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L'Atelier d'écriture de Villejean
27 janvier 2021

Consigne d'écriture 2021-16 du 26 janvier 2021 : Plonk et Replonk et Carter Brown

Plonk et Replonk et Carter Brown

Voici une douzaine de cartes postales de Plonk et Replonk empruntées sur leur boutique en ligne.
(Vous pouvez cliquer dessus pour les agrandir).

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Choisissez en une et laissez-vous inspirer par elle. Vous insérerez dans votre texte au moins cinq titres de romans policiers de Carter Brown tirés de la liste ci-dessous.

A corps et à cris - A pâlir la nuit - A saute-jarretelle - Adios, chiquita ! - Ah... les garces ! - Allez, roulez ! - Au parfum - Au sentiment - Au voyeur ! - Ballet bleu - Banco bidon - Billets de faire-part - Blague dans le coin - Bonne année pour les gnomes - Bouche, que veux-tu ? - C'est pas triste ! - C'est vous le zombie ? - Call-Girl serenade - Carte forcée - Cascade rouge - Chabanais chez les zoulous - Cible émouvante - Continuez le massacre - Coup de tête - Croupe Suzette - Demain, on tue - Descente de cave - Diaphane en diable - Dites-le avec des pruneaux ! - Dollars à vau-l'eau - Du beau linge - Du beau monde au balcon - Du feu par les naseaux - Du soleil pour les caves - Eclipse d'étoile - En cabane, papa ! - Enfourchez vos balais ! - Envoyez la soudure ! - Fais pas le clown ! - Ferme ta malle ! - Hollywood-Bacchanale - Homicide blues - Hou les vilaines ! - Juteux à souhait - L'ange aux ailes de plomb - L'effeuilleur - L'épouse du dimanche - La bergère en colère - La blonde enchaînée - La blonde éruptive - La môme fouettard - La reine des soiffardes - La star d'outre-monde - La tournée des cocottes - La tournée du patron - Le bal des osselets - Le bikini blanc - Le cercueil capitonné - Le diable incarné - Le Don Quichotte des canapés - Le singe est au parfum - Le tango des oubliettes - Le tortillard des pauvres - Le valseur énigmatique - Les diams de la couronne - Les frangines en folie - Ma cabale à Macao - Ma tête sur le billard - Maître, fais-moi peur ! - Minuit, païens ! - Ne pensez donc pas qu'à ça ! - Nettoyage à chaud - Oh, ces amazones ! - On demande une victime - On se défonce - On se tape la tête - Paradis au rabais - Pièce à tiroirs - Polissonneries - Pose ta chique ! - Question de picaillons - Remets ton péplum ! - Sans voiles - Sauvons la farce ! - Se méfier des contrefaçons - Sens interdits ! - Sur les chapeaux de roues - Taille de croupière - Tous au pageot ! - Tout sur le paletot ! - Trois cadavres au pensionnat - Trois têtes sous le même bonnet - Tu viens, shérif ? - Un brin d'apocalypse - Un coeur qui saigne - Un jeu de folles - Un paquet de blondes - Un tueur parmi nous - Une môme en or massif - Une nymphe de perdue - Une tigresse dans le moteur - Voleuse de santé - Y'a du tirage - Zelda la douce -

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26 janvier 2021

Dégustation / Eliane

carte-bebert-plonk-1004

Bacchus le viticulteur avait fini de mettre son vin en bouteilles. Pour le fabriquer il avait opté pour la macération organique qui ne demandait que quelques jours de macération.

Lorsqu'il l'avait goûté il l'avait trouvé vraiment bon, voire exceptionnel. Mais pour une vente tout aussi exceptionnelle il lui fallait l'avis des consommateurs.Il appela son ami Darwin pour lui demander de lui envoyer quelques amis pour une dégustation à l'aveugle.

- Pas de problème, répondit celui-ci, je me charge de contacter quelques personnes que cela pourrait intéresser.

Quelques jours après Darwin lui fournit les coordonnées de quelques amis.

Cascade rouge

- Il y a Madame La Girafe. Elle est critique gastronomique. Son élégance naturelle lui permet d'être à l'aise dans n'importe quel grand restaurant. Elle vient de terminer la tournée des cocottes. Monsieur Eléphant est un «nez» pour une grande marque de parfum. Il lui fallait se méfier des contrefaçons. Nul doute que cette faculté lui permettra sans mal de reconnaître un bon vin. Mr Hyppopotama tient le bar-brasserie «La Cascade Rouge». Si ton beaujolais tient ses promesses, mon cher Bacchus, il envisage une tournée du patron pour le faire connaître, ce qui devrait lui amener beaucoup de clients, dont des nouveaux. Cela fera une bonne publicité.".

Bacchus envoya à chacun des amis de Darwin un billet de faire-part indiquant le motif et l'heure de la dégustation. Puis il se rendit chez plusieurs cavistes faisant commerce d'autres produits que le sien et revint avec plusieurs bouteilles.

Il les goûta, se fiant au parfum, à la robe et à la saveur en bouche de chacune d'elle. Ce sont des critères que ne manqueraient pas de retenir ses convives.

A son avis aucun des vins goûtés ne valait le sien. Ils n'étaient tout au plus que des voleurs de santé. Enfin peut-être exagérait-il un peu.

Darwin avait décliné l'invitation de se joindre à eux. Il était parti à l'autre bout de la planète sauver des espèces en voie de disparition.

Le jour venu, Bacchus installa ses convives autour de la table du jardin. Heureusement qu'ils n'étaient que trois. Ils prenaient beaucoup de place. Exception faite de la mince Girafe qui, si elle n'était pas la reine des soiffardes, saurait tenir son rang avec grâce.

Chateau-de-Bacchus-Rouge-2018

La mise en scène était parfaite. Bacchus effectua une descente à la cave en grande pompe et en remonta trois bouteille dont les étiquettes avaient été remplacées par des numéros.

La dégustation commença. Chacun fit tourner le breuvage dans les verres, admira la couleur de la robe, la texture, en sentit le parfum. Bacchus les contemplait avec amusement. De vrais pros !

Puis Hyppopotama fit disparaître son verre dans sa grande gueule. Eléphant l'attrapa délicatement au bout de sa trompe avant de le porter à sa bouche. Girafe dut plier son long cou en deux pour atteindre le breuvage.

A la fin tous étaient unanimes. Le numéro deux remportait tous les suffrages et c'était la cuvée de Bacchus.

Très satisfait notre viticulteur pouvait sans crainte lancer la commercialisation de ce beaujolais nouveau exceptionnel. Il offrit plusieurs bouteilles à chacun des participants.

26 janvier 2021

L'Animovision / Anne J.

 carte-bebert-plonk-1004


- Je suis très heureux de vous retrouver tous autour de cette table pour préparer ensemble la grande soirée de l’Animovision 2021 et découvrir avec vous votre chanson, celle qui nous représentera dans la catégorie animaux sauvages le 15 février ! On peut le dire sans ambages, il y a «du beau monde au balcon» ! Monsieur Darwin, ici présent, fera le secrétaire de séance. J’espère que vous êtes bien installés et je lève mon verre à ce grand moment. Qui veut nous présenter sa chanson ?

- Monsieur Babar peut être ?

- Bonsoir à tous, j’ai choisi un air connu de tous, entraînant et facile à apprendre ; il est temps de nous remettre à la marche à pied pour protéger notre planète et vous l’avez tous appris lors de vos camps scouts

- Quoi donc ?

- Un éléphant, ça trompe, ça trompe, un éléphant ça trompe énormément ! Deux éléphants, ça trompe, ça trompe, deux éléphants ça trompe énormément ! Trois éléphants, ça trompe, ça trompe, trois éléphants ça trompe énormément ! Quatre…

- En effet, très connu, merci.

Les animaux autour de la table continuent à chantonner, l’animateur se retient de hurler : « Ferme ta malle !» à tous les invités et se contente de taper d’un coup sec sur la table avec son éventail. Puis il se tourne vers l’otarie à sa droite.

- Et vous Mademoiselle Bolduc, notre chère amie franco-québécoise, qu’allez-vous nous interpréter ?

- Un classique du répertoire de notre belle province, je serai accompagnée au piano par mon ami Gilles, que je salue.

- Le grand Gilles Vigneault, je présume ?

- Bien entendu !

L’otarie se lève, se perche sur un gros ballon rouge et en pose un petit jaune sur son nez noir avant d’entamer d’un air mélancolique et malheureux :

 


Ça ne vaut pas la peine,
De laisser ceux qu’on aime
Pour aller faire tourner
Des ballons sur son nez
Çà fait rire les enfants,
Ça dure jamais longtemps…

 

L’assemblée toute entière renifle et s’essuie les yeux. L’animateur se mouche bruyamment dans un mouchoir à carreaux et se tourne vers le crocodile

- Et vous, Bottes-en-cuir, quel est votre choix ?

- Une authentique chanson française car, je vous le dis, méfiez-vous des contrefaçons !

- Nous vous écoutons !

Le crocodile sort sa guitare et fait entendre un bel accord majeur en avalant le micro, seul le fil dépasse de sa bouche

- Ah les crocrocro, les crocrocro, les crocodiles sur les bords du Nil , ils sont partis ,n’en parlons plus…

- Merci, fait l’animateur, pouvez-vous nous rendre le micro, s’il vous plait ?
On demande une victime, annonce-t-il en se tournant vers la girafe, alors Zelda la douce ?

Celle-ci incline sa gracieuse tète, se tortille, intimidée, sur sa chaise, ouvre la bouche mais rien ne sort. Elle dévoile un ukulélé qui était sur ses genoux et se lance dans une musique endiablée. Toute l’assistance se lève et se trémousse en chœur, c’est un parfait chaos, Hollywood-bacchanale ou Les frangines en folie.

Quand les dernières notes s’envolent, l’assemblée se rassoit essoufflée et se tourne vers la girafe qui toute intimidée, chuchote : « Eh oui, je le répète, la girafe est muette ! ».

L’hippopotame qui somnolait dans son coin, ouvre alors son immense bouche, faisant voir toutes ses dents, fait entendre un immense bâillement qui fait sursauter tous les animaux et dit d’une voix caverneuse :

- Mon bâillement à lui seul est un chant mais si vous y tenez, mon ami Pierre Chêne m’a écrit cette chanson spécialement pour ce soir :

- Petite madame, vous avez perdu
Votre hippopotame, il a disparu !

L’assemblée applaudit poliment et se tourne vers la dernière candidate, l’étoile de mer qui en rosit de plaisir dans son bikini blanc.

- Attendez, fait l’animateur, je crois que j’ai deviné !

Et toute l’assemblée entonne à pleins poumons :

- Etoile des neiges pom pom pom pom pom pom
Mon cœur amoureux , pom pom pom pom pom pom
S’est pris au piège pom pom pom de tes grands yeux »

Les applaudissements crépitent, la foule se lève et reprend le refrain à tue-tête tandis que l’animateur dépassé s’enfuit piteusement du studio et que monsieur Darwin ferme son cahier d’un coup sec en s’exclamant :

- Quelle sélection !

***

Qui gagnera ?

Chers amis lecteurs, nous attendons vos votes !

 

 

26 janvier 2021

Se méfier des contrefaçons / Raymonde

Tata Roberte est au centre de vaccination.

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Le docteur - Après l’injection, vous devez rester 15 minutes dans la salle d’attente pour être sûr que vous n’ayez pas d’effets secondaires qui peuvent être plus ou moins gênants : exhibitionnisme, vulgarité verbale, flatulences, hallucinations... et que sais-je encore ! J’ai moi-même reçu ce vaccin ce matin et tout va bien. Asseyez-vous entre la girafe et barbe à papa rose et je reviens vous voir quand j’aurai réussi à choper l’étoile de mer rose pour lui administrer ce nom de dieu de foutu con de vaccin !

L’hippopotame – PROUT !

Le Docteur - L’hippopotame ferme taggle ! On demande une victime.

Tata Roberte - Il est complètement fou, Sortez-moi de là ! Laissez-moi partir ! AU SECOURS !

Le crocodile - Enfin, voyons ! La panthère va se fâcher, elle va vous dévorer toute crue et vous serez de la bouillie de Tata Roberte !

Tata Roberte - Mais vous êtes tous tarés, bande d’enf... ! J’ai chaud, j’ai très chaud, j’enlève le haut, j’enlève le bas, j’enlève mes bas et on va jouer à saute-jarretelles ou croupe Suzette. C’est vous le zombie ? Petit coquin ! Tous au pageot !

carte-plonk-1021Le docteur - Dites donc, on n’a pas gardé les pangolins ensemble ! Darwin, sers nous un petit Beaujolais nouveau. Y‘a du soleil et des nanas, darladirladada !

Tata Roberte - Je suis la reine des soiffardes ! Hips !

Arrive le médecin chef, coordonnateur de la campagne de vaccination.

Le Médecin-chef - Mais enfin c’est quoi ce pataquès ? On se défonce ? On se tape la tête ? Que leur avez-vous injecté ? Vous avez bien pris les flacons qui sont stockés à droite dans le frigo ?

Le Docteur – Vous ne m’aviez pas dit « à gauche » ?

Le Médecin-chef - À gauche, c’est de la contrefaçon, arrivée tout droit d’Arnaquie. Puissant hallucinogène ! Seul antidote, l’hydrochloroxytetraborate ! Allez ! La tournée du patron : 4 gouttes dans un verre de Beaujolais et tout le monde va retrouver ses esprits !

***

Ce qui fut fait mais, effet secondaire inattendu de l’hydromachinchose, tout le monde s’est retrouvé avec une tête de batracien chez Madame la baronne !

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26 janvier 2021

Un brin de folie au crépuscule / Marie-Thé

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Arrivée un soir d’automne au paradis, Violaine a perdu la notion du temps. Les jours, les nuits s’écoulent avec sérénité dans ce monde où la principale occupation est de se pâmer devant le bleu du ciel et les éclipses des étoiles.

Du matin au soir elle se déplace d’un endroit à l’autre en douceur, sur un sol ouatiné d’un blanc immaculé, en déplorant que les heures s’égrènent inexorablement toutes semblables les unes aux autres.

Violaine qui était sur la terre la reine des frangines en folies s’ennuie à mourir une deuxième fois dans ce monde si parfait !

Elle ne se voit pas survivre une éternité sans projets, sans risques et surtout sans le petit brin de folie qu’elle vivait avec ses amis lors de soirées inoubliables.

Jusqu’ici elle cache sa tristesse sous un sourire de rigueur. Mais l’Ange aux ailes de plomb veille sur Violaine. C’est lui qui a insisté pour la faire venir ici plutôt que dans le Paradis au rabais. Il remarque son malaise. Lorsqu’il lui propose de repriser l’azur au crépuscule, elle lui saute au cou.

Une bonne occasion pour elle d’inventer une de ces polissonneries dont elle avait le secret sur notre bonne vieille terre.

carte-bebert-plonk-335Par l’interstice d’un nuage fissuré, Violaine repère le jardin dans lequel, chaque samedi soir les copains se retrouvent pour l’apéro. Ils sont tous là. Elle enfile un bikini blanc, revêt un voile de fantôme et se glisse discrètement au travers des nuages.

Comme une tornade elle arrive près de ses amis qui ressentent un coup de vent violent. Un court silence s’installe comme s’ils percevaient une présence. Un fantôme peut-être ? Puis les verres se lèvent et on trinque à la vie, à l’amitié, l’amour, la joie ! Rien ne se passe. Violaine reste invisible !

Déçue, elle agite les bras créant un autre coup de vent violent et s’envole avec nostalgie vers le ciel.

Là-haut, l’ange aux ailes de plomb l’attend avec impatience. Il a remarqué le bikini blanc au travers du voile de fantôme et rêve de voir sa protégée dans cette tenue affriolante. Et pourquoi ne réaliserait-il pas son fantasme en créant lui-même un tourbillon ?

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26 janvier 2021

Oin-Oin soldat / Jean-Paul

les soeurs mata-hari

Mataharivonne et Mataharithé, comme on les avait surnommés, c’étaient vraiment, quand ils faisaient leur numéro, les frangines en folie ! Qu’est-ce qu’on a pu se marrer, de leur temps, dans notre régiment ! Elles avaient dû l’avoir au sentiment, le sergent-major recruteur, parce qu’en général, dans la marine suisse, on n’accepte pas les travelos.

Quand elles quittaient l’uniforme pour mettre du beau linge, qu’elles rembourraient leur soutif pour faire croire qu’il y avait du beau monde au balcon, on avait beau savoir qu’il faut se méfier des contrefaçons, eh bien on y croyait. On n’avait jamais vu un jeu de folles pareil. Comment elles te dansaient le tango des oubliettes en lançant : « As-tu vu ma croupe, Suzette ? » ! Impayables !

Mataharivonne, la blonde éruptive, c’était l’effeuilleur le plus subtil qu’on ait jamais contemplé. De la prestidigitation, ses polissonneries !

Mataharithé, diaphane en diable, taille de croupière et bas résilles hyper-tendus pour encaisser des dollars à vau-l’eau, avait le valseur énigmatique et la chevelure rousse. Elle faisait plus encore sorcière que sa sister mais c’était une môme en or massif.

Après leur numéro d’à saute-jarretelles, ça partait sur les chapeaux de roues à l’auberge de Zelda la Douce. Faut dire qu’on avait une belle descente de cave, que la sienne était bien garnie et que l’Härdöpfeler local titrait bonbon. Après la tournée des cocottes, la tournée du patron, on n’y allait pas de main morte avec la voleuse de santé ! Envoyez la soudure, hissez le pavillon, descendez les litrons !

***

Sauf qu’après leur départ soudain, aux sœurs Mata-Hari, on s’est pris tout sur le paletot ! Un brin d’apocalypse et un discours fumace du lieutenant Droz nous sont tombés dessus. Le vieux pétait du feu par les naseaux.

Ces deux salops, enfin, ces salopes, avaient embarqué d’après lui les plans du sous-marin nucléaire !

Hou les vilaines ! Qu’elles se soient envolées avec les diams de la couronne, passe encore c’était de bonne guerre. Mais nos deux travestis, nous en sommes restés de tous nos sens interdits, c’étaient vraiment deux femmes !

- Bande de niais qui n’avez rien vu ! nous a balancé le lieutenant. Vous auriez dû vous douter, quand même ! Mataharivonne ça rime avec ?

- Espionne !

- Et Mataharithé ?

- Avec féminité !

- Voilà ! Vous auriez pu faire le lien avant ! Ca sert à quoi qu’on vous donne des cours de rap à röstis, hein ? Allez, enfourchez vos balais, vous êtes de corvée de chiottes ad vitam eternam !

Quelle connerie, la guerre !

26 janvier 2021

Énigme / Josiane

En ce temps-là nous savions que notre planète Terre avait été mise à mal, que la couche d’ozone avait pris un sacré coup de vieux et que nos déplacements, nos voyages, nos inventions du diable, notre poursuite de toujours plus et toujours plus vite empirait la situation à chaque instant où nous respirions sur ce qui fut une belle planète.

Ce que nous apprîmes cette année-là du grand professeur Delalune c’était qu’il y avait dans la stratosphère de belles âmes qui tentaient de réparer nos dégâts jour après jour.

Les croyants s’emparèrent de cette connaissance scientifique et conclurent de cette découverte qu’il s’agissait de créatures qui, pour gagner le ciel, devaient sans cesse réparer les dégâts causés par ceux qui avaient été leurs congénères. Paradis au rabais autrement dit, car réparer le ciel c’était la possibilité d’admirer au plus près la plus belle des créations, la star d’outre monde, le ciel étoilé.

Les mécréants eux, essayaient de donner une version plus cartésienne. Mais comment expliquer la présence de ces femmes belles à faire pâlir la nuit dont les astronautes nous rapportaient les images et que beaucoup auraient aimé voir sans voiles.

carte-bebert-plonk-1000

Il y avait aussi l’ange aux ailes de plomb qui surveillait cette nuée d’aiguilleuses du ciel comme on les nommait et leur indiquait l’endroit où elles devaient se rendre pour repriser encore et encore la voûte céleste.

Il était monté sur un magnifique pur-sang qui crachait du feu par les naseaux, provoquant une éclipse d’étoiles, laissant derrière lui comme un brin d’apocalypse.

Tout cela avait été rapporté par le professeur Delalune, grandspécialiste de l’espace. Lui prétendait que ces créatures avaient
toujours existé mais qu’étant donné les ravages gigantesques provoqués par les Terriens ces dernières décennies, elles étaient de plus en plus nombreuses. Nul ne savait d’où elles venaient et si elles se reproduisaient et si c’était le cas comment, car personne n’avait jamais vu d’équivalent masculin aux alentours.

AEV 2021-16 Josiane - L'Ange aux ailes de plomb

Les mâles vivaient ils dans la partie encore inexplorée de la stratosphère ? Les chercheurs essayaient désormais de résoudre cette énigme. Ils avaient tous leur théorie, cela faisait grand bruit et donnait un os à ronger aux journalistes de tous bords.

La théorie la plus probable selon Delalune était que l’ange aux ailes de plomb n’était pas pour rien dans la multiplication des beautés ravaudeuses : il était d’une grande beauté et restait éternellement jeune.

Pour défendre son hypothèse, il collecta des fonds gigantesques et envoya une mission pour observer cet «Ange» qui n’en était pas un car ce que la mission rapporta ne peut être décemment révélé dans ces pages.

 

 

26 janvier 2021

Au bal masqué, Ohé ! Ohé ! / Maryvonne

carte-bebert-plonk-1011

Cette année-là, la Saint-Valentin s'annonçait sous les meilleurs auspices pour madame la Baronne. Tout le monde avait répondu à son invitation.

Oui mais ça, c'était il y a deux années déjà et il ne restait plus que le souvenir de ce fantastique bal masqué où, avec sa famille, ils s'étaient déguisés en grenouilles. Il y avait quelque part dans sa mémoire cet amant qui l'appelait « Belle en cuisse ». Les motivations sont parfois bien étranges.

Madame la Baronne était fine mouche et elle savait très bien que certains en auraient profité pour rire sous cape et les associer aux grenouilles de bénitier. Une invitée décolletée jusqu'au fils et très insolente avait même trempé ses doigts dans la coupe de champagne et fait son signe de croix. Une blonde éruptive demanda au fils s’il allait jouer à saute-jarretelle avec ses cuisses de grenouille.

Cette soirée avait beau réunir du beau linge il y avait une ambiance décadente avec des polissonneries dignes de bacchanales. On s'y embrassait à bouche-que-veux-tu et les danses avaient des noms évocateurs comme le tango des oubliettes, Enfourchez vos balais et la très fameuse Croupe Suzette qui mettait les sens en folie.

Vers minuit il y avait eu un grand concours. Un paquet de blondes toutes avec une tigresse dans le moteur devaient reconnaître le valseur énigmatique. Pour cela il passait de bras en bras pour que chacune relève des indices. Les mains se faisaient baladeuses et après un contact muet pour faire durer le suspense il ajoutait à la fin le son de sa voix en disant «Hou ! Les vilaines !». Quand l'une d'elles avait reconnu le valseur elle avait le droit de dire «Tu viens, Shérif ?» et le couple disparaissait.

Pour les autres convives la fête continuait à faire pâlir la nuit jusqu'au moment où Madame la Baronne déclarait : «Tous au pageot !».

***

Mais cette année c'était devenu totalement surréaliste alors que toute la population vivait masquée à cause d'un virus. Madame la Baronne dut envoyer à ses invités habituels ce message incroyable :

«Le bal masqué est reporté à une date ultérieure».

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26 janvier 2021

Que souhaiter à un fantôme ? / Laura

carte-bebert-plonk-335 B

Que souhaiter à un fantôme ?

La santé n’est plus son problème.

Plutôt lui demander «à corps et à cris»
De veiller à la nôtre.

L’inviter à nous visiter
Jusqu’à pâlir la nuit
Noire des angoisses
Et en faire une
Nuit câline,
Blanche de caresses
A saute-jarretelles.

N’éteins pas la lumière !
Au voyeur, je trinque !

Qu’il se rince l’oeil
Et le reste !

Il demandera :

- C’est vous le zombie ?
Quelle forme alors que
Moi qui suis jeune … !

Nous lui répondrons
Par notre Croupe Suzette
De Chandeleur
Que les polissonneries
N’ont pas d’âge.

Ce sont les seules choses
Qui s’usent si on ne s’en sert pas,
Sauf problème de santé.

Alors à la vôtre, fantôme de l’apéro !

26 janvier 2021

C’est vous le zombie ? / Jean-Paul

A corps et à cris je l’aurais réclamé, ce quatrième voyage dans la cité des doges ! J’en avais fait le titre d’un recueil de poèmes : «Je veux retourner à Venise !».

Eh bien désormais, c’est fini. Y’a du tirage entre nous. Elle est devenue, la Sérénissime, un paradis au rabais, le diable incarné, la marionnette de la mondialisation.

Quand je vois ces documentaires sur le tourisme de masse, j’ai un cœur qui saigne. Entre les paquebots géants, les commissariats et presbytères transformés en hôtels ou en restaurants, le ballet bleu des valises à roulettes et les Airbnbs à tous les étages, je me dis qu’on se tape la tête. C’est qu’il y en a des Béotiens et du «beau» monde au balcon qui trouve juteux à souhait de transformer cette ville belle à pâlir la nuit en Disneyland mondial.

carte-plonk-1020

Alors tant pis pour le carnaval, les gondoles sous la neige, les couleurs de Burano, l’acqua alta que je ne verrai pas ou plus. Continuez le massacre sans moi ! Il me reste mes photos de lieux diaphanes en diable, mes petites aquarelles et mes disques de Vivaldi.

De toute façon il y a désormais un tueur parmi nous. Les voyages sont interdits pour un sacré bout de temps ! Respire Venise ! Remercie le virus qui t’apporte la paix ! Nous autres qui nous prenons tout sur le paletot, nous serons bientôt tous au pageot avant d’aller dormir dans le cercueil capitonné qui nous attend plus vite que nous n’avions prévu !

J’arrête ici mon homicide-blues ! Bonne année pour les gnomes quand même !

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