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L'Atelier d'écriture de Villejean
5 octobre 2021

Don Camillo chez le psy : quand un pater et deux avés ne suffisent plus / Maryvonne

 - Bonjour Don Camillo ! Quel bon vent vous amène ?

- Ah,  Docteur ! Le vent des complexes ! La girouette de l'église ne sait plus à quel vent se vouer ! La tempête gronde et elle en perd le Nord. Personnellement je me sens un peu à l'Ouest.

- Allongez-vous, Don Camillo.

- Merci mais depuis qu'ils m'ont mis dans le corps de Fernandel votre divan est trop court. Regardez : mes pieds dépassent largement. Vous me trouvez comment, Docteur ? Parce que moi, j'ai un complexe, je me trouve moche. Franchement les cinéastes auraient pu me mettre dans la peau d'Alain Delon, Alain Delon jeune évidemment. Je ne supporte plus ces yeux globuleux et cette dentition chevaline. Ah ! Pour avoir l'air d'un homme, un vrai c'est réussi, j'ai les traits grossiers. Quel contraste avec l'obligation de m'habiller en robe ! Pourquoi pas un sac à main et des chaussures à talons hauts tant qu'ils y sont ? Je sais que c'était l'époque de la soutane pour tous mais quand même !

- Mais, Don Camillo, vous aviez un pantalon sous la soutane. ?

- Justement pantalon plus robe c'est ambigu. Ça ne vous aide pas à situer votre sexualité.

- Vous situer par rapport à quoi, Don Camillo ? Les petites filles ? Les petits garçons ? Le bedeau ? Les grenouilles de bénitier ? Votre meilleur ennemi Peppone ?

- Ah  non ! Moi j’étais pur, je suivais la dure loi du célibat et de l’abstinence mais surtout, je dois l'avouer, parce que j'étais moche. On en revient toujours à mon complexe. Moche et naïf. Je ne voyais pas les déviances de l'église chez mes confrères et je ne regardais même pas les filles décolletées jusqu'au fils.

- Don Camillo, vous n'aviez pas de confidences au confessionnal ?

- Non, parce que les confesseurs étaient justement les bourreaux. C'est le serpent qui se mord la queue si je peux dire. Maintenant que je suis là-haut, j'ai honte pour eux et je ne peux même pas leur sonner les cloches. Je rejoins la chanteuse Juliette qui dit que quand Dieu a créé le monde il avait dû boire trop d'ambroisie. Même si j'ai parfois abusé du vin de messe je me suis arrangé avec les démangeaisons de ma quéquette et le Christ aussi si j'en crois mes enfants de chœur qui chantaient :

« Jésus-Christ à une quéquette
Pas plus grosse qu'une allumette
Elle lui sert à faire pipi
Vive la quéquette à Jésus-Christ. » 

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