver là à n’avoir rien à faire que se tourner les pouces, le gars commence à s’emmerder sévère.

Alors il va trouver le docteur D., « chirurgien esthétique et plus si affinités », et il lui dit que ce serait mieux s’il avait un peu de compagnie, ne serait-ce que pour jouer à la bataille navale.

Et le docteur D. lui répond que ça va lui coûter bonbon, pas les yeux de la tête, non, mais au moins une côte de la cage thoracique et Adam accepte et c’est depuis ce temps-là que les hommes et les femmes vivent ensemble en s’engueulant plus ou moins à propos de la place du gant de toilette dans la salle de bain, de la propriété de la télécommande ou sur « c’est à qui de descendre la poubelle aujourd’hui ? Moi j’ai fait la vaisselle, etc ».


2

Bon, c’est un gars qui travaille dans une banque, il est marié, sa femme est adorable bien qu’un peu féministe et plus si affinités et ils ont deux enfants agités comme le sont tous les enfants.

Mais justement la dernière nurse vient de rendre son tablier parce qu’on est dans le cadre un peu trop répandu de parents absents car surinvestis dans le boulot et le militantisme et on se demande bien pourquoi des gens pareils font des mômes.

Alors, comme on est en Angleterre, la famille passe une petite annonce dans le « Times » et, coup de bol inimaginable ailleurs qu’au cinéma ou dans la littérature, la nounou idéale leur tombe du ciel.

Et comme celle-ci est complètement gaucho-brindezingue-conte à dormir la nuit debout et adepte des méthodes d’éducation Freinet-Montessori-Dolto avant l’heure, elle fiche un bordel monstre dans la baraque en emmenant les enfants danser la java sur le toit, boire le thé des fous au plafond, détraquer le manège de chevaux de bois du parc et en provoquant, au prétexte de nourrir des pigeons, les prémices de la crise boursière de 1929 dans la banque où travaille le père qui devra se reconvertir à la fin du film dans la fabrication de « feel good » cerfs-volants .


3

Bon, c’est un type qui est né dans le Pas-de-Calais.

Mais ce n’est pas l’ami Bidasse pour autant.

Alors, malgré le charme tout bucolique et aligné des corons chers à Pierre Bachelet, malgré le climat enchanteur du bassin minier, malgré la beauté unique du clair de lune à Maubeuge, il monte à Paris pour y trouver du travail et il y fait la connaissance d’une Bretonne qu’il épouse.

Et bien évidemment, vingt ans après, on les retrouve au pays de la belle, à Rennes précisément, où le gars se fait, assez rapidement, une réputation d’amuseur public un peu trop intello mais à qui on pardonne tout parce que lui au moins, il a le courage de se lancer périodiquement dans la confection de ce fameux kouign-amann que tout le monde aime mais que tout le monde à la flemme de fabriquer et comment s’étonner après que tous les noms de bistrots, de coiffeurs et même les articles de « Télérama » et « 20 minutes » soient écrits en anglais plutôt qu’en breton ?


4

Bon, c’est un type qui a commis un crime abominable.

Mais même si l’histoire se passe il y a très longtemps, en des temps de loi de la jungle et de règlement de compte à OK Corral - le monde a-t-il vraiment changé depuis ? – il a mauvaise conscience d’avoir fait ça.

Alors il va à la Samaritaine, il achète des peaux de bêtes à sa femme et à ses enfants puis il déménage à l’autre bout du monde mais plus il s’éloigne, plus le souvenir de son meurtre le poursuit, à se demander si ça n’est pas déjà diffusé en boucle sur BFMTV et retweeté à l’ensemble de la planète voire plus si affinités !

Et ça prend des proportions telles que ça aboutit à des hallucinations auditives et à des visions épouvantables, si bien qu’à la fin le type en meurt et que, une fois qu’on l’a eu enterré, l’œil éclaire dans la tombe et regarde Caïn.


5

Bon, c’est l’histoire d’un gars qui va acheter son pain à la boulangerie tous les matins.

Mais il est un peu myope sans le savoir et il ne s’aperçoit pas que la jolie boulangère, séduite par sa beauté solaire et sa démarche lunaire est prête à lui donner son 06 et plus si affinités, il n’y aqua’à demander.

Alors, comme la situation perdure et que le quarante-cinq tours ne doit pas dépasser 2 mn 45, elle lui prend un rendez-vous chez un ophtalmo et le docteur Zigmund – car c’est lui qui a raconté l’histoire dans un billet qui pour une fois parle de croissants et non pas de baguette de nantis – lui prescrit de porter des lunettes.

Et donc, le lendemain de leur achat, il retourne à la boulangerie et en un éclair il s’aperçoit que la vendeuse est vraiment très chou, il lui déclare sa flamme toute religieuse, il l’épouse et ils font fortune en lançant une chaîne de pâtisseries bio pour bobos sans gluten décroissants mais au beurre.


6

Bon, c’est une dentellière de Lille qui est mariée et qui a son premier enfant.

Mais le bébé est un peu chiant vu qu’il ne veut jamais s’endormir le soir et qu’il hurle comme un malade.

Alors comme à chaque fois les hurlements du môme l’empêchent d’entendre ce qui se dit dans l’épisode du jour de « Plus belle la vie » et de comprendre où on est dans la saison 23 de « Game of thrones », elle lui chante une chanson mais plus elle chante plus le bébé crie et plus elle s’énerve.

Et à la fin, comme elle en a plus qu’assez et qu’elle habite au deuxième étage d’un gourbi à Wazemmes, « alle jette euch tchiot par el ferniète », ce qui signifie « elle balance le bébé dans l’indifférence générale et la cour par la fenêtre ouverte ».


7

Bon, c’est un oiseau qui a trouvé une proie intéressante et qui est allé se percher sur un arbre pour essayer de la becqueter tranquille.

Mais il y a un autre animal avec un museau pointu et une queue touffue qui l’a repéré et qui vient glapir des insanités au pied de son arbre.

Alors, comme le volatile a bien du mal à rester concentré pour désincarcérer sa bectance du papier alu qui l’entoure et que le baragouin de l’empanaché à propos de son taux de cholestérol commence à lui énerver un poil les plumes, il laisse tomber sa proie sur laquelle l’autre saute tout en continuant de jacasser dans sa langue de rastaquouère à laquelle le corbaque, qui n’a pas fait langues o, n’entrave que tchi.

Et on se demande bien comment le renard va faire pour bouffer sa « Vache qui rit » ® parce que nous qui sommes plus intelligents, qui avons un pouce opposable aux autres doigts et vivons dans un monde globalisé, on a toujours du bien mal avec la petite languette rouge !

8

Bon, c’est un type qui est parti faire la guerre avec ses potes du côté de la Méditerranée en laissant une femme et un mioche au logis sans un radis.

Mais voilà, sur la route du retour, le bateau perd son gouvernail et du coup l’équipage dérive d’île en île et le gars passe du lit de Circé à celui de Nausicaa, un peu comme on tombe de Charybde en Scylla, mais en plus agréable parce que Polyphème n’y trouve rien à redire, au machisme méridional et à la polygamie non-japonaise bien pliée.

Alors comme ça dure dix années et qu’on a autre chose à faire que de répondre à la question « Odyssée loin, l’Homérique ? » « Tais-toi et drachme ! » le gars finit par retourner chez lui.

Et là, à peine rentré, d’Ithaque au tac, il commence par engueuler sa femme parce qu’elle n’a pas terminé sa tapisserie et qu’elle a laissé mourir le chien « qui aurait pu lui servir de balise et du coup il serait rentré plus tôt, non mais, dis donc ! » et si vous voulez mon avis, Mesdames, des héros comme ça, il faut les envoyer se faire voir chez les Grecs !

 

P.S. Pour lire la solution, retournez l’écran de votre ordinateur, SVP.

 

DDS 399 solution

 

Ecrit a l'Atelier d'écriture de Villejean et publié sur le Défi du samedi n° 399 d'après cette consigne doublée de celle du résumé en quatre phrases énoncée au début du texte.

Publicité
Publicité
30 mars 2016

Consigne d'écriture 1516-24 du 29 mars 2016 : Proverbes bantous

Proverbes bantous

 

On collecte du vocablulaire :

- des mots qui contiennent plusieurs fois la lettre a (ananas, ratafia, alpaga, etc.)
- des mots relatifs à l'Afrique (noms de pays, d'animaux, etc.)
- des mots de quatre syllabes (plaisanterie, humanité, Mauritanie, etc.)
- des mots dans lesquels on entend la même voyelle répétée deux ou trois fois (bonobo, biribi, etc.)

 

L'animateur distribue des listes de proverbes, écossais, français, polonais, africains et russes.

Il est demandé de garder la structure des proverbes et d'utiliser le vocabulaire collecté pour créer des proverbes bantous.

AEV 1516-24 proverbes bantous

29 mars 2016

Proverbes bantous made in Breizh / Jean-Paul

160207 255 037

 Les promesses faites en plein Sahara n’engagent que les tempêtes du désert qui y croient.

 

160207 255 039

 Les crocodiles dévorent tout mais ils digèrent mal le rhinocéros. Surtout les cornes. 

160207 255 041

 Les gazelles murmurent contre le lion, mais de loin.

160207 255 042

 Le cri de Tarzan commence la journée – Ahouahouhaaaah -.
Celui de Jane hurlant « A table, le puma aux betteraves est servi ! » la termine. 

160207 255 044

 Soulever des hippopotames est le lot quotidien de l’haltérophile mauritanien. 

160207 255 045

 La vie des baobabs est une succession de palabres mystiques auxquelles leur feuillage n’entrave que tchi. (Mais cela lui importe peu : le baobab, de toute façon, est dur de la feuille et ne se casse jamais le tronc).

160207 255 046

 Faire du charivari dans un bar-tabac est le remède à tous les maux du marabout qui vient de passer quarante jours seul dans la savane. 

160207 255 049

 Le rôle du kama-soutra est de se rendre indispensable aux missionnaires de l’Oubangui qui abusent du pili-pili. Car le maître de l’homme, c’est son slip. 

160207 255 050

Le grand bonobo doit aider le petit ibis perdu qui cherche la route de Biribi.

160207 255 263

 L’éléphant rêve d’un régime amaigrissant, la girafe rêve d’un restaurant gastronomique.

160207 255 330

 Le flatteur ressemble à la hyène qui vient pleurer à l’enterrement et bouffe le cadavre en ricanant une fois que la cérémonie est finie.

160207 265 Nani 091

 Qui n’aime que le missionnaire anglais bouilli avec des feuilles de menthe est détesté de tous les gastronomes chez les cannibales du Kenya amateurs de viande en sauce.

160207 Nikon 239

 Qui ne regarde pas l’horaire avant de sauter risque de rater la liane de 8 h 47.

160207 Nikon 316

Qui a été saisi par l’oreille et entraîné dans un maquis ne doit pas s’attendre à ce que le gorille lui fasse écouter là des disques de Georges Brassens.

23 mars 2016

Consigne d'écriture 1516-23 du 22 mars 2016 : Revisitons Tintin

Revisitons Tintin

 

Chaque écrivant(e) hérite d’un album des « Aventures de Tintin » d’Hergé. Il lui est demandé de choisir une image à partir de laquelle il écrira son histoire.

Il doit en outre écrire huit couples de lettres de l’alphabet, par exemple :
ME ; ST ; AZ ; TT ; LE ;BK ; RS ; HL
Il doit trouver ensuite un mot qui commence par la première lettre et qui se termine par la dernière, par exemple :
Mémoire, secret, assez, tarot, livre, bachi-bouzouk, rendez-vous, hôpital

Les huits mots ainsi trouvés doivent être intégés dans le texte illustrant l’image de l’album de Tintin

AEV 1516-23 Tintin

22 mars 2016

Revisiter Tintin / Jean-Paul

AEV 1516-23 Tintin 01

- Est-ce que le texte peut être déconnecté des aventures de Tintin ?

- Absolument ! C’est d’ailleurs pour ma part ce que je compte faire maintenant, agissant en cela comme un vidangeur malodorant. Je m’en vais séparer le sémiotique du méphitique !

Bien malin qui pourrait nous dire déjà de quel album est tiré cette vignette sur laquelle on voit trois exocets chevaucher le Zéphyr à la surface de l’océan. Mais abordons effectivement cette image sous l’angle de la sémiologie, qui est, je vous le rappelle, l’étude des signes linguistiques verbaux et non verbaux et même verbeux et non verbeux.

AEV 1516-23 Tintin 05

Première remarque sur les formes présentes : si le cadre est rectangulaire, si le rectangle a les proportions d’une des deux illustrations d’un atout au jeu de tarot, la représentation des poissons volants s’inscrit dans une figure géométrique plus particulière : il s’agit de deux cercles qui se chevauchent. A l’exception du phylactère, c’est-à-dire, pour les non-spécialistes, de la bulle où est inscrit le texte, le reste de l’image est noir.








 

AEV 1516-23 Tintin 07

Si, telle une décalcomanie, on faisait glisser cette image en dehors de la page de la bande dessinée, comprendrait-on de façon aussi évidente que les poissons sont observés à la jumelle ? En ces premiers jours de printemps ou je me sens primesautier, j’ai très envie de faire ensuite l’expérience suivante dans Photoshop : en évidant la surface des lentilles, en remplaçant les trois poissons par la Naissance de Vénus de Botticelli ou le portrait d’Isaure Chassériau par Eugène Amaury-Duval, déduirait-on réellement que je suis assez fou pour me promener dans un musée avec une paire de jumelles ?  

AEV 1516-23 Tintin 08

Et si, pour Isaure Chassériau, à la place du huit renversé, l’image était un ovale horizontal, penserait-on que je suis entré au Musée des Beaux-arts de Rennes avec un masque de plongée ?

-Sahib gardien ! Sahib gardien ! hurleraient les Hindous un peu cafardeurs de la « Chasse au tigre » de Rubens, il y a un homme-grenouille qui danse la java et met de la flotte partout sur le parquet verni ! ».

 

AEV 1516-23 Tintin 10

On me courserait derrière pour m’éjecter de l’institution. Je ne vous raconte pas le rodéo que ça ferait en ce dimanche après-midi jusque-là paisible. Et pourtant, même si ce n’est pas « Tintin en Amérique » on est bien dans une aventure du petit reporter belge et non dans un album de Lucky Luke.

AEV 1516-23 Tintin 03

Mais revenons à nos moutons ou plutôt à nos pigeons. La manutention de phrases digressives étant mon fort, la deuxième idée qui me vient à l’esprit est bien celle du jeu de con qui s’appelle « pigeon vole ». En effet, la place naturelle des poissons est dans l’eau. Or on voit sur notre image des poissons qui flottent dans l'air. Ils sont pour ainsi dire de drôles de cosmonautes, sans scaphandre, sans tuyau et bien sûr sans semelle de plomb. On n’est donc pas dans « Le Trésor de Rackham le rouge » ni non plus dans « On a marché sur la Lune ». Les « petites flèches d’argent » dont parle Tintin dans la case précédente sont observées en légère plongée. On voit leur profil droit, elles se dirigent vers la droite. Leur déplacement est indiqué par deux traits parallèles derrière leur queue, un court et un long, suivi de trois autres traits si raccourcis qu’on pourrait les assimiler à des points. 

AEV 1516-23 Tintin 01Tout le fond de l’image est d’un bleu uni et le fait qu’il s’agit de la mer et non du ciel est signifié par les représentations d’écume (des jours ?) ici et là. En plissant les yeux on compte deux (nouvelles ?) vagues couvertes de petits îlots blancs, allongés, biscornus. Ils pourraient être Chypre, la Crète, le Chili détaché pour un temps de son entreprise sud-américaine « Cordillère des Andes SA ».

Les ailes violettes des exocets forment toutes des angles de valeur différente. Aucun signe graphique ne nous signifie qu’elles sont en mouvement. N’étant pas doté d’ailes moi-même et n’ayant pas mon encyclopédie de Madame Wikipe sous la main, je ne puis dire ici si le poisson volant, à l’instar de l’Albatros, du goéland ou de Plastic Bertrand, a la possibilité de planer sans remuer les ailes lorsqu’il a acquis suffisamment de vitesse.

Force est de constater : quelques traits de crayons nous ont tout dit sur la situation : un type, sur une plage ou sur un bateau, observe des poissons volants avec une paire de jumelles.

Maintenant le phylactère : le gars (ce pourrait être une fille aussi, mais il y en a peu dans Tintin) commente le spectacle qu’il observe et il dit : « … jaillissent des vagues et qui… Hop ! En voilà deux… Et là, trois autres…" 

AEV 1516-23 Tintin 09

Je pourrais arrêter ici l’analyse et vous rappeler notre petit jeu du début : de quel album est extraite cette vignette ? Ca m’étonnerait beaucoup qu’il y ait des poissons volants dans « Tintin au Tibet » mais est-on jamais sûr de quoi que ce soit avec Hergé qui, paraît-il, fumait quelquefois de la moquette ?

Au dos du livre, là où figurent les 22 couvertures des albums du jeune belge à houppette, il en reste quatre sur lesquelles on voit la mer : « L’Île noire », « L’Etoile mystérieuse », « Le secret de la Licorne » et « Coke en stock ».

Avant de vous livrer la réponse, il me reste une dernière remarque à faire à propos du phylactère. Avez-vous remarqué l’utilisation abondante des points de suspension ? Pour une image où des poissons hors de l’eau semblent mystérieusement retenus dans les airs par un fil transparent, c’en est presque redondant !

Mais à feuilleter vers le début – on était page 53 – l’aventure en question, je note un peu partout ce point de graphie que je n’avais jamais décelé jusqu’à ce jour : Hergé colle des points de suspension partout, jusques et y compris derrière les points d’exclamation !

Bizarre, non ? Je dirai même plus : bizarroïde !

Et donc la réponse : même si vous aurez du mal à croire que je n’en sniffe jamais, on est dans « Coke en stock ». Tout à l’heure, en sortant de l’atelier, j’irai le relire car j’ai encore oublié ce qu’il racontait celui-là. Mais il faut comprendre aussi : si je décortique toutes les cases de mes BD comme je viens de le faire ici, je ne suis pas près de venir à bout du « Crabe aux pinces d’or » !

Publicité
Publicité
16 mars 2016

Consigne d'écriture 1516-22 du 15 mars 2016 : les mots de la francophonie 2016

LES MOTS DE LAFRANCOPHONIE 2016

Inclure tous les dix mots qui suivent (ce sont les mots de la francophonie 2016) dans un texte dont le thème sera « A la fortune du pot » :

Chafouin (ine)  n.   
Personne qui a une mine sournoise, rusée. Une mine de chafouin. Une chafouine. 
Adj. Mod. Rusé, sournois. Air chafouin. Mine chafouine.

Champagné n. m. Employé au Congo. 
Personne d’influence, aux nombreuses relations.

Dépanneur n. m. Employé au Québec. 
Petit commerce, aux heures d'ouverture étendues, où l'on vend des aliments et une gamme d'articles de consommation courante.

Dracher [dʀaʃe] v. Employé en Belgique. 
Il drache v. impers. FAM. Il tombe une pluie battante ; il pleut à verse. Il drache depuis le matin.

Fada [fada] adj. et n. m. Employé en France.
1. Régional (Midi) Un peu fou ➙ cinglé. Il est un peu fada : il en est entiché, il en est fou.
2. N. m. Simple d’esprit ➙ fou. La maison du fada : sobriquet donné par les Marseillais à une construction d’habitation dessinée par Le Corbusier.

Lumerotte [lymRᴐt] n.f. Employé en Belgique.
1. Source de lumière de faible intensité. Mettre une lumerotte dans la chambre à coucher de la petite. Je n'arrive pas à lire avec cette lumerotte.
2. Légume (betterave, potiron, citrouille, etc.) évidé et percé de petites ouvertures, dans lequel on place une source lumineuse. Atelier de création de lumerottes. Faire des lumerottes pour la fête d'Halloween.


Poudrerie n. f. Employé au Québec.
- Neige poussée par le vent pendant qu'elle tombe.
- Neige déjà au sol qui est soulevée et poussée sous l'effet du vent.


Ristrette
Employé en Suisse.
n. m. Petit café très fort, fait à la vapeur au percolateur.


Tap-tap 
n.m. Employé en Haïti.
En Haïti, camionnette servant au transport en commun dont la carrosserie s’orne de peintures naïves représentant des scènes de la vie quotidienne. 


Vigousse 
adj. Employé en Suisse.
Vigoureux, vif, plein de vie, alerte (d'une personne) ; vigoureux, fort, robuste, résistant (d'un animal, d'une plante).

AEV 1516-22 consigne 109680801

 

 

15 mars 2016

Si tu ne fais pô fortune, tu seras riche quand même de tes vagabondages / Jean-Paul

poudrerie

A la fortune du pot-aux-roses, la lumerotte est allumée. Un vent de vérité est venu en tap-tap. De vigousses chafouins lèvent les coins du tapis. Quelques lanceurs d’alerte complètement fadas fouillent dans les placards, y cherchent des cadavres, ignorant qu’on en vend à la pelle chez le dépanneur le plus proche. C’est trop fort de ristrette ce temps de poudrerie ! Il drache du scandale, en veux-tu en voilà ! Plus aucun champagné ne se sent à l’abri ! Où donc a disparu l’épineuse protection de ces jardins secrets où nous cachions le pire de nos activités sous des pétales embaumants ?

mayol_entre_donc_fada_jfpetit

A la fortune du pot-de-vin j’arrose les notables, je soudoie le chafouin, corromps le champagné. Je joue le dépanneur en larges dessous de table, je fricote à tout va dans l’arrière-cuisine à la lueur des lumerottes, je fais dracher, et dru, les rétro-commissions, je suis à moi tout seul le lobby des ristrettes, il faudrait être fou pour répondre autre chose que noir à la question « What else ? ». Je roule dans la farine et dans mon vieux tap-tap les plus vigousses des enquêteurs du clan sceptique. Magie blanche, illusionnisme, rideau de fumée, poudre aux yeux, coke en stock et poudrerie : tout l’arsenal du marchand d’armes, je le destine à qui s’alarme. Nous avons les moyens de vous faire taire, cimenté six pieds sous terre. Même un sing think tank ne nous fait pas peur.

tap-tap1

A la fortune du pot d’échappement le tap-tap s’en va, peu vigousse, entame un tour du monde magique et mystérieux. Le chauffeur a bu son ristrette, a allumé ses lumerottes, le moteur tourne rond. Tous les fadas du bled sont montés à l’arrière. Pas un seul chafouin dans la bande. On a dévalisé Jojo le dépanneur et mis les victuailles en paniers sur le toit. On se sent plus puissants que le plus riche des champagnés du pays. Le bonheur en poudrerie étincelle sur tous les visages. C’est si bon de quitter le pays de la drache ou celui de la terre qui tremble pour gagner la contrée des rêves éveillés.

dépanneur

A la fortune du polochon volent les plumes du langage, une poudrerie de mots blancs semés au-delà du sommeil par des locuteurs si vigousses que mes oreilles résonnent encore. Il drache des carabistouilles dans les rues de Bruges-la-Morte. La Provence a fourni des félibres fadas, débordants de fadaises : le sous-préfet aux champs, couché dans le chafouin, s’entiche des dentelles du chapeau de Mireille. Aucun dépanneur québécois ne pourra jamais rien pour le tap-tap en panne de Dany Laferrière. Dans ce lit cot-conneux où je coince la bulle, si je suis le rêveur, je n’ai pas pour autant l’âme d’un champagné. Lorsque le réveil sonne, cette statue de sel de la francophonie s’effondre en poudrerie. Je me lève, m’habille et vais me consoler de cette nuit presque blanche en buvant le plus noir des ristrettes.

090426_107

A la fortune du poème j’emprunte un rond de poudrerie, un dollar bien vigousse de rimaille, une armada de billets « vers plus que fadas ». Je lui carotte des lumerottes, je le tape d’un ticket de tap-tap, je lui soustrais de quoi laper une ristrette à la buvette. La poésie n’est pas chafouine, elle se fait un honneur de jouer au dépanneur et s’il drache du rythme, si la musique me soûle et fait danser la foule je serai champagné, serpentin, cotillon, roi vaudou, fou du slam, danseur d’épithalame. Et je rembourserai le poème en liquide. Sur vos têtes étonnées drachera la plus humble et la plus envoûtante de mes forfanteries : assaut de fantaisie, char de corso fleuri, grosses tête en carton-pâte, carnaval de mots choisis, sonnets emplis de confettis, chapelet de krapoveries. Car j’aime, à la fin du poème, qu’il pleuve parfois des saucisses.

P.S. Si vous avez besoin d'un petit lexique pour les dix mots de la francophonie 2016, c'est ici !

15 mars 2016

A la fortune du pot / Josiane

Il avait draché tout l'automne et maintenant, l'hiver venu, la poudrerie cinglait les visages.

Trop peu pour arrêter ces deux là. Ils avaient décidé de convoler en justes noces au beau milieu de cet hiver chafouin.

Lui, conduisait un tap-tap, elle, servait au bar du village. Il était tombé raide dingue de cette jolie fille à la chevelure de lionne au premier regard. Il n'avait rien d'un champagné mais il était vigousse, la belle s'etait laissé prendre dans ses filets.

Les noces devaient se dérouler dans la plus grande simplicité, autrement dit à la fortune du pot.   
On avait acheté les victuailles au dépanneur , tenu par un gars un peu fada mais plein de ressources. Il avait dans son commerce tout ce qui pouvait régaler la petite troupe qui assisterait aux épousailles. Il ne restait plus qu'à installer quelques lumerottes dans la salle, louée à monsieur le curé et la fête pourrait commencer.

C'était sans compter avec cette satanée poudrerie... Le tap-tap réquisitionné pour conduire la future à l'église n'en faisait qu'à sa tête et, devant l'église monsieur le curé et les invités commençaient à se transformer en statues de glace. On distribua la ristrette, les mines rosirent un peu.

Alors, on entendit une longue plainte, le tap-tap grimpait la côte dans un déferlement de couleurs, la cérémonie allait pouvoir commencer.

1516-22 Josiane Noces-sous-les-flocons_max1024x768

 

9 mars 2016

Consigne d'écriture 1516-21 du 8 mars 2016 : Haïkus avec des mots contenant un accent circonflexe

Haïkus avec des mots contenant un accent circonflexe

L'animateur fournit une liste de mots dans lesquels figure un accent circonflexe. Il est demandé d'écrire des haïkus qui comprendront un ou deux de ces mots.

On trouve une liste bien fournie sinon exhaustive ici.

AEV 1516-21circonflexe 1

8 mars 2016

Haïkus de Valence / Jean-Paul

160220 265 004

Dans le dépôt-vente
Un trois-mâts embouteillé :
Secret de Licorne

160220 265 006

Débâcle au musée :
J’ai fait disparaître Isaure,
Ame incontrôlable

160220 265 008

Arômes d’été :
Des randonneurs affûtés
Dans le Puy-de-Dôme

160220 265 009

Appâter, douceâtre…
Faire miroiter l’alcôve…
Mais d’abord… dînette !

160220 265 036

Attachés au mât
Les marins-pêcheurs d’Ulysse
Déjouent l’enjôleuse

160220 265 074

Pour les hommes mûrs
L’entraîneuse au noir corsage
L’entrebâille, ment.

160220 265 077

Crêpes ! Confettis
Costume de Cléopâtre !
C’est la Mi-Carême !

160220 265 082

Dame à sa fenêtre
De château moyenâgeux :
Jamais multitâche !

160220 265 083

Enchevêtrement
De pistes, d’intrigues folles :
L’enquêteur patine.

160220 265 087

Oter le torchon,
Constater, dans le panier,
L’oubli d’ouvre-boîte !

160220 265 097

Désir entêtant :
Sauter sur la mulâtresse
A brûle-pourpoint

160220 265 098

Naître pâlichon
Puis illuminer la nuit :
Bombyx du mûrier

160220 265 100

Jouer du flûtiau
Pendant une extrême-onction
C’est assez fâcheux

160220 265 101

Le vent de noroît
Sème des chants entêtants
Dans tes portugaises

160220 265 102

La jolie flûtiste
Comme je la frôlerais
Si n’était l’évêque !

160220 265 110

Blâmable bêcheuse
La Sévigné a pondu
Beaucoup trop d’épîtres

Dès l’apéritif,
Bâfré sans prévoir ! Gâchis !
Dessert : Forêt-noire !

Ce bâtard de Temps
Oblige à poser la plume
Et gâche la fête !

 

 

 

 

Publicité
Publicité
L'Atelier d'écriture de Villejean
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité