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L'Atelier d'écriture de Villejean
9 novembre 2021

Balade dans mon enfance / Anne J.

2122-08 Anne J

Approchez, mesdames et messieurs, dans un instant, ça va commencer !

Avant toute chose et pour l’amusement laissez-moi vous distribuer des indices pour cette visite guidée : une télévision, un petit bateau en bois, un goéland perfide, une paire de patins à roulettes, une tortue, un bocal en verre pleins de bonbons, une fausse grotte et une pile de livres.

La visite est imminente et le départ immédiat .

Voici le 33 bis de la rue d'Antrain à Rennes et son 1er étage, un double appartement pour y loger une famille plutôt nombreuse, le père, la mère et les cinq enfants plus le cabinet du père au rez de chaussée.

Au 3ème du même immeuble vivaient la grand-mère paternelle et la sœur célibataire du père, la tante Françoise qui y mourut d'ailleurs de nombreuses années plus tard.

Dans l'immeuble derrière vivait la tante Mado, au 4éme étage ; les fenêtres de sa cuisine donnaient sur la cour mitoyenne, ce qui lui permettait, avec son œil de lynx d’observer les allées et venues et de critiquer sans doute ce qui se passait chez sa sœur et son beau-frère. Médisante, moi ? Jamais !

Vous voyez, il n'y a pas que dans le Nord qu'on vit en tribu !

Pour terminer ce bref tour d'horizon familial, allons jusqu'à l'immeuble du coin, le 33, celui qui donne sur la place Saint Jean Eudes. Au 3eme étage, on trouve la cousine germaine du père, la tante Maryvonne : elle vivait là avec son mari et son beau-fils qui était aussi son neveu puisque le fils de sa défunte sœur. Vous suivez ?

2122-08 Anne JUn intérêt majeur pour les enfants, elle avait la télévision et on y allait pour voir Rintintin et « La piste aux étoiles ». , Ça sentait la pisse de chats et la poussière mais ça permettait de discuter unanimement à la récré car chez Anne, il n’y avait pas la télé.

Veuillez me suivre maintenant, nous allons descendre la rue de l'Hôtel-Dieu et faire un arrêt au 6 où se trouvait l'école de la Providence, une école tenue par des religieuses pas du tout commodes. On aperçoit la cour et son unique marronnier, les bâtiments anciens et l'école maternelle sur le côté. Anne y a suivi sa petite école du CP au CE2, après un passage de quelques mois a la maternelle

Remontons la rue et prenons la rue de Robien pour rejoindre la bibliothèque de la rue de La Borderie, un lieu essentiel dans la vie de notre personnage : inscrite dès l’âge de 6 ans dans ce lieu de culture et de bonheur, elle y passait des après-midis entières à dévorer des piles de livres, dans l'espace enfants puis dans l'espace ados, un livre par après-midi, plusieurs fois par semaine l'été, un endroit de rêve loin du bruit et loin du quotidien.

En remontant la rue de la Borderie, on arrive à un carrefour et à droite dans la rue du Thabor qui mène droit à ce jardin, la jungle pour une fillette de moins de 10 ans, qui plonge toute habillée dans 40 cm d'eau pour rattraper son petit bateau et où heureusement il n’y avait pas de canards…ils étaient plus loin et Anne émiettait des vieux croûtons de pain pour les faire venir.

2122-08 Anne JDans le jardin du Thabor, elle avait failli laisser un morceau de doigt, attaquée par un goéland perfide de la volière, mais adorait se réfugier dans la pénombre de la fausse grotte qui suintait et sentait le moisi.

En sortant par le bas du jardin, on débouche sur la rue Martenot, avec vue sur le lycée de jeunes filles où notre vedette a obtenu son baccalauréat, mais surtout on longe le square de la préfecture et ses allées goudronnées, le royaume du patin à roulettes, bien moins facile que le bac, et auquel Anne s’est adonnée parfois vers 9 ans avec une bande de joyeux gamins inventant des jeux plus ou moins dangereux, par exemple descendre en file, genre «  c’est la chenille qui redémarre »  derrière un petit vélo dans la partie la plus en pente et prendre le virage en bas. Gamelles attendues à tous les coups.

Si nous poursuivons notre route en passant devant la préfecture, c’est la rue des Fossés, et en tournant à droite, la rue Hoche : à l’unanimité, nous votons un arrêt chez la marchande de bonbons juste avant le conservatoire national, une vieille boutique avec des bocaux en verre pleins de bonbons collants «  des roudoudous qui nous niquaient les dents et des mistrals gagnants » et aussi des rouleaux de réglisse et des coquilles Saint-Jacques a la confiture, des trucs horriblement sucrés, achetés en douce avec son argent de poche.

Nous voilà presque revenus à notre point de départ, la place Saint Jean Eudes mais autorisons nous un petit détour bucolique et une pause méditante au bord de la rivière : en longeant le 33 bis et en descendant vers la rue des Tanneurs, nous rejoindrons le jardin de la grand-mère au 8 : une cabane en bois et un minuscule jardin-fouillis descendant en pente vers le bord de l’eau . Des groseilles, un grand cerisier, des plantes aromatiques et une belle tortue nommée Caroline qui hibernait tout l’hiver et réapparaissait sereinement au printemps - ou pas !

Et c’est ici que s’arrête notre visite, j’espère que vous avez passé un bon moment, il y aurait encore bien d’autres lieux de souvenirs mais ce sera pour une autre visite

N’oubliez pas le guide !

Bonne journée à vous et à bientôt !

 

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