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L'Atelier d'écriture de Villejean
8 juin 2021

Bateaux sur l'eau / Anne J.

AEV 2021-34 Anne J

Je ne me souviens pas personnellement de cette aventure mais on me l'a souvent racontée au point qu'elle fait partie de l'imaginaire de mon enfance.

Je devais avoir dans les 3 ou 4 ans et j'allais au Thabor avec ma grand-mère pour une promenade quotidienne, sans doute en automne ou en hiver. Le Thabor qui est un grand jardin de Rennes était le terrain de promenade de tous les enfants de la famille car c'était à moins de quinze minutes de l'appartement de mes parents. Dans mon souvenir, c'était la promenade normale d'un jour normal pour une famille qui vivait enfermée le reste du temps et j'aimais beaucoup ça.

Sur le chemin j'avais, tout en haut du boulevard de Sevigné, juste avant de tourner dans la rue qui menait à l'entrée du haut du Thabor, deux amis imaginaires. Ils vivaient dans une maison précise de la rue, maison bourgeoise avec un petit jardin devant et se nommaient Chabourouk et Morik. Ne me demandez pas pourquoi ! Je n'en sais rien mais j'ai gardé la mémoire de leurs noms.

En passant devant, je les invitais donc à venir jouer avec nous et on les ramenait au retour dans leur maison.

AEV 2021-33 Anne J

Ce jour-là ma grand-mère m'a emmenée au bassin carré où les enfants faisaient naviguer à la voile des petits bateaux de plage, ces petits bateaux avec la coque en bois et une voile unique, souvent triangulaire. Il fallait prendre le vent pour qu'ils avancent après une poussée initiale et souvent ils se retrouvaient au milieu du bassin très peu profond dans une zone sans vent ou bien face au vent et n'en bougeaient plus au grand désespoir de leur propriétaire. Les plus grands les rattrapaient avec une longue badine ou bien, l'été, retiraient chaussures et chaussettes pour aller les chercher. Les petits eux se penchaient sur le bassin et tendaient leur bras au plus loin pour tenter de les récupérer J'étais trop petite pour en avoir un mais sans doute en rêvais-je, à moins que dans mon imaginaire, ce soit le bateau de mes amis du haut de la rue. Toujours est-il que je me suis trop penchée et que je suis tombée toute habillée avec mon manteau, mes chaussures et tout ce que j'avais sur le dos dans le bassin … un jour froid d'automne ou d’hiver or j'étais une enfant un peu fragile et tout le temps malade.

On m'a raconté que ma grand-mère m'a retiré quelques couches de vêtements mouillés, m'a enveloppée dans son gilet de laine, mise dans la poussette et que nous sommes rentrées à toute vitesse à la maison, sans prendre le temps de dire au revoir à mes amis.

Je crois que c'est cela qui m'a le plus choquée. Ma grand-mère, elle, était confuse de m'avoir mal surveillée comme on peut l'être avec un enfant qui vous est confié. Je ne me souviens pas d'avoir été malade mais je pense qu’on m'a tenue éloignée du bassin pour un moment.

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