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L'Atelier d'écriture de Villejean

5 février 2020

Consigne d'écriture 1920-18 du 4 février 2020 : Allons chez le coiffeur !

Allons chez le coiffeur ! 

 

1. On jette sur le papier dix noms qui contiennent le son «air», que cela soit écrit «aire», «ère», «er», «erre»ou «air».
On fait la même chose avec cinq mots qui contiennent le son « tif ».
On met tout ce vocabulaire en commun.

Air - Aire - Argentières - Articulaire - Auriculaire - Bagheera - Berbère - Bière - Cafetière - Canebière - Cavalière - Chaumière - Chemin_de_fer - Chimère - Contraire - Cuillère - Débonnaire - Dromadaire - Ecuyère - Ermite - Esther - Etrangère - Grand-mère - Guerre - Hier - Hiver - Inventaire - Jachère - Légionnaire - Locataire - Longère - Luminaire - Maire - Mémère - Mohair - Moléculaire - Monte-en-l’air - Montgolfière - Moustiquaire - Naguère - Notaire - Paire - Panthère - Partenaire - Parterre - Paupière - Pivert - Première - Prestataire - Prosper - Pull-over - Saperlipopette - Secondaire - Solitaire - Sorcière - Stratosphère - Tanière - Termite - Tralalère - Trouvère - Vacancière - Ver de terre - Vermicelle - Vestiaire - Vicaire –

Actif - Apéritif - Attentif - Attife - Attractif - Combatif - Contemplatif - Coupe-tifs - Créatif - Digestif - Diminutif - Exécutif - Expéditif - Fictif - Hâtif - Indicatif - Infinitif - Intuitif - Motif - Natif - Olfactif - Productif - Rébarbatif - Relatif - Subjonctif - Supplétif - Tiffany - Tiphaine - Typhoïde - Typhon -

2. On utilise ensuite le maximum de ces mots pour parler du cheveu, du système pileux ou des coiffeurs.
Le personnage qui parle peut être tiré d’une monographie de la collection «Regards sur la peinture». Un tableau peut aussi servir de décor ou de support à l'histoire.

3. Lorsque l'on tapera son texte sur l'ordinateur, tous les sons «air» seront remplacés par HAIR écrit en capitales et les sons 'TIF' seront aussi écrits en capitales.

200201 265 142

Photo prise à Pleumeleuc (Ille-et-Vilaine) le 1er février 2020.

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4 février 2020

Dans le jardin d'hiver / Marie-France

AEV 1920-18 Delvaux - L'éveil de la forêt


Dans le jardin d'hivHAIR

Le mHAIRe et ses partenHAIRes
Après un conseil très acTIF
ConvoquHAIRent
Toutes les commHAIRes et compHAIRes
NatTIFs d'ArgentiHAIRes.

Elles étaient toutes sorties de leur chaumiHAIRe
Venues en chemin de fHAIR
Ou bien en montgolfiHAIRe
Pour participer à cet apéritTIF
En habits des plus primiTIFs.

Les femmes nous livrHAIRent leur anatomie
Ayant laissé au vestiHAIRe
Leur manteau de panthHAIRe.

Seule une touffe sombre
De leur système pileux
Venait assombrir leur corps laiteux
Telle une coquille placée là
Afin de cacher l'objet du désir.

Un homme sur notre droite
Près d'un arbre sombre et tortueux
Un solitHAIRe à l'annulHAIRe
Jouait d'un air plainTIF.

C'est alors qu'une étrangHAIRe
Aux ailes recouvertes
D'une chevelure flamboyante,
S’élèva dans les HAIRs.


Elle semblait annoncer
Avec moult superlaTIFs
Un royaume des songes très prospHAIRe.


«D'après le tableau de Paul Delvaux « L’Eveil de la forêt»

4 février 2020

La belle Angèle / Maryvonne

AEV 1920-18 Gauguin - La Belle Angèle

Au fond de sa chaumiHAIRe, la belle Angèle rêve en solitHAIRe. Un jour elle aimerait aller chez le «coupe-TIFs». Avant-hiHAIR et même hiHAIR encore les Bretonnes gardaient leurs cheveux longs pour pouvoir arrimer leurs coiffes. Leurs grands-mHAIRes, qu'elles appelaient du diminuTIF «mémHAIRe», leur avaient donné la tradition, ça devenait assez rébarbaTIF. Il faut dire que naguHAIRe il y avait peu de coiffeurs dans les villages. Aujourd'hui si vous êtes bien attenTIFs il fleurit des enseignes aux noms invenTIFs du genre : Diminu'TIF, Créa'TIF, Adult'HAIR, ABC d'HAIR.

J'en passe et des plus attracTIFs.

Angèle était de Pont-Aven. La coiffe avait une hauteur raisonnable mais chez les étrangHAIRes du côté du PoHAIR c'était les bigoudènes avec cette coiffe monte-en-l'HAIR. SapHAIRlipopette ça demandait un certain savoir-fHAIRe. Il fallait premiHAIRement tirer les cheveux en arriHAIRe pour fHAIRe un petit chignon que la prestatHAIRe logeait sous la coiffe. Ça tirait tellement les paupiHAIRes que la légende dit que c'est l'origine des yeux bridés chez ces FinistHAIRiennes. Moi je dis ça à titre indicaTIF, c'est peut-être tout à fait ficTIF. Une autre hypothèse existe. Cela viendrait du fait que les partenHAIRes de ces filles débonnHAIRes étaient parfois issus de quelques invasions étrangHAIRes.

Mais revenons à la belle Angèle. Quand elle sut qu'elle allait être la cavaliHAIRe du beau PiHAIRre pour danser l'avant-deux de travHAIRs, elle voulut pour la premiHAIRe fois aller se fHAIRe couper sa criniHAIRe.

- Mais ma chHAIRe, lui dit sa mHAIRe, où planteras-tu les épingles pour tenir ta coiffe ? Dans ta cHAIR ? Ça risque de te fHAIRe mal à la cafetiHAIRe je te préviens ! »..

Angèle ne céda pas. C'est vrai que sa coiffe prit un petit HAIR de travHAIRs après avoir sauté en l'HAIR.

Tout est relaTIF elle était quand même contente d'avoir l'HAIR plus moderne.

Elle pensait un peu amHAIRe aux pauvres bigoudènes qui devaient se plier en deux pour passer la portiHAIRe des voitures, c'est assez rébarbaTIF quand même.

Il fallait vraiment être naTIF du coin pour aimer être atTIFé de la sorte.

La tradition ça a du bon et son contrHAIRe.

AEV 1920-18 Alain Erhel pr texte Maryvonne

4 février 2020

Analyse capillotractée d’un tableau de Renoir / Jean-Paul

AEV 1920-18 Pierre-Auguste_Renoir_-_Le déjeuner des canotiers (réduit)

Tiffany

C’est très instrucTIF ! Il paraît que pour dépeindre l’atmosphHAIRe de ce "Déjeuner des canotiers", pour représenter TIFaine gantée de noir, RobHAIRt coiffé d’un canotier, TIFfany le nez dans son vHAIRe ; il lui aura fallu deux fois plus de tubes de rouge que de tubes de vHAIRt à Renoir. On est admiraTIFs !

Auguste est un délicieux créaTIF. Dans sa guinguette en plein HAIR pas un poil de travHAIRs chez ces Julie-la-rousse printaniHAIRes, chez ces jeunes gens contemplaTIFs ou débonnHAIRes.

Esther
On n’est plus à l’apériTIF, on est même rendus au dessHAIRt. Il y a même au premier plan un petit vHAIRre de digesTIF et la jeune EstHAIR ne craint pas de glisser à son vis-à-vis canin : « Embrasez vos calvas d’hiHAIR ! ». Le chien, qui s’appelle OlfacTIF, comprend-il l’allusion à «Embrassez vos cavaliHAIRes» ? Personne dans tous les cas n’émet de jugement péjoraTIF sur les calembours de la jeune commHAIRe.

Si on regarde bien le tableau – est-il peint sur le moTIF ? – on décompte trois couples, deux trios et deux solitHAIRes dont EstHAIR (c’est sans doute subjecTIF mais on a décidé de ne pas comptabiliser le chienchien à sa mémHAIRe).

Bernard


BHAIRnard, le grand dégingandé à gauche, a coûté lui aussi une fortune en mélange de vHAIRmillon et de tHAIRe de Sienne brûlée ! Il a de faux HAIRs de Van Gogh mais il n’est pas son suppléTIF. Lui c’est plutôt poids et haltHAIRes, jarret sporTIF, canotage attenTIF au fil de la riviHAIRe. C’est peut-être un grand émoTIF, pas du genre à lui proposer, dragueur expédiTIF, une partie de jambes en l’HAIR à l’EstHAIR.

AEV 1920-18 Robert, Ernest et Marie-Claire
Aucun d’ailleurs ici n’a le corps expéditionnHAIRe. Plutôt des plumiTIFs que des légionnHAIRes ! Pourtant dans le trio de droite RobHAIRt assis sur sa chaise à l’envHAIRs n’écoute que d’une oreille distraite les subjoncTIFs plus que parfaits dont Marie-ClHAIRe truffe sa conversation. Trouve-t-il cela rébarbaTIF ou a-t-il repéré la main d’ «HAIRnest la jolie veste  qui – sapHAIRlipopette, ça n’a rien de ficTIF ! – a entamé une discrète glissade vers les doigts boudinés de la belle atTIFée d’un bonnet de mitron et d’un col de dentelle.

Albert et Jean-PierreTout au fond, le gars au haut-de-forme c’est AlbHAIRt. Il est naTIF d’AnvHAIRs et a entrepris Jean PiHAIRre à propos de ses acTIFs dans une société pétroliHAIRe dont il espHAIRe que le rendement sera producTIF. Mais Jean-PiHAIRe n’a que fHAIRe de ces paris spéculaTIFs : il n’a d’yeux que pour HAIRnest.

Tiphaine
Je crois que je vais quitter cette aimable assemblée. Sans même me demander pourquoi TIFaine à droite pose ses mains gantées sur ses conduits audiTIFs. Des acouphènes extraordinHAIRes ? Des propos trop suggesTIFs de ses partenHAIRes ?


Non, non. Si je m’en vais, c’est pour trois raisons.
 

La bayadère1. La petite rousse au vêtement à liserés rouges, à gauche, accoudée à la barriHAIRe, son pouvoir attracTIF est trop fort : elle me rappelle par trop une jolie bayadHAIRe que j’ai connue naguHAIRe.

2. Tous ces jeunes gens au crâne couvHAIR de chevelures touffues, volumineuses, épaisses, moi à qui certaines écrivantes signalent que je me déplume au fil du temps, eh bien je l’avoue, ça me défrise ! Tirons-nous avant le chauve-qui-peut général !

3. Il est vingt heures, c’est pile-poil l’heure de poser son stylo dans l’atelier d’écriture. Merci pour les histoires, Gus ! *

* Oui, je l‘appelle Gus, Renoir, au lieu d’Auguste. J’aime bien les diminuTIFs.

29 janvier 2020

Consigne d'écriture 1920-17 du 28 janvier 2020 : Trois tableaux pour une histoire

Trois tableaux pour une histoire

 

Dans le recueil de tableaux d’un même peintre qu’on vous a distribué (collection Regards sur la peinture) vous allez choisir trois tableaux avec lesquels vous allez raconter une seule histoire. Vous y expliciterez les liens entre les personnages ou les lieux représentés sur ces trois toiles. 

AEV 1920-17 4 Trois tableaux de Gauguin

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28 janvier 2020

Semper manet aenigma / Jean-Paul

AEV 1920-17 838_un-bar-aux-folies-bergere

- Qu’est-ce qu’il a mon profil droit ? Ils sont là tous les dimanches après-midi à le scruter depuis leur balcon. Vous le savez, vous, Monsieur Edouard ? Tournez la tête discrètement vers votre gauche et regardez la maison d’en face. Ils sont installés tous les trois sur leur balcon comme s'ils étaient dans une loge de théâtre. D’ailleurs ils ont des jumelles. Seulement dès que l’on tourne la tête vers cet homme et des deux femmes, ils les font disparaître.

Peut-être qu’ils se posent des questions à votre sujet, Mademoiselle Clémentine ? Pour une serveuse de bar vous êtes drôlement bien habillée : superbe camée autour du cou, col en dentelles, boucles d’oreilles en perle et… Ce bracelet, c’est de l’or ? Quelqu’un vous l’a offert ?

Clémentine rougit. Si elle ne savait pas Monsieur Edouard aussi respectable que respecté, aussi rangé des voitures que fidèle époux, qui plus est en âge d’être son père mais ça, justement, ça ne prouve rien, elle pourrait se dire qu’il a mis dans sa question une petite nuance de jalousie ou de regret.

- Effectivement… c’est un cadeau de … d’un bon client.

- Ecoutez, Clémentine. Je vais m’asseoir à la table près de la fenêtre. Faites-moi porter un café par Victor. Je vais faire semblant de lire le journal et les observer plus attentivement.

- Merci à vous ! C’est gentil de m’aider à comprendre.

Monsieur Edouard a fait ce qu’il a dit. Le regard en coin il porte son attention sur l’homme et les deux femmes au 1er étage de la rue d’en face.

AEV 1920-17 WEB_EManet_LeBalcon_AMChristinIl s’agit vraisemblablement d’un couple de bourgeois et de leur fille. Il décèle un petit côté "parvenus" chez ces gens-là. Ca voudrait avoir l’air mais ça n’a pas vraiment les sous ni surtout le goût.

La jeune fille est du genre à se prénommer Berthe, même si c’est sa maman qui a l’air de vouloir vivre sur un grand pied et chausse d’ailleurs du 42. Berthe porte elle aussi un médaillon autour du coup et des boucles d’oreilles mais ces bijoux ne lui siéent pas du tout. Plus ridicule encore : elle est propriétaire d’un bichon minuscule a qui elle a collé un noeud sur le dessus du crâne.

Monsieur Edouard a entrepris de faire les mots croisés du « Temps ». Il réfléchit à ce qui ne va pas dans leur habillement. Et il trouve :

En quatre lettres : on le relève en cas de défi ;
En huit lettres : pour les belles étrangères qui vont aux corridas ;
En huit lettres également : Ennemie des pervenches pour Brassens.

Gant, éventail, ombrelle. S’il fait chaud à la fenêtre au point qu’on se protège du soleil par une ombrelle et de la chaleur par un éventail, pourquoi mettre des gants chez soi ? Et ce chapeau à fleurs ridicules, elle dort avec, la nuit ? Et le père qui fume négligemment sans même tenir un cendrier à la main, pourquoi ne tombe-t-il pas la cravate s’ils n’attendent personne ?

Monsieur Edouard remplit d’autres cases de la grille imaginée par Adolphe Brouty puis il tourne son regard vers Clémentine toujours debout, gracieuse et immobile devant le long miroir du bar.

AEV 1920-17 manet-le-dejeuner-dans-l-atelierEt à ce moment-là il comprend. Ce n’est pas la barmaid des Folies-Bergère que le trio observe ; c’est, à l’autre bout de la salle le jeune Léon Koalla qui vient de terminer son déjeuner avec un riche bourgeois. Dans la tenue du jeune gommeux Monsieur Edouard relève les mêmes fautes de goût : canotier trop petit, nœud de cravate trop volumineux. Les deux commensaux ont bu du rosé en mangeant des huîtres et Léon n’a même pas terminé sa douzaine. Ca ne semble pas gêner son compagnon qui fume une bouffarde tandis que la serveuse Rosa débarrasse la table. Elle installe ensuite une autre nappe puis le jeune homme qui regardait la fenêtre au trio se rassied et sort un un jeu de de cartes. Ils se mettent à jouer avec des allumettes pour enjeu. De fait, ils flambent. Combien vaut l’allumette ce jour ? Monsieur Edouard a compris. Il se dit :

- Je parie que si je me retourne je vais voir…

Il pivote brusquement sur lui-même.

- … trois paires de jumelles ! Bingo !

Il abandonne sa couverture de cruciverbiste et va retrouver Clémentine au bar.

- Cessez de vous inquiéter, belle mademoiselle ! Ce n’est pas vous qu’ils surveillent. C’est le jeune Léon qui doit sans doute être leur fils !

Clémentine rougit encore et balbutie :

- Justement... Peut-être…

- Pas du tout ! objecte, finaud, Monsieur Edouard. Ce qui les intéresse c’est le pognon qu’il va extorquer aujourd’hui à ce brave Rousselin ! Vous savez, LE Rousselin des laboratoires pharmaceutiques. Une fortune galopante en ces temps de grippe espagnole ! Je suis sûr que les Koalla n’ont plus que cet argent-là pour assurer leur semblant de train de vie supérieur. Mais cela ne nous regarde pas ! Je dois y aller, Clémentine. Je n’ai plus dix-sept ans et c’est pourtant l’heure des tilleuls verts et de la promenade avec mon épouse.

- Vous lui transmettrez mes amitiés, monsieur Edouard !

- Je n’y manquerai pas.

***

Le trio a quitté le balcon et fermé la fenêtre. La partie de cartes est terminée. Bien entendu Rousselin est sorti rincé. Il a signé à Léon un chèque sur lequel les zéros sont comme les roues d’une belle automobile. Une limousine luxueuse qui emmènerait Léon loin de sa famille, vers une vie emplie d’amour simple et de beauté tranquille.

AEV 1920-17 838_un-bar-aux-folies-bergereIl est venu au bar, a ajusté son horrible cravate jaune à rayures noires, s’est raclé la gorge. Il a regardé la serveuse impassible droit dans les yeux et a balbutié :

- Mademoiselle Clémentine… Ce soir j’ai gagné assez d’argent pour que… Si vous voulez, je vous enlève !

La jeune femme n’a rien répondu mais elle a rougi. La musique s’est arrêtée. Et Léon s’est rendu compte… qu’il ne se reflétait pas dans la glace ! Et en plus de cela, de manière complètement irréaliste, il y avait sur la droite le reflet d’une autre Clémentine qui faisait des confidences au reflet de Monsieur Edouard !

- Je crois que ça va pas le faire, Léon ! a dit la voix de Maman dans son oreillette gauche. Reviens, on a les mêmes à la maison !

22 janvier 2020

Consigne d'écriture 1920-16 du 21 janvier 2020 : le mot juste au musée

Le mot juste au musée

 

Chaque participant.e choisit une monographie illustrée (Regards sur la peinture) sur un peintre du XIXe ou du XXe siècle en fonction de ses goûts.

L'animateur distribue ensuite une liste d'une quinzaine de mots issus du livre de Valérie Mandera "L'Art du mot juste". Chaque mot est doté de sa traduction en langage "moins soutenu".

Il demande que soit racontée une histoire qui se passe dans un musée et dans laquelle on trouve au moins un des mots de la liste fournie.

AEV 1920-16 lot+regard+sur+la+peinture

N.B. Les listes de quinze mots, classées par ordre alphabétique, ont été collées bout à bout dans le tableau ci-dessous. Les mots sont en colonnes 1 et 3.

Avanie Affront injure Alacrité Entrain vivacité gaieté
Camus Aplati écrasé Algarade Dispute scène engueulade
Déréliction Abattement abandon Badin Enjoué espiègle gai
Dilettante Amateur connaisseur Bisbille Dispute désaccord brouille
Ebaudir Amuser réjouir Contempteur Détracteur critique
Lénifiant Apaisant calmant Dégingandé Disloqué
Morgue Arrogance fierté Elucubration Divagation extravagance
Panégyrique Apologie Embobeliner Embobiner rouler tromper
Parcimonie Avarice économie Faconde Eloquence bagou
Poncif Banalité cliché lieu commun Fourvoyer Egarer tromper
Potron-Minet (dès) A l’aube tôt Imbroglio Embrouille confusion
Procrastiner Ajourner remettre à demain Infrangible Durable, constant inaltérable
Pugnace Batailleur combatif querelleur Interlope Douteux louche suspect
Rasséréner Apaiser calmer adoucir Philippique Discours réquisitoire
Vicissitude Aléas hasard Truculent Drôle cocasse original
Anathème Blâme condamnation Baguenauder Flâner errer
Atrabilaire Colérique acariâtre grincheux Faquin Fripouille voyou racaille vaurien
Compendieux Concis succinct abrégé Faramineux Fantastique énorme
Courroux Colère emportement fureur Flagorner Flatter passer de la pommade
Débonnaire Bon généreux Fredaine Folie frasque écart
Ergoter Chipoter pinailler contester Fruste Grossier rustique
Fustiger Combattre critiquer Gabegie Gâchis gaspillage
Galimatias Charabia Ostracisme Exclusion bannissement
Hâve Blafard, livide, défait Pétulance Fougue vivacité exubérance
Impavide Calme imperturbable inébranlable Prodigue Généreux dépensier
Mansuétude Bonté indulgence Rocambolesque Extraordinaire invraisemblable extravagant
Patent Certain évident indéniable Rodomontades Fanfaronnades vantardise
Péremptoire Catégorique tranchant Sémillant Fringant enjoué
Phagocyter Cannibaliser absorber Thuriféraire Flatteur louangeur
Quintessence Concentré essentiel meilleur Zélateur Fanatique partisan
Abhorrer Détester haïr Acrimonie Hargne aigreur mauvaise humeur
Circonlocution Détour Atavisme Hérédité dispositions
Concupiscence Désir sensualité convoitise Barguigner Hésiter tergiverser
Condescendant Dédaigneux hautain Fulminer Hurler s’emporter se fâcher
Exutoire Dérivatif soupape Gémonies (vouer aux) Humilier, accabler publiquement
Galvauder Déprécier avilir dégrader Impéritie Incapacité incompétence
Grégaire Conformiste docile Ineffable Indescriptible inexprimable inracontable
Laconique Court, succinct sommaire Inexpugnable Imprenable, invincible
Pensum Corvée Invective Injure, insulte
Stipendié Corrompu soudoyé Invétéré Incorrigible incurable
Turpitude Débauche bassesse ignominie Marmoréen Impassible froid
Vernaculaire Courant local régional Obnubiler Hypnotiser obséder
Vilipender Déprécier dénigrer Opprobre Honte déshonneur
Vitupérer Critiquer protester Patibulaire Inquiétant sinistre louche
Vociférer Crier hurler gueuler Tergiverser Hésiter se tâter
Abscons Obscur incompréhensible
Agonir
Insulter injurier accabler
Antienne Refrain rengaine Béotien Lourdaud grossier inculte
Argutie Raisonnement pointilleux, pinaillage Cacochyme Maladif, souffreteux
Circonspect Prudent vigilant Evanescent Insaisissable
Délétère Nuisible malsain Falot Insignifiant terne
Exhorter Pousser inciter Goguenard Moqueur ironique
Faraud Prétentieux crâneur fanfaron Hagiographie Légende histoire
Grivois Osé, libertin Laïus Long discours
Histrion Pitre clown bouffon Lazzi Moquerie sarcasme raillerie
Kyrielle Multitude foule Parangon Modèle idéal
Magnanimité Noblesse bonté Pusillanime Lâche peureux poltron timoré
Morigéner Réprimander gronder Sagacité Intelligence finesse astuce
Rémanence Persistance survivance Salmigondis Mélange méli-mélo fatras
Scabreux Osé indécent licencieux Sardonique Moqueur sarcastique
Vaticiner Prophétiser prédire Soliloquer Monologuer
Anachorète Solitaire ermite Diaphane Translucide clair limpide
Billevesées Sornettes sottises bêtises âneries Drastique Strict sévère rigoureux
Chafouin Sournois hypocrite Ebahir Stupéfier abasourdir étonner
Frugal Sobre austère Nervi Voyou fripouille tueur
Gausser (se) Se moquer railler Primesautier Spontané impulsif
Iconoclaste Sacrilège impie non traditionnel Redondant Surabondant superflu répétitif
Maugréer Ronchonner bougonner Réminiscences Souvenir mémoire
Objurgation Reproche, réprimande Roboratif Tonifiant vivifiant
Obséquieux Servile rampant Sobriquet Surnom
Pavoiser Se pavaner Spécieux Trompeur
Péronnelle Sotte bavarde Superfétatoire Superflu inutile accessoire
Persifler Se moquer mettre en boîte Tarabuster Tourmenter harceler importuner
Sinécure Situation de tout repos Tarauder Tourmenter obséder
Targuer (se) Se vanter être fier Tohu-bohu Tapage agitation désordre
Viatique Secours soutien Velléitaire Versatile inconsistant hésitant
21 janvier 2020

Pom, pom , pommes / Maryvonne

AEV 1920-16 Maryvonne 2019-pom-pom-pommmes-6507

En ce moment, à l'Ecomusée du pays de Rennes, vous pouvez voir une exposition appelée « Pom, pom, pommes ».

Pendant la préparation de cette « expo », la commissaire et les médiateurs sont bien occupés, leur énergie bouffée jusqu'au trognon.

A la recherche d'illustrations, ils se rendent dans différents musées. Ah ! Il faut en arpenter des salles et des salles pour trouver la nature morte la plus vivante ! Ils en ont les pieds en compote.

C'est important il ne faut pas se fourvoyer. Certains tableaux sont trop tartes, certains ne valent pas un beignet. Il y a toujours un des acteurs qui joue le contempteur. La plus jeune, une stagiaire haute comme trois pommes mais qui prend son rôle avec une certaine alacrité tombe en arrêt, au musée d'Orsay, devant un tableau de Cézanne : « Pommes et oranges ». Il s'ensuit une algarade entre ceux qui ne veulent que des pommes et ceux qui sont plus proches de la salade de fruits.

- Sur ce tableau, dit le plus âgé, nous faisons à peine la différence entre les pommes et les oranges car l'appendice terminal de la pomme n’apparaît pas nettement.

- Ah ! dit la jeune d'un ton badin, espèce de pédant qui refuse de prononcer carrément le mot queue !

AEV 1920-16 Maryvonne 2019-pom-pom-pommmes CézanneLa bisbille fait son chemin comme le ver dans la pomme.

- Tu sais, lui conseille la jeune stagiaire, La Bintinais est dans un quartier où si tu emploies des grands mots à rallonge on fera un four. Ah ! Quoique « pomme au four »… c'est truculent !

- Ah ! Toi la gamine, arrête de tout tourner à la blague, c'est sérieux, la pomologie.

- Ben voilà que tes élucubrations intellectuelles te reprennent. C'est infrangible chez toi !

Voilà que se profile la pomme de discorde entre eux.

La commissaire prend la parole pour un discours philippique :

- Mes amis si nous voulons éviter les pépins, il va falloir s'entendre et ne pas couper les pommes en quatre. Je ne vous parle même pas de croquer la pomme d'amour ensemble mais au moins d'être constructifs.

- Pomme de reinette et pomme d'api ! chantonne la petite jeune haute comme trois pommes. Moi je le trouve très bien ce tableau si Orsay veut bien nous le prêter. Sinon, il y a bien «Nature morte aux pommes» un autre tableau de Cézanne mais il est à New York. Je ne suis pas certaine que «Rennes métropole» nous offre un aller-retour pour voir le tableau. Si nous leur en faisons la demande ils vont en tomber dans les pommes !

21 janvier 2020

A-Musée vous ! / Jean-Paul

On a beau être circonspect avec le théâtre d’improvisation, on ne s’attendait pas vraiment à ce que ce fût aussi abstrus.

Moi qui me préparais à voir des histrions farauds, des ludions excités et des péronnelles persiflantes sur le point de se lancer des invectives et des pantoufles ou de fulminer sur la scène, j’ai été vite sorti de ma zone de confort : il n’y avait pas de scène ce dimanche-là à l’Antipode, la MJC du quartier de Cleunay à Rennes !

Pas de sièges pour les spectateurs non plus, comme s’il était scabreux d’utiliser cette rémanence de l’ancien monde qu’un personnage de Molière, appelait, je crois, «les commodités de la conversation».

200119 265 018Le spectacle comprenait trois parties assez ineffables. L’une d’entre elle était muette et l’on avait exhorté quelques spectateurs audacieux à se mêler au groupe, à jouer les cobayes pour accompagner, les yeux bandés, les acteurs improvisateurs dans la simulation d’un voyage en train. Cela se passait dans un compartiment à l’ancienne, de ceux où il y a toujours de quoi maugréer ou se sentir chafouin quand un voyageur sort sa pipe ou déballe son sandwich au saucisson à l’ail et ses œufs durs.

Ce qui nous intéresse ce jour est le récit de la troisième partie. Après un petit tour dans les étages nous sommes revenus dans la salle de concert transformée cette fois en musée de l’absence. Pour une raison qu’il ne nous appartient pas plus que cela de vilipender, les oeuvres avaient disparu du musée. Ne subsistait plus que le cartel indiquant leur titre, le nom de l’artiste et la date de réalisation.

200119 265 024On pouvait donc ainsi ne plus admirer «La danse à la campagne», d’Auguste Renoir ; «Le Cri» d’Edvard Munch ; «Le Baiser» de Rodin ; «La Trahison des images» de René Magritte (le fameux «Ceci n’est pas une pipe») ; «L’origine du monde» de Gustave Courbet, ce «Ceci n’est pas un sexe féminin» que Jacques Lacan aurait caché pendant longtemps chez lui. Et puis une installation d’une artiste contemporaine, «The artist is here» de Marina Abramovic qui s’était exposée en personne au Museum of Modern Art de New-York.

J’ai suivi un temps les arguties de deux comédiens-spectateurs atrabilaires devant «la pipe» de Magritte :

- Ca n’a pas de sens ! «Le Radeau de la Méduse» au moins ça me parle, ça me raconte une histoire !».

Je me suis bien gardé d’ergoter et d’intervenir dans le débat en y mettant mon grain de sel maritime mais j’eusse bien proféré, laconique : «Mais là non plus, ceci n’est pas un radeau !». Je ne m’étais pas proposé comme cobaye et j’ai donc gardé le silence.

200119 265 035Je suis demeuré débonnaire devant « La Danse à la campagne ». Deux jeunes et jolies spectatrices avaient mis en courroux le gardien du musée qu’elles avaient dérangé dans sa lecture en lui demandant :

- Qui c’était, au juste, cet Auguste Renoir ?

S’en étaient suivies quelques billevesées du même acabit devant lesquelles il avait su demeurer marmoréen. Il avait même ensuite accepté de les prendre en photo devant le tableau absent. Méfiez-vous : un téléphone qui ne fait pas de selfies est forcément patibulaire ! Ou has been !

Devant «L’Origine du monde» le jeu est resté très frugal :

- J’aimerais que tu me regardes comme tu regardes ce tableau ! avait lancé la comédienne.

200119 265 040

Pour toute réponse, il l’a enlacée et c’est tout juste s’ils n’ont pas mimé « Le baiser » de Rodin ! C’eût été une belle façon de vaticiner car un peu plus tard, au centre du musée, un autre couple avait pris le parti sacrément iconoclaste d’adopter la posture dudit groupe statuaire. «Zut me suis-je dit in petto, j’aurais vraiment dû accepter de faire le cobaye !».

Et c’est là que mon imagination phagocytée par ces saynètes s’est mise à galoper dans la mansuétude. Car, au fond, lorsqu’on écrit, en atelier ou chez soi, à partir de quelques mots, d’une situation ou d’un tableau n’est-on pas en train d’improviser un objet théâtral ?

Au pire, on écrit un monologue poétique, un viatique pour le poète anachorète, une kyrielle de limericks surréalistes qui vont nous permettre de pavoiser lorsqu’un lecteur ou une lectrice s’ébaubira devant la façon dont on a exécuté le pensum demandé.

Au mieux, par accumulation, on constitue le matériau d’une conférence sur Arthur Rimbaud, celui d’une biographie de Laure Manaudou dans un univers parallèle où les sœurs Tatin se prénommeraient Kiki et Macaron. On peut même pondre une saga fantastico-délirante autour d’Isaure Chassériau : cette jeune femme sortirait de son tableau et participerait, au sein de l’Université de Rennes 3, à une entreprise de voyages dans le temps à vocation de secourisme féministe.

La seule différence est qu’il reste quelque chose de nos élucubrations : des piles de cahiers à petits carreaux remplis d’une écriture bientôt illisible ! Alors que si je n’avais pas pris de photos, enregistré le galimatias issu de ces dialogues simultanés et fait le récit de cette soirée, il ne serait rien resté du tout de ce spectacle de fin de stage. Juste le souvenir de la meilleure réplique, la plus réaliste, celle lancée par le gardien :

- Mesdames et messieurs, nous vous prions de sortir, le musée va fermer.».

Et je serais bien avisé de n’avoir aucune objurgation contre ce spectacle d’impro «intello» : en tant qu’animateur d’atelier d’écriture, j’y ai gagné une consigne pour la séance du mardi suivant !

15 janvier 2020

Consigne d'écriture 1920-15 du 14 janvier 2020 : De dames et d'hommes

De dames et d’hommes


On écoute la chanson d'André Minvielle et Marc Perrone qui s'intitule "De dame et d'homme".

L'animateur demande ensuite d'écrire un ou plusieurs petits textes qui parle(nt) de dames et d’hommes en y insérant des mots de ces quatre listes :

affame amalgame âme anagramme Bergame brame came centigramme clame dame déclame diffame drame enflamme entame épigramme femme flamme gamme gramme hippopotame infâme kilogramme lame madame mélodrame monogame monogramme Notre-Dame oriflamme pâme Paname phonogramme polygame proclame programme rame réclame sage-femme sésame s'exclame trame wigwam

agronome arome assomme astronome atome axiome Bapaume Baume binôme bonhomme Brantôme carcinome chaume chôme chrome chromosomes comme consomme dénomme Dôme Drôme embaume Gastronome Gentilhomme gnome Gomme Guillaume heaume Hippodrome homme hommes idiome Jérôme métronome mômes monôme Nomme palindrome paume paument polynôme pomme prud’homme psaume renomme rhizomes Rome Roms royaume somme Somme sommes surhomme surnomme symptôme tome Vendôme

Aime anathème Angoulême baptême blasphème blême Bohême carême centième chrysanthème crème diadème dilemme elle-même emblème extrême flemme gemme mi-carême Nicodème œdème parsème pénultième poème problème sachem sème stratagème suprême système thème théorème totem

Allume amertume bitume brume consume costume coutume crûmes déplume écume emplume enclume enfume enrhume eûmes exhume fume fûmes hume inhume légume parfume plume porte-plume posthume présume pûmes rallume remplume résume rhume volume

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