Consigne d'écriture 1819-08 du 13 novembre 2018 : Oh when the saints !
Oh when the saints !
3 séquences d’écriture sont proposées à partir de photocopies d’un calendrier. Chacun choisit un mois, différent de celui choisi par son voisin. Si l’on est douze, chacun choisit un mois de l’année.
1) Le calendrier perpétuel illustré
On imagine qu’on a à fabriquer, pour chaque jour du mois, une feuille de calendrier illustrée. On cherche donc la photo qu’on apposera sur le jour de la Saint-Gaston (une cabine téléphonique ?) ou sur tout autre jour de son mois. On fait la description de la photographie imaginaire et on inscrit une légende pas trop longue dessous
2) Les dictons des saints
On invente des dictons du style « S’il pleut à la saint-Médard, il pleuvra quarante jours plus tard
3) Les saints patrons
Les saints sont déclarés patrons d’une corporation. Dites de quelle corporation les saints de votre mois sont les patrons. Racontez brièvement leur biographie.
Le Calendrier perpétuel : juin / Anne-Françoise
JUSTIN
Dicton :
"En juin,
Rentre ton foin,
Sinon, tu n’n’auras point
Tagada tsoin tsoin !
A la Saint Justin,
Il n’en faut point vingt
Ni dix, ni cinq, ni deux : moins
L’en faut juste un !
Un tour dans son sac
Un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras »
Un coup d’bol
Un ticket d’loto gagnant
Un grand amour pour toujours
Un bon pied bon œil"
Illustration :
Un chirurgien opère la tête d’un homme. Bulle 1 : « Alors ? Y’a des fils qui se touchent là-dedans ? Bulle 2 : « Ca alors ! Jamais vu ça ! des neurones, y’en a juste un ! ». Bulle de l’infirmière à côté : « Ca fait pas un peu juste ? ».
Biographie : Saint Justin est le patron de tous ceux qui sont uniques.
Justin était un petit homme malin, mais qui n’avait pas qu’un tour dans son sac. Un de ses copains, pour son anniversaire, lui promit plein de tickets de loto. Il n’en avait qu’un sur lui. Justin le prit, se disant : un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras ». Justin eut un coup de bol monstre. Ce seul ticket lui fit gagner le gros lot… Qui attira vers lui le grand amour, oui, Justine fut son amour de toujours. Aujourd’hui, Justin est unijambiste (à gauche) et aveugle (de l’œil droit). Malgré ses handicaps, il reste bon pied, bon œil…
***
BLANDINE
Dicton :
A la Sainte Blandine,
On se dandine
C’est l’anniversaire de Filou et de Pierrette
Vive la musique et la fête !
On danse, on s’remue l’popotin
Et comme les canards, on fait « Coin ! Coin ! » "
Illustration :
Une soirée dansante pour l’anniversaire de Filou et Pierrette. Des gens qui font la chenille avec des masques de canards sur le nez.
Biographie :
Sainte Blandine, patronne des danseurs
Elle avait commencé à danser la gigue et la bourrée dans le ventre de sa mère. Enfant, il lui était impossible de rester tranquille. Elle sautait en l’air, tourbillonnait… Adolescente, elle s’est mise au rock. Adulte, au travail, elle se trémoussait sur sa chaise en tapant du pied. Bref, elle n’arrêtait pas de danser et de faire « Coin coin ». Les Romains, exaspérés, l’ont attrapée, mise au centre de leur arène et, pour avoir la paix, l’ont attachée à un poteau. Des lions l’ont dévorée. Et c’est ce que la postérité en a gardé.
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Dicton :
A la Saint Kévin, (prononcer « vine »)
Pas de chose bien maligne,
Mais à la Saint Kévain (prononcer : « vin »)
On s’saoûle avec du vin.
Biographie :
Saint Kévin goûtait les choses fines, délicates, précieuses, subtiles, discrètes, douces.
Saint Kévain était plus bourrin. Il avait un penchant (qui penchait plus que bien) pour la bouteille. En matière de vin, il aimait tout ce qui se présentait, avec une préférence peut-être pour le Beaujolais, nouveau et ancien, du matin au soir et du soir au matin.
Le calendrier n’a gardé, on ne sait pourquoi, qu’un seul de ces 2 saints du 3 juin : Saint Kévin. Dommage, l’était bien sympa, Saint Kévain !
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A la Sainte Clotilde
Pas grand-chose à faire
Si on n’a pas de copine
Qui s’appelle Mathilde.
Biographie :
Sainte Clotilde et Sainte Mathilde, patronnes des menuisiers
Pas facile à prononcer, ces deux prénoms finissant par « tilde ». Les parents avaient décidé de les surnommer « Clo » et « Ma ». « Clo et Ma ! Clo et Ma ! », Saint Kévain, qu’avait un peu abusé d’la bouteille ce jour-là, comprit « Clouez-moi ». Il partit chercher un marteau et cloua jusqu’au soir tout ce qui se présenta, jusqu’à Clotilde et Mathilde qu’il fixa à des bouts de bois.
Le calendrier perpétuel : décembre / Jean-Paul
1er décembre : Sainte Florence
Sainte Florence a vécu à Firenze en Italie de 163 à 200 après Jésus-Christ.
Elle vendait aux touristes de passage sur le vieux pont au-dessus de l’Arno des reproductions en plâtre réalisées par elle-même du vieux pont au-dessus de l’Arno.
Le vieux pont au-dessus de l’Arno était déjà à l’époque couvert d’échoppes pittoresques et les vieux ponts de Firenze sculptés par Florence étaient sculptés de manière si minutieuse que l’acheteur trouvait parfois sa reproduction en miniature sous forme d’un acheteur achetant un souvenir devant l’éventaire sculpté de Dame Florence sur le vieux pont de Firenze.
Cette mise en abyme déplut fortement au potentat local qui détestait qu’on lui parlât avec des mots dont il ignorait l’orthographe. Pour la peine il fit couper les doigts de la main droite de la petite artiste.
De ce fait Sainte-Florence est devenue la patronne des donneuses de leçons de piano, ce dont Jane Campion s’est souvenue pour obtenir la Palme d’or au Festival de Cannes il y a longtemps déjà (1993).
Sainte Florence a été canonisée à Navarone en 1943.
Le dicton du jour : «A la sainte-Florence, si tu n’as pas de frigo et si ton beurre n’est pas rance, c’est que l’hiver est en avance».
4 décembre : Sainte-Barbara
Sainte-Barbara a vécu à Nantes de 163 à 200 après Jésus-Christ.
Elle vendait aux touristes de passage et aux autochtones du coin, dont Jean-Louis Jossic, un des chanteurs des Tri Yann, des parapluies téléscopiques. Elle avait son échoppe dans cette rue de Nantes où il y avait déjà le restaurant « Un amour de pomme de terre » et où je ne vais plus depuis qu’ils ont retiré du menu la planche ch’ti avec le Maroilles fondu par-dessus des patates.
Si elle vendait des parapluies, c’est qu’il pleuvait déjà beaucoup sur Nantes à l’époque. La jeune et jolie Barbara attirait d’ailleurs l’attention du chaland qui passait en lançant à tout venant de sa jolie voix « Il pleut sur Nantes ».
Elle eut maille à partir un jour avec un marin qui prétendait l’avoir connue rue de Siam à Brest. C’était aussi un jour de pluie – Mais si, rappelle-toi, Barbara ! – et le marin lui avait acheté, pour son capitaine, un parapluie auquel il s’avéra qu’il manquait une baleine. Le lendemain l’équipage était parti en mer pour aller en pêcher une. A cause de ce parapluie défectueux, le capitaine, un dénommé Achab, avait eu un gros pépin, il y avait laissé une canne et n’avait pu décrocher la palme d’or au festival de cinéma de l’île de Groix. On lui avait juste décerné le raton laveur d’honneur, ce qui lui avait fait une belle jambe.
Lassée d’avoir affaire à de tels scaphandriers d’eau de vaisselle, Barbara se reconvertit dans la fabrication et la vente de lingerie féminine.
Sainte-Barbara a été canonisée dans l’île de Beauté en 1962.
Le dicton du jour : « A la Sainte-Barbara, si tu ne te rappelles pas, c’est que tu as oublié. »
26 décembre : Saint-Etienne
Saint-Etienne a vécu dans la patrie de Bernard Lavilliers de 163 à 200 après Jésus-Christ.
Il vendait des chaudrons et des boucliers arvernes aux touristes de passage, surtout à un petit Gaulois blond et irascible et à son copain juste un peu enveloppé.
C’est dans un de ces chaudrons que le peintre italien Véronèse a confectionné la couleur verte qui a fait sa célébrité. « Allez ! Lé vert ! Allez ! Lé vert !! » hurlait-il en brandissant son pinceau et son enthousiasme au-dessus de sa tête, les deux bras levés.
Photo de Dominique Rocheteau empruntée à L'Equipe
Avant d’être canonisé lors d’un pénalty au parc des Princes en 1976, Etienne a terminé sa vie en se prenant un coup de boule de Bernard Lavilliers lors d’une baston à la sortie du bal des Hauts-fourneaux en 200 après Jésus-Christ.
Le dicton du jour : « A la saint-Etienne, Etienne, Etienne, tiens le bien sinon Guesch pâtit !
Etienne est le saint patron des alcooliques misogynes qui ne manquent jamais d’entonner « A la tienne Etienne, à la tienne mon vieux » lorsqu’ils trinquent.
15 décembre : Sainte Ninon
Le dicton du jour : « A la Sainte Ninon tu ne dois dire ni « kiwi » ni « Ninon » sinon t’as perdu ! »
Sainte-Ninon a vécu à Domrémy de 163 à 1431 après Jésus-Christ qui lui a vécu ailleurs à partir de 33 ou 34 avant Jésus-Christ, c’est compliqué.
La jeune et jolie Ninon gardait ses moutons dans l’enclos à eux réservé de la ferme parentale.
Le 12 mai 1431, lorsqu’elle vint s’asseoir à table pour le repas du soir, elle annonça à ses vieux qu’elle avait entendu des voix célestes et qu’elle allait s’engager dans l’armée pour bouter les Anglois hors de France.
Les parents comprirent qu’elle était tombée victime de la maladie de la brebis folle et qu’il allait falloir l’abattre avec tout le troupeau. Ce qui fut dit fut fait.
Elle fut canonisée par erreur et par Saint-Etienne qui, encore une fois ivre ce jour-là, l’avait confondue avec Sainte Jeanne d’Arc.
Sainte-Ninon est la patronne des gens dont l’Histoire oublie toujours le nom : le soldat inconnu, le coureur de Marathon, le fier Sicambre qui courbe la tête à Soissons pour se retrouver dans la vase une fois que Clovis lui a assené un coup de sa francisque, toi, moi, vous, nous.
Sauf que nous on n’en meurt pas de ne pas être aussi célèbre que le kiwi qui rapporte vingt deux points minimum au scrabble.
Ah zut ! J’ai écrit « kiwi » j’ai donc perdu !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 13 novembre 2018
à partir de la consigne ci-dessous
Consigne d'écriture 1819-07 du 6 novembre 2018 : Les injures ad hoc
Les Injures ad hoc
L'animateur demande d'écrire un mot qui corresponde aux critères
de la colonne de gauche du tableau suivant
(sans donner bien sûr l'exemple dont il s'est inspiré qui figure dans la colonne de droite).
On passe au mot suivant jusqu'à épuisement de la liste.
Chacun a constitué ainsi ses propres insultes Haddockiennes
et peut se les envoyer à la figure ! ;-)
Oncle Archibald, reviens, tu nous manques ! ;-)
Nature du mot |
Exemple d’injure du capitaine Haddock |
Nom ou adjectif péjoratif |
accapareur |
Nom de véhicule volant |
aérolithe |
Nom d’un grade dans l’armée + « de ou à » + nom d’un véhicule ridicule |
amiral de bateau-lavoir |
Nom de personnage de théâtre |
amphitryon |
Nom de personne aux moeurs originales |
anthropophage |
Nom de genre dans une classification scientifique |
anthropopithèque |
Nom de tribu indienne |
Apache |
« Apprenti » + Nom de profession + à la noix de coco |
apprenti-dictateur à la noix de coco |
Nom d’objet usuel |
Ascenseur |
Nom de profession + « d’eau douce » |
astronaute d'eau douce |
Nom de peuplade éloignée |
Aztèques |
Nom d’animal africain |
Babouin |
Nom d’officier d’armée + “des Carpathes » |
bachi-bouzouk des Carpathes |
« Bande de » + Adjectif °+ nom désignant une catégorie d’individus |
bande de jeunes effrontés |
« Bande de » + nom de personne légèrement hors la loi |
bande de pirates |
Bande de + instruments de médecine |
bande d'emplâtres |
Nom d’objet décoratif |
bibelot |
Nom d’objet volumineux |
bibendum |
Nom désignant un alcoolique |
boit-sans-soif |
Nom d’engin destructif |
bombe atomique |
« Bougre de crème de » + nom d’objet médical + « à la graisse de hérisson » |
bougre de crème d'emplâtre à la graisse de hérisson |
« Bougre de » + n’importe quoi + « à la sauce tartare » |
bougre de faux jeton à la sauce tartare |
« Bougre de » + n’importe quoi + « à roulettes » |
bougre d'ectoplasme à roulettes |
« Bougre d’extrait de » + injure + « de » + nom géographique |
bougre d'extrait de crétin des Alpes |
Nom d’animal préhistorique |
brontosaure |
Nom de véhicule ne volant pas + « à réaction » |
bulldozer à réaction |
Nom d’animal marin |
cachalot |
Nom de danse |
cake-walk |
Nom de maladie |
Choléra |
Nom d’oiseau + « mal empaillé » |
chouette mal empaillée |
Nom de fleur |
chrysanthème |
Nom d’objet de cuisine |
cloche à fromage |
Nom d’instrument de musique + “de” + nom d’une fête |
cornemuse |
Nom de légume + diplomé |
cornichon diplômé |
Nom de Personnage littéraire + « à quatre pattes » |
Cyrano à quatre pattes |
Nom de métier + « de carnaval » |
dynamiteur |
Nom d’élément du décor urbain + « ambulant » |
jet d'eau ambulant |
Nom de sympathisant d’un parti politique |
Ku Klux Klan |
Nom d’un animal qui vit dans les arbres |
macaque |
Nom du domaine des mathématiques |
logarithme |
« Marchand de » + nom de matière ou de spécialité culinaire peu ragoûtante |
marchand de guano |
Nom de célébrité + « sans » + n’importe quoi |
|
« Hologramme de » + Nom de célébrité |
|
Nom de légume+ « diplômé » |
Cornichon diplômé |
Les injures ad hoc / de Jean-Paul
Ce serait faire injure à la Modération, celle avec qui l’on boit volontiers des coups ici et là, que d’accorder trop d’importance à la recrudescence des sacs à main qui volent dans les salles de cinéma. Il n’y a pas plus d’incivilités à Villejean qu’ailleurs. Certains itinérants mémoriels parisiens bien en cour ne laissent pas de traiter, par exemple, des gens honorables d’"illettrés", de "Gaulois réfractaires" ou les invitent à traverser la rue pour venir les chercher.
La seule plaie notable par ici est la pauvreté du vocabulaire utilisé par les jeunes générations au moment d’insulter qui de droit et qui de gauche. Comme nous sommes des citoyen.ne.s résolument positi.fs.ves nous avons inventé à l’intention de nos jeunes invectiveurs, déscolarisés ou pas, le jeu des injures ad hoc. Grâce à la petite liste de recommandations du billet suivant, chacun.e peut se constituer son dictionnaire d’insultes personnelles et surtout puiser dans le nôtre !