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L'Atelier d'écriture de Villejean
24 mars 2020

La recette d’Antonia / Josiane

AEV 1920-23 Josiane Nice 3

Ne laissons pas le confinement nous courir sur le haricot, faisons preuve d’imagination dans nos cuisines à l’heure où les placards ne contiennent plus que des denrées de première nécessité ou oubliées ! De quoi tenir le coup pour une durée indéterminée.

Merci à ma famille niçoise qui, dans ce domaine, ne l’a jamais dans le baba grâce au testament culinaire de Mémé Tonia comme on la nommait alors qu’elle portait le joli prénom d’Antonia.

Petite parenthèse pour dire mon incompréhension devant cette manie de donner des diminutifs aux prénoms longs alors qu’il n’est pas rare de rallonger les plus courts.

Mémé Tonia donc était seule pour élever trois garçons et pour les nourrir elle s’était mise au service de châtelains qui aimaient la bonne chère et surveillaient de près la fortune familiale. Les restes devaient être accommodés aux petits oignons pour faire honneur à la table.

AEV 1920-23 Josiane Nice 2Antonia était inventive et faisait le régal de la tablée « nobliaude ».

D’elle, je tiens maintes recettes qui lui permettaient de ne pas trop manger de vache enragée malgré les maigres gages que lui octroyait le château pour ses bons et loyaux services.

La recette que je vais vous confier n’est pas faite de restes, mais elle est simple, délicieuse et peu onéreuse et elle revenait souvent sur la table de Tonia et de ses trois garçons.

Il s’agit de la socca, cette galette à base de farine de pois chiches que l’on mange avec les doigts, poivrée, salée, enveloppée dans un papier, tout en déambulant dans les rues du vieux Nice ou assis à une table, serrés comme des sardines, entourés de pigeons affamés tout en taillant une bavette avec les convives partageant la table au placement libre.

La plupart d’entre vous doivent connaître, vous les globe-trotters d’avant, avant la fin des haricots, avant le covid19, avant le confinement, avant que les carottes soient cuites.

AEV 1920-23 Josiane Nice 1Pour ceux qui ne connaitraient pas il faut, pour 4 gourmands :

250 gr de farine de pois chiches
5 cuillères à soupe d’huile d’olive
2 pincées de sel fin
50 cl d’eau froide

La farine de pois chiches, je l’ai dénichée au fond de mon placard, bien contente de la déconfiner en ce moment où on pédale un peu dans la choucroute pour concocter des menus sans aller trop souvent au ravitaillement.

Alors, mélangez la farine de pois-chiches avec l’huile et le sel, puis ajouter progressivement l’eau au fouet. On obtient une pâte qui doit reposer de trente à quarante-cinq minutes.

Là-bas, elle est cuite dans une grande poêle, au four à bois que l’on voit de la rue. Pour moi, c’est dans la poêle, une minute trente de chaque côté. Poivre et sel à volonté et je déguste avec les doigts, accompagnée (la chance !) d’une belle salade du jardin.

Merci à mémé Tonia, merveilleuse mamie au grand coeur de nous avoir laissé cette recette simple comme elle l’était elle-même. Recette qui m’a permis ce soir d’utiliser les restes du placard.

Attention à cause du poivre et du sel de ne pas l’arroser trop copieusement si vous ne voulez pas finir beurrés comme des petits Lu.

Quoique...  Vous n’avez pas à sortir ! 

AEV 1920-23 Josiane Socca

 

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17 mars 2020

Confinement / Josiane

180521 Nikon 017

Voilà bientôt une semaine qu’un petit virus a ouvert les yeux de quelques inconséquents qui ne voulaient pas entendre le cri d’alarme de certains soi-disant pessimistes qui prévoyaient notre perte à brève échéance. Certains n’en sont d’ailleurs toujours pas convaincus malgré la rudesse de la leçon.

Et pourtant, pourtant je n’ai-aime... Hola ! Je m’égare. Un des effets de la maladie ? Il paraît qu’elle prend plein de formes différentes, à tel point qu’on ne sait plus à quel saint se vouer.

Bientôt une semaine, disais-je, que nous sommes assignés à résidence et c'est plus facile pour certains que pour d’autres. Mieux vaut une maison à la campagne avec jardin et petits oiseaux (on dirait qu’ils sont plus nombreux en ce moment) qu’un vingt mètres carrés pour 5 en banlieue.

Ici, une semaine ce n’est pas le Pérou, le congélateur est rempli, à la campagne on a l’habitude, c’est loin pour faire les courses. On a ressorti la machine à pain qui dormait depuis que le virus de la flemme nous avait contaminés, la yaourtière aussi et le voisin produit du lait... enfin, ses vaches.

Mais voilà, on nous dit que cette saleté de virus donne la fièvre et qu’il faut vérifier tous les jours si on ne veut pas contaminer son prochain en allant faire ses courses. Mais, j’ai beau me toucher le front, ça ne me dit pas si j’ai
dépassé la cote d’alerte et ici il n’y a pas de thermomètre.

Alors, de ma plus belle plume j’ai rempli le formulaire ad hoc :

AEV 1920-22 Josiane 4L

Je soussigné madame Amélie Chaudevant née le 21 Janvier 1935, demeurant 19, rue Fahrenheit à La Touche Tison.

Je coche la case "Déplacement pour effectuer des achats de première nécessité dans des établissements autorisés".

Je sors ma vieille 4L du hangar et en route pour l’aventure. Il fait beau, le soleil brille, pas un homme dehors (d’habitude on dit « pas un chat ») mais des chats, y’en a partout, à croire qu’ils ont eu une autorisation spéciale.
Pour une fois, je suis tranquille sur la route, moi qui suis toujours tremblotante au volant, le pied prêt a appuyer sur la pédale du frein, je roule gentiment vers la pharmacie, la route est à moi.

Eh ben pour une surprise c’est une surprise, la queue jusqu’au milieu de la rue ( déserte la rue, manquerait plus qu’on se fasse écraser).

Alors faute de sortir son mètre ruban, chacun estime la distance légale qu’il doit respecter pour ne pas se faire héler par un drone ( ça ne risque pas à La Touche Tison !) ou se faire postillonner à la figure par un contaminé. Ici on rentre trois par trois et une préparatrice - la chanceuse, elle a un masque ! - fait la gendarmette quand une petite dame remonte la file en vociférant :

- Moi, je suis prioritaire, ma maman a un cancer et il lui faut en urgence, un masque de protection.". 

La pauvre, comme si ça ne pouvait pas attendre une heure de plus, à croire que le virus fait exprès de rentrer chez les gens quand ils sont seuls.

- Ben moi, je vois pas pourquoi vous passeriez devant, la mienne c’est bien plus grave, elle n’a plus de rein et elle est dialysée".
 

Elles vont se battre, c’est sûr, c’est à celle qui a la malade la plus malade. Une cliente intervient pour tenter d’éviter le pugilat .

- Passez devant, Madame, et expliquez votre cas à la pharmacienne !".

- Pourquoi elle passerait avant nous ? Y’a pas de raison !".

Et tout le monde se rapproche pour ne rien rater de la conversation.

- Oh la la ! Les distances, messieurs, mesdames, les distances, les distances !" crachote un vieillard cacochyme.

Que fais tu là, Amélie ? que j’me suis dit. Peut-être bien que le virus est moins dangereux que tous ces angoissés à la queue leu leu ? Retourne donc dans ton jardin !

J’ai repris ma vieille 4L pétaradante et je me suis dit que la meilleure façon d’échapper à cette sale bestiole c’était bien de rester au chaud à la maison et de cultiver mon jardin pour garder la forme et qui sait... Peut-être faudra-t-il attendre après la prochaine récolte avant de pouvoir se dé-confiner ?


AEV 1920-22 Josiane 4L 59621684463b3357b635c15dbd379987

20 février 2018

Le chien et le philosophe / Josiane

AEV 1718-20 chien

 

"Être ou ne pas être, voilà la question"

Disait le philosophe
À son animal de compagnie.
Celui-ci lui faisait comprendre
Que jouer lui semblait plus sage.
Pourquoi toujours s’interroger ?
Voilà bien le propre de l’homme.

Pourvu que ma gamelle soit pleine,
Que je gambade à travers champs,
Je ne me pose aucun problème,
Je ne suis pas un chien pensant.

AEV 1718-20 JupiterC’est quoi le problème
Quelle est la question?

Être ou ne pas être voilà la question.

Ce à quoi l’animal répond :

"Oui, et la poser n’est que vanité orale."

20 février 2018

Le Baiser du soir / Josiane

AEV 1718-20 gustav-klimt-le-baiser-vers-1907-detail_a-g-13198439-0

Le baiser du soir,

C’est ce petit point à la fin d’une page,
La fin d’une journée
De soleil ou d’orage.

Le baiser du soir,
C’est la petite touche sucrée à la fin du repas.

Le baiser du soir,
C’est la note subtile,
Du parfum rassurant de celui que l’on aime.

Le baiser du soir,
C’est là sur l’oreiller
La certitude même
D’une nuit apaisée.

Le baiser du soir,
C’est le feu qui s’éteint
Et qui laisse dans l’âtre
Un peu de sa chaleur.

Le baiser du soir
C’est doux, tendre et sucré
Comme une friandise
Au goût de l’écolier.

Et comment vais-je faire
Après ces mièvreries
Pour apporter la chute: libido rassurée ?

20 février 2018

Et si le ciel était vide ? / Josiane

Et si le ciel était vide,

Vide de sens et sans mystère ?
Une plaine où l’esprit erre
Calme, froid et impavide ?
Nulle constellation n’y brille,
Aucune trace humanoïde,
Alors, d’un trait, vides croyances
Balayées d’un revers de manche
Nous ramènent à ce que nous sommes,
Nous pauvres hommes.
Si petits, si petits.

Ta vie elle est dite ici.

 

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16 janvier 2018

Deux pieds / Josiane

1718-15 Magritte chaussuresDeux pieds s’en sont allés par le chemin léger, couronnés de feuilles d’automne et de baisers volés.

Deux pieds s’en sont allés cueillir le temps qui passe et l’eau de pluie qui coule au dos des parapluies.

Deux pieds s’en sont allés par la route morose du temps qui court à perdre haleine, à cœur perdu.

Deux pieds s’en sont allés pour passer sur la rive où la colombe vole, de plumes dévêtue.

Deux pieds s’en sont allés, légers et court-vêtus et à bride abattue.

Qui les a attachés, enlacés?

Deux pieds sont là, lacés, privés de liberté.

16 janvier 2018

Tourments / Josiane

1718-15 Van Gogh détouré

Le vent a tracé son sillon
Dans les blés croqués au couteau.

Dans le ciel s’ouvrent des tourbillons 
Où volent de noirs oiseaux.

Quel est ce vide qui m’étreint ?

Et pourquoi ce ciel tourmenté 
Furieusement, sous mon couteau ? 

La solitude me rend fou
Tout espoir m’a abandonné.

Forces, vie, j’ai tout donné
Pour moi il n’y a plus d’espoir.

J’irai au soir parmi les blés,
Et délaissant mon chevalet,
Je tirerai sur les corbeaux.

9 janvier 2018

Histoires de couples et de rencontres / Josiane

Astérix et Obélix

1718-14 astérix et obélix

- Bon, le gros, que dirais-tu d’aller casser un peu du romain ?

- Mais, Astérix, tu n’y penses pas ? On n'a plus le droit de parler comme ça en 2018, demain on va twitter partout que nous sommes deux immondes racistes !

- Alors, Obélix, tu proposes quoi ?, Ca me démange moi de faire une petite baston !

- Et si on allait chasser le sanglier ? Sans faire de bruit, incognito, sinon les Végans vont nous tomber sur le dos ?

 

                                                                                       Adam et Ève

1718-14 adam et eve

- Bon, tu la manges, cette pomme ?

- Mais, Adam, elle a un drôle de goût !

- Alors, Madame fait la difficile ?

Et il la gifla.

Elle vit tout de suite à qui elle avait à faire. L’histoire s’arrêta là. Pauvres de nous !

 

1718-14 Ulysse

Ulysse et Pénélope

- Bon, chérie, je pars.
Mais surtout, ne m’attends pas.

Alors, il prit la mer
Et navigua longtemps. 

 

Jane et Tarzan

- Bon Jane, il est l’heure de déjeuner, passe moi les bananes.

- Mais, Tarzan chéri... Il n’y en a plus !

Alors, il partit comme un brave petit homme chercher de quoi les nourrir tous les deux.

Et c’est alors qu’elle le vit s’écraser au sol.

Elle ne mangerait pas aujourd’hui.

1718-14 Tarzan

4 octobre 2017

Vierge / Josiane

C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Ceux qui s'y coucheront ne se lèveront plus.
Plus jamais leurs grands yeux ne verront la lumière,
Plus jamais de leurs cœurs nous n’entendrons la vie.

Ils sont là, les vengeurs, les armes à la main.
Rageurs et sans pitié, ils ne sont que colère.
De quels amours maudits, enfants, sont-ils le fruit
Et qui guide leur main, leur cœur et leur esprit ?

Demain tout le pays ne sera que douleur.
Pourquoi étaient-ils là, et ce jour, à cette heure ?
La vie est une farce, elle finit en enfer.

Oh la la! Que d’amours splendides ils ont rêvées,
De plages alanguies et de soleils d’été,
Du doux frisson du vent sur leurs peaux dénudées,
De musiques sublimes, de cieux ensanglantés
Quand au lever du jour le soleil apparaît.

C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Où le souffle du vent couche à-demi les blés.
Ceux qui s’y coucheront dormiront à jamais.

AEV 1718-04 trou de verdure jojo

4 octobre 2017

Mais que salubre est le vent ! / Josiane


Mais que salubre est le vent !
Il fait voler les cerf-volants
Qui font rire les petits enfants
Qui nous donnent tant de tourments.

Et tournent, tournent dans le vent,
Et montent, montent au firmament
Et claquent, claquent dans le vent
Les ailes des cerf-volants ! 

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