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L'Atelier d'écriture de Villejean
19 décembre 2018

Consigne d'écriture 1819-13 du 18 décembre 2018 : Je me souviens de théâtre ou d'opéra

Je me souviens de théâtre ou d'opéra

 Hélène Builly - 11 Le dernier métro

En vous inspirant (ou pas) des illustrations d'Hélène Builly, écrivez, à la manière de Georges Perec, des phrases qui commencent par "Je me souviens" et qui sont relatives au théâtre ou à l'opéra.

Vous pouvez si vous le souhaitez séparer vos écrits en deux pages : sur la première vous vous souvenez de pièces, d'opéras, d'acteurs, d'actrices ou de faits que tout le monde connait. Sur la seconde, vous relatez des souvenirs plus personnels.

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18 décembre 2018

Je me souviens de théâtre / Jean-Paul

Hélène Builly - 00 Couverture Théâtre des Célestins

Je me souviens qu’ «Au théâtre ce soir» les décors étaient de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell.

Je me souviens que «La dame de chez Maxim» avait un fil à la patte, que "Léonie était en avance" et qu’on lui disait «Mais n’te promène donc pas toute nue !» alors qu’au «Dindon» de la farce on ordonnait «Occupe-toi d’Amélie !». Tout ça c’était chez Georges Feydeau.

Je me souviens que Georges Feydeau est devenu fou à la fin de sa vie.

Je me souviens que le père Ubu d’Alfred Jarry avait un crochet à phynance, une spirale sur le ventre et qu’il disait toujours «Cornegidouille» et «Merdre».

Je me souviens du « Chapeau de paille d’Italie » et du « Voyage de Monsieur Perrichon » d’Eugène Labiche.

Je me souviens d’une émission de télé consacrée au théâtre et présentée par Paul-Louis Mignon et Max Favalelli. Elle passait le dimanche juste avant la première diffusion de « Thierry la Fronde» sur la télé en noir et blanc. C’est dire si ça ne nous rajeunit pas. (Vérification faite, elle s’appelait «Les trois coups»)

Je me souviens que la cantatrice chauve se coiffait toujours du même côté. Cette pièce d’Eugène Ionesco a été jouée des années durant au théâtre de la Huchette à Paris.

Je me souviens de la photo de Gérard Philipe en Cid campeador sur la couverture du petit classique Larousse.

Hélène Builly - 01 verso de Couverture Théâtre des Célestins à LyonJe me souviens de :
- Ôte-moi d’un doute. Connais-tu bien don Diègue ?
- Oui.
- Parlons bas, écoute.
Sais-tu que ce vieillard fut la même vertu,
La vaillance et l’honneur de son temps, le sais-tu ?
- Que m’importe !
- À quatre pas d’ici je te le fais savoir.
Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées
La valeur n’attend pas le nombre des années.
- Te mesurer à moi ? Qui t’a rendu si vain,
Toi qu’on a jamais vu les armes à la main ?

Je me souviens de Barillet et Grédy et de Smith et Wesson mais je ne suis pas certain qu’il y ait un rapport entre eux. Oui, je suis un drôle de pistolet.

Je me souviens qu’il existe une cérémonie au cours de laquelle on distribue des récompenses appelées «Molière» aux acteurs, actrices, metteurs en scène et professionnels de la profession. Et aux écrivains, on distribue des Proust ?

Je me souviens de Sarah Bernhardt. Elle avait, de son vivant, acheté un cercueil dans lequel elle dormait.

Je me souviens des pièces de Jérôme Deschamps et Macha Makéieff avant qu’ils ne créent la série "les Deschiens" sur Canal +. Elles avaient pour titres «Les pieds dans l’eau», «C’est magnifique», «les Frères Zénith», et surtout «Lapin chasseur» qui racontait la vie d’un restaurant en deux spectacles donnés à la suite l’un de l’autre. Le premier était vu côté cuisine, l’autre côté salle.

Je me souviens que le film «Huit femmes» de François Ozon est tiré d’une pièce homonyme de Robert Thomas.

Je me souviens de «Du vent dans les branches de sassafras» de René de Obaldia.

Je me souviens qu’à la bataille d’Hernani il n’y a eu ni gilets jaunes ni jets de grenades lacrymogènes mais que ça a fait du bruit quand même.

Je me souviens que Samuel Beckett a écrit «En attendant Godot». Godot n’arrivait jamais. Godard, si, hélas !

Je me souviens de n’avoir jamais vu de pièce d’Henrik Ibsen.

Hélène Builly - 57 Opening nightJe me souviens de «Je tâte votre habit, l’étoffe en est moelleuse», de «Couvrez ce sein que je ne saurais voir», de «J’ai beau être dévot je n’en suis pas moins homme» et de «Laurent serrez ma haire avec ma discipline !».

Je me souviens de « Nous partîmes cinq cents mais par un prompt renfort nous nous vîmes trois mille en arrivant au port ».

Je me souviens qu’il y avait un côté cour et un côté jardin pour que les acteurs s’y retrouvent entre les indications "à gauche" et "à droite" du metteur en scène mais je ne sais plus si le côté cour est à gauche ou à droite ni si le côté jardin est à droite ou à gauche.

Je me souviens du trou du souffleur, de la rampe lumineuse, du rideau de scène, du pompier de service.

Je me souviens que Samy Frey a interprété, en pédalant sur un vélo installé sur la scène, les «Je me souviens» de Georges Perec.

Je me souviens de «Plus le désir s’accroît, plus l’effet se recule».

Je me souviens que «Cosi van tutte» est un opéra de Mozart mais que ça n’a rien à voir avec Cosy corner, Cosima Wagner, le savant Cosinus ni avec Ludwig Van Beethoven. D’ailleurs Cosi, ce n’est même pas un prénom !

12 décembre 2018

Consigne d'écriture 1819-12 du 11 décembre 2018 : Acrostiches de constellations

Les collages d'Hélène Builly

 

L'animateur distribue à chacun.e trois photos issues du programme 2018-2019 du théâtre des Célestins à Lyon. Les illustrations de ce livret sont des collages de l'artiste Hélène Builly.

Il est demandé d'en choisir une et  d'écrire un mot d'une dizaine de lettres inspiré par l'image. Ce mot est inscrit verticalement sur une feuille. On continue de se laisser inspirer par l'image et l'on écrit, à la façon d'un acrostiche d'autres mots.

Exemple :

M

usicien

O

nirique

T

rip

O

scar

C

osmos

Y

ehudi

C

oncerto

L

amentation

E

trangeté

T

arentelle

T

ranquillité

E

vasion

 On écrit ensuite un texte qui se rapporte au théâtre dans lequel on inclut ces mots. On peut aussi s'inspirer du titre de la pièce qui figure au verso de l'illustration.

11 décembre 2018

Elvire Jouvet 40, Oscar Detour 15

Hélène Builly - 23 Incertain Monsieur Tokbar

Le rideau se lève sur un coin de verdure où coule une rivière mais en fait c’est plutôt un fleuve puisqu’il s’agit du Rhône. On est en plein Lyon, pas loin de l’entrée du parc de la Tête d’or. Oscar a planté sa tente Quetchua dans un petit bosquet entre le Rhône et les deux pistes parallèles réservées, l’une aux cyclistes, l’autre aux piétons, les trottinettes, électriques ou pas, ayant le droit d’hésitation-transgression pour l’instant. Il est venu là sur une motocyclette antique dotée d’un habitacle latéral (side-car) dans lequel il a mis ses maigres bagages. Il a sorti sa valise mais ne l’a pas ouverte. Il a sorti d’un coffret rouge son vieux violon et le racle. La nuit est tombée car on est en décembre et on aperçoit, dans un ciel forcément sans nuages, des étoiles et un beau croissant de lune. Il arrête de jouer, se tourne vers le public et entame son monologue en regardant le sol devant lui.

- Et alors, mes sauterelles ? Vous êtes contentes de retrouver votre ami Oscar le musicien? Je n’avais pas prévu de venir vous voir mes belles mais tous les hôtels étaient pleins ! Il parait que c’est la Fête des lumières ces jours-ci à Lyon ! Et moi je voulais voir cet événement-là au moins une fois dans ma vie. C’est que voyez-vous, il y a trop de tranquillité dans les établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes. Pour tout dire et pour parler franc sans pour autant donner dans la lamentation, on s’y emmerde ferme. Très vite on n’a plus qu’une seule idée, faire le mur !

Et pour jouer la grande évasion, rien de mieux que ma vieille motocyclette ! Steve McQueen n’a qu’a bien se tenir !

Elvire ne sait pas que j’ai conservé une clé de ma maison. Elvire, c’est ma fille. Elvire Jouvet, née Detour. Epouse de Kevin Jouvet. Rien à voir avec Louis, le théâtreux qui trouvait bizarre que l’on dise bizarre !

Et justement, c’est très bizarre, les EHPADs ! Ils sont comme nos gouvernants, ils nous prennent un peu pour des cons là-dedans. Oui, c’est vrai, on est dépendants. On nous a mis là parce qu’on n’est plus en état d’aller faire les courses, de s’occuper de notre cuisine. Mais quel intérêt de cuisiner quand il suffit d’appeler Hubert Yeats ? Mais si vous connaissez, Hubert Yeats, le poète de la tambouille ! Le Yehudi Menuhin de la livraison de plats chauds à vélo. Mais il paraît que c’est payant tout ça et que ma petite retraite ne suffisait plus à couvrir mes caprices de consommateur. Moi vous savez, j’ai toujours été comme le Belge qui met sa carte bleue dans le distributeur et qui tire de l’argent liquide. Chaque fois que je gagne, je rejoue !

Mais je m’éloigne de mon sujet. On est dépendants mais on n’est pas cons. On sait encore lire et observer. J’ai bien vu comment faire pour se barrer tranquillement de leur hospice à la noix. D’autant que c’est comme le port-salut : c’est écrit dessus : « Tapez les quatre chiffres de l’année en cours suivis de la lettre A ». Une fois qu’on a fait ça la porte du sas s’ouvre. Yapuka entrer dedans et attendre qu’elle se referme. Et là on a la suite du mode d’emploi : «Tapez ABCD suivi de *étoile ».

Là c’est la porte extérieure qui s’ouvre sur le cosmos, sur la liberté retrouvée et hop, en route pour un road-movie dont on espère qu’il ne virera pas au mauvais trip. De toute façon ce ne sera jamais pire que la soupe à la courgette ou les cours de tricot !

Il reprend son violon.

Tiens je vais vous jouer un concerto de Vivaldi, les filles !

Il joue en fait quelques mesure d’une tarentelle puis il range son violon et son archet dans le coffret rouge.

Dépendant ! Dépendant ! Moi, vous avez vu, je ne suis même pas dépendant d’une partition ! Je le connais par cœur ce morceau. Et s’ils croient que j’ai du yoghourt dans les neurones, ils se gourent. Je l’ai retrouvé tout seul le chemin de la maison. Coup de chance, Elvire n’a pas encore réussi à la vendre. J’ai mis tout ce qu’il fallait pour un long voyage dans la valise, j’ai pris la tente au cas où et j’ai retrouvé Pétrolette dans le garage. La pauvre se morfondait dans l’étrangeté grise de cet abri désert. J’ai tout refermé derrière moi et on est allés faire le plein avant de filer sur la route. En route pour une promenade onirique ! Mais si vous saviez ce que c’est devenu cher l’essence ! Et en plus, tout le long du trajet, des travaux partout ! Je ne sais pas si c’est à cause du passage à 80 km/ h qu’ils modifient les carrefours mais sur tous les ronds-points y avait des travailleurs de chantier en gilet jaune !

(Rideau) ou (à suivre ?)

11 décembre 2018

Après les colères / Anne-Françoise

Elle est assise là, à même le sol

Et derrière elle quelque chose s’envole.

Elle est perdue au milieu de nulle part.

Il fait déjà nuit, il est déjà trop tard.

Son errance a pris fin,
Elle ne poursuit pas son chemin.

Dans la nuit, l’orage broie du noir.

Hélène Builly - 21 Elvira (Elvire Jouvet 40)

Elle ressent une lourdeur, un désespoir.

Elle ne cherche pas à s’échapper
Accepte le sort, le dos vouté.

Mise à nu, elle est profondément elle,
Sans artifice aucun, naturelle.

Seule en face de l’éternité,
Il lui faut être, en vérité.

Elle a devant elle un livre posé
Qui lui fait mal, la fait saigner
Un flot immense, rouge sang,
Porté par un vent puissant.

C’est le flot de ses colères
Qui est dans ce livre ouvert.

Des colères rouge foncé,
Celles qu’elle a trop rentrées,
Ses colères brutales quand elles éclatent,
Qui lui laissent le cœur à vif, écarlate,
Des colères assassines, rouge carmin,
Qui sifflent et crachent leur venin,
Des colères lancinantes, cramoisies,
Qui ont commencé et jamais fini.

Ses colères l’ont poussée sous ces cieux violents
Elle ne pouvait plus vivre sereinement.

Ses colères, le ciel d’orage s’en charge,
Il les prend, les emmène au large.

Elle devient pâle, le sang reflue,
Une lueur paraît derrière, menue.

Elle va pouvoir tourner la page,
Laisser derrière elle l’orage,
Retrouver sérénité,
Confiance et volupté,
Ecrire dans son livre une nouvelle histoire
Où il y aura place à l’espoir.

Ecrit à partir de l' image et des mots suivants : un mot évoqué par la photo (ENVELOPPER)
puis d’autres mots ajoutés en acrostiche de ce premier mot :
Etre – Naturelle – Volupté – Echapper – Lourdeur – Orage –
Perdue – Profondément – Errance – Rouge sang

Photo d'Hélène BUILLY tirée du programme 2018-2019 du Théâtre des Célestins de Lyon 

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4 décembre 2018

Consigne d'écriture 1819-11 du 3 décembre 2018 : Le jeu du personnage

Le jeu du personnage 

 

Vous allez incarner sur scène un personnage qui n’est pas vous. Nous allons choisir par collecte de vocabulaire puis par attribution au sort à chacun.e :

le métier du personnage,
un trait de son caractère,
son costume,
un accessoire,
son défaut de langage (presque tous les mots qu’il prononce commencent par une même lettre),
le lieu où il se trouve,
la date à laquelle il s’exprime.

Vous écrivez son monologue.

Si vous avez le temps, vous créez ensuite un deuxième personnage de la même façon et vous les faites dialoguer ensemble dans une deuxième saynète.

AEV 1819-11 Comédien

 

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