Consigne d'écriture 2021-28 du 27 avril 2021 : Doukipudonktan ?
Doukipudonktan ?
Voici les règles de la nouvelle orthographe, complètement phonétique ! Ca décoiffe, hein ?
Lettre ou son | Nouvel état |
Exemple |
a | ||
à | Remplacé par a | |
â | Remplacé par a | |
ai | Remplacé par é ou è | File la lène, file lé jours |
au | Remplacé par o | |
b | ||
c | remplacé par “s” ou par k | La sigarète le kaméléon |
ç | Remplacé par s | Non mersi san fason |
ch | Conservé si chuintante | Un cha, un chien |
ch | Prononcé de façon gutturale : Remplacé par k | Du klor plin la pisine |
d | ||
e | ||
ë | Remplacé par e | Le pèr noel |
é | ||
è | ||
ê | Remplacé par è | Sa va pa la tète ? |
eau | Remplacé par o | |
ei | Remplacé par é ou è | Il navigè an pèr pénar |
Eu ouvert | Subsiste pour le son “e » ouvert | Crane d’euf, bon pié bon euy |
Eu fermé | Remplacé par e pour le son “e » fermé | Un pe mon n’ve ! |
f | ||
g | Conservé pour le son guttural sinon remplacé par j | Un garaj Une jirwèt Un gadjèt |
gn | Replace par ny | C’est de la nyonyotte ! |
h | disparaît | Un arico de mouton |
i | Ne porte plus jamais d’accent circonflexe | Une ile, le jite et le couvèr |
Ien, iou, ion | Remplacé par yin ou you ou yon | Drolman byin sacrémen syou Mérit l’atensyon |
ill | Remplacé par y | S’é mouyé par tèr |
j | ||
k | ||
l | ||
m | ||
n | ||
o | ||
oi | Remplacé par wa | Vyin bwar un vèr ! |
p | ||
ph | Remplacé par f | La farmasi |
q | N’existe plus, remplacée par k | Une pikure |
r | ||
s | Conservé comme sifflante | Le siro tifon s’è bon |
s | Remplacé par un z lorsque entre deux voyelles | L’inportan s’è la roze |
t | ||
u | ||
un | Conservé uniquement comme article indéfini | Tout un chakin |
v | ||
w | Se prononce oi et pas voi ni va | un Wallon en vacans réklame du wifi et un waterzooï de wapiti |
x | Remplacé par ks ou par gz | Egzacteman ! Tro de seks tu le seks ! |
y | Souvent remplacé par i, conservé quand il s’agit du son qu’on entend dans yoyo ; | Dyogèn véku dans un tono Tchaykovski a ékri le lac des signes |
z | ||
en | Remplacé par an | Koman von té paran ? |
in | ||
on | Tous les mots qui finissent en ion s’écrivent désormais avec yon à la fin | |
ou | Maintenu mais tous les mots en ou se termine en ous | - Je jou du binyou - Dégaj ! - Sapajous ! Pour la pène je vous bombarde de caillous |
Vous allez les pratiquer ce jour de manière à ce qu’on rigole bien ! Plusieurs propositions :
1) Vous réécrivez en appliquant ces règles une fable de La Fontaine, un poème ou texte littéraire hyper connu, un conte, un article de journal, un de vos textes précédents, ce que vous voulez.
2) Vous rédigez une ou plusieurs pages d’un manuel d’apprentissage pour les enfants en donnant de nombreux exemples à leur portée de ces nouvelles règles
3) Vous racontez une visite au zoo
4) Vous êtes rétive à ce nouveau système. Défendez l’orthographe traditionnelle dans un pamphlet.
5) Vous êtes contestataire dans l’âme. Les choix faits de remplacement s faits par votre serviteur ne vous conviennent pas. Argumentez et proposez autre chose là où vous n’êtes pas d’accord.
Vous pouvez en choisir plusieurs ou n’en faire qu’une.
Bone amuzman !
P.S. « Doukipudonktan » est l’incipit de « Zazie dans le métro » de Raymond Queneau.
Un dimenche de printen ordinère ché les Bidochon / Raymonde
- Sa va enkor aitre tou kramé ! Yen na mare !
Mê ou son les fames ?
Les zomes on manjé les sossisses ê les mères guezes kramé
Réflèksions sur la réform de l'ortograf / Jean-Paul
Réflexions sur la réforme de l’orthographe
Ce qui est bien, dans cette réforme de l’orthographe, c’est qu’elle est on ne peut plus républicaine, même si la fantaisie y semble reine.
En effet on y gagne ceci qu’on a toute liberté de faire des fautes d’orthographe. Celles-ci ne seront plus comptabilisées un point en moins et tous les élèves, quoi qu’ils aient écrit, se retrouveront avec un vingt sur vingt, au moins en dictée ! Ce qui ne nuira pas à l’égalité et développera peut-être la fraternité.
Règle du "m" devant "b" et "p"
On ne met plus de "m" devant "b" et "p". On écrira donc :
Les inbécil inbus d’e même ki nous on t'enpéché de sortir o téatr et o muzé pandan un an on pri de l’enbonpoin kom tou le monde. Byin fé ! Ankore ne s’inbibe t’ils san doute pa de Kronenbour en avalan leur purée-janbon !
Le pluriel des mots et adjectifs
- On n’a plus besoin de mettre un "s" aux mots et adjectifs quand ils sont introduits par l’article défini lé ou l’article indéfini dé.
Exemples :
Le Prézidan a suprimé l’ENA parske, a t’il déklaré, il n’en sortè que des krétin.
Lé jour z’ere vont revyindr en mèm tan que le pas vaksinal
- On peut, mais c’est facultatif, conserver un "s" au bout des mots commençant par "de" ou "d’"
La Bretagne est régulièrman anvaie de Pariziens ki fui la kapitale ou il y a, dize t’ils, trop d’étrangés.
- Sire, la rue est plène de pékins qui porte tous un jilé jone !
- Ke se pase t’il ? Sé un aksidan ? Dé Chinwa ?
- Non Majèsté, sé une révolusion !
- Il redevient «al» ou «als» et plus jamais «aux»
Exemples :
L’ipodrom est un andrwa ou on fé dé kours de chevals, ou lé parieur porte de bo futals et lé bèle dame dé chapo de carnaval trè z’original.
- Si, par tolérance, on conserve le pluriel en "aux", on prendra soin alors de prononcer le "x" final :
Exemples :
Veniz è t’une vile plène de canoks sur lékèl navig dé cano nwars k’on apèl dé gondol
La premièr vwatur de mé paran a été une dedeuch pui il z’ont acheté une katre chevals et mintenan k’ils on de gro kapitoks il roul à vélo pour entretenir leurs biskoto et leur louk de bobos. Oui, bien sur, avek asistanse élèktrik !
Il redevient "ou" ou "ous" mais plus jamais "oux".
Exemples :
« J’é caché les bijous de la Castafiore dan z’un buison de ou, là ou trènè la ou du jardinié chelou » a avoué la pie o policiés ripou ki se gratè lé genous et le somé du kayou parsk’ ils z’avè dé pous
Un binyou c'est tèribl ! Pluzieur binyou sé insuportabl ! É si le pluriel d'un binyou étè dé kornemuz, sa n'i chanjerè rien !
Le cas du "e" final pour marquer le féminin
L’article défini «la» et l’article indéfini «une» indiquent la présence d’un nom féminin. S’il y a en plus un "e" muet au bout du mot le féminin est marqué doublement. On ale choix de conserver cette terminaison "e" ou de ne pas l’écrire
Exemples
La verj, la baniole, la bibine, la chase, la gloriole, la fanfaronade, la mufleri, la misogyni, la crétinitude sont tous des noms féminins. Etonan, non ?
Alon z’enfans de la patrie
Le jour de glwar è ‘arivé
Kontre nous de la titani
L’étandar sanglan é levé
Bien qu’il n’existe plus de fautes d’orthographe, le premier jet de la réforme ne dit rien sur les différentes graphies possibles du son "o". Or on ne prononce pas de la même façon «une cotte de maille» et «une côte d’agneau». D’ailleurs ni l’une ni l’autre n’ont le même goût ni la même consistance.
Les uns ont suggéré que le o fermé soit signalé par un accent circonflexe.
Exemples :
Un côboy qui vient vèr twa avec un gran koutô, sa fou lé chôkot ! Pous vit un cri de côyote et bar toi ô gran galô !
Léon Zitrone s’é t’asi sur le trône. Napoléon ôte sa couronne et la pôse sur la tète de sa bôbone.
Il falè ôzé Jôzéfine, a grômelé le maréchal Bashung
Il semble qu’il y ait plus de "o" fermés –chocolat, bonobo, héros, métro, boulot, dodo que de "o" ouverts : crotte, motte, escalope, robe, méforme
Certains linguistes de notre équipe ont suggéré qu’on laissât la graphie aussi libre que la prononciation et qu’on écrive simplement "o" pour les deux cas.
D’autres proposent qu’on garde la consonne redoublée qui suit le o ouvert.
Moto-krotte et non moto-krote
Exemple :
Voyèle... Voyèle... Konsonn... Konsonn... le kont é bon !
Bref vous faites comme vous voulez, ça reste ouvert
Les lettres de liaisons bien ou mal t’a propos
On l’a vu dans nos exemples ci-dessus. Il est permis d’utiliser des lettres isolées suivies d’une apostrophe en début de certains mots commençant par une voyelle afin de respecter les liaisons pratiquées dans l’orthographe ancienne et qu’on entend dans le langage parlé.
Exemple :
Sé t’asé pour ojourdui !
Salu lé z’ami·e·s, mé z’élucubrasion son tèrminé je m’en vé z’o dodo !
Adrienne s'amuse / Adrienne
« Il faut être absolument moderne! » s’écria-t-il. Et joignant le geste à la parole, il prit la plume et écrivit :
Depui ui jour, j’avé déchiré mè botine
O cayou dè chemin. J’antré a Charlerwa
– O Cabarè Vèr: je demandé dè tartine
Du beur é du janbon ki fu a mwatyé frwa.
« Pas mal ! Pas mal du tout ! Et absolument moderne ! » fit-il, content de lui. Donc il continua :
Byieneureu, j’alongé lè janb sou la table
Verte : je contanplé lè sujè trè nayif
De la tapiseri. – Et se fu adorable,
Kan la fiy o téton énorm, o zyeu vif,
Il hésita un peu sur le ‘byieneureu’ mais se dit que de toute façon, la poésie était pour les ‘happy few‘, alors il poursuivit en tirant la langue – il n’avait que seize ans, après tout :
– Cèl-là, se nè pa un bézé ki l’épeur –
Ryeuze, m’aporta dè tartine de beur,
Du janbon tièd, dan zun pla coloryé,
Il commençait à bien maîtriser son orthographe moderne et c’est d’une plume jubilatoire qu’il traça le dernier tercet :
Du janbon roz é blan parfumé d’une gous
D’ay, – é m’anpli la chop imans, avèk sa mous
Ke dorè un rèyon de soley aryéré.
Le poème de Jean Nicolas Arthur est à lire ici.
Photo prise à Ostende (ya kèk zané). La tête de ce personnage de BD a quelque chose d’Arthurien, non ?
Non ! Non ! Non ! / Maryvonne
Non ! Non ! Non ! J'ai telement comi d'imper avec l'ortograf que je n'en aprendrai pas une autre. Je me suis telement pri les pieds dans les doubles consones. J'ai marché en écrasant la queue des terminaisons, masacré les temps et tant d'autres méfets. J'ai araché une aile sur deux, coupé trois pates sur six aux mots que j'aime, étouffé un pet sur deux, raté un té de temps en temps et empéché de rouler les mots qui avaient double esieux. J'ai asez d'un « c » par mot pour lakces au savoir.
J'ai couru après les chapos qui tombent de la cime dans l'abime et ceux qui remplacent un vieux «s» qui s'est fait la male. J'ai enlevé le chapo à la tete du vietnamien pour qu'il fete le tet.
J'ai apri l'alemand pour suprimer tous les acents. Tout ça c'est en me fatiguant car l'ortograf c'est bien fatigant avec le « u » qui fait la gigue. Un cou tu le vois, un cou tu ne le vois pas.
Alors je fai l'escargo, je me retire au fon de ma coquile de dysorthographique j'en ai trop bavé, j'ai tiré et scélé l'épiphragme pour m'enfermer. Remarquez bien que si je n'ai pas d'ortograf j'ai du vocabulaire. J'aurai pu dire l'opercule mais ça c'est pluto pour les autres gastéropodes. L'escargot c'est l'épiphragme son rido de garage.
Je sais plein de choses mais je ne veu plus etre l'instit' coupable qui fai des fotes et qui a onte. Qui coupe les pates aux doubles consones. C'est une soufrance en France.
Pour me consoler, je me gave de far breton, j'en ai du far au joue, car en plus le gardien du far m'a quitée. Je suis certaine que vous avez compris, alors pourquoi se compliquer la vie . J'en perds la tete et pour surnager j'ai recour à la fonétic tic,tic, c'est fantastic tic tic , c'est ma tactic, tictic même si je ne suis pas gendarme.
J'arete mon délire j'espère vous avez pu lire ou délire.
Fotes ortograf / Anne J.
Le kochon abit une p'tite kabane é ne fé ryen de la journé.
On le nouri à ne ryen fèr é sepandan il gronye san aré.
Il é sal é ranfronyé é pourtan on le tolère à cose du lar.
Il devyen tèleman gro ke s'é une onte.
Les jan de la vile, o lieu de dir kochon come tou le monde préfère lapelé, por ; dayeur un socisson pur kochon sa n'egziste pa.
Il eksiste deu otre sorte de kochon ki non ryen à voir avek le vré : sé tou dabor le kochon dinde et kelkefoi mé plu rareman le kochon ki san dédi.
Le kochon ki somèye è le contrér de la bèle o boi dorman, dabor par se ke cé un ome é kil se révèye à la moindre okazion.
(d'après Bernard DIMEY)
Avek Drillon ou sans Drillon / Raymonde
Sans Drillon, lais deu vileines et la bêle-maire serait bien en potées. La pov' doit fer le ménaje, la kuizine, la koutur...
Un souar, ya (nein ?) un bal au pas laid du prinsse (de Lu). Lais deu laides son toute exsité. Ouais ! Ouais ! On na toute lais chanses d'êitre chouasi par le prinsse !
Mê wala Drillon, édé par la fé, enfile une jaulie robe, dès belles gaudasses en vert et surtou la fé transphorme une six peurs (trouilles) en Ford Ka Rosse . C'est elle la plus Belle !
Mê a minui, ding dong !, la maji s'arête, plu de robe, plu de Ford Ka (c'est rosse) et elle paire une grolle.
Le prinsse est dézezpéré . Aqui ai cette grolle ?
Son valai fait la tourné des popottes pour retrouvé la proprio de ladite grolle. Et Bingo ! L'arpion de Drillon rentre pile-poêle dans la gaudasse !
Le prinsse est ravi . Drillon arive au pas laid !
- C'est booo issi ! »
Le prinsse tombe rêde dingue de Drillon. Il et elle se mari et les deu laides ronds doive fer sans Drillon.
Voilà l'histoire Drillon la prinssesse.
Il paraît quelle a u plin de mioches et que le prinsse ai aler révéyer l'aut' qui dore depui sans temps, toute frêche,toute croquignolette. Espèsse de gouja, de mâle au tru !
La Marséyèz / La Licorne
Alon zanfans de la Patri-i-i...
Le jour de glware è tarivé !
Kontre nous de la tirani
L'étandar sanglan è levé, (bis)
Antandé-vous dan lé kanpanyes
Mujir sé férosses soldas ?
Il vyene juske dan no bras
Égorjé no fiss, no conpanyes !
O zarmes, sitoyins,
Formé vo batayons,
Marchon, marchon !
K'un san inpur
Abreve no siyons !