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L'Atelier d'écriture de Villejean
11 avril 2023

Interview sous-titrée de Jane B. / Jean-Paul

- Jane B. bonjour ! Vous nous revenez à l’Olympia à partir du 1er mai 2023 avec un récital surprenant. Mais avant d’en parler, j’ai une question en lien avec l’actualité politique et sociale française.Vous n’avez jamais songé à prendre votre retraite ?

- Tu ne vas pas apprendre à mamie à gober des œufs ! Il faut appeler une bêche une bêche ! J’ai besoin de le pognon pour vivre ! S’il ne fait pas le bonheur, il y contribue largement !
Vous n’allez pas apprendre à un vieux singe à faire des grimaces ! Il faut appeler un chat un chat ! J’ai besoin de thunes ! Si l’argent ne fait pas le bonheur, il y contribue largement

 - Les deux tomes du journal intime que vous teniez adolescente et que vous avez publiés n’ont pas été des best-sellers ? 

AEV 2223-27 JK - Jane B

- Ça a été très intéressant d’emmener ses habitudes ailleurs mais raconter sa vie aujourd’hui tout le monde y fait ça, c’est comme cravacher une cheval morte. Ça n’a pas rehaussé le toit quoi qu’il ait dit mon éditeur. Il n’y a pas de mouches sur moi. J’ai sauté sur le train un peu trop tard. Christine Angot est passée avant moi.
Bien sûr ce fut intéressant de changer de crèmerie mais tout le monde cultive le genre de l’autobiographie de nos jours. Quoi qu’en dise l’éditeur ça n’a pas fait un tabac. Je ne suis pas née de la dernière pluie. J’ai pris le train en marche un peu trop tard. Christine Angot est passée avant moi. 

- Vous pensez avoir raté le coche et ramené votre fraise un peu trop tard ?

 - Oui, j’ai planté ma rame et raté le bateau.
 Oui j’ai ramené ma fraise et raté le coche.

 - Donc pour vous en mettre plein les poches il ne vous reste plus que la musique ?

 - Et encore ! Il ne faut pas compter ses poussins avant qu’ils n’éclosent. Le monde des majors c’est une nid de vipères ! Ils sont toujours prêts à verser de l’eau sur un homme qui se noie. Et moi j’ai le gros croix-rouge sur mon front tout blanc.
Et encore ! Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! Le monde des majors est un sacré panier de crabes ! Ils sont toujours prêts à tirer sur l’ambulance. Et moi j’ai une grosse croix rouge sur mon front tout blanc !

 - Venons-en donc à ce récital dont le titre est drôlement provocateur « Tous des sales types !». Vous réglez enfin vos compte avec Serge G., votre ancien compagnon ? Vous pensez que l’heure est venue de cracher le morceau ?

 - Oui, je répands les haricots, j’enlève tout ce que j’ai sur la poitrine. J’avais ras le bol de n’être plus que Madame G., même des années après que Serge il a donné un coup de pied dans le seau. Je veux pas être l’arrière-train de la blague.
 Oui, je crache le morceau, je dis ce que j’ai sur le coeur. J’en avais plein la casquette de n’être plus que Madame G., même des années après que Serge a cassé sa pipe. Je ne veux pas être le dindon de la farce.

 - C’est seulement maintenant que vous découvrez qu’on vous a menée en bateau ?

 - C’est sûr on m’a emmenée dans l’allée du jardin. En Angleterre on dit « Pas de douleur, pas de bénéfice » mais si tu veux que je mets le chat parmi les pigeons, mes bonshommes ils versent l’argent dans la canalisation. La vie avec ces machos aussi épais qu’une brique, c’était pas un morceau de gâteau !
C’est sûr, on m’a menée en bateau ! Il faut souffrir pour être belle mais il est temps de jeter un pavé dans la mare : mes bonshommes ont toujours jeté l’argent par les fenêtres ! La vie avec ces machos qui en tenaient une sacrée couche, ce n’était pas de la tarte !

 - Vous réglez vos comptes aussi avec votre premier mari et votre dernier compagnon, le cinéaste Jacques D. ?

 - Oui ! Je suis pleine jusqu’aux dents du fond de ces mecs qui m’emmènent chez le teinturier. Pourquoi je ressens toujours de l’amour au premier regard pour ces types malades dans leur tête que il y a de la lumière chez eux mais personne n’est à la maison ? De toute façon il n’y a pas de quoi faire un nœud à sa culotte ! Ce que nous allons chanter, tout le monde le sait déjà. Et je ne suis pas toute seule à faire exploser un fusible !
 Oui, j’en ai ras-le bol de ces mecs qui me plument ! Pourquoi ai-je toujours eu le coup de foudre pour ces type compliqués qui n’ont pas la lumière à tous les étages ? En même temps, il n’y a pas de quoi fouetter un chat ! Ce que nous allons chanter, tout le monde le sait déjà. Et je ne suis pas toute seule à péter un câble !

 - C’est vrai ! Vous allez traîner dans la boue un ou plusieurs génies mais en excellente compagnie. Qui sera avec vous sur la scène de l’Olympia ?

 - Lou D., Charlotte G., Izia H., Arthur H., Vincent D., Matthieu C., Thomas D. Toutes les filles et tous les fils de qui tournent dans le show-biz qui laissent le chat sortir du sac ! Les billets ils se vendent déjà comme des gâteaux chauds !
 Lou D., Charlotte G., Izia H., Arthur H., Vincent D., Matthieu C., Thomas D. Toutes les filles et tous les fils de qui tournent dans le show-biz qui viennent vendre la mèche avec moi ! Les billets se vendent déjà comme des petits pains !

 - Mais Serge G. a rendu l’âme ! Il n’y a plus personne pour prendre sa défense !

 - Il fallait pas abandonner le fantôme ! S’il a choisi de dormir avec les poissons, c’est son problème.
 Il n’avait qu’à pas rendre l’âme ! S’il a choisi de passer l’arme à gauche, c’est son problème !

 - Est-ce vraiment bien moral, tout ça ?

 - Chaque nuage a un côté argenté ! Les pluies d’avril amènent les fleurs de mai ! Maintenant si tu veux bien on arrête le interview. De trop parler ça me met une grenouille dans la gorge. De toute façon Elvis a quitté le bâtiment. Les répétitions m’ont fatiguée, je vais heurter le sac.
 A quelque chose malheur est bon ! Après la pluie le beau temps ! Maintenant, si vous permettez, mettons un terme à cette entrevue. A force de trop parler je risque d’attraper un chat dans la gorge. De toute façon, la messe est dite ! Les répétitions m’ont fatiguée,  je vais mettre la viande dans le torchon, m'étendre au fond de mon lit, si vous préférez.

 - Merci infiniment, Jane B. Après ces révélations metootesques, nos lectrices seront pleines de haricots ! Pardon, votre langage déteint. Elle vont avoir la patate ! Je dois vous dire que même si j’ai pu paraître dure pour vous, Jane, dans le fond je vous aime !

 - Moi non plus !
 Me too !

N.B. Le graff a été rencontré à Reims trois jours après avoir publié ce texte et ajouté ensuite.

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