Emmanuel Mouret, Sandrine Kiberlain, Vincent Macaigne / Marie-Thé
Ce dimanche d’octobre est bien tristounet. La pluie mitraille la toiture de ma véranda. Un plafond de nuages gris-souris plombe le ciel. Il fait presque nuit en cette fin d’après-midi d’automne, un temps à s’enfermer dans une salle de cinéma.
Pourquoi ne pas aller voir « Chronique d’une liaison passagère », le dernier film d’Emmanuel Mouret ? En général, ses films sont subtils, sentimentaux, cocasses…
17h. Imper, parapluie, bottines. Je file au cinéma. Dans la rue, le vent s’engouffre sous mes habits – mon parapluie se retourne – j’ai les cheveux en bataille. A l’arrivée, je suis comme chien mouillé, je me secoue. Installée dans un fauteuil de velours rouge, je suis à peu près certaine de passer un moment fabuleux et épatant.
Pendant les deux heures du spectacle, oubliés le temps gris, la pluie, le travail, la morosité du mois d’octobre…
L’univers d’Emmanuel Mouret et des deux artistes principaux, Sandrine Kimberlin et Vincent Macaigne, est plein de délicatesse, de subtilités, le film est étonnant. Absorbée par l’ambiance et l’histoire, je suis dans « leur » monde, un monde d’amour, de complicité, de bonheur.
En sortant de la salle, je constate que la pluie a cessé, le ciel est toujours aussi gris. Peu m’importe, j’ai vécu des instants prodigieux. Sur le chemin du retour, je fredonne gaiement « la Javanaise ».