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L'Atelier d'écriture de Villejean
12 octobre 2021

Consigne d'écriture 2122-06 du 12 octobre 2021 : Cinq images pour une histoire

Cinq images pour une histoire

 

Ce jeu se joue avec deux dés. Lancez-les.

Le premier jet détermine qui sera le personnage central de votre histoire :

2 Un lutin (korrigan?) muni d’une lance 3 Un géant bien baraqué 4 Une sorcière à cheval sur son balai 5 Une fée avec sa baguette magique 6 Une paysanne à tablier bleu 7 Un jeune roi avec son sceptre 8 Une princesse 9 Un adolescent en baskets et casquette de rappeur 10 Un grand échalas tout maigre 11 Un chevalier avec son épée 12 Un écolier avec son cartable sur le dos

2e jet : Votre personnage se rend ou se trouve ici :

2 Dans un jardin 3 Dans un grenier 4 Dans une grotte 5 Dans un château fort 6 Sur une route de montagne 7 Sur une plage 8 Dans une cave 9 Dans une école 10 Dans un hôpital 11 Dans une chaumière 12 Dans une rue d’une grande ville

3e jet : Il y découvre un objet magique qui parle et est en manque de quelque chose :

2 Un casque de pompier 3 Une guitare 4 Une baguette 5 Une fleur 6 Un poisson rouge 7 Un livre
8 Une paire de bottes 9 Un parapluie 10 Un couteau 11 Une clé 12 Un crayon

4e jet : Expliquez pourquoi et comment ça oblige le personnage à prendre ensuite

2 Le bateau 3 Le train 4 Une fusée 5 Une montgolfière 6 Une moto 7 Un vélo 8 Un avion 10 Un paquebot 11 Un camion de pompiers 12 Un carrosse

5e jet° : Sachant que dans la suite de l’aventure interviendra...

2 Une baleine 3 Une chauve-souris 4 Une grenouille 5 Un dragon 6 Un perroquet 7 Un éléphant
8 Une poule qui pond 9 Un chat 10 Une araignée 11 Un cochon 12 Un pingouin

… racontez-nous une belle histoire avec tout ça !

Si votre imagination n’est pas suffisamment débridée par l’attribution de ces cinq éléments, vous avez toute liberté d’utiliser d’autres des éléments mentionnés ci-dessus pour nous concocter un joli petit conte déjanté pour les enfants petits et grands !

On vous offre même un fantôme, une sirène et un ogre en prime !

 Images pour conte MAB 01 princesse

 Images pour conte MAB 02 montagne

 Images pour conte MAB 03 livre

 Images pour conte MAB 04 avion

 Images pour conte MAB 05 crapaud

Illustrations de Maïck conteuse 

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12 octobre 2021

Un écolier... / Laura

 

Images pour conte MAB 39 écolier

Un écolier avec son cartable sur le dos
A disparu,
Remplacé par un adolescent en baskets et casquette de rappeur
Qui est sur le chemin de son école.

Images pour conte MAB 40 rappeur

Dans cet établissement,
Chaque livre a été remplacé
Par un ordinateur
Ou une tablette
Qui parle

Images pour conte MAB 03 livre

Mais il lui manque
Une âme, une clé de papier
Pour lui ouvrir le monde
Qu'il parcourrait en train

Images pour conte MAB 29 métro

Un journal à la main
Qui attire le chat du voisin
Car ces animaux-là aiment le papier

Images pour conte MAB 38 chat

12 octobre 2021

O comme Ogre / Adrienne

AEV 2122-06 Adrienne - pexels-photo-1029208

Photo de suntorn somtong sur Pexels.com


Images pour conte MAB 37 échalas– Tu me racontes une histoire? fit la petite.

Avec ses boucles blondes éparses sur l’oreiller et son nounours contre sa joue, il la trouva une fois de plus terriblement attendrissante.

Il ne cessait de s’étonner comment lui, un grand échalas tout pâle, tout maigre, avait réussi ce prodige : de bonnes joues roses, des petits bras dodus, tout ce petit corps adorablement potelé.

Une merveille, oui.

Images pour conte MAB 33 cave– Mais pas une histoire de cave, précisa-t-elle. Ça me fait trop peur, la cave.

– D’accord, d’accord, fit-il, je chercherai autre chose pour ce soir.

Il prit le livre magique, celui qui répond quand on lui parle et auquel il manque toujours la fin des histoires.

Images pour conte MAB 03 livre

Comme tous les soirs, il se prit la tête dans la montgolfière qui servait de mobile au-dessus du lit de l’enfant.

Images pour conte MAB 19 montgolfière

Elle rit :

– Tu oublies toujours comme tu es grand.

– Une histoire avec une grenouille, ça te va? demanda-t-il.

Images pour conte MAB 05 crapaud

– Il y a un ogre dans cette histoire?

– Je ne crois pas…

– La maîtresse a dit que ça n’existe pas, les ogres.

– Ah ! Ben… si la maîtresse le dit !

La petite endormie et le livre refermé, il se rendit à la cave, ouvrit le congélateur et en sortit la blondinette précédente pour son repas du lendemain.

***

Le jet des dés a donné le 10 (échalas), le 8 (cave), le 7 (livre), le 5 (montgolfière) et le 4 (grenouille)

12 octobre 2021

Plus d’un tour dans ses bottes ! / Maïck conteuse

Maïck - Plus d'un tour dans ses bottes

Uriell, une fée Libellule, Elfe de la forêt profonde, se déplace gracieusement d’arbre en arbre. Elle volette de-ci, delà, saluant au passage, qui, Mme écureuil, là, Mr Pivert, ou encore, ici, Mademoiselle Mulot. Elle s’arrête pour un dire petit mot à tous ceux qu’elle connaît. D’ailleurs comme elle les connaît tous, elle n’avance pas très vite.

Pourtant, il faut se dépêcher, elle doit arriver à l’heure sur l’île d’Avalon, avant le coucher du soleil. Là, débute le rassemblement annuel des fées. Elle ne doit en aucun cas arriver en retard sous peine de … Brrr ! Elle préfère ne pas y penser : certaines de ses consœurs peuvent être très imaginatives dans leur cruauté !

Enfin, elle s’élance pour traverser le lac, au travers de la brume blanche.
Alors qu’elle émerge de ce profond rideau, du coin de l’œil, elle aperçoit un canoë, sur la grève de l’île.
Bizarre, il ne devrait pas y avoir d’humain à cette heure et surtout à cet endroit-là.
Puis au pied d’un arbre, une paire de bottes.

Elle s’approche, tourne autour, se pose sur le bord mais le cuir, trop souple, s’affaisse, s’effondre sous elle et la voilà tombée au fond de la botte.
Bouh, quelle odeur ! Elle remonte vite fait et ressort en secouant ses ailes.
Elle reprend ses esprits sur une branche de l’arbre. Vite elle n’a plus le temps !

Mais en s’envolant, elle voit sortir de la botte…oh ! Une autre fée Libellule !
Bon, pas le temps, elle file comme le vent. Mais l’autre la suit !
Elle fait volte-face pour éclaircir le mystère. Elle se trouve face à sa jumelle ! Ah ça ! Elle revient aux bottes. La jumelle se pose alors sur le rebord en cuir, qui s’effondre et… Deux fées jumelles en ressortent !
Voilà que l’une d’elle s’effondre aussi et pouf deux autres fées libellules … Et il en sort encore et encore !

Uriell ne sait plus quoi faire, ses pauvres petits sortilèges sont impuissants face à ce mystère. Elle s’envole alors vers le lieu de la rencontre des fées. Mais toutes les jumelles la suivent et c’est une nuée de fées Libellule qui arrive au milieu de l’assemblée. Bientôt toutes les fées se retrouvent entourées de milliers de fées libellules qui piaillent comme des oiseaux et semblent ne pas avoir de cervelle, pas de pouvoirs féeriques !

Les fées d’Avalon essaient tous leurs sortilèges, transformant les fées clones en tout ce qui leur vient : abeilles, mouches, scarabées, chats, chien, biches, serpents, sangliers, cerfs… et bientôt c’est une véritable invasion qui s’empare de l’île. Ça n’en finit pas car il y a toujours une fée clone qui sort de la botte.

Uriel ne pense qu’à fuir cette île envahie et fuir la colère de ses consœurs.
Elle s’envole comme une fusée vers le lac. Arrivée face au canoë, elle voit arriver un jeune homme qui court comme un dératé, pieds nus, poursuivi par une horde d’animaux. Elle se cache sous le banc.

Lui saute sur le canoë, s’empare de sa rame et s’agite comme un fou pour sortir de ce cauchemar. Finalement, malgré la brume épaisse, il atteint la rive opposée. Uriell sort de sous le banc, évite de peu un coup de rame.

Ouf, elle reprend son souffle, se retourne et … stupeur ! Il n’y a plus rien !
Eh oui ! Les sortilèges prononcés sur l’île ne peuvent traverser le lac. Elle le sait pourtant.

Songeuse, Uriell s’éloigne. Que s’est-il passé ? Tout à ses pensées, elle heurte une chouette, perchée sur la branche d’un chêne, immobile, tournée vers Avalon.

- Eh bien ! Il semble bien s’amuser ! »

La fée Libellule n’en croit pas ses oreilles, qui peut bien s’amuser comme ça, aux dépens des fées ?

- Devine… Qui peut mettre des fées en échec ? Merlin bien sûr ! Il ne faut pas lui en vouloir, il s’ennuie tellement depuis qu’il est enfermé là. Et en plus, ça ne lui déplaît pas de jouer un tour à sa fée-geôlière, Morgane. Ce n’est pas bien grave, ce n’était qu’un jeu ! »

- Mais le jeune homme ?

- Où ça, un jeune homme ? Où l’avez-vous vu ?

- Mais sur le canoë, et les bottes, ce sont les siennes, il était pieds nus !

- Ah, lui, il n’existe pas, ce n’est qu’un leurre, pour semer la confusion chez les fées. »

Soudain suspicieuse, Uriell demande :

- Mais comment savez-vous tout ça, vous, la chouette ? 

La chouette ne répond pas, elle s’envole vers le lac, et, se posant sur l’île, reprend sa forme initiale… MERLIN !

12 octobre 2021

Le korrigan, la guitare et le dragon / Anne J.

Images pour conte MAB 31 paysanne

C'est une toute petite bonne femme avec un grand tablier à carreaux bleus et un petit chignon sur le haut de la tête. La toute petite bonne femme marche d'un pas triste sur une petite route de montagne qui serpente entre les champs et les bois. C'est l'automne et il commence à faire frais. La toute petite bonne femme est plongée dans ses pensées quand elle entend une petite voix qui appelle :

- Au secours ! Au secours ! Venez m'aider !»

Images pour conte MAB 11 lutinElle regarde partout, cherche dans l’herbe, écoute encore et finit par découvrir un petit korrigan attaché à un arbrisseau.

- Qu’est-ce que tu fais là, ligoté comme ça ?

- Détache-moi, je n'en peux plus, je t'en prie, fais vite !

La toute petite bonne femme détortille la corde autour du korrigan qui se masse les poignets et la remercie chaleureusement.

- Qu’est ce qui t'est arrivé ?

- Eh bien, vois-tu, je cherchais des pilules pour dormir la nuit - je souffre d'insomnie depuis l'hiver dernier et je n'arrive pas à dormir plus de 1 à 2 heures par nuit - alors je me suis dit que les marmottes avaient sûrement ce qu'il fallait. Je suis entré, dans le terrier là derrière mais la marmotte est revenue pendant que je farfouillais dans ses affaires et elle m'a vu. Et une marmotte en colère, ce n’est pas commode !! Alors elle m'a hurlé dessus et puis elle m'a coincé dans le fond du terrier, m’a saucissonné avec une corde et attaché là. Heureusement tu es passée par là.

- Oui c'est un hasard, je promène mon malheur ; je viens de perdre mon tout petit mari et je n'ai de goût à rien.

- Que puis-je faire pour toi ?

La toute petite bonne femme essuie ses yeux avec le coin de son tablier bleu et réfléchit un moment

Images pour conte MAB 23 guitare- Ce que j'aimerais c'est apprendre à jouer de la guitare mais toutes les guitares que l'on peut acheter sont bien trop grandes pour moi, je pourrais me cacher dans leur caisse, alors !

- Au pays des korrigans, je connais un endroit où on peut trouver des toutes petites guitares pour les toutes petites personnes, mais c'est loin. Si tu veux je t'emmène.

- Et on y va comment ?

- J'ai caché mon vélo dans le buisson là- bas. Viens !

Le korrigan sort du buisson un superbe vélo rouge avec des grandes sacoches vertes. Il attrape la toute petite bonne femme et d'un geste rapide la met dans la petite sacoche devant le guidon.

- Tu seras bien, là ! Tiens-toi au guidon, on y va !

Images pour conte MAB 09 véloEt les voilà partis. Le vélo roule, roule et arrive au pays des korrigans. On présente la toute petite bonne femme à des tas de petits bonhommes aux oreilles pointues, tous vêtus de rouge avec des petits bonnets et bientôt la toute petite bonne femme découvre un orchestre entier de korrigans jouant du violon, de la flûte, de la contrebasse, du saxo et de la guitare. Derrière l'orchestre il y a un tas d'instruments inutilisés et le korrigan se met à fouiller jusqu'à ce qu’il trouve une toute petite guitare qu'il propose à la toute petite bonne femme toute rose de bonheur.

- Oh merci ! Merci !

La toute petite bonne femme plaque quelques accords sur la guitare et un petit air s’échappe de l’instrument. Les korrigans applaudissent et invitent la toute petite bonne femme à jouer et à danser avec eux. Quand le jour se lève, les korrigans disparaissent et la toute petite bonne femme se retrouve seule au pied d'un rocher dans le soleil qui resplendit. Elle décide de s'allonger pour dormir un peu et serre contre elle sa toute petite guitare.

Quand la toute petite bonne femme se réveille, elle découvre à côté d'elle un œuf si gros qu'elle peut à peine en faire le tour avec ses bras. Elle cherche dans les alentours et ne voit rien, sauf une vieille petite brouette qui traîne derrière une maison en ruine.

Pas un seul habitant dans ce coin de montagne déserte ? La toute petite bonne femme reprend donc la route de sa maison après avoir mis dans la brouette sa toute petite guitare et l'énorme œuf avec lequel elle pense faire une grosse omelette en arrivant car la toute petite bonne femme adore les omelettes au fromage. La route est longue et le chemin difficile mais la petite bonne femme chantonne pour se donner du courage en pensant à tous les airs qu'elle va pouvoir jouer sur la petite guitare.

Quand elle arrive à la maison après plusieurs heures d’effort, elle s'aperçoit que l’œuf a bien souffert du voyage et que des petites fissures sont apparues à sa surface. Elle pose l'œuf précautionneusement sur le coin de la cheminée, le temps de ranger la toute petite brouette dans l'appentis et quand elle revient, l'œuf est brisé et un tout petit dragon est sorti, encore tout humide.

Images pour conte MAB 36 dragon

Il tient dans sa patte droite un tout petit violon et dans sa patte gauche un harmonica qu’il approche de sa bouche qui crache des flammes. Heureusement l'harmonica est en métal et bientôt une divine mélodie retentit dans la toute petite maison. La toute petite bonne femme accompagne à la guitare jusqu'à la tombée de la nuit. C'est alors que l'on voit arriver des dizaines de petits bonhommes vêtus de rouge avec des oreilles pointues et des petits bonnets, avec leurs instruments

La petite maison s'anime, on chante, on joue, on boit, on rit et ça fait beaucoup de bruit dans le voisinage.

C'est alors qu'on voit arriver une grosse marmotte en colère qui hurle :

- C’est bientôt fini, ce boucan ? Je voudrais dormir, moi !

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12 octobre 2021

Roule, ma poule ! / Maryvonne

Images pour conte MAB 16 fée

Anne-Framboise, la maîtresse, avait coutume de raconter aux petits des histoires de fées plutôt sympas même si, personnellement, elle préférait les sorcières, les crapauds, les fantômes, les monstres et autres personnages qui font peur.

Dans la petite ville de La Chapelle des fous on ne rigole pas avec toutes les notions perturbantes qui pourraient nuire aux enfants et les envoyer à l'hôpital psychiatrique. Il y avait des antécédents. Anne-Framboise ne déroge pas à la loi lénifiante. Elle raconte les bonnes fées un peu bêtasses, niaises et ridicules, on s'en fiche, mais jamais de méchantes fées qui endorment les princesses pour cent ans ou pratiquent d'autres mauvaises actions.

Images pour conte MAB 17 écolePar décret municipal la fée Carabosse est interdite de séjour à La Chapelle des fous.

Ce jour-là, les enfants étaient bien installés sur des bancs collectifs en face de la maîtresse sur sa petite chaise pour être à la hauteur de leurs yeux et de leurs oreilles.

Au moment où Anne-Framboise commence l'histoire de la fée Dragée une petite fille montre de son doigt un petit écrin joliment emballé sous la chaise.

- Maîtresse, regarde ! Il y a un cadeau à tes pieds !

Anne-Framboise prend l'objet, ouvre le paquet et découvre une bague magnifique. C'est une aigue-marine sertie sur un anneau d'or gris.

Images pour conte MAB 18 bagueBien entendu elle pense tout de suite à une erreur quand oh ! Stupeur la bague se met à parler 

- Anne-Framboise, veux-tu convoler avec moi ?

- Mais qui êtes-vous ?

- Je suis le coq de la Chapelle-des-fous et je veux que tu sois ma poulette, ma cocotte chérie. Convoler veut dire voler ensemble et je t'attends dans la cour de l'école dans ma montgolfière.

Images pour conte MAB 19 montgolfièreUne bague qui parle, une montgolfière dans la cour de récréation ? Anne-Framboise se prend au jeu.

- Je vous connais, beau coq ?

- Bien entendu !

- Nous nous sommes déjà rencontrés ?

- Bien entendu.

- Vous pensez que je vous apprécie ?

- Bien entendu.

A chaque réponse elle enfile un peu plus loin la bague sur son annulaire.

- Mais qui peut-être assez riche pour louer une montgolfière ?

Images pour conte MAB 20 poule- Mais vous, Anne Framboise ! Je suis Jean-Groseille le notaire et le seul à savoir que vous êtes une poule aux œufs d'or depuis votre héritage.

- Jean-Groseille ? Qui ressemble à Alain Delon jeune ?!! Mais je vole vers vous, attendez-moi !

- Allez, venez, les enfants, voir votre maîtresse s'envoyer en l'air !

Une bague, un mari, des œufs en or, un vrai conte de fée à condition de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier... de la montgolfière.

Et les enfants de l'école, dans la cour de récréation, applaudissent l'envol du coq et de la poule aux œufs d'or dans le ciel de la Chapelle-des-fous, petite ville bien nommée.

12 octobre 2021

Rayez la mention inutile ! / Jean-Paul

Images pour conte MAB 01 princesse

 Il était une fois, il y a bien longtemps, juste après ce qu’on a appelé «la fin du monde», une princesse qui avait survécu - au cataclysme - au cataplasme - à la catastrophe. *

 Elle s’appelait - Punkette replète – Broque et pébroque – Paulette Rondelette *

Images pour conte MAB 02 montagneElle habitait un pays appelé - la Suisse – le petit suisse – le Sussex * qui était resté - neutre – neutron – feutrine * pendant les hostilités mais s’était quand même pris - une bombe A– un bombyx – une bombarde * sur le coin du - museau – Musso – Placid et Muzo *.

La Suisse est un pays plein de - montagnes – de montagnettes – de montures de lunettes *.

En ces temps - post-apocalytiques – post appeau-catalytique - pause tape-eucalyptus *, il continuait de pousser, le long de ses jolies routes - des arbres à plaques de chocolat - des arbres à came – des dames aux camélias *.

La princesse était peut-être désormais - la dernière habitante du monde – la dernière abonnée du journal « Le Monde » - la dernière habitude de revenir un peu ronde - des cocktails d’ambassade – des coqueluches de temps maussade – des coquecigrues d’embrassades sur le - museau – Musso – Placid et Muzo.

 ***

 Un jour qu’elle s’en allait cueillir du chocolat, - Punkette replette – Broque et pébroque – Paulette rondelette * entendit - une voix douce – une voie d’eau – une voie royale – qui - l’interpellait – qui l’interpolait – qui l’enterre soupe au lait *.

 - Hep ! - Mademoiselle – Mademoisissure – Madame oiseuse *!

 Elle ne voyait - personne – persane – perspicace * mais la voix reprenait :

 - Hep ! - Jolie princesse – jauni pince-fesses – Johnny rince-nièce * !

 Cela venait de - dessous un buisson – de dessous le boisseau – de très soûles boit-sans-soif *.

 Images pour conte MAB 03 livreElle écarta - les feuilles – les deuils – les oeils * et découvrit un vieux - bouquin – bouquetin – bouc teint *. 

En agitant - ses pages – ses plages – ses aréopages *– il - s’énervait – s’énervurait – ses nervis raturait *.

 - Enfin, vous daignez - m’écouter brouillonne – me brailler les coudes – me brouiller l’écoute * !

 - Quelle mutation - bizarroïde – polaroïde – hémorrhoïde * est-ce donc là ? demanda-t-elle. Vous êtes un livre et vous – parlez – partez - pardonnez * ?

 - Je suis le livre du Grand Tout. - Je sais tout - je sèche tout - je sexe tout * sur la vie - secrète – secrétaire – Saint-Nectaire – nain sectaire * des écrivains.

 - Oh moi, vous savez, lui répondit - Punkette replète – Broque et pébroque – Paulette Rondelette *, - la littérature- la laitue ratée - la ruralité tue *, je lui ai toujopurs préféré une bonne série sur - Netflix – Netfisc – Netflic * !

 - C’est pourtant bien un - écrivain – écriteau – échevin * que vous devez aller trouver si vous voulez que la planète soit - repeuplée – roploplo – heureux peuplier *!

 - Il reste donc d’autres personnes que moi-même sur la - planète – panière – pas nette *?

 - Oui mais il faut vous - dépêcher – dépêtrer – Depléchin *. L’écrivain est – désespéré - désexpertisé - des esplanadé *. Il ne sait pas que vous existez et que la vie peut – recommencer – recommander - recommenter *.

 - Où est-il ? - Où perche-t-il ? - Où persil ? *

Images pour conte MAB 04 avion - Il habite dans - une île - une presqu’île - un exil *. On ne peut y aller qu’- en avion -en aviron - en amidon *.

 - Ca tombe bien, en Suisse on a l’habitude de monter des cols durs et il m’en reste un paquet à la maison.

 - De quoi donc ?

 - De l’amidon - de l’ami doux - de l’âpre mildiou*. Vous avez le GPS – incorporé - un porc goret - encore paumé * dans votre - avion – aviron – amidon *?

 Le - bouquin – bouquetin - Louboutin * se mit à tripler de - volume – volute – vol UTA -volupté * et il ressemblait maintenant à un joli tapis volant ne manquant pas de - caractère – phylactère – Natacha hôtesse de l’air *.

 - Installez-vous - dans la rainure – dans la nervure – dans la rainette *.

 ***

Jeu 69 de La Licorne cornette

En fait d’île, c’était - l’Angleterre – l’angle obtus – le triangle des Bermudes * dans lequel le temps du voyage disparaît. Le livre la déposa sous l’horloge de - Big Ben – Big brother – Bygmalion * dont il ne restait plus que la moitié.

 - Il est où, - l’écrivain – l’écrivant – l’écrivaillon * qui va me - repeupler – repalper - repieuter * le monde pour assurer - le futur – le futé – le futile *?

 Images pour conte MAB 05 crapaud- Je suis là, dit un gros crapaud vert et - pustuleux – postulant – pestilentiel * qui se mit à grossir jusqu’à avoir taille - humaine – humide – humoresque *. Embrassez-moi sur le - museau – Musso – Placid et Muzo * et je me transformerai en prince - charmant – charmille -char d’assaut *.

 - Hé ho ! protesta - Punkette replète – Broque et pébroque – Paulette Rondelette *. Je ne mange pas de ce - pain-là – tapin-là – topinambour-là *!

 - Comment ? s’offusqua le livre du Grand Tout. Vous ne voulez pas redonner apparence humaine à - Guillaume – Guilledou – Gui l’an neuf * ?

 - Non ! Et elle tourna - l’étalon – le hongre – la jument *.

 ***

 - C’est la dernière fois que j’utilise une Suissesse comme personnage d’un de mes romans ! La vie n’est décidément pas un conte de - fées – méfaits – contrefaits *, se jura l’auteur du best-seller en inscrivant le mot « Fin » au bas de son - parchemin – porcherie - percheron *. 

* Rayez la mention inutile !

6 octobre 2021

Consigne d'écriture 2122-05 du 5 octobre 2021 : Parler c'est vivre

Parler c'est vivre

 

Nous sommes chez le ou la psy. D’ailleurs c’est vous qui tenez le rôle du ou de la disciple du Dr Freud et allez accoucher le patient.

La personne qui est venue vous consulter est une célébrité (politique, artistique, historique, etc.) d’aujourd’hui ou d’hier, réelle ou fictive.

Voici un premier choix très subjectif mais vous pouvez choisir ailleurs que dans cette liste la personne que vous souhaitez allonger sur votre divan.

Tintin - Brigitte Macron - Luke Skywalker - Marcel Proust - Laure Manaudou - Napoléon Bonaparte - Le chevalier Ajax - Isaure Chassériau - La Vénus de Milo - Arthur Rimbaud - Blanche-Neige - Landru - La maman du Petit Poucet - Le Manneken Pis - Jésus-Christ – Athéna - Léonardo Di Caprio - Cendrillon - Dominique Strauss-Kahn - Anne Sinclair - Brigitte Bardot - Charlène de Monaco - Bouddha - Jacques Brel - Don Camillo - Le prince Charles - James Bond - La Schtroumpfette - Fabrice Luchini - Arielle Dombasle.

Et voici une liste de motifs de consultation établie en 1997 par Claude Halmos dans son livre «Parler c’est vivre».

La jalousie Les juges pour enfants
Je me trouve moche J’ai une sœur ou un frère adoptif
Mes parents divorcent, tout va bien Veuve à trente ans
Je hais mon frère ou ma soeur L’un de mes parents est homosexuel
Annoncer son homosexualité à ses parents J’ai élevé les enfants de mon mari
Mon père n’était pas mon père Je vis avec un alcoolique
L’adoption J’ai vécu une grave crise d’adolescence
Le stress de la rentrée Mon enfant ne parle pas
Je suis nul·le pour me vendre J’ai peur quand je suis seul
J’ai été souffre-douleur Ma totote, mon doudou, mon ninnin
Les têtes de turc à l’école Les rapports père-fille
La dyslexie Se marier sans l’autorisation de ses parents
Je suis la fille de mon prof Mes enfants ne se supportent pas
L’arrivée du deuxième enfant Un bébé sur le tard
J’ai mes parents à la maison J’ai vécu avec un mythomane
J’ai dû faire piquer mon animal J’en veux à ma belle-mère
Mon enfant est insomniaque J’ai été placé dans un hôpital psychiatrique
Papa malgré soi L’éducation sexuelle à l’école
Un accident a changé ma vie Les maniaques de la propreté
Mon enfant ne mange pas Les rapports père-fils
Avoir un petit dernier Je vis avec un homme plus jeune que moi
Les gauchers contrariés La paranoïa
Je n’ai pas d’amis L’hypocondrie
Les menteurs J’ai découvert mon père à l’âge adulte
Les chouchous Je hais les vacances
J’ai encore fait pipi au lit Les complexes
Elevé par ses grands-parents Je ne peux rien jeter
Les rapports mère-fils Les narcissiques

Racontez la séance sous forme de questions-réponses ou d’un monologue du consultant ou de la façon que vous voulez.

2122-05 Consigne - Parler-c-est-vivre

5 octobre 2021

Psychanalyse d’Arielle Dombasle / Dominique H.

- Voilà, je viens vous consulter pour un motif qui va vous étonner mais aussi parce que vous avez la réputation d'être silencieux... et comme moi, j'aime bien parler et que j'adore qu'on m'écoute, nous devrions bien nous entendre.

Néanmoins, si le transfert ne se fait pas - c'est bien ainsi que vous vous exprimez dans votre jargon, n'est-ce-pas ? - si le transfert ne se faisait pas, disais-je, nous nous quitterions cependant bons amis, puisque je vous aurai payé. Nous serons donc quittes quoi qu'il en soit.

2122-05 Dominique - Arielle_Dombasle_By_Era

J'en arrive à la raison qui m'amène. Avant de vous la dire, je tiens à vous préciser que j'ai reçu une éducation religieuse qui m'a formatée quelque peu. D'ailleurs, je suis toujours croyante, à ma façon.

Je me suis déjà allongée précédemment chez deux autres de vos confrères, deux hommes, car je préfère les hommes. La première cure a été très efficace puisqu'elle m'a libérée de ce poison qu'est la culpabilité si bien que maintenant je ne fais plus de péchés, je suis en état de grâce perpétuel. La deuxième cure a échoué et c'est cet échec qui m'amène à me confier à vous. Vous me permettrez de taire le nom de votre confrère afin d' éviter de parasiter le travail que nous allons faire ensemble.

Avant de commencer, j'ai une demande particulière à vous formuler. Vous m'avez invitée à m'allonger alors que vous êtes assis derrière le divan. Je ne vous vois donc pas et c'est bien ainsi, je me sens plus libre de m'exprimer. Alors, je voudrais que vous fermiez les yeux pour que vous ne soyez pas perturbé par mon aspect extérieur, que vous puissiez vous consacrer à ma seule psyché. Je sais l'effet que mon physique provoque chez l'autre, en particulier chez les hommes, et je ne voudrais pas que votre attention flottante vous amène à dériver vers je ne sais quel fantasme. Je veux seulement que vous m'écoutiez. Certes ma diction, empreinte paraît-il d'une certaine préciosité, peut aussi troubler mon interlocuteur, j'en suis consciente, mais il faut bien que j'existe, je lutte déjà tant pour que ma silhouette s'impose !

Après ces préalables nécessaires, j'en arrive à mon motif de consultation que je pourrais résumer en une phrase courte : « je suis nulle pour me vendre ! ». Pourquoi toussez-vous ?

La religion me poursuit. Mon cerveau, ou plutôt mon âme, est submergée d'injonctions contradictoires. Ainsi, durant ma petite enfance, ma mère m'enjoignait de faire minutieusement ma toilette avant de prier. Elle m'a inculqué aussi que la coquetterie était une forme de politesse envers son prochain, que c'était un devoir d'être agréable à regarder.

Voyez où cette injonction maternelle au nom de Dieu m'a conduite et je vous l’avoue avec autant d'amertume et de colère que de honte, j'en suis arrivée aux injections de collagène dans la lèvre supérieure. Quand j'étais sur le fauteuil du chirurgien plasticien qui me susurrait que j'allais retrouver la moue pulpeuse de ma jeunesse, dans mon âme, la flamme vacillante d'une petite bougie s'allumait et la voix de mon surmoi me répétait : «  Les apparences extérieures ne comptent pas pour Dieu, la valeur suprême est la sincérité ! ». Et je suis d'accord, j'adore la sincérité ! J'adore me raconter sur les plateaux de télévision ! Alors pourquoi ai-je laissé ce chirurgien me trafiquer et finalement me défigurer ? Je suis très malheureuse, j'ai perdu mon authenticité, je suis vraiment nulle pour me vendre ! 

- Je vous ai écoutée, Madame, en fermant les yeux. Je vous ai entendue et nous allons arrêter la séance sur cette phrase « je suis nulle pour me vendre». Pour votre apaisement immédiat, je vous propose de vous montrer douée pour me payer : ce sera 300 euros. » 

5 octobre 2021

Psychanalyse de Fabrice Luchini / Dominique H.

Chez le même psychanalyste parisien.

- Eh bien, dites donc, il semble que la psychanalyse soit une activité des plus lucratives ! Mais je juge peut-être un peu trop vite. Ce pourrait être aussi la fortune personnelle de votre épouse qui vous autorise ce luxe ? Excusez-moi, je m'égare. Mais dans ma première vie j'étais garçon coiffeur, mes fins de mois étaient difficiles. Alors comprenez que pour moi le luxe c'est ÉNORME ! ÉNORME, entendez-le bien dans son sens premier, étymologique «  en dehors des normes ». Est-ce bien normal de pouvoir vivre dans un tel luxe ? Toujours est-il que c'est ÉNORME d'en-faire une telle ostentation !

Je m'égare, je ne vous ai pas encore fait part de mon motif de consultation. Mais avec votre placidité face à mes provocations ÉNORMES, vous m'inspirez confiance. J'y viens, je vais vous le dire, mais je vous préviens, c'est ÉNORME !

Alors voilà, dans ma jeunesse j'ai été souffre-douleur. Le milieu de la coiffure n'est pas tendre vous savez, mais non, vous ne le savez pas. Et pourtant je ne suis pas homosexuel. Je ne vous apprends rien en vous disant que les hommes gays sont moqués et maltraités dans les salons de coiffure.

Moi, c'était autre chose. Ce qui agaçait mes collègues et les clientes c'était ma diction : je l'ouvre trop, je n'ai pas de cheveux sur la langue, bref j' ar-ti-cu-le ! C'est ainsi depuis que je suis petit, depuis les récitations de l'école primaire, et c'est devenu ÉNORME, constitutif de ma personne. Dans le vestiaire après la journée de travail au salon de coiffure, je me lâchais et en me rhabillant, je déclamais avec application «  La cigale et la fourmi », «  Le lion et le rat », en détachant bien les mots jusqu'à l'inévitable «  boucle-la ou je te rase ! ».

Cette élocution particulière m'échappe, je ne la maîtrise pas. Et surtout elle devient envahissante quand quelque chose m'irrite. Je me souviens que la situation typiquement insupportable pour moi quand je travaillais dans un salon était d'avoir à coiffer une bourgeoise couverte de bijoux, parfumée de Shalimar, étalant éhontément ses relations, ses voyages... J'essayais de me contrôler en me taisant, puis ma tension interne montait, je me retenais pour ne pas lui raser à la tondeuse une allée propre et nette au milieu du crane. Je parvenais à me calmer en déclamant intérieurement la fable de la Fontaine qui me soulageait le plus en la circonstance« Le savetier et le financier ». Je retrouvais alors mon calme, je pouvais de nouveau sourire à la cliente, abonder dans son sens et même de lui faire d'ÉNORMES compliments. Evidemment je recevais d'ÉNORMES pourboires, ce qui déclenchait une ÉNORME jalousie chez mes collègues.


Un jour, face à une cliente particulièrement abjecte, je perdis contrôle et je saisis la tondeuse. Heureusement je me ravisai in extremis. Et, la tondeuse encore en l'air dans ma main droite, voici que je m'entendis déclamer haut et fort «  Un savetier chantait du matin jusqu'au soir »… Passées les deux secondes de sidération dans le salon, un garçon coiffeur bien charpenté m'empoigna le bras doucement et fermement et m'entraîna rapidement dans la réserve alors que je continuais « c'était merveilles de le voir, merveilles de l'ouïr». Le patron arriva à son tour, me bâillonna, puis me ligota sur une chaise, puis m'enferma à double tour dans le cagibi jusqu'au soir. Évidemment j'ai uriné sur la chaise et j'ai été viré. Ce fut la fin de ma vie de garçon coiffeur.

Je n'irai pas plus loin aujourd'hui. Après le récit douloureux, vous comprendrez peut-être mieux pourquoi je bombe le torse, pourquoi je me pavane comme un paon, pourquoi mon sourire est excessif, pourquoi je répète sans cesse « ÉNORME ». C'est mon humiliation qui a été ÉNORME. Ma carrière de comédien est une vengeance, une vengeance ÉNORME, mais j'aimerais retrouver tout simplement un sourire tranquille, à n'importe quel prix. 

- Alors, Monsieur, ce sera 300 euros. 

- Mais c'est ÉNORME ! 
 

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