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L'Atelier d'écriture de Villejean
10 octobre 2023

La Chimère / Jeanne

La Chimère, ce nom inscrit sur une affiche de théâtre me chantonne tout de suite un air dans la tête, celui venant de la douce voix de Jacques Higelin. Un homme qui m’émeut beaucoup, je ne saurais dire pourquoi. Avons-nous toujours besoin d’avoir une justification à l’émotion ? N’empêche que, voici le message du concerné : « Cauchemars, fantômes et squelettes, laissez flotter vos idées noires, près de la mare aux oubliettes, tenue de suaire obligatoire ».

Le terme de chimère n’appartient pas à ce bout de chanson mais c’est celui-ci qui me revient. Je me balade, seule et en joie, en joie d’être seule. Je rentre dans l’église de la ville sujette de mon errance, allume un cierge, pense gaiement et repars avec une lenteur déambulante. Je ne sais plus à quoi j'ai pensé, sincèrement, mais je sais que cela était rempli de bonnes intentions.

2023-08-15 Nikon 62

La bibliothèque qui se présente face à l’église porte une pancarte avec inscrit La Paisible ; je souris, me demandant comment, devant un tel édifice, pouvons-nous nous sentir autrement que paisibles. Je continue mon chemin, avant d’entamer la grande aventure qui m’attend, ce périple de quatre jours qui m’amènera à l’accomplissement du tour de l’Île. À un tournant de rue, amusée, je me retrouve face à trois bâtisses dont les pancartes, lues successivement, donnent : Un ange passe - Chez Marion - La Maison du bonheur. Cela donne envie, mais l’endroit "Un ange passe chez Marion, la maison du bonheur" n’existe pas réellement, il faudra pour cela passer d’abord par le café, la voisine et la bibliothèque ancienne.

Toujours l’air de « Champagne » qui continue de vivre dans ma tête, je me retrouve à chantonner moi-même ici et là, me surprenant pendant mes retours à l’instant présent. Il est temps d’y aller, je sens que c’est le moment de faire comme le premier pas vers cette longue randonnée. On m’a dit de m'arrêter chez Colette, j’y penserai à mon retour. En attendant, j’ai noté ce poème très inspirant, trouvé dans une librairie aux odeurs d’antan, en feuilletant le recueil d’un anonyme explorateur de cette île :

Nuit humide et froide.
Chaque heure, mes yeux s’ouvrent ;
Toi, tu me regardes,
Cherchant le sommeil dans chaque position,
Dans chaque recoin de mon duvet.
Disparu.
Le bruit de tes vagues me réveille,
En sursaut quelquefois mais
Ce bruit-là me rassure chaque fois.
Coquine Terre-Mère, mais,
Tu m’as offert le plus beau, le plus clair,
Des levers de soleil, celui qui,
M’a redonné l’envie, merci,
Terre-Mère.

Signé : Matin mignon, celui d’un Belle-Île-en-Mer. 

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