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L'Atelier d'écriture de Villejean
1 février 2022

Retour / Anne J.

Qui sait ?
Je reviendrai peut être
Et ce jour là

Je serai un oiseau
un goéland magnifique
ou un fou de Bassan
et je planerai sur la mer
en piqués soudains

2122-18 Anne J - Goéland

Je serai un poisson
et je nagerai sans fin
au fond des mers

Je serai un coquillage
et je me laisserai bercer
par les vagues douces

Je serai un chat
et je dormirai tout le jour
dans le panier près de la fenêtre

Je serai une étoile
et je brillerai toute la nuit
pour veiller sur la Terre
et sur toi, amie des jours heureux

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1 février 2022

Demain / Anne J.

2021-11-07 - Nikon 7

On se dira bonjour
en se faisant trois bises sonores

On s’assiéra
à la terrasse du café
sans passe

On respirera l'air à plein poumons
sans masque

On serrera ceux qu on croise
dans les bras

On embrassera les enfants
sans retenue

On goûtera le vin nouveau
en se repassant le verre

On croquera le bout de la baguette
les uns à la suite des autres

On ira manger des pop-corns
au cinéma

On ira boire une bière
au comptoir

2122-18 Anne J

On retournera à Lisbonne
et on voyagera dans le monde

Reviendra-t-on cependant
au monde d'avant ?

Regagnera-t-on
notre belle jeunesse 
et les années écoulées sans nous ?

Déciderons-nous
que demain sera aujourd’hui
car il sera urgent de vivre ?

25 janvier 2022

Y a t il une chatière au paradis ? / Anne J.

Cher grand Saint Pierre

210227 285 006je vais bientôt me présenter à la porte du Paradis car je commence à décliner et je sens bien que j'arrive au bord du gouffre. J'ai mal démarré dans la vie mais, heureusement pour moi, ma mère adoptive a tout fait pour que je sois un chat heureux ; je coule des jours tranquilles de mon panier près de la fenêtre au lit bien douillet et je ne me déplace que pour grignoter quelques bouchées de thon ou une dizaine de croquettes. Cela convient à mon caractère tranquille et peureux, je ne suis pas du tout un chat qui aime l’aventure et je commence à penser à mes dernières volontés. J'ai donc une question délicate à vous poser :

Y a t il une chatière au paradis ? C'est pour moi de la plus grande importance ; vous croyez que c'est possible ?

Car si je suis un chat reconnaissant et heureux dans l'ensemble, ma maîtresse qui souffrait de stress après la mort de mon prédécesseur, un certain Bifidus, écrasé par une automobile devant la maison, a beaucoup limité mes escapades quand j'étais jeune. Maintenant que je suis vieux et que je me déplace lentement, je suis autorisé à sortir à ma guise mais ici il n'y a pas de chatière et je dépends donc de sa bonne volonté pour m'ouvrir les portes ou les fenêtres quand elle est là. Si j'ai bien compris, quand on accède au paradis, c'est pour l'éternité et j'aimerais une éternité avec la liberté d'aller et venir : j'aimerais courir sans entrave après les oiseaux et les mulots dans l'espoir d'une délicate et discrète décapitation dont je me délecte par avance. Et d'ailleurs est ce que ma maîtresse a des chances d'aller au paradis ? Pas sûr !

A propos de décapitation, est ce dangereux de sortir par une chatière ? Risqué-je moi aussi la décapitation ? Et me fournirez vous un mode d'emploi ?

Tant d'objets sur cette terre n'ont pas de mode d'emploi ou seulement un mode d'emploi illisible sur internet : ainsi mon distributeur de croquettes, le Pipolino, me fut livré sans explications et à mes questions répétées sur comment ça marche, on m'a sans cesse répondu : «  si vous voulez des explications détaillées, désolé ce n'est pas l'objet de ce livret ». Moralité j'ai mis près d'un mois à comprendre comment m'en servir.

 

2122-17 Anne J - 101659653

Cher grand saint Pierre, vous parler me fait le plus grand bien, je commence à respirer même si ce n'est que d'une narine : vous êtes encore plus rassurant que mon psychanalyste.

Voyez-vous quand je pensais à une éternité de vie de chat au paradis, avec une chatière, il y avait comme un soleil qui brillait dans mon cœur.

C'est que l'enfer, ça ne tente pas du tout : il paraît qu'il y a des diablotins avec une fourche qui courent partout et ne vous laissent jamais en paix . Pourvu qu'en plus ils ne jouent pas de l'harmonica !

J'attends votre réponse avec impatience pour décider de mon séjour éternel et vous prie de croire, cher Saint Pierre, à toute ma considération.

Le chat Chouchen

18 janvier 2022

68 ans / Anne J.

2122-16 Anne J

Mon père, né en 1927,
prétendait jusqu'au soir de sa mort
avoir 27 ans.
Je pourrais prétendre aujourd’hui
en avoir 54
mais je viens de souffler
68 bougies.
Tant pis !

J'irais bien à la fontaine de jouvence pour rêver
d'une promenade en amoureux
au soleil couchant
plutôt que de m'égarer dans un musée obscur et poussiéreux
ou de m'échouer comme une épave perdue
au bord de l'eau.

Dans la forêt touffue des expériences de ma vie
apparaît une éclaircie
et je contemple les nuages cerclés d'or.

Je décide de faire de ce troisième tiers de vie
un vol vers le paradis
pour un oiseau égaré,
un itinéraire parmi mes projets innombrables
et encore inexplorés
car à 68 ans on peut encore
être étranger à soi même.

Mais de cela je suis sûre :
je veux être encore vivante
quand paraîtra
le jour
de ma mort.

11 janvier 2022

Directions / Anne J.


 5_Im5

Qu'est-ce que tu veux faire, quand tu seras grand ?

En voilà une question, quand on a 17 ans, un diplôme en poche et juste quelques désirs ou intuitions et que ce que pensent tes parents pour toi, c'est sûrement le meilleur !
Mais est-ce vraiment ton choix ?

 

3_Im5

Et me voilà partie dans de longues études, guidée par une lumière vacillante et fragile qui éclaire à peine le chemin et laisse des ombres inquiétantes sur les murs et des illusions pleins la tête.

On ne marche pas vraiment dans la nuit mais l'espace est restreint et personne ne sait si la lueur mène quelque part.
Dans cette confortable prison, y a-t-il une porte de sortie ?
Rêver ?
Ou se prendre pour une fée, vêtue d'un manteau à étoiles bleues, qui, de sa baguette magique, peut changer le monde ?
A moins que ma mission dans ce monde qui n'est pas du cinéma soit d'être l'allumeur de réverbères ?

 

7_Im8

Et si je me cachais sous une forêt de parapluie ?

Pour ne pas être mouillée, est-ce une bonne idée ?
Mais vivre là dessous n'est-ce pas se condamner à ne jamais voir le soleil,
Celui qui brûle certes
Mais aussi réchauffe et fait tout resplendir ?
Choisir le risque du plein jour
Ou rester à grelotter sous le parapluie ? 

1_Im03_Im1Aurais-je dû comme la plupart de mes amis
Choisir de partager ma cage ?

Délaissant les mirages
Comme le chat de l'image
En avançant en âge
Je deviens sage :
Je pars à l'aventure,
Je voyage léger
En faisant des bulles de savon.

«Je cherche fortune
tout au long du chat noir
et au clair de la lune
à Montmartre, le soir».

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4 janvier 2022

L'Ogre de la forêt / Anne J.

- Accusé, levez vous ! Vos noms, prénoms et qualité ?

- Mon nom officiel est Aristide Apocope mais tout le monde m'appelle l'ogre de la forêt, je gagne ma vie en coupant du bois dans la forêt et en le vendant au village d'à coté .

- Racontez-nous un peu votre parcours !

- Je suis né dans ce village il y a environ 37 ans, mes parents étaient des prolos sans histoire, plutôt réglos, tendance cathos de gauche, mangeant bio, franchement écolos et végans ; j'ai donc commencé à me démarquer quand je suis devenu ado.

- Ah oui ? Détaillez-nous un peu cette période !

- Je n'ai jamais aimé ce que les autres enfants du village adoraient, le foot, le basket, le volley, le hand, la spéleo ; ce n'était pas pour moi, pas plus que le vélo, la moto ou l'auto, non j'étais fan de muscu et d'haltéro et comme je mangeais 2 steaks de 500g par jour, je suis vite devenu impressionnant. J’oubliais, ce que je préfère à l’apéro c'est les frites à la mayo.

2122-14 Anne J - Ogre

- En effet ! Et quand il vous a fallu choisir un métier, quel choix avez vous fait ?

- Mes parents voulaient que je fasse médecine ou que je devienne cardio, gastro, ostéo, opthalmo, oto-rhino, kiné, ou radio ou à défaut sténo ou dactylo ou même mécano mais c'était bien trop intello pour moi. J'aurais bien aimé faire archi mais il m'aurait fallu mon bac. J'ai choisi de reprendre le métier de mon grand père et de devenir bûcheron, ça contentait mon coté anar.

- Votre coté anar ?

- Oui, je n'ai jamais eu de goût pour les assos, je ne suis jamais parti en colo, je n'ai jamais voulu être mono, le coté socio, ça m'ennuie vraiment : jeune homme j'ai toujours habité seul dans un gourbi plutôt que de vivre en coloc, je n'ai pas la fibre pour vivre en commu mais je ne suis pas folklo non plus.

- Et avec les femmes ?

- Vous voulez savoir si je regarde des films porno ? Eh bien c'est non ; je suis normal, hétéro mais je n'ai rien contre les homos, les pédés, les bi, les nymphos et les trans, chacun ses goûts, j'ai donc épousé Marie, la plus belle fille du village, ses parents sont yougos et elle joue du saxo et elle m'a fait sept filles.

- Les sept filles que vous avez mangées !

- Monsieur le juge, je vous jure que c'était une erreur ! C'est le gamin qui m'a trompé, il a coiffé mes sept filles des bonnets que portaient ses frères ! J’ai eu des hallus quand j'ai vu ce que j'avais fait, d'habitude je suis réglo mais là j'avais trop bu avec les copains et surtout j'avais faim car le ragoût de l'auberge était dégueu, à la limite de la gastro, soyez indulgent ! Est ce plus grave que le trafic de stups ?

- Je le pense ! Je le pense ! Accusé, le jury vous condamne a 20 ans de prison avec une perm par an pour faire d'autres filles à votre pauvre femme… et encore je suis sympa ! Et tant pis pour vous si vous êtes claustro ! Et puis tiens, c'est mon jour de bonté, je vous abonne pour 20 ans à Libé, ça vous fera de la lecture !

14 décembre 2021

Évasion / Anne J.

200101 265 003

Une évasion désigne une fuite hors d’un endroit déterminé, le fait de s’échapper d’une prison pour un détenu.

Et d’évasion, le gros poisson doré en rêvait depuis longtemps. Déjà trois ans qu'il tournait en rond dans cet aquarium carré sans espoir d'en sortir. Mais ce matin là, le soleil était entré dans l'angle droit de l'aquarium et, caressant le dos du gros poisson doré, il lui déclara :

- Je peux te faire sortir de là mais où iras tu ? La mer est trop loin pour que tu survives au voyage et l'eau y est bien trop froide pour toi, rien à voir avec les mers chaudes qui t'ont vu naître. Mais je peux exaucer un de tes vœux, si tu le souhaites.

Le poisson doré réfléchit quelques minutes et, entrant dans le rayon du soleil, il lui chuchota :

- Je voudrais que celle qui m'a enfermé dans cet endroit connaisse un jour ce que cela me fait d'être coincé là, juste pendant quelques heures.

- Accordé, dit le rayon de soleil.

Et voilà pourquoi je me trouve assise depuis deux heures dans cet avion cloué au sol, coincée entre un Anglais trop gros qui joue aux échecs en pestant et une jeune chinoise tranquille qui lit des idéogrammes sur une tablette minuscule en mangeant une banane. Deux heures que le chef de bord nous dit tous les quarts d’heure que notre avion a un problème et que l 'équipe de maintenance tente de le résoudre au plus vite.

Le rayon de soleil mit deux bonnes heures à traverser la totalité de l'aquarium et quand la dernière lueur quitta le fond de l'eau, on annonça enfin : «  Nous remplissons les derniers papiers et nous allons bientôt décoller ».

Enfin j'allais cesser de me sentir comme un poisson dans un aquarium et me retrouver enfin entre ciel et terre.

Le poisson doré grimpa alors sur le dernier rayon du soleil couchant et disparut avec lui dans la mer en pensant : «C'est plus facile que je ne pensais de redevenir un poisson libre».

2122-13 Anne - s-l300

7 décembre 2021

Le Dernier livre du korrigan / Anne J.

210722 Nikon 081 recadréeLe Korrigan ferma le livre d'un claquement sec. Voilà, c'était le dernier livre. Il avait tout lu. Il avait décidé dès l'enfance de commencer par le haut de la bibliothèque à la lettre A et, 99 ans plus tard, il venait de fermer le dernier livre de la rangée des Z. C'était là toute sa vie, une vie entière à vivre dans les livres : être le chevalier Roland à Roncevaux, la dame aux camélias, l'ogre vert de Shrek, Harry Potter ou Lawrence d'Arabie et tant d'autres personnages fabuleux.

Le korrigan repoussa sa couette d'un geste large et se leva ; il était temps pour lui d'affronter l'inconnu, plus que temps, car comme tous les korrigans, il allait disparaître le jour de son 100ème anniversaire, soit exactement dans 1 an.

210722 Nikon 072 recadréeIl remplit son sac de quelques menus objets, attrapa son bâton et sortit de la caverne. Il cligna des yeux dans le rayon de soleil et respira. Devant lui, la campagne s’étendait jusqu'à la mer, toute fleurie comme un jardin en ce beau matin de printemps. Les lapins couraient dans la prairie et on voyait filer leurs petits derrières blancs, le vent ébouriffait ses rares cheveux et caressait sa barbe, l'air sentait l'iode et l'herbe chauffée au soleil

Le korrigan partit et marcha longtemps sur les sentiers longeant la mer, rencontrant parfois un promeneur promenant son chien, mais souvent seul de longues heures sur le chemin.

210722 Nikon 047 recadréeLa nuit commence à tomber quand au loin apparaît une vieille maison dont la cheminée fume. Le korrigan fatigué, se décide à frapper pour demander gîte et couvert. Une vieille petite bonne femme apparaît sur le seuil et l'invite à entrer. La soupe d'orties fume au coin du fourneau, le pain est sur la table, prêt à être coupé et dans son panier le vieux chat dort. La vieille lui propose de partager ce maigre repas et le korrigan accepte simplement. Quand le repas est terminé, la vieille femme sort deux petits verres du buffet et pose sur la table une bouteille pleine d'un liquide ambré. Tous deux s’installent au coin du feu, le korrigan s'allume une pipe et ils commencent à causer.




210722 Nikon 049 recadrée

La femme raconte : une vie de labeur dans cette ferme avec son mari et ses enfants, beaucoup de travail à faire, pas mal de soucis et de malheurs mais aussi tant de joies. Elle est belle encore avec son visage où les rides racontent le parcours de sa vie. Elle était belle autrefois.

- Regarde ! dit elle au korrigan et, sortant une vieille photo du tiroir de la cuisine, elle lui fait admirer son corps de rêve et son joli minois.

- Et toi, que fais tu par ici ? demande-t-elle alors au vieux korrigan.



Le korrigan raconte : une vie passée à lire des livres et cette dernière année qu'il veut passer à découvrir le monde inconnu. Il lui raconte toutes les vies qu'il a vécues dans les livres et comme il avait aimé cette vie imaginaire et lui confie ses difficultés à comprendre cette nouvelle contrée qu'il a entrepris de parcourir.

L'aube commence à pointer quand le petite vieille reprend la parole. Des livres, elle n'en a lu aucun.

- Le seul livre que je possède, c'est cette vieille bible qui me vient de mes parents.

Et, ouvrant le livre, elle tourne les pages puis s'arrête.

- Ici, tu vois, sont écrits les noms de mes parents, ceux de mon mari et de mes enfants partis au loin et avant le prochain jour, en dessous de mon nom, on écrira la date d'aujourd'hui car je ne serai plus.

Ouvrant alors une vieille boite de carton, la femme en sort deux objets précieusement emballés.

- Je vais te faire deux cadeaux. Ce canard en plastique jaune contient ma part d'enfance et pour affronter le monde il te sera bien utile car le monde est plus beau avec les yeux de l'enfance.

L'objet suivant est enfermé dans un écrin, comme un bijou précieux

- Dans cette petite boite se trouve une étincelle. Elle apportera la joie partout où tu la porteras. Avec elle, tu réveilleras les tristes et les déçus et tu goûteras chaque minute de ta dernière année. Grâce à elle, j'ai aimé chaque minute de ma vie. J'ai aimé poser des baisers sur les joues de mes enfants, respirer la mer, sentir le vent dans les collines et les vallons, j'ai aimé goûter les framboises et sortir le pain du four. J'ai connu la joie, la tristesse, les retrouvailles et les séparations, j'ai adoré vivre et partager l'étincelle de la joie. Quand ce sera ton tour de partir, trouve quelqu'un pour qu'elle ne s'éteigne pas.

Le korrigan serra contre son cœur le canard de plastique et la boite de l'étincelle puis se leva. Il n'avait pas de temps à perdre ; pour pareille mission, un an c'était bien court. Il ouvrit la porte au moment où le soleil pointait à l'horizon, annonçant un nouveau jour à vivre.

 210722 Nikon 069 recadrée

30 novembre 2021

Trop tard / Anne J.

 2122-11 Anne J

 ...trop tard pour faire tout ce que vous remettez à demain !


La petite vieille montait lentement le chemin qui menait à la porte du Paradis, ses lourdes valises à la main, dans celle de droite toutes les belles actions de sa vie et dans celle de gauche toutes ses vilenies. Ça pesait, tout ça, et le sentier était raide. Arrivée devant la porte, elle sonna et c’est alors qu’elle aperçut le papier qui y était affiché. Posant à terre son fardeau, elle se mit à réfléchir à sa vie. Saint Pierre tardait à venir et il y avait toutes ces choses qu’elle aurait voulu faire …

2122-11 Anne J

apprendre le russe ou le chinois
jouer divinement du piano ou du violon
faire un spectacle avec un grand orchestre
lire tous les livres de la bibliothèque en commençant par la lettre A
faire des sculptures de glace au Japon
prendre l'Orient Express pour aller à Vladivostok
se baigner dans des sources chaudes en Islande
et monter à vélo sur l'Altiplano
devenir neurologue ou psychanalyste
écrire un roman que tout le monde aimera
faire du sport tous les jours
et passer six mois dans un monastère en silence
avoir une grande famille et une maison pleine d'enfants
cultiver un beau jardin
pour manger ses légumes
et avoir une demi douzaine de chatons roux
aller embrasser votre vieille cousine
écrire à cette amie perdue de vue
téléphoner à votre amie d'enfance
faire un mail à tous
pour leur dire que vous les aimez
rassembler tous ceux qui ont compté pour vous
et les avoir avec vous pour un très long temps...

Alors, elle tourna les talons et dévala le sentier du plus vite qu’elle pouvait : ce n’était pas encore la fin, il lui restait tant de choses à vivre.

Quand saint Pierre ouvrit enfin la porte, il ne trouva que deux valises pleines à ras bord dont il ne sut que faire ; la petite vieille avait compris le message et s’en était allée VIVRE !

2122-11 Anne J

23 novembre 2021

Georges et Anna / Anne J.

2122-10 Anne JAnna Karenine descendit de la calèche et serra sur son nez le cache-nez gris foncé (carrément cafardeux comme couleur !) que lui avait tricoté sa grand-mère. Ce cataplasme de laine qui gratte était indispensable pour calfeutrer la calamité de capote empruntée à la cavalerie qui lui servait de manteau.

Elle venait de rendre visite au beau capitaine Georges Karamazov, au fond de son cachot dans la vieille caserne, et avait constaté que son casse-croûte au caviar avait réjoui son camarade. La canaille avait réclamé une bouteille de vodka et Anna avait sorti de son caftan un vieux catéchisme Il avait hurlé :

- C'est un canular !

Le caporal qui montait la garde avait dévalé l’escalier casse-cou , pointant sur les amoureux le canon de sa carabine , une ancienne kalachnikov et en dévisageant Anna et sa casaque miteuse d'un regard soupçonneux avait ajouté :

- Vous vous croyez où, mademoiselle ? Ce n'est pas carnaval , pas plus qu’ une représentation du Bolchoï ou le ballet de Casse-noisette ! Qu'est-ce que c'est que ce capharnaüm ? Et là, à califourchon sur le lavabo, je rêve ou c'est un cadavre de rat ? Allez ouste ! Dehors ! 

Pourquoi le beau Georges croupissait il au cachot ? Personne ne le savait, certains disaient qu'il avait affiché une caricature de Lénine sur l’arrière de son cabriolet , d'autres que son canasson répondait au doux nom de Potemkine, d'autres encore qu'il avait conduit une caravane dans le désert de Gobi et joué à cache-cache avec les militaires de la frontière…

Quoi qu'il en soit c'est au cabaret qu'Anna allait maintenant rejoindre Tolstoï pour inventer la suite de l’histoire avant de prendre le train pour Vladivostok.

2122-10 Anne J

 

Version avec le mot caché

Anna Kalinkarenine descendit de la Kalinkalèche et serra sur son nez le Kalinkache-nez gris foncé (Kalinkarrément Kalinkafardeux comme couleur !) que lui avait tricoté sa grand-mère. Ce Kalinkataplasme de laine qui gratte était indispensable pour Kalinkalfeutrer la Kalinkalamité de Kalinkapote empruntée à la Kalinkavalerie qui lui servait de manteau.

Elle venait de rendre visite au beau Kalinkapitaine Georges Kalinkaramazov, au fond de son Kalinkachot dans la vieille Kalinkaserne, et avait constaté que son Kalinkasse-croûte au Kalinkaviar avait réjoui son Kalinkamarade. La Kalinkanaille avait réclamé une bouteille de vodKalinka et Anna avait sorti de son Kalinkaftan un vieux Kalinkatéchisme Il avait hurlé :

- C'est un Kalinkanular !

Le Kalinkaporal qui montait la garde avait dévalé l’esKalinkalier Kalinkasse-cou , pointant sur les amoureux le Kalinkanon de sa Kalinkarabine , une ancienne Kalinkalachnikov et en dévisageant Anna et sa Kalinkasaque miteuse d'un regard soupçonneux avait ajouté :

- Vous vous croyez où, mademoiselle ? Ce n'est pas Kalinkarnaval, pas plus qu’ une représentation du Bolchoï ou le ballet de Kalinkasse-noisette ! Qu'est-ce que c'est que ce Kalinkapharnaüm ? Et là, à Kalinkalifourchon sur le lavabo, je rêve ou c'est un Kalinkadavre de rat ? Allez ouste ! Dehors ! 

Pourquoi le beau Georges croupissait il au Kalinkachot ? Personne ne le savait, certains disaient qu'il avait affiché une KalinkariKalinkature de Lénine sur l’arrière de son Kalinkabriolet, d'autres que son Kalinkanasson répondait au doux nom de Potemkine, d'autres encore qu'il avait conduit une Kalinkaravane dans le désert de Gobi et joué à Kalinkache-Kalinkache avec les militaires de la frontière…

Quoi qu'il en soit c'est au Kalinkabaret qu'Anna allait maintenant rejoindre Tolstoï pour inventer la suite de l’histoire avant de prendre le train pour Vladivostok.

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