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L'Atelier d'écriture de Villejean
29 novembre 2022

Eulalie ou l'Art de flatter les bizarreries. 5 / Madame C.

Tante Léonie 02

A part Monsieur le curé ma tante Léonie ne recevait plus personne pour la bonne raison qu'elle ne supportait plus grand monde. Elle voyait chez chacun les défaut qu'elle détestait.

Ceux qu’elle avait virés en premier étaient ceux qui, croyant bien dire, lui conseillaient de ne pas s'écouter, qui semblaient subitement réprobateurs quand elle se plaignait ou pire l'invitaient à faire une petite promenade ou à manger de la viande saignante. Ils remettaient en cause les médecines variées qu'elle absorbait et sa mauvaise habitude de rester au lit durant des journées entières .

Elle détestait aussi ceux qui allaient dans son sens et affirmait qu'elle était malade, bien malade, plus encore que ce qu'elle croyait. Françoise s'amusait beaucoup de cela et son grand plaisir était de refuser l'entrée à ceux que tante Léonie n'aimait plus et il y en avait beaucoup.

La petite bonne en riait toute seule. Ces petites comédies bourgeoises la mettaient de bonne humeur. Tante Léonie voulait qu'on la plaigne, qu'on la rassure et surtout qu'on ne la contrarie pas.

Eulalie avait tout compris et quand la tante Léonie larmoyait en disant que sa fin approchait, elle affirmait qu’elle irait jusqu'à cent ans.

- Je ne demande pas à aller si loin ! pleurnichait tante Léonie.

Chaque dimanche elle attendait avec une impatience fébrile la visite de la jeune Eulalie qui savait comme personne la distraire et lui faire oublier ses misères.

 

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