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L'Atelier d'écriture de Villejean
31 mars 2020

Voyage vestibulaire (au sens de "vertiges vestibulaires") / Josiane

AEV 1920-24 Josiane appia - entre les trous de la mémoire

Bon, se dit le mur de la chambre, rester planté là depuis des lustres à regarder passer toujours les mêmes bobines ou presque, c’est un peu monotone. Pour être tout à fait honnête il y a bien quelquefois un peu de cinéma et même des scènes torrides, mais… de moins en moins.

C’est ainsi qu’un matin, le susdit mur décida d’aller faire un tour. Alors que je me tournais sur le côté gauche, côté mur, là où se trouvent mes charentaises pour démarrer une belle journée activement confinée, il partit en balade.
Et hop le plafond, et hop le mur de droite pour aller admirer le tableau de Dirosa.

Hop, hop, hop un petit tour vers la couette, puis retour au point de départ et hop on repart, nouveau tour de manège pour moi, puis deux, puis trois. Comme je ne savais pas que le confinement venait de rendre fou un mur centenaire, je me dis :

- Voyons, ton dernier apéro, il date bien au moins d’une semaine…

C’est vrai, je le confesse, en ce moment mon co-confiné et moi nous nous réconfortons un peu plus souvent que d’habitude avec une larme de whisky, enfin deux, peut-être même trois. Mais les effets de ce breuvage ne durent tout de même pas une semaine !

AEV 1920-24 Josiane Haddock

Sauter du manège en marche, pas question ! C’est qu’il est rapide, le centenaire !

Voyons voir :

- Solution un, je me recouche et je profite du spectacle ; solution deux, j’appelle à l’aide pour calmer le fugitif ; Solution trois, je ferme les yeux.

AEV 1920-24 Josiane vestibule

J’opte pour la dernière puis attends un peu. J’ouvre un oeil, courageuse mais pas téméraire. Le centenaire semble fatigué. J’ouvre le deuxième : il doit être essoufflé après cette épopée. Il bouge juste un peu, entraînant avec lui l’armoire et la bibliothèque. Vont-ils partir en voyage eux aussi ? Après tout ils ont bien le droit d’aller faire un petit tour, mais une heure, une heure seulement et avec un mot d’excuse. Non mais, il ne manquerait plus qu’ils partent comme ça sans rien dire !

Surtout la bibliothèque, c’est qu’elle est précieuse en ce moment car si je ne me trompe pas, les librairies ne contiennent pas de denrées de première nécessité.

Tout ça pour vous dire que prendre un stylo pour écrire sur une toupie en pleine action, c’est chaud, comme ils disent les jeunes.

Cette semaine le mur a repris sa place ainsi que l’armoire et la bibliothèque. J’ai pu reprendre mon stylo sans risquer un tour de manège gratuit. Vertiges vestibulaires ça s’appelle.

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