Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'Atelier d'écriture de Villejean
29 septembre 2020

Sur un arbre perché / Marie-Thé

AEV 2021-03 2020-08-28 Sur un arbre perché-6-768x533

Sur un arbre perché, tenant dans ses mains une grosse branche, Maître Kanter se prend pour Spiderman.

Corps à l’envers, baskets aux pieds, comme tous les matins, il entreprend son exercice de méditation.

10 minutes de réflexion et le voilà en forme pour la journée.

En mangeant mon sandwich au fromage, je l’espionne.

Mais qui est-il ? Un homme courageux ? Un fou ? Un grand sage ?

Telle est la question !

Publicité
Publicité
29 septembre 2020

Je prends mal ma respiration / Marie-Thé

AEV 2021-03 La Croix 2020 07 31 Je prends mal ma respiration-768x512

Je prends mal ma respiration dans les villes polluées par les covids de toutes sortes.

Quelquefois mon esprit s’évade sur le pic de la Grande lune.

En haut de la tour métallique, je rêve de voler comme les oiseaux, d’aller au-dessus des montagnes, de m’imprégner de paysages idylliques et de respirer l’air pur des altitudes.

Après cette rêverie, je redescends sur terre, sur le plancher des vaches,et je respire à pleins poumons.

29 septembre 2020

Sur un arbre perché / Raymonde

AEV 2021-03 2020-08-28 Sur un arbre perché-6-768x533Sur un arbre perchée
L'araignée, l'araignée
Tenait en ses mains
La branche du sapin.
La branche s'est cassée
Sur la tête elle est tombée
La voilà toute fracassée.
Et depuis, ça ce n'est pas malin
Mais elle sent vraiment le sapin !
Paix à son âme
Ma petite dame !

 

29 septembre 2020

Et au milieu / Raymonde

AEV 2021-03 La Croix 2020-06-19 Et au milieu 768x512Et au milieu
Coule une rizière !
Mais non !
L'as-tu vu, l'as-tu vu
Ce petit bonhomme
Ce petit bonhomme
Au milieu de son champ de laitues
Impeccablement alignées,
Toutes bien pommelées,
Il leur donne à chacune
Une pilule vitaminée
Pour avoir le teint
"Rosée du matin"

29 septembre 2020

Peinard ! / Raymonde

AEV 2021-03 La Croix 2020-06-12 Peinard 600x403

Peinard !
J'ai pris la place du clébard pendant que la bourgeoise l' a emmené se faire une beauté (mission impossible !) au salon " C' est au poil ".
Ce roquet détestable a tous les égards de la vieille rombière.
Je suis à son (à leur !) service depuis bien longtemps et je ne peux toujours pas les encadrer.
Ils sont aussi gras et frisés l'un que l'autre.
Monsieur les a quittés pour... la jeune toiletteuse de " C'est au poil ". 
C'est lui qui s'est chargé de la dernière coupe de Gastounet le roquet. 
Il ne l'a pas loupé, il est tout rasé.
Madame a beaucoup pleuré et par solidarité a la tête rasée.
Deux horreurs à faire peur aux voleurs et aux cambrioleurs !

Publicité
Publicité
29 septembre 2020

En marche ! / Raymonde

AEV 2021-03 La Croix 2020-09-25 En marche

- En marche !

- Eh ! Manu, tu vas à la manif pour la terre qui se réchauffe ?

- Ben non ! Trump il a dit que ça allait bien finir par refroidir !

- Ben, tu vas où ?

- Je vais me baigner !

- Mais la mer, c'est de l' autre côté !

- Trop polluée, je vais à la piscine de l'Élysée.

- Il y a une piscine à l'Élysée ?

- Bien sûr ! Et ça patauge ! Ça patauge !

22 septembre 2020

Consigne d'écriture 2021-02 du 22 septembre 2020 : Les 100 mots de Proust et les phrases de Fabcaro

Les 100 mots de Proust et les phrases de Fabcaro


Voici une liste de cent mots qui se rapportent à Marcel Proust. Il vous est demandé d’en inclure un certain nombre dans un texte dont les verbes seront à l’imparfait ou au présent et où les phrases auront une longueur certaine, à l’exemple des deux phrases ci-dessous extraites de « Broadway » de Fabrice Caro

AEV 2021-02 Consigne 100 mots de Proust

Albertine - Amour - Argent - Art - Asthme - Automobile - Bains de mer - Baiser - Beauté féminine - Bicyclette - Bouc émissaire - Bœuf mode - Cabourg-Balbec - Céleste Albaret - Chambre - Champs-Élysées - Charlus - Clan - Clemenceau (Georges) - Combray - Compassion - Contrat masochiste - Corps - Cruauté - Culpabilité - Demoiselles du téléphone - Domestiques - Dostoïevski (Fiodor) - Drame du coucher - Dreyfus (affaire) - Duel - Église - Enfance - Exhibitionnisme - Faire catleya - Faubourg Saint-Germain - Féminité - Fétichisme - Figaro (Le) - Flaubert - Fleurs - Francité - Galanterie - Goûter - Guermantes (les) - Guerre de 1914-1918 - Hardiesse - Homme-femme - Homosexualité - Impression - Impressionnisme - Incorporation - Instruments d’optique - Ivresse - Ironie - Jalousie - Je - Jean Santeuil - Jeunes filles - Langage - Léonie (tante) - Libertinage - Lieux - Lois humaines - Madeleine (Petite) - Maison de passe - Mal - Médecine - Mémoire - Mensonge - Mère - Métaphore - Moyen Âge - Musique - Noms - Nourritures - Nouvelle revue française - Nuit - Odorat - Paperoles - Paris - Pastiches - Peintres italiens - Personnages - Philosophie - Photographie - Phrase - Plaisir - Plaisirs et les Jours (Les) - Politique - Prix Goncourt - Publication - Réminiscence - Rêve - Ritz (hôtel) - Rivière (Jacques) - Ruskin (John) - Sainte-Beuve - Saphisme - Sensation - Sexualité - Signes obscurs - Snobisme - « Suave mari magno » - Swann (Charles) - Temps - Train - Venise - Verdurin (les) - Vermeer de Delft - Vision - Voyeurisme - 

Sa femme Christine l’a quitté il y a deux ans pour un chiropracteur, et je remarque qu’on nomme toujours par sa fonction celui pour qui l’on est quitté, comme si la fonction était déterminante dans la séparation, comme si le fait qu’il soit chiropracteur avait son importance, un chiropracteur, ben voilà, ça m’étonne pas, ça, ils en ratent pas une ceux-là.

Plutôt que de s’effondrer, plutôt que d’aller voir Notre-Dame d’Espérance et allumer un cierge pour que le chiropracteur perde un œil comme l’aurait fait n’importe qui, il l’avait admis, intégré, digéré, même si je ne doute pas qu’il en avait été meurtri et l’avait couvé dans son ventre comme un poison brûlant, mais il s’était aussitôt remis en selle, fût-ce une selle provisoire, dans un réflexe de méthode Coué, comme s’il s’agissait d’un cycle tout à fait normal, comme si tout ça était dans l’ordre des choses : on est deux, puis un jour on est un, alors il faut être deux à nouveau, en route pour de nouvelles aventures. 

22 septembre 2020

Jean Santeuil / Raymonde

Nous avons entendu pendant des années nos professeurs de français nous rabâcher : faites des phrases courtes, concises, ne vous éparpillez pas, soyez clairs, évitez les longueurs, les lourdeurs, les répétitions, utilisez la ponctuation, allez à la ligne, aérez votre discours, si vous saviez comme c'est pesant, ennuyeux, casse-pieds, rabat-joie, soporifique de corriger vos torchons..., euh… vos productions écrites !

Et là oh ! Merveille on va pouvoir se lâcher, lire en apnée, ne plus utiliser un seul signe de ponctuation ! C'est parti !

AEV 2021-02 Raymonde Jean Santeuil

Albertine la libertine aime l' argent les bains de mer et le boeuf mode quelle idée le boeuf mode un boeuf à la mode il porte des jeans troués la barbichette et se pavane au faubourg Saint Germain à Saint Germain des prés ou sur les Champs Élysées où il a rencontré Céleste Albaret plutôt mal barré celui-là traine toujours du côté de chez Swann où se dandine un blondinet nordique qui pousse la chansonnette qui cherche toujours son premier amour je crois qu'il le cherche encore ma pauvre Albertine .

Pastiches ou postiches tout ça n'est que tromperie pour masquer sa médiocrité son manque d' imagination ou sa défaillance capillaire le défi étant de dissimuler au mieux ses faiblesses pour ne pas devenir le bouc émissaire de tous ces domestiques plus caustiques les uns que les autres qui passent leur temps pendant qu'ils astiquent à coup d' encaustique à nous debiner nous singer et nous cirer les pompes dès qu'ils voient pointer le bout de notre nez Monsieur a t il passé une bonne journée Monsieur a t il bien dîné Monsieur est fatigué un bon bain de mer lui serait salutaire et blablabli et blablabla bassesses de la jalousie du petit peuple pour moi Jean Santeuil marquis d'Auteuil et de Bolbec je n' éprouve aucune culpabilité à les mépriser

22 septembre 2020

Jacques, Marcel, Madeleine et les autres / Maryvonne

AEV 2021-02 Maryvonne Madeleine

Comme disait le grand Jacques à la recherche du temps perdu : « Chauffe Marcel ! ». Tire bien sur l'accordéon des phrases ou sur les phrases en accordéon, comme tu veux, donne leur du souffle, tu sais par contre que tes longueurs, quand elle les lira, vont mettre à mal l’asthme de tante Léonie qui te privera de goûter si elle a une crise qui la laisse pantelante, pourtant tu l'aimes ce goûter où tu attends madeleine, tu lui disais même des « Je t'aime » à madeleine mais victime de la phrase trop longue qui terrasse Léonie madeleine ne viendra pas. Donc tu ne vas pas aller au cinéma, il en découle le drame du coucher, tu dois y aller de bonne heure sans le baiser d'Albertine qui cherche la médecine adéquate pour tantine Léonie.

De ta chambre tu as une vue sur les bains de mer du plat pays et, juste comme un mât de cocagne, l'église des bourgeois se dresse vers les nuages. A travers la jalousie tu suis le soleil qui lui se couche selon un ordre bien établi comme dans les tableaux des peintres italiens, surtout au moyen-âge et tu te laisses aller aux rêves d'un jeune homme de ton âge, du côté de Rosa et des jeunes filles en fleurs. Tu n'es pas insensible non plus aux demoiselles du téléphone de la poste de Combray, tu ressens les signes obscurs de ta sexualité, tes sensations qui suivent, ne t'en fais pas, relèvent des lois humaines.

Au bout de cette nuit de plaisir que tu crois interdit tu rejoins les paumés du petit matin, le corps lourd et la culpabilité en impression sur les draps froissés. Homme-femme de qui as-tu rêvé vraiment ?

Tes longues phrases comme celles des vieux amants qui se sont parlé longtemps se sont enroulées dans ton cerveau prolixe, tu n'as plus qu'à y tremper ta plume alerte et faire vivre tes personnages. Vas-y bon train et surtout dis à ton imagination : « Ne me quitte pas !». 

22 septembre 2020

Le sale gosse a encore désobéi ! / Jean-Paul

200306 265 002

Longtemps je me suis privé du bonheur de farfouiller dans les boîtes de photos que ma grand-mère, puis ma mère, avait conservées dans le buffet, celui du couloir du 73 de la rue C.Q. qui avait déménagé avec elles dans la rue des Bleuets et s’était retrouvé, là-bas, dans le séjour au sol à damiers et à la tapisserie mauve. Il y en avait aussi, des photos, des albums et des cartes postales, dans la vitrine aux mignonnettes et aux poupées, elle aussi ramenée du 73 mais repositionnée rue des Bleuets dans le vestibule de l’entrée, à gauche.

A vrai dire, le mot bonheur est un peu excessif ici et quand on parle de photographie, les lieux de stockage n’ont pas d’importance ; cependant il faut bien, à un moment donné, qu’un archiviste vienne mettre de l’ordre et de l’information dans ce paquet de temps arrêté sur des petits carrés de papier glacé, aux bords dentelés, entourés de grandes marges blanches ou pas, un bloc de temps figé dans du sépia pour les plus anciennes, du noir et blanc pour la plupart et, quand il y a des couleurs, ce sont celles des photos prises au Polaroïd ou avec un Instamatic Kodak de qualité moyenne, certains tirages de format carré d’après des négatifs 4x4 ou 6x6 ayant même été agrémentés d’une photo bonus, cadeau fait à l’acheteur pour ne pas gâcher le papier qui se commercialisait au format rectangulaire de 8,9 x 12,7 centimètres.

Bien sûr, de par ma profession, ce rôle d’archiviste était taillé sur mesure pour moi, je n’ai pas rechigné à l’accepter, bien qu’on ne me demandât pas de le tenir et, à chaque fois que je le pouvais, j’interrogeais ma mère pour qu’elle cherchât dans sa très bonne mémoire qui étaient ces hommes et ces femmes immortalisés le jour de leur mariage ou posant dans un studio de photographe professionnel devant des décors peints ou des corbeilles de fleurs, ce qu’étaient devenues ces jeunes filles du groupe de danse, ces jeunes communiants, les gens qui se trouvaient avec la famille aux bains de mers à Bray-Dunes ou dans le camping de Berck-Plage et ces personnages sortis d’un roman de Modiano sur l’esplanade du Trocadéro à Paris avec la tour Eiffel en arrière-plan.

Je m’empressais de noter au dos des photos et au crayon de bois des prénoms et des noms et je peste aujourd’hui contre le manque de méthode, de sérieux, de volonté familiale de transmettre une histoire mise au propre de ces mêlages de clans : aucune de ces photos n’est datée, aucun négatif n’a été conservé, il n’y a pas de pochette du photographe et pas plus de récit de voyage pour ce qui est de ces albums dans lesquels on voit le métro de Moscou, le croiseur Aurore à Saint-Pétersbourg ou plutôt, vu la date supposée antérieure à 1989, Léningrad, on ne saura jamais rien de cette jeune interprète longiligne dont je me souviens juste qu’elle se prénommait Irina et avait accompagné mes grands-parents lors de leur séjour à Sotchi sur les bords de la mer Noire.

J’en viens à croire, et c’est une sensation qui m’emmène à la limite de la paranoïa, que mon grand-père a peut-être été, réellement, un espion du K.G.B. et que, si ces photos étaient restées muettes, enfouies, comme cachées au monde, c’est que toutes ces réminiscences de vie politique, syndicale et familiale étaient volontairement vouées à une nuit salvatrice. Procéder à leur publication demande peut-être de la hardiesse ou de l’inconscience ? Du plus profond des enveloppes dans lesquelles j’ai mis ces photos après les avoir rassemblées et classées par branche de la famille, par lieu, par période, toutes ces personnes semblent me rappeler à l’ordre :

« Ne nous oublie pas mais oublie-nous quand même ! N’écris pas sur nous ! Nous étions des gens simples, nos vies ne furent pas drôles, nous n’avions pas beaucoup d’argent mais nous avons veillé à ce que ton enfance soit heureuse malgré ton asthme ; tu n’as pas connu comme nous la cruauté de ces époques de la guerre et de son après, tu as reçu en suffisance des nourritures terrestres et intellectuelles qui t’ont permis d’avoir un métier correct, te voilà grand maintenant, tu trouves ton bonheur dans la musique, l’écriture et la photographie alors… laisse-nous en paix ! Publie tes aquarelles de Venise ou tes « Elucubrations d’un poète » sur internet si tu veux mais laisse dormir nos photos ; les publier relèverait de l’exhibitionnisme à peu de frais, nous avons droit au repos et au silence, prétendre le contraire relèverait de la cruauté. Et ne crois pas t’en tirer, pour contourner notre demande, avec cette phrase de Brassens extraite d’une chanson que tu n’as même pas mise dans ta guitare : énoncer que « les morts sont tous des braves types » ça sous-entendrait que nous ne l’étions pas, non ? Allez ! Pose ton stylo, sale gosse ! Ca fait une heure que tu joues à parodier Proust en faisant de trop longues phrases et le temps imparti aux écrivant·e·s de ton atelier d’écriture est écoulé ! ».

Vacances à Bray-Dunes 1955 02 réduite

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 > >>
L'Atelier d'écriture de Villejean
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité