Mamma mia ! / Raymonde
Un beau matin - ils sont venus, ils sont tous là ! -
Sur nous, ils se sont rués
Comme la petite vérole
Sur le bas-clergé !
Des paquets entiers,
Des chariots à déborder !
Je ne suis pas tombé
Sur la jolie jeune fille,
Non, mais sur la vieille fripée !
Je vous laisse imaginer !
Remarque, elle a toujours l'air constipé !
Elle nous cache à la caisse
Entre le paquet de biscottes sans sel
Et son pack de Contrex !
Nous voilà donc lancés à la va-vite
Dans le coffre de la bagnole, celle qui ne sert plus ;
(Eh ! Oh ! C'est pas moi, la vieille fripée constipée !)
Et, ensuite, bien alignés
Sur une étagère qu'il a fallu vider
Pour nous installer.
- Qu'est-ce que tu pues !
- Fraîcheur des îles, pour vous servir !
- Je ne suis pas près d’y mettre les pieds
Si ça sent comme ça,
Là-bas !
- Toi, tu es à bas prix, ça se voit, ça se sent !
Ou plutôt ça ne sent rien !
- Oh, l'autre, hé ! Triple épaisseur !
Toucher satiné ! Ce n’est pas rien, quand même !
- Frimeur !
Tu es comme tout le monde :
Tu finiras comme nous tous,
Au fond du trou !
- Moi ? Je servirai encore en 2025 !
En attendant, je vais moisir à côté
De ce vieux paquet de pâtes périmées !
En ce moment, il paraît qu'ils mangent beaucoup de riz :
Ça ne va pas aider à écouler le stock !
Il paraît qu'il y a un virus qui attaque
Les poumons…
Et ils nous achètent ?
C’est quoi le rapport ?
Bientôt on va les encombrer,
Ils vont nous vendre sur « Le Bon (petit) coin » !
Les enchères vont monter !
Bon, je suis au bout du rouleau. On reprendra demain la discussion
Sur la triste condition des humains !