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L'Atelier d'écriture de Villejean
29 novembre 2022

Eulalie ou l'Art de flatter les bizarreries. 3 / Maryvonne

Tante Léonie 01

Ma tante Léonie kiffait grave les visites d’Eulalie vu qu'elle en avait pas des masses sauf Monsieur le curé. Ma tante avait un peu viré tous les autres car elle détestait pratiquement tout le monde. Les premiers à éjecter étaient des donneurs de leçons l’incitant à profiter davantage de la vie. Après venaient ceux qui la pensaient bientôt grabataire et aussi ceux qui faisaient des commentaires désobligeants sur sa santé ou qui, mi-figue, mi-raisin, abondaient un peu dans son sens mais ne pouvaient s'empêcher d'essayer de la booster. Tout ceux-là, c'était « dégagez voie 12 ! ».

La Françoise rigolait dans sa barbe quand ma tante s'arrangeait pour organiser un « non-recevoir » de ceux qu'elle voyait comme des intrus. Fallait voir la mine déconfite des visiteurs rejetés ! Françoise la trouvait trop forte, la tantine !

En fait elle aimait que l'on dise tout comme elle, qu'on lui passe la main dans le dos pour ses souffrances et que finalement on lui promette une belle vie. En cela Eulalie était une fine mouche. Quand ma tante vingt fois annonçait sa fin, subtilement Eulalie lui promettait d'être centenaire, ce qui en fait n'avait pas l'air d'être suffisant.

Du coup Eulalie savait y faire ; elle était acceptée tous les dimanches et ma tante s'en réjouissait à l'avance. Pas question pour Eulalie de rater l'heure parce que pour ma tante « Avant l'heure c'est pas l'heure et après l'heure c'est pas l'heure non plus! ». La chieuse en faisait tout un pataquès jusqu'à se rendre malade.

 

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