Le véritable gentleman m'a invitée au restaurant dans un établissement assez chic mais sans ostentation. La table était joliment dressée avec ce que j'aime, des serviettes en tissu bien épaisses et bien repassées. Il n'a pas parlé de lui, de lui, ni encore de lui. Il ne m'a pas demandé non plus si j'allais à la messe et pour qui allait mon vote en général. Nous avons parlé, comme tout bon Français autour d'une table, de gastronomie puis ensuite de littérature. C'est moi qui posais des questions et j'adore ça. Je crois que chaque fois il a répondu avec sincérité. Dans cette ambiance toute en légèreté, cette douce confiance qui s'installe, cela rend levin tellement agréable.
La belle au bois dormant est certainement un conte que le canadien Michel Tremblay a dévoré dans son enfance tellement il s'est formé tout petit à notre littérature.
Dans son ouvrage «Un Ange cornu avec des ailes de tôle» que je vous recommande, il s'étonne que certains événements naturels de la vie ne soient pas mentionnés dans les romans.
Par exemple, dans le roman «Patira», Blanche de Coëtquen au fond de ses oubliettes ne fait jamais caca. Moi je rajoute qu'il en va de même pour tous les héros et héroïnes. Cendrillon devait bien se soulager dans l'âtre, les marâtres pisse-vinaigre devaient bien éclabousser leurs souliers en raison de leurs culottes fendues ? Quasimodo déféquait-il de travers et Esméralda faisait-elle de petites crottes comme sa chèvre ? Riquet à la houppe avait-il une petite quéquette ? Il y a tant d'autres choses que l'on nous cache. La belle au bois dormant, cette feignasse (cent ans à pioncer), a dû se retenir alors que certains se lèvent deux fois la nuit. Moi je vous dis que de temps en temps il y a eu certainement une petite fuite mouillant sa robe de bal.
Les liaisons dangereusesce ne sont pas des mauvaises alliances de mots aux sonorités improbables : ce sont des rencontres à risque, des fréquentations qui tournent mal, des amis ou des amants toxiques. C'est une trop grande confiance envers un supérieur, une association, une rencontre dans une soirée arrosée, la fréquentation des quartiers louches, des colonies de vacances, du catéchisme (surtout pour les garçons), le scoutisme, la messe. Ça peut être fortuit mais aussi imprudent. Il y a des inconscients qui cherchent l'inconfort. Quelle idée aussi d'aller s'asseoir nue dans l'église !
La séduction peut être élevée au rang des arts pourvu qu'elle soit honnête. Une des recettes c'est de mettre dans une rencontre du frais, du moelleux, de la surprise et de l'humour. C'est un fameux mélange que tout le monde ne maîtrise pas. Le dosage est subtil et le jeu tellement agréable. La séduction n'a pas d'âge et les protagonistes non plus. Elle peut avoir le goût de l'amour, de l'amitié, de la tendresse. Voilà bien là une douce découverte de l'autre, un tressage savant des sentiments. Personnellement j'aime me laisser séduire par un enfant, une personne âgée, un ou une inconnu-e. Une femme, un homme, un ado. Cela provoque chez moi un attachement, un moment tellement doux et lumineux que c'est comme si on m'enfonçait dans le cœur un clou de satin.
Le cœur et la raison sont de vieux ennemis. Ces deux galopins guerroient depuis longtemps, arrachant tour à tour la victoire. C'est soit la tempête intérieure qui vous soulève soit la pluie qui s'abat sur la décision. Le cyclone et l'anticyclone combattent sur le front émotionnel. Ciel bleu ou cumulo-nimbus alternent à l'horizon. Quelle voie choisir ? La route fleurie ou le chemin ombragé ? Prenons nous notre envol ou bien décidons-nous de nous couper les ailes ? Deux fées, la Félicité et la Sérénité guettent votre décision pour vous accueillir. Il arrive que les deux fassent bon ménage mais après moult tergiversations il nous arrive aussi de nous tromper. Que nous reste-t-il alors ? Moi je vous le dis il reste la vue basse et le sourire à la con.
LE PREMIER RENDEZ VOUS est toujours un moment important.
Marguerite en sait quelque chose ! Pourtant assez "vieille France", elle a consenti à s'inscrire sur Meetic, vivement encouragée par sa copine de toujours, Huguette, qui a trouvé chaussure à son pied en s'inscrivant sur ce fameux site de rencontre.
La voilà sur son 31, comme jamais elle ne l'a été, pomponnée, parfumée, haut talonnée. Rendez- vous au bistrot des chasseurs sur la place du village. Elle est un peu gênée quand elle pénètre dans cet antre peuplé d'individus masculins tous plus fins les uns que les autres.
- Ça sent la cocotte !
- J' dirai même plus, ça sent la cocotte qui va se faire plumer !
- Arrête, elle va te voler dans les plumes ! Ah ! Ah ! Ah !
- Elle va finir au plumard ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! (Il glousse encore plus fort).
Elle a tout de suite repéré son prétendant. Assis à la table du fond, essayant de se faire tout petit. De dos il semble trapu, un peu fort des halles ou camionneur.
- Vous êtes bien Robert ? Je suis Marguerite.
- Ah ! Bien l'bonjourrrr Marrrrgrite ! V' là-t-y pas un beau prrrrénom, un prrrrénom d'vache ! Crrrré bon Diou ! Pose donc ton cul qu'on fait connaissance !
La déception est immense, il ne correspond pas du tout, du tout aux photos et aux commentaires du site. Il louche, il lui manque des dents, il roule les R et il sent fort la campagne. Marguerite avait tout prévu au cas où ça tourne à l'envers. Huguette lui a fourni de quoi se repoudrer le nez. Une petite ligne de coke pour détendre l'atmosphère.
- T’t'es fait ben belle pourrr venirrrr à notrrre rendez-vous ! T'es ben coiffée, maquillée et pas comme une voiture volée. Ben comme il faut, t'as mis du masque à rat, du rouge à lèvrrrres et ton nez brrrille comme du verrmeil.
Elle n'en peut plus, Marguerite ! Alors elle se lève, et crie en courant vers les toilettes, devant les piliers de bar abasourdis :
LES LIAISONS DANGEREUSES mal-t-à-propos de M. le curé et sa bonne, Eugénie, en ont fait jaser plus d'un.
Il paraît qu'il voulait toujours lui montrer son petit Jésus dans la crèche au moment de Noël.
Mais à Noël, elle avait froid aux miches.
Pas question d'aller se geler à l'église pour contempler cette petite chose entourée d'un âne et d'un boeuf avec un pauvre charpentier de père et une mère qui se disait vierge.
Non, elle rêvait d'exotisme, d'une église au coeur d'un village africain avec des chants gospel, des danses rythmées, des vêtements multicolores et, à la fin de la cérémonie, de S' ASSEOIR NUE DANS L'ÉGLISE.
Voici vingt-deux photos d'inconnu·e·s retrouvées dans une sacoche d'archives familiales ainsi que deux photos de paysages. Faites-les parler ! Inventez, racontez ce que vous voulez à partir d'une ou plusieurs d'entre elles. Si cela peut vous aider, vous insérerez dans votre texte cinq noms de gâteaux tirés de la liste jointe au bas des photos.
Oui, on sait, ce n'est pas de la tarte, aujourd'hui ! Bonne année 2021 à vous quand même !
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Baignade 1
Baignade 2
Le pédalo
Dans l'herbe tendre 1
Dans l'herbe tendre 2
La Dame au col de fourrure
La Famille Toutsourire 1
La Famille Toutsourire 2
La Famille Toutsourire 3
Le Cheval mal cadré 1
Le Cheval mal cadré 2
Le Cheval mal cadré 3
Le Quatuor devant l'usine
Le Train
Les porteurs de chapeaux
Les Inconnu·e·s du café 1
Les Inconnu·e·s du café 2
Les Inconnu·e·s du café 3
Les Inconnu·e·s du café 4
L'homme qui fait signe
Dans l'herbe tendre 3
La cousine Marie G. en bayadère (cliché de Ludovic Briand fils, 13, rue Brizeux à Rennes)
Vue par la fenêtre d'un immeuble situé dans une ville inconnue (Paris si l'on en juge d'après la colonne Morris ?)
La vue vers Les Houches depuis la chambre 12 d'un hôtel des Bossons en Savoie
Africain - Alléluia - Ardéchois - Baba au rhum - Baklava - Barquette aux marrons - Bavarois - Beignet aux pommes - Bichon au citron - Biscuit - Bretzel - Brioche - Bûche de Noël - Cake - Ça va se savoir - Canelé bordelais - Cannoli siciliens - Chanteclair - Charlotte - Chausson aux pommes - Chausson italien - Chinois - Chocolatine - Chou à la crème - Clafoutis - Colombe de Pâques - Concorde - Congolais - Conversation - Cookie - Cornes de gazelles - Craquelin - Crème brûlée - Crêpes - Croissants - Croquignoles - Croustillon - Crumble - Divorcé - Échaudé - Éclair - Far breton - Feuilleté - Financier - Flan - Fondant au chocolat - Forêt noire - Fraisier - Framboisier - Frangipane - Friand - Gâche de Vendée - Galette - Galette des rois - Gâteau - Gaufre - Gaufrette - Gland - Gougère - Halva - Hérisson - Jésuite - Kadaïf - Kouign amann - Langue-de-chat - Loukoum - Madeleine - Macarons - Mendiant - Meringue - Merveilleux - Miche - Mille-feuilles - Mirlitons de Rouen - Moka - Mont-Blanc - Muffin - Navette de Marseille - Noix charentaise - Nougat de Tours - Opéra - Oranais - Oreillettes - Omelette norvégienne - Oublie - Pain au chocolat - Pain perdu - Paris-Brest - Pastis - Petit four - Pithiviers - Pompe à l'huile - Pont-neuf - Profiteroles - Pudding - Praline - Quatre-quarts - Queue de castor - Religieuse - Rose des sables - Sacristain - Saint-germain - Saint-honoré - Savarin - Spéculoos - Tarte - Tarte Tatin - Tête-de-nègre - Tiramisu - Tourteau fromager - Tourtière - Tresse au beurre – Vitréais.
J’avais 10 ans et j’étais à a peine haute comme trois pommes que déjà, le jeudi, je sortais la jument de l’écurie afin que mon père puisse l’atteler à la carriole. La photo ne date pas d’hier. Je me souviens que c’est ma copine Maryvonne qui l’a prise avec un appareil photo qu’elle avait chipé à sa grande sœur.
Mon frère Alain l’aimait bien, ma copine Maryvonne. Il l’appelait "la blonde aux yeux bleus". A l’école, elle avait toujours des bonnes notes en Français. Lorsque la maîtresse lui demandait de lire sa rédaction, elle faisait rire toute la classe avec des histoires abracadabrantes.
Maryvonne me parlait souvent de sa tante, une ancienne danseuse qu’elle surnommait Marie la bayadère Quelquefois, le dimanche après-midi elle m’invitait à l’accompagner. J’étais subjuguée. Habillée d’étoffes en soies et de froufrous multicolores, elle ressemblait à une princesse hindoue.
Elle nous servait des mille-feuilles. Aujourd’hui encore, je ne peux manger ce gâteau sans penser à mes visites chez la bayadère. Tout l’après-midi elle nous racontait les histoires de sa vie tumultueuse et nous enseignait quelques rudiments du yoga qu’elle avait pratiqué à New Delhi.
Elle était partie en Inde sur un coup de tête à 20 ans et avait vécu avec un vieux prince Maharajah. Là-bas, au printemps, elle dansait lors de la fête des couleurs. Quand son prince est mort dix années plus tard elle est rentrée au pays. Elle a créé une école zen et enseigné la méditation et le yoga.
Restée fidèle à son Maharajah, elle ne s’est jamais mariée. Lorsqu’elle est partie pour son ultime voyage, dans notre petite ville les langues se sont déliées. Il s’est dit que des hommes la visitaient en catimini. C’est la raison pour laquelle elle vivait richement alors que son école zen n’a jamais eu beaucoup d’élèves.
Ma copine a dit que c’était des ragots de personnes frustrées et jalouses. Et puis après tout, si Marie la bayadère a bien profité de la vie, tant mieux pour elle.