Un P’tit coin d’paradis / Marie-Thé
En ce matin d’automne,
bien au chaud sous la couette,
je regarde par la fenêtre
la grisaille du ciel breton
et je rêve.
Je repense à ce dernier été à la montagne.
Après une longue randonnée
dans la vallée du Paradis, au cœur des Pyrénées,
j’ai planté ma tente près d’un lac,
à l’orée d’une clairière,
un trou de verdure aurait dit Arthur Rimbaud.
A l’aube,
réveillée par le chant d’un oiseau espagnol,
j’ai entrouvert ma tente,
posé mes pieds nus sur la mousse
douce, fraîche
et suis entrée dans l’eau claire
glaciale, régénérante.
Au milieu du lac, émerveillée,
j’ai admiré les arbres, la végétation
colorée, dense.
Au-dessus de la montagne
majestueuse, grandiose,
pointait le soleil au travers d’une légère brume.
Au sortir de l’eau le soleil m’a réchauffée.
Ma tente pliée, mon sac à dos bouclé,
détendue, joyeuse,
j’ai repris le chemin de randonnée.
En ce matin d’automne,
bien au chaud sous la couette,
je rêve,
je rêve de revoir ce trou de verdure
qui porte si bien le nom de « Paradis ».