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L'Atelier d'écriture de Villejean

23 mars 2021

Consigne d'écriture 2021-23 du 23 mars 2021 : Inventaire oulipien

Inventaire oulipien

 

agent - amour - amourette - ange - autocars - bal - bars - bizarre - bois - bruyère - buffet - buildings - canards - chagrin - chanson - chouette - cité - clients - coeur - commerce - couchette - derrière - distinction - douceur - émotion - fille - flirt - gazon - grain - grenouilles - gruyère - hasard - hommes - imagination - jardin - jour - lieu - lune - luth - maire - manières - monsieur - morceaux - nuit - oiseaux - pain - passage - poète - primevères - promenade - samedi - sous-préfet - statues - touriste - valse - verdure - ville - yeux -

Ceci est la liste alphabétique des 58 substantifs utilisés dans un texte assez court et assez célèbre.
Il vous est demandé de réécrire l’histoire ou plutôt une histoire en insérant 15 de ces mots ou plus dans votre texte. A vous de réinventer, avec verbes, adverbes et adjectifs, une syntaxe pour aller autour !

Le même exercice vous est proposé à partir d’une autre liste de 52 substantifs, issus d’un autre texte du même auteur, pour le cas où la première liste ne vous inspirerait pas.

abordages - accent - allure - amiral - animal - ans - aventures - bateau - bavardage - boîte - bottes - bruit - cargos - carreaux - cheval - chose - corsaire - dame - faim - grand-mère - grand-père - gueule - homme - jockey - litière - loup - mal - mégot - mer - nuit - pain - pelouse - petits-enfants - phrase - potage - pré - prix - pur-sang - reflet - reflets - sombrero - sourire - table - tableau - tempêtes - terre - ticket - timbre - veste - vestiaire - voix - yeux –

Merci de ne surtout pas mélanger les mots des deux listes.

P.S. Si cela peut vous aider, vous pouvez trouver votre inspiration dans un tableau du douanier Rousseau ou inspiré par lui. Si vous faites ainsi, merci de le joindre à votre envoi.

flamand-rose-douanier-rousseau-au-fil-des-couleur

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23 mars 2021

Loin des buildings de Rennes / Jean-Paul

210328 Nikon 125

C’est un endroit très chouette, un très grand jardin dans lequel les gens se promènent sans manières mais pas sans distinction.

C’est le parc du Thabor, un endroit empli de verdure en plein centre de la ville de Rennes. Si vous n’êtes que de passage dans cette cité, un samedi ou un autre jour, allez-y obligatoirement. Votre cœur de touriste se chargera peut-être d’émotion devant les statues de Charles Lenoir.

210328 Nikon 043

Pour ma part j’éprouve toujours un peu de chagrin devant celle qui représente cet imbécile d’Hermès, Dieu du commerce et des voleurs et pour l’heure sous-préfet d’Hadès, le maire du palais des Enfers, en train d’enlever la fille Eurydice au poète Orphée au prétexte que le musicien a tourné les yeux sur son épouse avant même que d’être sorti de la nuit souterraine.

Les Dieux romains et grecs ! Gavés d’ambroisie au buffet de Ganymède, soûlés de nectar dans les bars de l’Olympe, pourront-ils jamais comprendre quelque chose à l’amour des hommes ?

Que pouvons-nous attendre de ces brutes en blouson clouté qui n’ont jamais cueilli un bouquet de primevères, qui se changent en oiseaux, taureau ou cygne – pourquoi pas en canards du bois joli ou en grenouilles à embrasser ? – pour séduire nos belles et les tromper derechef ?

Il y a plus de douceur dans l’autre groupe sculpté à l’autre bout des jardins à la française. Il représente Diane, déesse de la Lune, arrêtée dans ce lieu au hasard de sa promenade nocturne avec ses compagnons, son arc, son carquois et ses chiens aux pattes cassées.

Derrière la roseraie en contrebas vous apercevez un bout de Toscane grâce au profil typique du collège Saint-Vincent et avec un peu d’imagination on croirait entendre ici une chanson italienne de la Renaissance accompagnée au luth. Non, vous n’êtes pas clients ?

210328 Nikon 058

 Tant pis ! Les roses n’étaient pas sorties mais les tulipes, si. Sous le kiosque à musique je me souviens de robes de bal virevoltantes – la valse, ça ne mange pas de pain ! – et d’orchestres de vents pas mauvais, n’en déplaise à Paul Verlaine.

210328 Nikon 050

Dans ce trou de verdure où ne coule plus de rivière, l’Enfer, saison été, j’ai des tas de photos de danseuses à visage d’ange qui évoluent sur des morceaux joués par Bombarde et Biniou, les deux fameux duettistes bretons dont le chapeau est rond… de Saint-Vincent (cf supra).

Et si l’agent 212, celui qui veille toujours au grain, était venu ce dimanche-ci vérifier si les jeunes adeptes du flirt, de l’amourette ou de la glande qui avaient posé leur derrière sur le gazon des pelouses autorisées ou s’en étaient fait une couchette portaient bien un masque sur le nez, croyez-moi, il aurait pu en distribuer, des amendes à 135 euros.

210328 Nikon 126

Avant de regagner vos autocars ou vos pénates, n’oubliez pas d’aller jeter un œil à la volière qui rime si bien avec «gruyère» et «bruyère», à la statue de Glenmor, au carré Du Guesclin, aux grottes ou à l’allée des chênes ni surtout de saluer Monsieur Zébulon, le délicieux manège où je vis autrefois une bonne sœur attendre son tour pour tournicoter sur la grande girafe !

23 mars 2021

Solution du jeu ???

Les mots que l'on vous a donnés la semaine dernière étaient extraits de deux chansons de Charles Trénet :

 

23 mars 2021

Rencontre / Marie-Thé

Dans le jardin du Luxembourg un samedi matin
sous le soleil éclatant du premier jour de printemps
un écureuil couleur châtaigne galope d’arbre en arbre
sans se soucier des touristes qui cherchent à l’apercevoir.

AEV 2021-23 Marie-Thé - Rousseau Luxemboug

Au détour d’une allée,
devant la statue de Marie de Médicis
ou d’une autre Reine de France,
je ne me souviens plus très bien,
dans ce lieu paradisiaque où des femmes illustres ont été sculptées par différents artistes,
un monsieur plein de distinction, un poète peut-être,
parlait du pépiement des oiseaux, des rouges-gorges, des mésanges,
de la grive musicienne dont le chant est annonciateur de la pluie,
de la chouette qui circule et ulule pendant la nuit,
du rossignol dont la mélodie arrachait des larmes à l’empereur de Chine dans un conte d’Andersen.

Il évoquait aussi les odeurs merveilleuses qui s’élèvent de la verdure et des fleurs.

J’étais très jeune alors mais je n’ai rien oublié de ma rencontre avec cet homme
qui transmettait à qui voulait l’entendre son savoir et son amour de la nature.

Aujourd’hui encore, à chaque printemps, je vais faire un tour dans le jardin du Luxembourg.

Je regarde, j’écoute et je ressens à nouveau l’émotion qui m’avait submergée plusieurs dizaines d’années auparavant.

23 mars 2021

L’agent de l’amour / Liliane B.

Quel est l’agent de l’amour ? De l’amourette même ? Un ange peut-être ? Un seul ? Non. Il est possible que les anges voyagent incognito dans des autocars, qu’ils aillent au bal ou envahissent les bars.

Vous trouvez ça bizarre ? Vous auriez préféré qu’ils se trouvent dans les bois, là où fleurit la bruyère ? Vous ne les imaginez pas s’invitant à un buffet mondain ou sur les terrasses des buildings ? Vous êtes de pauvres petits canards qui pleurent de chagrin à l’écoute d’une chanson réaliste et chouette ! Eh bien non, les anges sont dans la cité, chers clients de la presse du cœur qui, vous le savez, n’est qu’un commerce pour vous vendre une couchette sans distinction de douceur ni d’émotion.

Une fille flirte sur le gazon tout en donnant du grain aux grenouilles et du gruyère au hasard à quelques hommes qui passent. Elle vient dans ce jardin chaque jour, il est le lieu où l’on voit le mieux la clarté de la lune, le soir venu.

Dans le silence on peut entendre un air de luth. C’est le maire de la ville qui a de bien curieuses manières. Ce Monsieur joue des morceaux la nuit pour les oiseaux à qui il donne du pain sur son passage. C’est un poète qui cueille des primevères quand il est en promenade le samedi juste devant le logement du sous-préfet où il y a des statues visitées par les touristes. Il valse au milieu de cette verdure, dans sa ville. Il n’en croit pas ses yeux.

Quel est l’agent de l’amour ? Saurons-nous jamais ?

AEV 2021-23 Liliane - Rousseau-La-Charmeuse-de-Serpent

 

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23 mars 2021

Jogging / Eliane

AEV 2021-23 Eliane - sportifsu

En cette fin d'après-midi de samedi,
Dans le grand jardin public
Plusieurs hommes, tout comme lui
Faisaient leur jogging.

Beaucoup d'entre eux avaient des écouteurs
Et couraient au rythme de leurs chansons favorites.

Lui, Paul, préférait laisser libre cours à son imagination
Ecouter les grenouilles faire leur cour,
Observer les canards évoluer sur les plans d'eau.

Autour du jardin, les buildings les observaient avec bienveillance.
Sous le kiosque un musicien jouait du luth.
Sur les gazons des adolescents flirtaient
Ecrasant au passage quelques primevères.
Simple amourettes d'un jour
Ou prémices d'un amour plus durable ?
Paul courait, savourant ce havre de verdure
Cette oasis dans la grande ville.

AEV 2021-23 Eliane - cérémonieLe matin même des autocars
Avaient déversé leurs flots de touristes.

C'est vrai que le maire, aidé du préfet,
Avait fait les choses en grand.

La ville offrait de nombreuses curiosités
Et quelques événements étaient prévus
Notamment un grand buffet le long des quais.



AEV 2021-23 Eliane - femme dans un parc-rousseauPaul s'arrêta un moment pour souffler.
Il observa la manière de se comporter des touristes.

Un ange blond attira son attention.
Cette jeune fille évoluait avec distinction,
Appareil photo en bandoulière.

Elle mitraillait les statues sous tous les angles.
Cette belle inconnue éveilla en lui une émotion inédite.
Il se sentait l'âme d'un poète
Pour elle il ébauchait déjà une chanson.

Il allait la suivre tout le jour
Guettant l'occasion de l'accoster
Peut-être l'inviter à danser une valse
Au son de l'accordéon
Ou bien lui offrir un verre de ce délicieux vin de pays.

23 mars 2021

Sur le port / Anne J.

Je l’ai vu arriver à petits pas précautionneux et s’asseoir sur le banc au bout du port, un petit grand-père qui avait encore une allure d’amiral, une veste caban bleu-marine, un pantalon de gros velours trop large et un bonnet de laine rond vissé sur son front (je suis sûre qu’il ne n’enlevait que pour dormir) Il a regardé la mer en plissant les yeux, a tourné la tête à droite et à gauche et a allumé un vieux mégot jaune tout mâchouillé au coin de ses lèvres

A quoi pouvait-il bien penser ? Immobile, les yeux dans le vague, des yeux bleus délavés par le soleil. A ses anciennes aventures, à de mémorables tempêtes ? A ces combats contre la mer, dans les nuits où les vents se déchainent ? Au jour où il avait failli perdre la vie en évitant de justesse un cargo qui ne l’avait pas vu ?

Mais peut être préférait il penser aux départs des petits matins, quand la terre et le ciel émergent des lueurs de rose ? Ou aux reflets argentés des bancs de poissons ?

AEV 2021-23 Anne J

A moins qu’il ne songe à son bateau, celui qui portait le nom de ma grand-mère, cette brune aux yeux sombres qui l’attendait le soir au bout de la jetée ?

Il avait perdu le son de sa voix mais il voyait encore son sourire et ce soir, comme tous les soirs, il passerait par le cimetière.

Un autre vieil homme s’approchait, courbé sur sa canne et s’assit.

- Salut Jean !

- Salut Louis !

Point de mots pour ne rien dire, pas de bavardage, les deux hommes regardent au loin, en silence, immobiles comme dans un tableau

Et moi je m’éloigne sur la pointe des pieds.

23 mars 2021

Touchant tableau / Jean-Paul

1

Derrière ses lunettes à gros carreaux
Avec son allure d’intello
Grand père était un sacré rigolo

Il nous racontait ses aventures
Du temps où il avait vingt ans :
« Corsaire sur la Côte d’Azur »
« Tempêtes en mer » avé l’accent !

Qu’ils étaient beau ses abordages
Et ses attaques de cargos !
Comme il avait avec courage
Conquis les îles Galapagos !

Quel prix pour nous ses pt’its enfants
Pouvaient avoir ces bavardages !
Les yeux grand ouverts, tout tremblants
Nous l’exhortions au grand courage :

- Grand père ! Grand père !
Tu t’es trompé dans ton vestiaire
Les pirates n’ont pas comme chapeau
Cette espèce de sombrero !

Grand-père ! Grand-père !
Tu vas t’’casser la gueule par terre :
Tu n’es pas monté sur un ch’val
Mais sur un tigre du Bengale !

Douanier rousseau 1Si tu pars chasser
Les gros zanimals
Ou le loup de Sibérie

Fais gaffe ! Ton fusil
N’pourra pas tirer :
C’est rien qu’un ukulélé !

Grand-père Grand père
Un vieux mégot a mis le feu
Aux mèches de ton imaginaire
Tes phrases ont des bottes de sept lieues !


2

La chose est connue des poètes
L’avenir de l’homme c’est la dame
Elle assure le gîte et la litière

Grand-mère préparait le potage
Pour que l’amiral de bateau-lavoir
Pût toujours à son avantage
A grand’ voix tenir le crachoir

Elle achetait le pain pour la faim
Tenaît la boîte sans faire grand bruit
Raccommodait les trous des vestes
Et veillait aussi sur nos nuits

Tandis qu’il combattait sur le pré
Gardes du cardinal et sbires
Elle astiquait son huit-reflets
Et toujours gardait le sourire

Grand-père, grand mère
Le jockey tombe sur la pelouse
Parfois on gagne parfois on perd
Et votre absence nous désespère

Grand-père, grand-mère
Lorsque le pur-sang a trop mal
C’est un tableau par trop amer
Il faut abattre l’animal 

AEV 2021-23 JK - Boules de neige

Ainsi va la vie
Ainsi va la mort
Un ticket tour de manège

Collection de timbres
Souvenirs d’enfance
De batailles de boules de neige

Grand-père grand-mère
Vos photos posées sur la table
Reflet d’un bonheur éphémère
Reflets de vos vies respectables

23 mars 2021

V comme valse / Adrienne

 L’agent 212 était frappé du mal d’amour. Non pas d’une simple amourette : c’est un ange qu’il avait vu descendre de l’autocar, un ange qu’il aurait bien emmené au bal s’il était prince, ou au bar manger des frites chez Eugène.

C’était un sentiment neuf et bizarre qui lui donnait des idées de balades dans les bois à cueillir la bruyère. Des envies de maison en briques roses, avec un vieux buffet patiné et du canard aux navets qui mijote au coin du feu.

Pas un de ces buildings chagrins des chansons de Renaud, comme celui où il vivait… chouette chanson, triste cité.

AEV 2021-23 Adrienne - Agent 212

Jamais l’agent 212 n’avait été client dans ce genre de commerce et c’est le cœur battant d’émotion qu’il y pénétra.

La fille derrière le comptoir était de celles à qui on propose un flirt dans un train couchette entre Nice et Paris ou des galipettes sur la douceur du gazon.

L’agent 212, qui ne savait pas faire la distinction entre une fleur de serre et celle des champs, se sentait comme une grenouille sur du gruyère au moment de dire ce qu’il était venu acheter.

Des roses rouges, fit-il au hasard, et la jeune fille leva les yeux au ciel – Ah ! Les hommes ! Quel manque d’imagination !

AEV 2021-23 Adrienne - Agent 212 B

Je crois que l’agent 212 a un grain, avait dit Laverdure. En tout cas, il n’est pas dans ses manières habituelles !

En effet, le même jour et au même lieu du passage de l’autocar que la dernière fois, au coin du Jardin Botanique, parmi les touristes en promenade dans la ville et les mémés jetant des morceaux de pain aux oiseaux, chaque samedi donc on pouvait voir l’agent 212 habillé en costume trois pièces comme monsieur le sous-préfet à une distribution de prix, entre la statue d’un poète avec son luth et le buste du maire précédent.

Et sous les yeux ébahis de Laverdure, au moment où la nuit tombait et une belle pleine lune éclairait la scène, il esquissa une valse parmi les primevères.

23 mars 2021

Ekphrasis 3 / Laura

C'est un amour de paysage
Bien loin des amourettes
Comme si un ange y veillait

Un bal de flamants se jouait
Une chorégraphie bizarre
Qui en fait l'art

On ne peut rester de bois
Devant un tel buffet de beautés

flamand-rose-douanier-rousseau-au-fil-des-couleur

On en oublierait son chagrin
En pensant à un refrain de chanson
Chouette cité par des clients des bars
De bon coeur lorsque vient le printemps

L'eau est miroir
Le ciel est couchette pour nos rêves
Toute en distinction
Les flamants éveillent l'imagination

Peindre sans connaître
Comme le Douanier
Rousseau : douceur et émotion
D'un paysage exotique de fiction

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