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L'Atelier d'écriture de Villejean
29 mars 2022

Consigne d'écriture 2122-24 du 29 mars 2022 : Faites parler les tableaux

Faites parler les tableaux

 

Consigne extraite de "1001 conseils pour l’écrivain en herbe (Casterman, 2004, p. 42)".

Choisissez, dans un fascicule de la collection « Regards sur la peinture » distribué par l’animateur, un tableau dans lequel apparaît un personnage.

Choisissez ensuite un autre tableau.

Racontez le personnage du premier tableau : qui il est, ses petites habitudes, ses jeux préférés, son caractère, s’il vit tout seul ou non, etc.

Le second tableau représente le rêve ou le cauchemar que le personnage du premier tableau fait toutes les nuits.

Racontez ce rêve et ce qui va se passer pour le rêveur, comment son rêve agit sur lui et l’incite à dire ou faire des choses et quelles choses.

2122-24 Consigne Van Gogh


N.B. Nous avons utilisé les fascicules sur Raphaël, Seurat, Gauguin, Botticelli, Renoir, le douanier Rousseau, Van Gogh, Le Caravage, Monet, Léonard de Vinci et Toulouse-Lautrec

Tout autre livre d’art ou reproduction de tableau en votre possession ou image récupérée sur Internet fera aussi l’affaire. La Joconde peut-elle rêver d’’une croisière sur le Radeau de la Méduse ? Et la Vénus de Botticelli d'assister au sacre de Napoléon ? ;-)

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29 mars 2022

Mot inconnu / La Licorne

Voilà dix jours qu'ils dérivaient. Dix jours qu'ils s'accrochaient, par désespoir, à quelques planches mal clouées. Dix jours qu'ils subissaient le soleil brûlant, le vent désséchant et les vagues salées... Les trois quarts d'entre eux avaient sombré... Ceux qui restaient étaient au bord de la démence. Louis tentait de rassembler ses dernières forces, mais à vrai dire, il n'avait plus qu'une obsession : rester en vie.

Il regardait les corps autour de lui...

Vêtements en lambeaux qui laissaient apparaître une peau pâle comme la mort... cheveux collés par le sel... côtes apparentes... ses camarades n'étaient plus que des morts-vivants, plus que l'ombre d'eux-mêmes... Régulièrement, un rescapé basculait... et le bruit de son corps plongeant dans l'eau, le plus souvent au milieu de la nuit... au milieu de son sommeil... ne faisait presque plus réagir personne.

Seuls ceux qui avaient pu trouver un morceau de ficelle suffisamment solide pour s'attacher réussissaient à "tenir" sur cet esquif ballotté dans tous les sens. Louis  faisait partie du lot et il veillait à tout moment sur la corde salvatrice. 

Il avait maintenant du mal à éprouver quoi que ce soit. Les émotions exacerbées du début avaient laissé la place à une apathie résignée, à une économie de gestes et de sentiments qui frisait l'indifférence. Les sensations corporelles primaient sur tout le reste : le froid, la douleur, la faim. Plus rien d'autre n'existait. Les frissons. Le vide au creux du ventre, le vide insupportable.

Il observa de près son voisin le plus proche... Cela faisait deux jours que le malheureux n'avait plus prononcé un mot. Il était inerte. Cramponné au mât. Ses joues, sous l'effet du soleil, étaient devenues écarlates... Son nez, agressé par le sel, avait doublé de volume... La peau de son front commençait à se rider comme une vieille pomme...

Le soleil tapa encore plus fort ce jour-là. La tête lui tournait. Il avait des visions dérangeantes... Au début de la soirée, son voisin perdit conscience. Au matin, il ne donnait plus aucun signe de vie. Louis n'aurait su dire ce qui se passa ensuite. Il ne se souvenait de rien. Juste du fait que le vide, le vide insupportable s'était calmé.

Ce n'est que deux jours plus tard qu'ils croisèrent l'Argus. Plus personne n'y croyait. On les débarqua à  Saint-Louis. Et pendant qu'ils reprenaient des forces, les journaux s'emparèrent aussitôt de l'affaire. Des mots terribles circulèrent : naufrage-scandale-incompétence-désastre-hécatombe...

Le dernier, le plus terrible de tous ne le toucha qu'à retardement, mais définitivement. C'était un mot qu'il n'avait jamais entendu auparavant, un mot étrange, à consonance scientifique, un mot qui ne semblait pas fait pour lui, un mot qu'il aurait aimé ne jamais connaître...Pourtant il s'étalait un peu partout à la une des journaux du monde entier et il était désormais impossible d'y échapper : "anthropophagie".

29 mars 2022

La Sieste / Anne J.

2122-24 Anne J

Peinard,
ça c'est la belle vie !

Auprès de mon arbre, je vivais heureux !

Une petite brise pour rafraîchir le soleil,
le chant des oiseaux,
l'ombre de mon arbre
et le nez dans mon chapeau
pour me préserver des bestioles :
une longue sieste à rêvasser
mais hélas je me suis endormi et je me suis vu...

2122-24 Anne J

Au boulot,
C'est un cauchemar !

A genoux sur un parquet
à transpirer chez les riches,
huit heures par jour,
raboter , poncer , peindre,
cirer , récurer , vernir
sous l’œil attentif d'un patron
prêt à vous hurler dessus
« Plus vite, plus fort ! »

Pincez moi, que je me réveille
pour goûter les charmes bucoliques
de ma longue pause d'après midi
en pleine conscience !

29 mars 2022

Un peu d’air frais ! / Anne J.

2122-24 Anne J

 Enfin un peu d'air frais !

Tous les parfums mélangés dans ce salon me donnent mal au cœur.

Sous cette toile rouge et blanche
Il fait une chaleur !

Avec mon frac et mon chapeau de cérémonie
je transpire
et Dieu que cette réception est ennuyeuse !

Les bavardages sont insipides,
le discours est pompeux,
le champagne tiède,
les petits fours ramollis ;
Les musiciens font ce qu'ils peuvent
mais j'aimerais tant être ailleurs !

Au bord de la rivière
dans mon costume de bain
prêt à plonger dans l'eau claire et fraîche.

Ah, rester là a regarder passer les nuages
et les belles baigneuses !

 

2122-24 Anne J

 

 

 

 

"L'Homme sur le balcon" et "Baigneurs" sont des tableaux de Gustave Caillebotte.

29 mars 2022

Rêve d'odalisque / Anne J.

2122-24 La Servante au café
 
Edouard Manet - La Prune 
La vie est dure pour une pauvre ouvrière comme moi !

Je l'ai bien méritée, ma petite prune, après une journée comme ça !

Laver, récurer, cuisiner, épousseter, repasser,
Obéir, subir, souffrir et ne rien dire,
Tel est mon destin ;
Et ce soir il ne viendra pas, celui que j'attends.

Il en a sans doute trouvé une autre,
Plus jeune ou plus belle ?

Je rêve devant mon petit verre
Seule et résignée.

2122-24 Anne J 

Henri Matisse - L'Odalisque au fauteuil

Etre cette belle à demi dévêtue,
Allongée sur un tissu soyeux,
Attendre seulement la fin du jour,
Passer mes journées à ne rien faire
Ou à jouer aux échecs *
Avec d’autres belles odalisques !

* aux dames, plutôt !

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29 mars 2022

Cannelle et Frida / Laura

2122-24 Laura - Frida Kahlo

Cannelle se reconnaît dans Frida Kahlo [1] : belle, malgré certains caractères physiques qui peuvent faire rire : les gros sourcils pour Frida, les dents noires(émail abîmé). Elles se vêtent toutes deux de couleur en se moquant de se faire traiter de perroquet. Elles aiment les bijoux, gros, pendants et de couleurs. Pour des raisons différentes, ces femmes si lumineuses ont aujourd'hui du mal à sourire. Elles se tiennent droites malgré les douleurs physiques et morales.

2122-24 Laura - Frida Kahlo - Le Bus

Frida rêve souvent d'un bus [2] qui l'a frappée alors qu'elle était déjà atteinte de poliomyélite. Elle doit porter un corset, rester alitée. Elle a fait de cet accident [3] et de sa vie-même des œuvres d'art. Se prenant souvent comme modèle mais aussi son homme, ses hommes. Elle rend aussi hommage à la culture mexicaine. Cannelle qui souffre chaque jour de la tête, des épaules, d'une côte, du dos, des mains et du genou, tente comme elle de transfigurer son handicap. Elles ont toujours voulu vivre, aimer et se représenter ainsi que le monde qui nous entoure.

1 http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2006/09/15/sous-les-rideaux-de-frida-kahlo.html

2 http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2013/11/04/frida-kahlo-le-bus-1929-vu-au-musee-de-l-orangerie-mercredi-5213037.html

3 https://www.fridakahlostory.com/frida-blog/the-accident-that-changed-fridas-life-forever-life-begins-tomorrow

29 mars 2022

Adrienne et Georges / Adrienne

2122-24 Adrienne - 1 La Première épouse

Je suis la première épouse.
Nous étions bien jeunes quand nous nous sommes rencontrés. Vingt ans !
Nous avions vingt ans et un petit boulot de rien du tout…

Quand l’aventure du Petit Vingtième a commencé, j’ai assisté à tout, depuis la naissance des personnages jusqu’aux terribles crises d’anxiété de leur créateur.

Oui, c’était un grand angoissé qu’il fallait rassurer, épauler, aider…
Il avait raison de ne pas vouloir d’enfant, il était mon enfant.

J’ai tout fait pour l’aider, les retouches, l’encrage, le lettrage…
Je n’aurais pas eu le temps de m’occuper de mes enfants, c’est vrai.

Mais toutes les nuits je me vois petite fille au milieu de la foule qu’il a créée et j’ai de grandes conversations avec les enfants. Uniquement avec les enfants.
Ceux qui ont reçu un nom et ceux qui n’en ont pas.

Je discute avec Coco, le petit boy et Zorrino, l’enfant quechua. Avec Lobsang, le jeune moine tibétain. Avec la petite gitane Miarka. Il m’arrive même de rire et de plaisanter avec ces deux vauriens de Laszlo Carreidas et Abdallah.

Mais le plus souvent je reste aux côtés du petit garçon à casquette. Il tient la main de sa grande sœur et me regarde si intensément.

Il m’en a fallu du temps pour comprendre que c’est moi, la grande sœur.

2122-24 Adrienne 2 - Hergé

N.B. Il est bien sûr fait référence ici à Georges Rémi, autrement dit Hergé,
l'inoubliable créateur de "Tintin et Milou".

29 mars 2022

Est-ce que ce Seurat mieux demain ? / Jean-Paul

2122-24 Jean-Paul - Le Chahut

Pon Pon Pon Pon-Pon-Pon-Pon…

Pourquoi ai-je choisi cet instrument, la contrebasse, plutôt que la flûte piccolo ou le violon alto ? Déjà, pour le transport, c’est d’un pratique ! Et d’un lourd ! Et pour les transports amoureux, si vous saviez comme ça peut vous casser vos effets, cette bête-là !

Si j’arrive à amener chez moi une de mes rares conquêtes aussitôt c’est l’instrument qui attire l’attention et l’emporte sur moi.

- Waooh ! Une contrebasse ! Et vous savez en jouer ?

- Non, c’est juste décoratif, elle est en porcelaine de saxe à l’intérieur de l’étui. Bien sûr que j’en joue, c’est même mon métier. Je suis musicien d’orchestre.

- Ô ben soyez sympa, Monsieur Gaston, jouez-en moi rien que pour moi, pour voir !

- Pour entendre, surtout, non ?

Pon Pon Pon Pon-Pon-Pon-Pon…

C’est à ces moments-là qu’on regrette de ne pas avoir fait piano première langue ou pas choisi l’option harmonica diatonique à la deuxième partie du baccalauréat. Parce que Pon Pon Pon Pon-Pon-Pon-Pon, ça va bien cinq minutes. Quand il y a un orchestre autour, des danseuses qui lèvent la jambe pour le chahut, c’est bien : on donne le rythme, on marque les temps fort, on se fond dans les harmonies. Mais quand on joue tout seul, comme casse-coups, il n’y a pas mieux que la contrebasse.

Après quelques notes la petite jette un œil à la décoration passe-partout de votre logement et puis bien vite elle vous fait entendre qu’elle ne va pas s’éterniser chez vous parce que sa maman est bien malade, elle a chopé de drôles de symptômes d'un virus inconnu, il faut qu’elle passe à la pharmacie lui prendre des médicaments et à l’épicerie pour acheter une galette et un petit pot de beurre. Elle a vu qu'il y avait un loup ou quoi ?

Si je pouvais la planquer à la cave seulement, la contrebasse, mais non. J’habite au cinquième étage et je n’ai ni cave ni grenier.

***

Est-ce que ça peut me consoler d’avoir trouvé un travail dans un milieu festif, de passer mes soirées en bénéficiant d’une vue contre-plongeante sur les dessous de Mademoiselle Claudette et des autres « girls » du Moulin Rouge ?

C’est une chouette fille, bien gentille, bien gironde, la Claudette,  mais tout le monde ici lui tourne autour avec l’idée de lui rentrer dedans. Il y a d’abord le chef d’orchestre qui est encore mieux placé que moi pour faire le voyeur, pour s’imaginer, sous le pantalon blanc garni de dentelle, l’entrée cachée du Paradis ! Et puis ce gandin prétentieux de François, le danseur à moustaches en guidon de vélo chromé du fond de la cour. Je crois d’ailleurs qu’elle en pince un peu plus pour lui.

***

2122-24 Jean-Paul - La Grande jatte

Heureusement pour moi, il y a ce rêve que je fais toutes les nuits. C’est un dimanche ensoleillé. Il n’y a plus de Pon Pon Pon Pon-Pon-Pon-Pon…, de chahut, de cancan, de bruits de verres, d’atmosphère enfumée. On est au grand air. Je suis assis au bord d’une rivière avec ma canne entre les mains et mon chapeau haut de forme sur le crâne. Il y a des tas de gens qui s’adonnent à l’indolence autour de moi, des jeunes filles assises par paires qui papotent sous des ombrelles, de braves bourgeoises qui promènent leur mari, des maris qui se prennent pour Dieu fumeur de havane ou pour des jockeys fumeurs de longues pipes… On voit un singe en laisse, des chapeaux fleuris, des militaires immobiles, des canoteurs à canotiers, des voiliers sur l’eau, une femme qui pêche.

Il ne se passe rien dans ce rêve, tout y est paisible. Mes nuits sont tout sauf agitées. Je les passe à écouter les bribes de conversations de tous ces gens calmes et sereins, endimanchés, pas inquiets pour deux sous et qui pourtant, dans leurs bavardages, évoquent tant de problèmes auxquels je n’entends rien. La nuit dernière, chez eux, il y aurait eu un début de guerre en Ukraine, des négociateurs empoisonnés, des élections dévalorisées par l’absence de débat, des millions versés à des donneurs de conseils, un type bien embêté parce qu’il doit rédiger une thèse sur la zythologie – c’est l’étude de la bière -, trente-cinq voitures aux vitres brisées...

***

J’ai parlé à Mademoiselle Claudette de ces rêves récurrents.Elle m’a suggéré de partir à la recherche de ce lieu idyllique. Mais est-ce la Seine ? Est-ce la Marne ? Comment procéder ?

- Si vous voulez, je vous accompagne, m’a-t-elle proposé.

Chaque dimanche nous explorons. Nous connaissons toutes les guinguettes, tous les lieux de baignade en amont et en aval de Paris. « A Joinville le Pont Pon pon » tous deux nous y allons.

Et il se passe une chose étrange. Claudette aussi désormais fait le même rêve toutes les nuits. Elle voit les deux jeunes femmes qui prennent soin d’une petite filles à cheveux longs, elle voit les trois cabots qui courent entre les groupes, elle entend parler d’abstention record, de réchauffement climatique, de station, orbitale qui menace de tomber sur la planète où la banquise fond et où l’on enfouit là où l’on peut des « déchets nucléaires ».

Elle qui souffrait d’insomnie et de cauchemars, elle est si heureuse de faire ces rêves apaisants qu’elle m’a ouvert les portes de son paradis.

Nous avons convolé en justes noces et maintenant c’est dans le même lit que nous rêvons de concert - quoi de plus normal pour un musicien et une danseuse ? -.

2122-24 Jean-Paul - La Grande jatte 2Le dimanche, nous continuons de chercher dans la réalité si ce lieu magique existe réellement. Qu’arrivera-t-il si nous le découvrons un jour ? Si c’est sur le quai Saint-Cyr à Rennes ? Ou sur la plage de Petit-Fort-Philippe dans le Nord de la France ?

Est-ce que nous ferons un bond dans une autre époque ? Est-ce que nous déménagerons pour habiter dans ce lieu ? Est-ce que nous en rêverons encore ?

Et surtout… Pourquoi Claudette a-t-elle acheté ce singe ridicule qu’il faut promener en laisse ? Et pourquoi ai-je pris de l’embonpoint et me suis-je mis à fumer le cigare, moi qui en détestais tant l’odeur autrefois ?

22 mars 2022

Consigne d'écriture 2122-23 du 22 mars 2022 : Événements détournés

Événements détournés

 

C'est une consigne adaptée du livre « 1001 conseils pour l’écrivain en herbe » de Myriam Mallié et Pascal Lemaître – Casterman, 2004.

2122-23 Consigne gentil-loup

Sur une feuille volante 21 x  29,7 cm, tracez un trait vertical en son milieu. Ecrivez dans la colonne de gauche le nom de
- 2 personnages de contes ;
- 2 fêtes de quelque chose ;
- 3 situations ;
- 2 phrases que l’on prononce parfois ;
- 2 choses de la vie connues, habituelles et évidentes.

Passez la feuille à votre voisin·e de droite.  Il ou elle écrit dans la colonne de droite l’inverse de chacune des idées contenues dans la première colonne, un détournement de ces idées susceptible de faire naître un récit forcément plus décalé qu'à l'habitude.

Rendez la feuille à son expéditeur-trice qui aura à charge d'utiliser vos propositions pour les intégrer dans son récit.

On peut aussi - pour qui écrit en ligne - mettre en commun la totalité des propositions, y compris celles du livre, et piocher dans tout le corpus ci-dessous.

Exemples tirés du livre :

La Fête de la musique La Fête du silence
La Fête des mères La Fête des chauve-souris
Blanche-Neige et les sept nains Noire-Tempête et les sept géants
Superman Catastrophewoman
Le soir il faut se brosser les dents avant d’aller dormir Le soir il faut se peindre les dents avant d’aller dormir
L’école est obligatoire jusqu’à 18 ans Faire pousser les fleurs est obligatoire jusqu’à dix-huit ans
La nuit on dort La nuit on chante (on va sur la Lune, on se transforme en arbre, on passe à travers les murs, on parle le langage des animaux)
Les oiseaux, ça vole Les oiseaux, ça fait la vaisselle mieux que n’importe qui

 Listes collectées  

1

Le Petit Poucet Le grand doigt d’honneur
Cendrillon Miss Bûche en feu
La Foire aux livres de Brive-la-Gaillarde Le festival de Cannes
Le réveillon de la saint-Sylvestre La fête de saint-Nicolas
J’attends mon bus Je prends mon vélo
Je plonge dans la piscine Je fais la planche sur la pelouse
Je m’abrite sous un parapluie Je prends une douche sous l’orage
Je descends chercher du pain Reste-t-il des biscottes ?
Je vais au pain, je reviens Je sors acheter des allumettes et je me tire ailleurs
En 1492 Christophe Colomb découvre l’Amérique En 1492 Christophe Colomb se trompe de chemin et fait naufrage
Fumer tue La cigarette mentholée vous allonge la vie

 2

Cendrillon Etincelon
Gepetto Le bébé de Pinocchio
Le 14 juillet Le 7 janvier
La Saint-Innocent La Fête des coupables
Je vais à la piscine Je rentre de la plage
Je monte dans le métro Je descends de la fusée
Je consulte l’heure Je date au carbone 14
Quel temps fait-il Sablier, clepsydre et coucou
As-tu pris ton parapluie ? J’ai pris un coup de soleil sur les pieds
En avril ne te découvre pas d’un fil En mai, fais ce qu’il te plaît
L’étét on part en vacances L’hiver on hiberne

 3

Un sultan Un eunuque
Un loup Un agneau
Le 14 juillet L’Épiphanie
Sainte-Barbe ou Sainte-Cécile Le diable
Etre coincé·e dans l’ascenseur Etre enfermé·e dehors
Faire une balade à cheval en forêt Marcher sur le sentier côtier
Faire sa valise Défaire sa valise
Qu’est-ce qu’on mange ce midi ? Qu’est-ce qu’on boit, ce soir ?
Il fait beau, je mets le linge à sécher dehors Il pleut, je sors mes plantes vertes
On doit traverser sur les passages piétons On doit traverser en dehors des clous
On prend un parapluie quand il pleut On prend sa casquette quand il fait soleil

 4

Le Petit Poucet Le Bon gros géant
Blanche-Neige Noir-Désir
Mardi gras Vendredi maigre
Le 14 juillet La Fête des morts
Mange une glace ! Regarde cette belle grillade brûlante !
Joue de la guitare ! Et si on cassait les cordes de la guitare ?
Saute à la corde ! Passe sous le fil à linge !
Comment vas-tu ? Va au diable !
Quel dessert as-tu pris ? Tu n’aimes pas le sucré, toi ?
Nous allons chez le médecin Mange de la salade, tu ne seras jamais malade
Tu achètes le pain N’oublie pas les violons
22 mars 2022

X c'est l'inconnu / Adrienne

2122-23 Adrienne - jardin

C’était un 14 juillet mais ce jour-là serait son épiphanie.

Au moment de partir, il ne le savait pas encore.
Il ne savait pas non plus combien de fadaises il sortirait en la charmante, l’ensorcelante compagnie de Cécile.
Lui qui d’habitude valait Shéhérazade et vous servait des histoires à n’en pas finir, avec ou sans sultan et eunuques… ce jour-là, rien.

Ce jour-là, il en était réduit à meubler les premiers silences de la promenade par des « il fait si beau, Louison aura mis le linge à sécher dehors, j’aime ce parfum-là, pas vous? » ou « vous savez que quand il pleut elle sort les plantes vertes ? »

Bref, des choses aussi intéressantes que savoir ce qu’on mangera le midi ou boira le soir, qu’on prend un parapluie quand il pleut ou son chapeau de soleil et l’ombrelle s’il fait un temps comme ce jour-là, où il valait mieux être enfermé dehors que coincé dans un ascenseur.

Car oui, il était même allé jusqu’à lui raconter cette histoire qui lui était arrivée dans son immeuble parisien, doté depuis peu de cette magnifique machinerie qui faisait si peur à Louison qu’elle avait menacé de faire sa valise et d’aller porter ses services de cuisinière-lingère-bonne à tout faire dans l’immeuble voisin qui n’était pas encore doté de cette invention du diable.

Ils auraient pu faire une balade à cheval en forêt – Cécile était bonne cavalière – ou marcher sur le sentier côtier, comme c’était à la mode depuis peu, mais ils avaient préféré faire le tour du jardin, lentement, très lentement, et il était difficile de savoir vraiment lequel des deux était le loup, et lequel l’agneau.

Lequel, le premier, avait réduit la distance polie entre eux deux.
Lequel, le premier, avait été pris de cette fièvre qui donne soudain envie de se rouler dans le foin avec le soleil pour témoin.
 

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