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L'Atelier d'écriture de Villejean
5 janvier 2021

Photos retrouvées sous le pied d'un cheval ou d'un verre à vin / Maryvonne

Le cheval mal cadré 3Ben ça alors ! Par quel hasard as-tu retrouvé mes photos perdues ? Tu vois, la petite fille en sarrau à carreaux, c'est moi. Je tiens le cheval par la longe. Je ne suis pas très fière car je sais que parfois même un gentil cheval peut perdre patience. Je le sais parce que mon père est le maréchal-ferrant.

Des hues et des dias et même des «Mille charretées de wagonnées de bon dieu !» claquaient souvent quand la bête ne se laissait pas faire. J'avais l'ordre de toujours passer loin derrière l'animal.

Je sais tout sur la cérémonie du ferrage.

En premier, pour enlever le vieux fer, mon père prenait son marteau, appelé brochoir, côté fendu, pour arracher les vieilles caboches et enlever le vieux fer qui pouvait alors partir à la ferraille ou comme porte-bonheur pour les superstitieux. Il prenait ensuite les mesures comme chez le cordonnier. Il taillait et limait la corne pour un ongle plus régulier. Pour adapter le fer au mieux, il l'envoyait rougeoyer dans les braises de la forge et le posait chaud sur le sabot dans un festival de fumée à l'odeur de corne brûlée. Venait alors le fixage avec de nouvelles caboches frappées bien en biais avec l'autre bout du brochoir.

Il restait à couper la pointe qui dépassait du sabot, et donner un coup de pinceau enduit d'une sorte de vernis à ongle pour une finition impeccable noire et luisante.

***

Baignade 1 DétailA la baignade à l'étang de Boulet j'y étais aussi, les pieds timides dans la vase et soudain les premières brasses dans l'eau douce. Plus tard c'est le canoë kayak que j'ai inauguré à cet endroit même avec mon cousin Jean-Marie.

***

Maintenant tes inconnu-e-s du café ne le sont pas pour moi. Devant l'affiche «Midi/7 heures, l'heure du Berger» je les reconnais les François, Jean, Clément qui se prenaient pour les papes de la belote. Ma chambre était au-dessus de la salle du café. Avec François ils m'empêchaient de m'endormir en tapant du poing sur la table. Belote et re et dix de der ! Quand ils ne tapaient pas dessous la table trois coups, non pas pour appeler un esprit mais une rentrée d'atout.

Les inconnus du café 01

***

Les inconnus du café 05Au bar c'était plutôt les joueurs de palets, non pas les palets bretons que l'on mange. Ils appelaient ça les pièces qu'ils lançaient sur une planche située à 5,50 mètres. Ceux-là ce n'était pas de la tarte de les servir : ils tiraient sur le nœud de notre tablier pensant être les premiers à faire la blague.

Tous ces clients c'était notre monde ; quand maman faisait des crêpes ou un far il y en avait aussi pour eux. J'en ai entendu, des histoires ! Nous étions sur la route du cimetière ; au retour des enterrements les gens s’engouffraient chez nous, surtout l'hiver, pour un petit café arrosé ou un grog. Parfois la famille offrait des biscuits à la cuiller ou des gaufrettes. C'était une vie de bistrot quoi !

Il manquait juste cette photo de la fille au sarrau :

AEV 2021-13 Maryvonne - Maryvonne

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