Rencontre / Marie-Thé
Dans le jardin du Luxembourg un samedi matin
sous le soleil éclatant du premier jour de printemps
un écureuil couleur châtaigne galope d’arbre en arbre
sans se soucier des touristes qui cherchent à l’apercevoir.
Au détour d’une allée,
devant la statue de Marie de Médicis
ou d’une autre Reine de France,
je ne me souviens plus très bien,
dans ce lieu paradisiaque où des femmes illustres ont été sculptées par différents artistes,
un monsieur plein de distinction, un poète peut-être,
parlait du pépiement des oiseaux, des rouges-gorges, des mésanges,
de la grive musicienne dont le chant est annonciateur de la pluie,
de la chouette qui circule et ulule pendant la nuit,
du rossignol dont la mélodie arrachait des larmes à l’empereur de Chine dans un conte d’Andersen.
Il évoquait aussi les odeurs merveilleuses qui s’élèvent de la verdure et des fleurs.
J’étais très jeune alors mais je n’ai rien oublié de ma rencontre avec cet homme
qui transmettait à qui voulait l’entendre son savoir et son amour de la nature.
Aujourd’hui encore, à chaque printemps, je vais faire un tour dans le jardin du Luxembourg.
Je regarde, j’écoute et je ressens à nouveau l’émotion qui m’avait submergée plusieurs dizaines d’années auparavant.