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L'Atelier d'écriture de Villejean

18 juin 2019

Raoule , la petite poule trans, toujours contente

Je m'appelle Raoule
et je suis une poule.

AEV 1819-32 poule 3

A vrai dire je suis une poule trans,
j'ai rajouté un e à mon prénom de naissance
et depuis que je ne suis plus un coq
je suis toujours contente.

D'abord c'est moins fatigant d'être une poule.
Déjà, pas besoin, comme le coq,
de se lever aux aurores.
Pas de rang à tenir,
plus besoin de se pavaner,
pas besoin d'avoir l'air intelligent,
pas besoin de pérorer,
simplement déambuler,
caqueter, picorer,
simplement pondre un œuf
certains jours.

J'ai trouvé ma liberté.
C'est vraiment plus cool
d'être une poule
et depuis quelques années
le vent a tourné,
l'époque
n'est plus aux coqs :
des voisins incommodés
les font condamner.

Les poules au contraire sont très tendanceAEV 1819-32 poule 2
elles auraient même une intelligence,
surtout la poule de collection.
Moi je suis une Coucou rustique
mais ma copine est une Padoue très chic.
Pour nous faire cohabiter
nous sommes vaporisées
de la même essence parfumée
qui nous intègre à la communauté.
La nouvelle arrivée, d'étrangère,
devient familière,
c'est presque la paix assurée
au poulailler.
Nos habitations sont fonctionnelles
propres et coquettes
grâce au zéro déchet.
Notre alimentation est variée,
équilibrée,
nous participons à l'écosystème,
nous sommes devenues des petites reines
citoyennes.


Tu comprends maintenant
pourquoi je suis contente
d'être une poule trans ?

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18 juin 2019

Léon le caméléon toujours grognon / Dominique H.

AEV 1819-32 cameleon 1

Léon le caméléon 
est toujours ronchon.

Déjà il ne voulait pas être un caméléon
et en plus il déteste son prénom. 
Parce que, évidemment, on l'a appelé Léon.

Et puis ça le rend irascible
d'être invisible.
Il aimerait tant être rouge dans un arbre vert
ou bleu turquoise sur la terre
ou jaune citron dans les airs
mais plus il est grognon
et plus il est marron.
C'est un drame pour ce dragueur
qui voudrait chatoyer de couleurs,
qui, au lieu de passer inaperçu,
préférerait être un m'as-tu-vu.

Le second drame de ce reptile
est sa langue protractile :
elle se déclenche à toute vapeur
comme un ressort sauteur
et le pompon c'est qu'elle est collante,
gluante ;
alors comment oser
un baiser
sans craindre de rester à jamais collé
à l'être aimé ?
Certes il aspire à convoler
mais certainement pas à fusionner :
il tient trop à sa liberté.
Il ne veut pas non plus se mutiler
et se retrouver la langue coupée, 
à ne plus pouvoir parler.


AEV 1819-32 cameleon 2Comment savoir sans essayer ?
Surtout qu'il a repéré
sur le baobab d'à côté
une caméléonne discrète
qui l'observe en cachette
il sent pour elle un attrait
et se dit qu' il lui plaît.
Secrètement il l'a nommée
Dulcinée.

Comment établir le contact
avec cette créature délicate ?
Il en perd le sommeil,
auprès du psy prend conseil
pour garder son assurance
et le goût de l'existence
mais pas de recette miracle. 
Alors ? Consulter les oracles ?

Soudain l'ouragan se lève
et vient balayer ses rêves
il s'accroche à la ramure
pour résister à la tempête qui dure.
Oubliée Dulcinée !
Il faut survivre, s'accrocher.
Une rafale plus violente
le transforme en soucoupe volante ;
le voilà qui atterrit
tout étourdi
dans une touffe d'herbe verte
contre une créature inerte.

AEV 1819-32cameleon-seducteurIl reconnaît Dulcinée :
elle est grise et inanimée.
Léon instantanément se colore
et même se multicolore ;
ses doigts zygodactyles
se font doux et habiles
et caressent Dulcinée
jusqu'à la réanimer.
elle ouvre son œil protubérant
et reconnaît son soupirant.
Elle revit, lui sourit
et lui aussi.

C'est la fin de la tempête
ils ont le cœur en fête
ils grimpent dans leur baobab préféré
pour y mêler leurs destinées
et grâce à Dulcinée
Léon ne sera plus grognon
ni ronchon ni marron !

18 juin 2019

Le Livre des jamais contents. 1 / Jean-Paul

2019 06 20 lapin blanc

Ce lapin ne voulait pas être un lapin. Et surtout pas un lapin blanc. Et surtout pas un lapin blanc qui s’appelle Jean-Jean.

Et surtout pas un lapin blanc toujours à la bourre qui court, qui court comme un balourd vers son terrier en hurlant « Je suis en retard ! Je suis en retard » comme s’il avait raté le début de Télé-foot.

Surtout que tous les jours, pour lui, c’est le même cauchemar. Il y a une fille aux cheveux blonds qui lui court derrière et quand il plonge dans son terrier cette grosse bêtasse fonce à sa suite et tombe dans un trou profond.

Vous croyez que les journaux s’intéresseraient à lui ? Ce n’est quand même pas tous les jours qu’on rencontre un lapin qui sait lire l’heure sur une montre à gousset, non ? Eh bien pas du tout ! L’histoire qui intéresse les gens c’est celle de la fille au fond du trou qui cherche des clés pour son avenir et boit de la gnôle pour grandir !

Ce lapin blanc, ce qu’il aurait voulu, lui, c’est être une reine rouge ! Une reine rouge ça ne court pas comme un dératé, ça trône sous un troène sur un trône royal et ça ordonne « Qu’on lui coupe la tête ! Qu’on lui coupe la tête ! ».

S’il avait été une reine rouge il aurait pu figurer dans le livre des pas très gentils ! Il aurait fait couper la tête d’Alice parce qu’à la fin du livre celle-ci se réveille et il s’aperçoit qu’il n’est même pas un lapin blanc mais juste une petite partie d’un rêve d’un pédophile anglais en Levi’s qui raconte des scaroles, enfin des salades, à des petites filles modèles dont l’une se prénomme Alice.

18 juin 2019

Le Livre des pas très gentils / Jean-Paul

Je m’appelle Léon et je suis un pigeon con. Je suis con parce que je rêve d’avoir un jour le prix Goncourt. C’est rare qu’on le donne à un perdreau de l’année ! Encore moins à un serin ! Même après trois tourterelles de scrutin !

J’ai toujours su que j’avais un gros talent littéraire car ma mère me disait souvent « Tu as un beau brin de plume » ! »

Comme ça fait un bon moment déjà que je roucoule ma bosse j’ai commencé à écrire mes mémoires. J’ai présenté mon manuscrit à un éditeur qui l’a refusé. Ou plutôt qui voulait bien le publier mais à compte d’auteur. En payant ! Eh ! Oh ! C’est pas écrit pigeon, là, non plus ! Si ?

A compte d’auteur ! A compte d’auteur ! Avec les copains de ma bande on en a pris de la hauteur et quand il est sorti de son bureau, on lui a chié dessus ! Bien fait !

N’empêche, j’en ai pris de la graine. Et j’ai voulu améliorer ma technique en participant à un atelier d’écriture mais eux aussi m’ont fermé la porte au nez, enfin au bec. J’étais vexé qu’on me jette par la porte alors j’ai voulu rentrer dans leur salle Mandoline en passant par la fenêtre.

Celle-ci était entr’ouverte mais j’ai raté mon coup et je suis venu m’emplafonner sur la vitre. Depuis j’ai un coup dans l’aile et mes alexandrins sont un peu boiteux.

Mais je suis content ! J’ai interrompu leur séance de divagation littéraire et provoqué sans doute chez plusieurs de ces écrivant.e.s une panne d’inspiration certaine !

Bien fait ! 

18 juin 2019

Le Livre des toujours contents / Jean-Paul

2019 06 20 Isaure Flamant rose 116439770

Je m’appelle Mimose et je suis un flamant rose. Je suis un flamant rose toujours content.

Il y a des gens qui se trompent et qui écrivent mon nom avec un « d » au bout. Ca ne me gêne pas. Moi je sais bien que je ne suis pas belge puisque je suis né en Camargue.

En même temps je trouve ça drôle qu’il y ait flamanT et flamanD : il y a bien DuponD et DuponT et là tenez, pour le coup, eux sont tous les deux belges. Celui qui m’a dit ça c’est mon copain Joe le corbeau, celui qui travaille aux R.G.

En fait moi j’aime bien les Belges parce qu’ils ont un petit côté « Ca plane pour moi », exactement comme les flamands roses. Et d’ailleurs sur son album « AB Rose » Jean-Luc Fonck du groupe Sttellla ne craint pas de s’habiller en tutu rose. Son génial guitariste porte lui aussi une tenue d’évêque de la même couleur. Vous avouerez qu’il y a de quoi confondre !

Bref, j’aime les Flamands qui se déguisent en flamants et encore plus quand il s’agit de Wallons.

En parlant de Waterloo ou de waterzooï moi je ne sais pas si on dit « les ouacances » ou « les vacances » en Wallonie mais je m’en fiche un peu parce que demain je pars en viquende wisiter Rennes. C’est une ville dans laquelle j’ai un sosie célèbre autant que charmant. C’est une dame habillée de rose qui se tient sur une seule jambe depuis cent cinquante et un ans. Je vais lui faire un gros bec à Isaure Chassériau ! Parce que grâce à elle, chaque fois que je prononce son nom, tout le monde croit que je suis cultivé et drôle !

Alors tu comprends maintenant pourquoi je suis content d’être un flamand rose en willégiature à Rennes, une wille dont le slogan est « wivre en Intelligence » ?

 

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18 juin 2019

Le livre des jamais contents / Anne-Françoise

Le prince Armand ne voulait pas être un prince charmant.

Il y avait des princesses :

AEV 1819-32 mécanicienne

Emillienne était mécanicienne. Elle portait invariablement son bleu de travail. Elle communiquait avec les moteurs à coups de marteau et de jurons. Elle avait toujours du cambouis sur les mains. Lorsqu’elle les lavait, rarement, il persistait une couche de noir sous ses ongles (ou du moins ce qu’il en restait).

Carole était joueuse de football. Elle portait un short large, des protège-tibias et des chaussures à crampons qui résonnaient sur les sols en vieux parquet du palais et le rayaient. Elle aimait tacler tout ce qui passait à portée : le conseiller du roi, la gouvernante, l’évêque de Machin truc, l’ambassadeur de Machin chose, les ducs, marquis, princes et tutti quanti…

AEV 1819-32 jardinièreCharlotte était jardineuse de carottes. Elle passait son temps dehors avec sa pelle, sa brouette, son arrosoir, son râteau… Elle transportait de la terre, posait des pièges à taupe, arrachait les mauvaises herbes, préparait son compost et chouchoutait ses vers de terre. Elle trainait dans son sillage un parfum de litière-fumier-crottin avec lesquels elle enrichissait son potager.

Le prince Armand les trouvait toutes charmantes mais, à la cour du roi, personne n’était de cet avis. On lui présenta une princesse charmante à qui il ne trouva rien de charmant : elle était pâle, habillée d’une longue robe rose, passait son temps à broder, baissait les yeux et battait des cils quand on la regardait. Le prince Armand dut se marier avec elle. Le prince Armand aurait voulu être un prince pas charmant.

18 juin 2019

Le Livre des jamais contents. 2 / jean-Paul

Cette grenouille ne voulait pas être une grenouille.

Parce que sauter sur les feuilles de nénuphar, élever des têtards, faire plouf dans les marécages et des concours de bulles de malabars avec Crâne d’œuf le bœuf, ça va bien cinq minutes ! A l’heure de #metoo et de#balancetonplouf les grenouilles savent bien toutes que ce qui intéresse les hommes c’est leurs cuisses !

Cette grenouille était savante. Elle connaissait La Fontaine comme sa poche. Elle ne réclamait pas un roi et se contentait du soliveau sur lequel ses copines et elle se perchent. Elle savait aussi de la fontaine que dans son eau claire une jeune femme venait s’y baigner toute nue.

Cette grenouille aurait voulu être un prince charmant. Un jour, pleine d’audace, elle s’en ouvrit à la baigneuse. C’était un jour où le vent soufflait fort et emportait au loin les habits de celle-ci.

- Devenir un prince charmant ? Mais c’est très facile ! dit la naïade et elle prit la petite grenouille au creux de ses deux mains puis elle l’embrassa sur la bouche.

Alors celle-ci devint d’un coup une espèce de gorille fumeur de pipe qui s’en alla chercher des pétales de roses et du pampre de la vigne pour faire à la belle dénudée un corsage et un cotillon.

Puis il prit sa guitare et en fit une chanson. 

12 juin 2019

Consigne d'écriture 1819-31 du 11 juin 2019 : Les Cut-up de Ciné-live

Les cut-up* de Ciné-live

 

AEV 1819-31 Ciné live

L'animateur distribue à chaque participant un numéro d'une revue de cinéma, Ciné live.

1) A la rubrique "Dans les salles" plusieurs films sont analysés et critiqués sur une même page. Il est demandé d'écrire , pour chaque page, une phrase dans laquelle deux ou trois titres sont insérés.

Par exemple : 

Passion - La coccinelle revient - La cloche a sonné

Quand la cloche a sonné la cocinelle revient goûter aux fruits de la passion

On constitue ainsi une réserve de six ou sept phrases

2) Sous les photos qui illustrent ces critiques de films, il y a une légende qui ressemble fort aux calembours du "Canard enchaîné".

Par exemple : Haut les mains, peau de catin  - Batman biguine - Jamie sans bouillir

On note celles qui nous semblent amusantes

3) A partir de ces éléments, écrivez ce que vous voulez en essayant d'insérer vos phrases et les légendes que vous avez notées.

 

* Pour en savoir plus sur le cut-up, cliquez ici

11 juin 2019

Les Pardaillan / Jean-Paul

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Fais-moi mal, jauni, jauni !

Descends du grenier, ô vieux livre ! Rappelle-moi que tu me fus recommandé par des grands-parents idéalistes qui ne sont plus. Redis-moi cette époque où les livres étaient nos seuls trésors et où l’auteur, Michel Zévaco, inventait des héros qui bousculaient rois et puissants. Redis-moi le chevalier de Pardaillan qui raille, bataille et ferraille.

Fais-moi du bien, jauni, jauni !

Remmène-moi au pays des hommes de croyances autres qu’opportunistes et tant pis si c’est une erreur de croire avec Rimbaud qu’on peut changer la vie. Tant pis si nos héros n’étaient que de papier. Les vôtres sont de tweets et de jeux vidéo, interchangeables, périssables, oubliables. A chacun ses marionnettes !

11 juin 2019

Louvre la fenêtre qu'on respire un peu ! / Jean-Paul

AEV 1819-31 La-Famille-Indienne-DVD-Zone-2-876835770_L

Notre musique intime est une fenêtre secrète qui donne sur Wonderland.

Quand on l’ouvre on a l’impression que la vie est un miracle : ma mère l’a regardé en gardant les yeux secs mais moi j’y ai plongé et je m’y noie encore dans ce paysage vert de Bretagne et de pluie.

La famille indienne n’a rien contre le mariage mixte… chez les autres. Mais on peut rire sans alliance et trouver son terroir dans un ailleurs très proche. Une visite au Louvre, loin des bandits de l’intox, vous emmène au-delà des frontières, là où tous les artistes sont des frères.

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