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L'Atelier d'écriture de Villejean
16 mars 2021

Miranda, ma grand’mère / Marie-Thé

Au bal de la nuit, il lui a chuchoté deux mots à l’oreille : « A dimanche prochain ».

Mranda pour Marie-Thé (Edmund Dulac)

Fébrile, le cœur battant la chamade, dans la lumière du crépuscule, assise sur un muret devant la mer, Miranda, ma grand’mère, attend celui qui occupe toutes ses pensées.

De ce moment d’attente, il ne reste qu’un tableau, peint par son amant, Edmund Dulac.

J’ai toujours vu cette peinture dans la chambre de mes parents. Lorsque ceux-ci sont partis pour leur grand voyage, c’est le seul objet qui a échappé à la brocante.

L’artiste possédait une maison au Val-André, près de celle de ma grand’mère. Il venait régulièrement pour peindre et se reposer dans ce petit port de Bretagne.

Lorsqu’il a proposé à Miranda de faire son portrait, celle-ci ne pensait pas qu’en acceptant de poser pour lui, sa vie serait bouleversée. Avec son accent toulousain, sa langue bien pendue, il n’en fallait pas plus pour séduire ma grand’mère rêveuse et romantique. Elle est tombée sous le charme de cet homme à l’air un peu mystérieux.

Miranda était insouciante et lorsqu’elle a attendu ma mère, il ne l’a pas abandonnée complètement. Il était déjà marié à Toulouse mais chaque année il revenait seul dans sa maison du bord de mer pour peindre et revoir Miranda. A son arrivée, elle oubliait la monotonie de sa vie et ne pensait qu’au bonheur de leurs retrouvailles.

Toute sa vie, elle est restée fidèle à Edmund, mon grand-père qui ne lui a jamais promis autre chose que sa présence de temps en temps.

« Le bonheur ne passe qu’une fois » chantait Charles Trenet. Ma grand’mère n’a jamais eu d’autre homme dans sa vie que son bel amant toulousain.

 

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