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L'Atelier d'écriture de Villejean
19 mars 2024

Here Ouigo ! Her Ouigo nulle part ! / Jean-Paul

 

 

Jules Verne, l'homme du « Voyage en ballon » mettrait aujourd'hui auprès de SNCF-Connect (Robot le Conquérant !) beaucoup plus de temps à acheter son billet Nantes-Amiens que ne dure ce trajet !

 

Je ne suis pas ici pour raconter ma vie mais pour ma part j'ai passé presque deux heures à passer commande d'un billet Rennes-Paris pour le lundi 26 février avec retour le vendredi 1er mars. J'ai aussi commandé un Paris-Lyon avec retour aux mêmes dates.

 

J'ai commencé par tiquer. Il est plus économique d'aller de Paris à Lyon que de Rennes à Paris ou que de Paris à Rennes !

 

Après j'ai tiqué - de quai ! - sur le billet lui-même. J’ai imprimé sans problème mes e-billets Paris-Lyon aller et retour. J'ai pu imprimer également le Rennes-Paris mais pas le Paris-Rennes. En réponse à mon clic sur « imprimer vos billets » on me disait qu’il serait envoyé dans ma boîte mail quatre jours avant le départ. OK ! C’est nouveau, ça vient de sortir, on va attendre !

 

Le jeudi, exactement comme la pas sereine sœur Anne, je ne vois rien venir. C'est pourquoi le vendredi matin je file à la gare demander quoi et qu'est-ce que ce micmac moche.

 

C'est là que je suis tombé sur les deux cerbères qui vous empêchent maintenant d'entrer dans la salle des guichets et vous interdisent surtoput d'aller embêter celui de leurs collègues qui a la chance d'être assis derrière l’hygiaphone.

 

 

C'est pour ça à mon avis qu'ils sont désagréables, ces deux-là, les vigiles. Eux sont obligés de travailler debout alors que les autres, les assis, ne fichent plus rien.

 

- Kèsksékvouvoul ? me demande le barbu antipathique tandis que Miss Wagon réfrigéré 2024 me regarde comme si j'étais aussi mal vêtu que Gérard Manvussa ou aussi malotru que Gérard Depardieu.

 

- Je n'arrive pas à imprimer mon billet aller-retour Rennes-Paris ! dis-je en lui donnant la référence du dossier.

 

- Donnez-moi ça ! dit-il en m'amenant vers une tablette numérique. Il rentre les données, il me réimprime les aller Rennes-Paris.

 

- Ah ben oui, admet-il, un peu perplexe, il n'y a pas les retours !

 

- Oui. Chez moi ça me met que je les aurai quatre jours avant le départ mais on est vendredi et je pars lundi !

 

- Ah mais je comprends, ricane-t-il comme soulagé. C'est un Ouigo !

 

- Et alors ?

 

- Et alors Ouigo... c'est pas nous !

 

- Comment ça, c'est pas vous ? C’est bien la SNCF qui me vend ce voyage, non ?

 

- Non, c’est Ouigo. Ouigo, c'est tout par internet ! C'est comme le low-cost avec les avions. C'est moins cher mais c'est tout par téléphone !

 

- Mais alors comment je fais pour voyager sans billet ? Il y a une agence Ouigo quelque part ?

 

- Puisque que je vous dis que c'est tout par internet !

 

- Mais c'est complètement con ! Je vous achète un titre de transport et je repars sans rien ?

 

Je sens que je l'énerve plus, ce faux-cul, que je ne m'énerve moi-même et je vois le coup que Miss Wagon réfrigéré 2024 va me sortir de son agence à coup de pompes... dans le vrai-train !

 

Je sors donc dépité de ce lieu de non-assistance à voyageur en détresse et, pour me consoler, je vais photographier les graffs du boulevard du Colombier.

 

« Il y a plus d'humanité dans l’oeil d’un chien peint sur un graff que dans celui d'un vigile de gare quand il remue la queue » comme n'a pas dit Pierre Desproges.

 

 

***

 

Le samedi je me reconnecte et j'apprends que mes billets me seront envoyés le lundi 26. Oui mais à quelle heure ? Chez Ouigo ils ne connaissent pas l'aller-retour si l’aller est fait avec SNCF ? C’est inouï, ce truc, comme on dit chez TGV !

 

Le lundi 26, jour du départ, à 7 h les billets sont là ! Je les imprime ! On peut partir rassurés !

 

***

 

 

Le mardi soir à Lyon Marina Bourgeoizovna reçoit un SMS bizarre : « Votre train de retour est annulé ».

 

Ah bon ? On va voir dans ma messagerie pour comprendre : rien, pas de message de Ouigo.

 

- Ça doit être un message piraté ! me dit-elle.

 

Le jeudi, par sécurité, on reconsulte ma messagerie. Aucun message n’est là pour confirmer une quelconque annulation.

 

***

 

 

Vendredi 1er mars, 12 h, gare Montparnasse. Le train Ouigo de 12 h 57 à destination de Quimper vient de s’afficher voie 4. On s'y rend, on présente nos billets pour embarquer. Gros bip sonore ! Grande croix rouge sur le scanner de Monsieur et Madame Ouigo les Kings of the control.

 

- Qu'est-ce qui se passe ?
- Votre train est annulé
- Comment annulé ? Mais il est là, à quai !
- Oui mais il ne dessert pas les gares de Le Mans, Laval et Rennes
- Alors qu'est-ce qu'on doit faire ?
- Vous allez être remboursé mais il faut que vous alliez acheter un autre billet pour prendre un autre train pour Rennes !

 

On est un bon paquet de Lébézékontévous qui allons faire la queue avec l’espoir qu’il y ait une personne derrière l’hygiaphone.

 

A l’entrée de la salle des guichets, les vigiles parisiens semblent plus cools qu’à Rennes. Ça doit cacher quelque chose. Bingo : ici il n’y a pas d’hygiaphone ! On nous positionne devant une tablette et on nous dit "démerdez-vous tout seul" ! Mais avant qu'on ait commencé il y a Monsieur Hakim Ouigo, le chef du train de 12 h 57 qui vient nous chercher !

 

- Venez ! On va vous prendre quand même ! Vous allez voyager gratuitement mais on vous embarque !

 

- Bon ! Retour à la voie 4 ! On monte dans le premier wagon venu et on s'installe sur deux sièges « strapontin » dans le couloir à côté des bagages.

 

Monte un couple avec deux enfants et une poussette et à ce moment-là on entend Madame Ouigo Krachdan-Lemicro qui dit d’un ton sec : « Le train s'arrêtera au Mans, à Laval et à Rennes mais on ne laissera descendre personne. Merci de descendre immédiatement de ce train si vous ne voulez pas vous retrouver à Quimper où vous n'avez que faire ! ».

 

Tout le monde descend. Le père des deux mômes lui est remonté, dans le sens où il est prêt à aller démonter les gens de la Ouigo Railroad Company !

 

On repasse devant la poignée de contrôleurs à l’entrée du quai. Ils en sont presque venus aux mains entre eux tant ils ne comprennent rien, eux non plus, à ce qu'ils doivent ou auraient dû faire.

 

Je vous épargne la suite nos mésaventures – j’ai de quoi faire un autre billet pas gentil ! -. Sachez qu'on n'a pu trouver un train qu'à 17 h et qu'on est rentrés chez nous sur le coup de 20 heures.

 

Ouigo ? Vous, vous faites comme vous voulez mais nous c'est « Plus jamais ! ».

 

***

 

Pour en revenir à Jules Verne je peux juste lui dire une chose : ce n'est pas moi qui entamerai un tour du monde en 80 jours ! Déjà que, au 21e siècle, avec un e-billet et des TGV en veux-tu en voilà on met six heures pour aller de Paris à Rennes !

 

On irait peut-être bien plus vite en montgolfière mais là c'est l'idée de monter dans la nacelle qui m'arrête !

 

Finalement moi ce que je préfère de plus en plus c’est la marche à pied dans Rennes !

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13 mars 2024

Consigne d'écriture 2324-21 du 12 mars 2024 : photos muettes

 

Photos muettes

 

L’animateur dispose vingt photos anciennes, en noir et blanc ou en sépia, dont le dos est désespérément muet : aucune mention de lieu, de nom ou de date. Elles se trouvaient toutes dans une même grande boîte de photos familiales.

 

Chacun·e en choisit deux à partir desquelles il ou elle rendra la parole aux personnes, aux lieux, aux situations représentées, soit en commentant la situation, soit en faisant parler les protagonistes de l’image.

 

cliquez sur les images pour les agrandir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

12 mars 2024

Sportifs en devenir-course / Anne-Françoise

 


La piste de course est rudimentaire : il y a semble-t-il des gravillons sur le sol et les couloirs ne sont pas bien tracés. De simples poteaux sur les côtés ont été placés à une distance de 25 mètres les uns des autres. Vu l’angle de la photo, on ne peut distinguer ni la ligne de départ ni celle d’arrivée. Mais tout cela n’a pas empêché le garçon de courir.

 


Il est parti rapidement, aussitôt que le starter a déclenché le départ. Il jubile au moment de franchir la ligne d’arrivée où se trouvent ses parents. Papa encourage, maman garde les yeux rivés sur le chrono. C’est le meilleur temps qu’il ait jamais réalisé.


La tenue vestimentaire n’est pas très académique : gilet et quelque chose d’indéfinissable qui fait plutôt penser à une jupe ou à une robe. Pour l’instant ne figure aucun sponsor. On ne retrouve ni les 3 bandes blanches d’Adidas ni la virgule de Nike sur les chaussures qui ne ressemblent pas vraiment à des chaussures de sport.

 

Pour quels J.O. ce garçon s’entraînait-il si tôt ?


Est-il devenu un grand sportif ?


A-t-il poursuivi ses efforts durant son enfance et son adolescence pour arriver parfaitement prêt le jour J pour LA course, finalité de toute sa vie ?


A-t-il décroché une médaille ?


Ses parents ont-ils poursuivi leur carrière d’entraîneurs auprès d’autres sportifs ?


Qu’est devenue cette piste de course que l’on voit sur la photo ? Est-elle aujourd’hui stade olympique ?

 

Difficile de répondre à toutes ces questions. Nulle indication de date, de lieu ni de personne au dos de la photo…


Une certitude : sur le visage de cet enfant, le sport génère bien des émotions !

12 mars 2024

La Famille Jaunet / Anne J.

 

 

Dans la famille Jaunet, je demande la religieuse !

 

Dans la famille Jaunet, je demande Marguerite !

 

Dans la famille Jaunet, il y avait trois filles : Madeleine, Jeanne et Marguerite et je ne sais pas vraiment dans quel ordre c'était mais qu'importe.

 

On va donc décider que Jeanne était l'aînée. Jeanne était célibataire. Dans ma famille il y a toujours eu, à chaque génération, une tante célibataire. Je n'ai pas dérogé à la tradition. Jeanne était couturière, option tapissière et travaillait à Nantes au Magasin Decré. Elle était très fière de son titre de « meilleure ouvrière de France » et je me souviens, petite, d'avoir été chez elle à Nantes. 

 

Quand elle a été à la retraite, elle est venue habiter Rennes où vivaient sa sœur Madeleine et ses nièces et petites nièces. Mais ce n'est certes pas pour passer du temps avec sa sœur Madeleine car elles ne se supportaient pas. J'ignore le motif de la querelle mais les querelles de famille ont souvent leur origine dans la jalousie et je peux supposer que ma tante Jeanne était jalouse de sa sœur qui avait mis la main sur un beau parti, mon grand père Georges. Aux repas et réunions de famille on évitait de les mettre côte à côte ou face à face car elles se balançaient des coups de pieds sous la table et des phrases assassines par-dessus la table. 

 

Gamine, ça me faisait mourir de rire, on les appelait les O’Hara et les O’Timmins comme dans l'album de Lucky Luke.

 

La tante Jeanne a, je pense, mal vécu ce déracinement tardif et a peu à peu perdu la tête : elle est morte un peu délaissée par la famille qui à l'époque avait d'autres soucis en tête. 

 

Dans l'ordre supposé, disons que Marguerite était la deuxième fille de la famille Jaunet. J'ai vu cette tante là une ou deux fois dans ma vie car elle était religieuse chez les sœurs de la Sagesse à Poitiers, dans un lieu où on enseignait la vie et la parole à des pauvres jeunes filles sourdes-muettes, exactement comme dans le superbe film avec Isabelle Carré qui je pense a été tourné à cet endroit.

 

Dans mon souvenir la tante Marguerite était une grande femme sévère et imposante, contrairement à ses deux sœurs qui mesuraient au mieux 1 m 50 ! C'est elle que vous voyez sur cette photo, au centre, et vous conviendrez avec moi qu'elle n'a pas l'air très commode. La tante Marguerite se manifestait une ou deux fois par an par des lettres qu'elle écrivait à ma mère, sa nièce donc et dont le style très religieux était étrange : «  Je prie, le Seigneur, chère petite, pour qu il te donne le courage d’élever en bons chrétiens ces cinq charmants bambins que dans Sa Grande Bonté, patati patata…


Sans doute a-t-elle vieilli dans sa congrégation et fini ses jours dans la paix.

 

Et la petite dernière était ma grand mère maternelle, mariée donc a mon grand père Georges qui travaillait aux Papeteries de Bretagne. C'était un homme grand et gros qui mangeait avec gourmandise et ronflait fort. Il me faisait un peu peur et était un saisissant contraste avec ma petite grand mère de 1m50 qui montait sur un petit banc pour allumer son chauffe-eau. Madeleine figure sur toutes les photos avec un petit chapeau canotier crème juché sur ses cheveux bleus permanentés.

 

J'en ai plutôt des bons souvenirs car elle nous laissait libres de jouer dans son petit jardin, ce qui était un bonheur, mais en fait je ne saurais pas dire grand chose de plus d'elle. Sans doute vivait elle dans l'ombre de son imposant mari avec qui elle avait eu deux filles, ma mère et ma tante, la célèbre Tatie Mado à qui vous pouvez chanter en cœur cette semaine «  Joyeux anniversaire » car elle aura 100 ans le 25 mars ! 

Vous voyez, on a tous une tante religieuse dans sa famille et des souvenirs qu’il nous faut exhumer avant de ne plus savoir qui est sur la photo et que personne ne sache plus raconter l’histoire.

12 mars 2024

O comme oncle Oscar / Adrienne

 

 

Dans la famille on était marins de père en fils, sauf l’oncle Oscar, qui avait réussi à ouvrir un hôtel-bar tabac et casse-croûte à toute heure.

 

L’année où on a été inondés, on a fièrement fait face.

 

Mais attention, être des gens de la mer, ça ne veut pas dire qu’on aime l’eau.
Faut pas exagérer !

 

Heureusement, avoir le pied marin fait qu’on tenait fort bien sur ces deux malheureuses planches le long de la façade, quand l’oncle Oscar a décidé qu’il voulait une photo de l’événement.

 

Il avait non seulement le pied marin, il avait aussi le sens du commerce, l’oncle Oscar, il voyait la belle publicité que ça ferait pour son établissement, quand ça paraîtrait dans le journal.

 

Alors il nous a tous fait mettre en rang, sur ces deux planches, avec l’hôtel-bar tabac et casse-croûte à toute heure bien visible, lui au milieu, l’air décidé, avec la lance de sa pompe à eau, à jouer avec le plus grand sérieux un Manneken-Pis portant des cuissardes.

 

A sa droite se tenaient deux clients, deux messieurs fort contents de vivre l’événement puisqu’il prolongerait leur séjour loin de bobonne.

 

Ils étaient comme des coqs en pâte, logés au premier étage et pleinement satisfaits de la bonne cuisine de tante Octavie, en tablier à fleurs, et de son aide ménagère, l’infatigable Mariette.

 

Voyez comme Mariette se tient solidement sur ses jambes, entre Alfred, qui a bien sali sa blouse blanche, et Robert, toujours la pipe au bec et toujours à prendre la pose avantageuse.

 

Il dit que son succès auprès des femmes lui vient de là.

 

Moi je suis le type à gauche de la photo, au bord du bord de la planche: « Toi tu sais nager », a dit oncle Oscar.

 

J’aurais pu lui répondre qu’il n’y avait pas trente centimètres de flotte autour de l’hôtel.

 

Mais avec l’oncle Oscar, on ne discute pas.

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12 mars 2024

Ouistiti / Jean-Paul

 

 

Il suffit d’un seul ouistiti pour que tout l’aspect de la jungle s’en trouve changé.


Je ne sais plus si c’est l’homme ou si c’est Dieu qui a donné des noms aux animaux. Ça a beau s’appeler la Genèse, ce livre-là ne nous rajeunit pas. Alors que les deux photos des vingt-cinq musiciens, si.


Le verso de ces deux photos est muet. On y trouve seulement trois mots imprimés : « Carte postale » au milieu en haut, « correspondance » à gauche, « adresse » à droite. Un trait vertical sépare les deux zones.


Cette formule de photo utilisable comme une carte postale était fort en vogue aux alentours de 1930.


La première fois que j’en ai trouvé une dans la photothèque de ma belle-famille j’ai même cru, naïvement, que la grand-mère de mon épouse avait posé pour un éditeur de cartes postales !


Après la grand-mère paternelle top-modèle voici le grand-père maternel mannequin et surtout membre très sérieux… d’un orchestre de carnaval !


Il est là, je pense, le deuxième en partant de la gauche au deuxième rang. Il a la même tête que mon beau-frère Bruno qui, lui aussi portait la barbe et un large chapeau rond le jour où je me suis marié.


On se demande bien ce que pouvait être le répertoire de cet orchestre-là. A part les deux tambours posés devant la troupe on n’aperçoit comme instruments de musique qu’une trompette – ou un cornet à piston – dans les mains du porteur de melon au centre tout en haut.


Tous les autres jouent du parapluie ! Le barbichu de droite joue du panier fleuri et le fumeur de pipe de la flûte en roseau ou du discours de remise de prix non encore déroulé.


Ce sont peut-être bien les photos les plus drôles de toute la photothèque et pourtant elle est d’importance, la collection d’images de la famille Gallinascu !


Si vous regardez bien la tête des filles, vous serez peut-être surpris·e par leurs traits plutôt masculins.


Ce sont peut-être aussi les photos les plus inquiétantes de la photothèque : est-ce que je n’aurais pas mis les pieds dans une famille de travelos notoires ?


On repère bien trois fausses barbes chez les messieurs mais aucune chez les dames. Ça va, je ne suis pas le mari de la femme à barbe ni celui de la Môme Caoutchouc !


Et puis arrive le moment où le photographe demande de crier « Ouistiti ! ». Et d’un seul coup d’un seul tout est vraiment transfiguré. Tout le monde sourit… sauf le grand-père, la grande folle du premier rang et le père de Zorro au troisième.

 


On aimerait en savoir plus sur ce groupe. Qui étaient-ils ? Pour quelle occasion se réunissaient-ils ? Que sont-ils devenus lorsque la guerre leur est tombée dessus ?


Est-ce qu’un autre descendant de ces rigolos-là aura eu la même idée que moi et aura publié ces photos sur Internet ?


Est-ce qu’une autre descendante de ces rigolos-là tombera des nues en reconnaissant son arrière-grand-père déguisé en Bécassine ?


Allez ! Souriez ! Ouistiti ! Nous sommes là pour servir les forces de la Joie !

12 mars 2024

        IVGégé / Maryvonne

                                         


Je vais sans doute vous surprendre mais j'ai tout de suite reconnu ce bébé.


Quels sont les indices qui me permettent de l'identifier ? Grâce à la datation, non pas au carbone 14, mais au stylo à l'arrière du cliché, il est né en 1945. En fait il est plus jeune mais disons qu'aujourd'hui il a plutôt l'air d'être né en 1945.  


Ce genre de photo relève d'une pure tradition de cette époque : «  Le nu sur une peau de bête. » Je sais qu'il a fait des études de vétérinaire, tout cela est cohérent.


Le côté bouille ronde et cellulite c'est sa signature.


« Il rit toujours, ainsi il est toujours heureux »  ajoute sa maman au verso de la photo.
Tellement, tellement heureux de vivre qu'il renâcle à inscrire l'IVG dans la constitution. 

 

Et oui, Mesdames et messieurs je vous présente Gérard Larcher, président du Sénat, républicain et fier de l'être.


Un bébé magnifique ! Aujourd'hui il est moins beau mais c'est notre lot à tous. Moi-même ayant frôlé la ressemblance avec Marina Vlady ou Mylène Demongeot, je suis aujourd'hui plus proche de Dame Tartine. Comme c'est un personnage de fiction je ne vais vexer personne.  Brigitte Bardot a le mérite de vieillir de façon naturelle et tous les bellâtres qui ressemblaient à Alain Delon sont maintenant surnommé Alain Deloin. Ainsi va la vie !


Mais revenons à notre Gégé. Nous pouvons supposer que sa maman l'affublait de ce surnom ridicule. L'affection d'une mère est parfois à côté de la plaque. Mais grâce à cet amour accompagné de belles bouillies et de bons laitages bien nourrissants l'enfant a réussi une belle croissance et une belle carrière. On peut dire aussi qu'issu d'une famille catholique avec un père à la fois propriétaire d'une usine de textile et éleveur de chevaux en notre belle Normandie, il était sur de bons rails pour voyager à droite. Mais moi j'dis ça j'dis rien !


S'il s'était fait connaître avec ses deux prénoms, Gérard et Philippe, il serait passé à deux doigt de faire une autre carrière, théâtrale ou cinématographique.


Pour finir, en regardant la deuxième photo et sachant que le jour du vote au Sénat pour entériner la proposition de loi « susdite » il était absent, nous découvrons qu'il entérinait ailleurs : il avait la tête dans le sable. C'est écrit sur la pellicule.      

 

 

12 mars 2024

Prenez... garde à vous ! / Jean-Paul

 

 

 

Qui sont-elles,
Mon colonel ?

 

Et croient-elles que l’uniforme
Peut dissimuler leurs formes ?

 

Elles portent atteinte au moral 
Des troupes ! » dit le général.

 

- Une armée de femmes charmantes
Moi je la porte au pinacle.

 

Va savoir si en quarante
Elles n’eussent pas – effet de surprise ! -

 

Mis les doryphores en crise
Et évité la débâcle ?

 

Tant qu’à faire 
De drôles de guerres

 

Intervertissons les rôles
Et faisons des guerres drôles !

 

- Sergent-chef ! A la vaisselle !
Récurez-moi ces casseroles !

 

Et préparez la litière
Pour le repos des guerrières !

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