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L'Atelier d'écriture de Villejean
29 novembre 2022

Eulalie ou l'Art de flatter les bizarreries. 4 / Eliane

Proust red and blue

Ma tante Léonie adorait les visites d’Eulalie car elle n'avait pas beaucoup de visites à part celles de monsieur le curé.

Il faut dire qu'elle avait peu à peu éliminé toutes les autres visites de personnes bien intentionnées. Ma tante détestait pratiquement tout le monde. Les premiers à avoir été en disgrâce étaient les donneurs de leçons l’incitant à profiter davantage de la vie.

Les suivants avaient été ceux qui pensaient qu'elle vieillissait et ne tarderait pas à être grabataire. Il y avait aussi ceux dont la conversation tournait essentiellement en commentaires désobligeants sur sa santé et qui, mi-figue mi-raisin, essayaient de la stimuler pour qu’elle bouge davantage, fasse des promenades, prenne l’air.

Elle ne mit pas longtemps à leur indiquer la sortie et Françoise se détournait pour ne pas rire en cachette. Ma tante était très douée pour opposer une façon de non-recevoir à tous ceux qu'elle considérait comme des intrus et ils étaient nombreux.
Les visiteurs rejetés repartaient la mine déconfite et Françoise considérait que sa patronne était une forte femme.

En fait ce qu’aimait ma tante c’est que l’on soit toujours du même avis qu’elle, qu'on la plaigne pour ses souffrances et qu'on lui prédise une belle vie.

Pour cela Eulalie savait comment s’y prendre. Et quand ma tante, inlassablement annonçait sa fin Eulalie lui prédisait qu'elle finirait centenaire. Mais ça n'était pas suffisant. Mais elle aimait cela.

Alors Eulalie était attendue tous les dimanches et ma tante se réjouissait de ses visites. Mais surtout ne pas rater l’heure de la visite sinon ma tante pouvait se rendre malade cette quiétude

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